Enée et Achate, apparaissant à Didon
L’Énéide est une épopée écrite entre -29 et -19 par Virgile. Elle raconte les aventures d’Énée, un troyen fils d’Anchise et de la déesse Venus, depuis la prise de Troie jusqu’à son installation dans le Latium en Italie; en passant par son arrivés à Carthage où il rencontre la reine Didon, le passage que représente notre tableau.
Plus en détail, la légende de l’Énéide raconte qu’après la chute de Troie, Énée quitte cette ville, avec Achate et des survivants troyens pour aller fonder une nouvelle ville en Italie sous les ordres des dieux. Mais un oracle dit que la future ville construite par Énée amènera la destruction de Carthage. Donc Junon, pour protéger sa ville, demande à Éole de provoquer des vents violents pour tuer Énée. Poséidon, sous demande de Venus, calme la mer et le bateau troyen s’échoue sur les rives carthaginoises. Junon fera tout son possible pour qu’Énée tombe amoureux de Didon, reine de la cité, et ainsi éviter que la prophétie future se réalise.
Extrait du passage : « Vix ea fatus erat, cum circumfusa repente « À peine avait-il parlé que, soudain le nuage qui les entourait
scindit se nubes et in aethera purgat apertum. se déchire et se dissipe dans l’éther transparent.
Restitit Aeneas claraque in luce refulsit, Énée se tenait droit, resplendissant dans une claire lumière ;
os umerosque deo similis ; namque ipsa decoram il avait le visage et les épaules d’un dieu ; car sa mère même
caesariem nato genetrix lumenque iuuentae avait en un souffle doté son fils d’une chevelure magnifique,
purpureum et laetos oculis adflarat honores : » de l’éclat vermeil de la jeunesse et d’yeux pétillants de charme : »
Ici, présentation d’une traduction juxtalinéaire : Vix : À peine ea fatus erat : avait-il parlé cum : qui circumfusa : les entourait repente : soudain se scindit : se déchira nubes : le nuage et in aethera : et dans l’éther purgat : se dissipe apertum : transparent Restitit : se tenait droit Aeneas : Énée Claraque : claire in luce : dans une lumière refulsit : resplendissent Os umérosque : le visage et les épaules deo : dieu similis : semblable namque ipsa : même decoram : magnifique cesariem : une chevelure nato : son fils genetrix : sa mère lumenque : de l’éclat iuuentae : de la jeunesse purpureum : vermeille laetos : pétillants de charme et oculis : et d’yeux adflarat honores : avait en un souffle doté
Le tableau donc, est une huile sur toile intitulée « Énée et Achate apparaissant à Didon ». Le peintre, Coypel, a commencé son oeuvre en 1715 et l’a fini en 1717. Ce tableau est exposée aujourd’hui au musée Fabre à Montpellier. Il représente, comme son titre le dit si bien, l’épisode ou Énée et Achate rencontrent Didon, demandant l’hospitalité pour eux et les troyens qui les accompagnent
Au centre du tableau, Énée est représenté sur un nuage ; cela rappelle ses origines divines en tant que fils de Vénus, déesse de la beauté. Il montre de ses deux mains les troyens assis par terre. A droite d’Énée, la reine Didon est vêtue d’une toge bleue et blanche alors que dans le texte, elle est habillé en pourpre. Le peintre a certainement fait un tel choix pour mieux mettre en valeur Didon grâce à des couleurs plus vives mais aussi car ces deux couleurs représentent la royauté/noblesse de son époque. Didon, assise sur son trône, entouré par les peuples de Troie et de Carthage, entrouvre les bras montrant qu’elle est prête à les accueillir. De plus, les gestuels et expressions du visage des carthaginois traduisent qu’ils sont tombés sous le charme du Héro troyen. Avec les grands rideaux se trouvant en arrière plan (derrière le trône de Didon) on peut mettre en évidence que Coypel aima et appris l’art du théâtre, et qu’il a très certainement voulu faire de ce tableau une oeuvre « a grand spectacle ». Derrière Énée, Achate montre lui aussi les troyens de ses mains. La position général des personnages est assez désordonnée, ce qui rattache se tableau au style baroque. Ses couleurs (dont la teinte principale est rouge, foncé et sombre) créent une atmosphère pathétique. Les couleurs claires, voir très claires, employés par le peintre pour Didon et Énée donne l’impression que la lumière les éclaires, se qui les mets en valeurs.
Pour finir, nous pouvons parler de 3 autres anecdotes sur le tableau : -Premièrement, sa taille : 5.70 m de long et 3.90 m de haut, ce qui fait de ce tableau une œuvre géante et se qui explique aussi les coutures apparentes, qui montrent que le tableau à été peint en plusieurs toiles plus petites assemblées les unes aux autres. -Secondement, il fait parti d’un septuor de tableaux ,tous peints par Coypel à la demande du Régent Philippe d’Orléans, qui lui, voulait une représentation mythologique de sa personne. En effet, c’était un homme doté d’une grande intelligence, fort cultivé et surtout, c’était une personne qui cherchait continuellement la paix : il évitait la confrontation. C’est nombreux traits de caractères sont en commun avec Énée, c’est pour cela que Coypel à choisi de représenter le héros troyen. -Enfin, ultimement, on peut constater lorsque l’on regarde le tableau de face, que certaine proportion tel les pieds ou les mains sont bizarres. Cela s’explique par le fait que le tableau devait être exposé « en pente » sur le plafond, ainsi le peintre avait calculé les proportions en conséquence.