Nicolas Sonntag

 

Le vendredi, 10 février, la Classe Opéra eu la chance de rencontrer Nicolas Sonntag, un jeune créateur débordant d’idées. La plupart des élèves le connaissent : Nicolas était Assistant au collège Adalbert en 2010/2011.
Nicolas mène de front son activité professionnelle et ses études à la faculté de Metz, mais ce n’est pas tout! Il a écrit sa première pièce de théâtre qui est actuellement en cours de montage.

 

Son parcours? Il a passé son brevet au collège de Boulay (où il est actuellement assistant d’éducation), puis il est parti au lycée de Creutzwald en section L (littéraire). Après le bac, il s’est inscrit en fac d’Anglais et a choisi comme option complémentaire ‘les Arts du Spectacle’. Au bout de quelques mois, il s’est rendu compte que cette option lui plaisait bien plus que l’Anglais.

Comme la première année de faculté est une année d’orientation, il a pu changer de filière au bout d’un semestre et ne regrette absolument pas son choix!

En ‘Arts du Spectacle’ à Metz, les deux premières années sont partagées entre théorie et pratique. C’est à dire que les étudiants ne passent pas tout leur temps assis à prendre des notes. Une dizaine d’heures par semaine sont consacrées à la pratique des arts vivants.

 

Qu’entend-t-on par ‘Arts Vivants’? Cela englobe les spectacles donnés en direct, en interaction avec un public, tels que la danse, le théâtre, le cirque, les marionnettes , le mime, le théâtre de rue, la magie…
La formation comprend aussi des cours d’audio-visuel.
Un cursus complet se fait sur 5 ans, et se conclue par l’obtention d’un Master.

Certains élèves de la classe sont choqués par la longueur des études. Nicolas leur rappelle qu’il y a sept ans, il était à leur place, collégien insouciant, et qu’il n’a pas vu les années filer! De plus, l’année universitaire est courte. On commence en octobre et les derniers partiels ont généralement lieu au début du printemps. Enfin, il ne s’agit plus d’études généralistes, comme au lycée, mais d’études spécialisées, que l’on a choisies par goût.

 

En fait, Nicolas a toujours baigné dans un milieu artistique. Dès l’âge de 5 ans, il a été régulièrement amené par ses parents à des spectacles théâtraux, au cirque, à des concerts… Sa mère est conteuse professionnelle, son frère est chargé de mission culturelle dans une collectivité territoriale.

 

Si la fac ‘Arts du Spectacle’ de Strasbourg reste la plus prestigieuse, Metz n’en reste pas moins attractive. Il y a environ 150 étudiants en première année, 50 en deuxième. En troisième, ils ne sont plus que 27. Les choix de ré-orientation en cours de formation expliquent cette décrue. Car le taux de réussite aux partiels (il y en a deux  par an) est relativement élevé : environ 80% des étudiants les réussissent , un taux qui s’explique par le fait que ceux qui choisissent ces filières spécialisées sont passionnés.

Dès la fin de la 2ème année, les étudiants doivent choisir s’ils souhaitent exercer leur futur métier sur ou autour de la scène, ou s’ils préfèrent intervenir dans des domaines moins artistiques et plus techniques.

 

 

La plupart des étudiants choisissent la filière ‘théâtre’ mais il faut être conscient que les ‘Arts du Spectacle’ ne vous préparent pas à être comédien ou acteur. Les étudiants suivent des cours pratiques mais ceux-ci ne sont pas assez approfondis. Il existe des écoles spécialisées, comme celle du Théâtre National de Strasbourg, mais les places sont chères.

L’an dernier, sur les 700 étudiants qui ont postulé à cette école, seulement 14 ont été retenus, 7 filles et 7 garçons. Tous devaient préparer un texte classique, un texte contemporain et un parcours scénique libre. Les critères de sélection ne sont pas communiqués aux postulants et l’on ne sait pas pourquoi on a été recalé, ce qui est rageant car du coup, certains candidats se représentent année après année sans savoir au juste ce qu’ils devraient améliorer. Dans l’est, les écoles sont à Strasbourg et Reims. Cela étant, elles ne sont pas le parcours obligé pour faire carrière.

 

Nicolas a choisi la filière ‘Conception et mise en oeuvre des événements culturels’. Ses cours comprennent entre autres choses, la création de sites internet, les relations avec la presse, la sociologie du spectacle, … C’est une filière peu attractive, car les métiers sur lesquels elle débouche ont souvent mauvaise réputation. On entend trop souvent dire qu’ils sont mal payés, peu sûrs ou ont des horaires impossibles. Il faut combattre ces préjugés, car les débouchés sont nombreux : on peut devenir Chargé de Relations Publiques (un débutant gagne 1300€ en début de carrière mais le salaire peut très vite grimper en fonction de l’importance de la structure pour laquelle on travaille) , un Chargé de Relation avec la Presse, Directeur de salle de spectacle, Directeur administratif, c’est à dire tous les métiers qui touchent à l’organisation des spectacles. 

 

A Metz, l’accent est surtout mis sur les relations avec le public au sens large. Le plus de cette formation : un mois de stage en situation. Sur le terrain, on apprend des choses essentielles, telles que l’importance d’être ponctuel, de savoir gérer son temps tout en faisant preuve de souplesse (il faut pouvoir aller chercher des acteurs à la descente du train, accueillir les journalistes qui couvrent le spectacle, faire des réservations à l’hôtel…)

 

Certaines matières comme le Droit des arts du spectacle sont ardues, car très techniques, mais dans l’ensemble, le cursus est passionnant et apporte énormément aux étudiants en étoffant notamment leur culture générale. Il permet aussi de rencontrer toutes sortes de personnes, de tous âges car il faut apprendre à aller vers le public.

 

Nicolas a franchi une nouvelle étape il y a deux ans. Un beau jour, tandis qu’il roule sur l’autoroute, la trame d’une pièce de théâtre s’impose à son esprit.

Il se lance alors dans un pari un peu fou : mener à bien l’écriture de cette pièce de théâtre. Il y parvient en 9 mois, le temps d’une gestation, encouragé par ses proches. Le thème? Les rapports entre une fille et sa mère, journaliste, accusée à tort d’avoir organisé un mouvement de résistance contre le gouvernement, et qui décide de fuir son pays pour rejoindre en Argentine son mari.

 

Au départ, le drame devait avoir pour cadre un monde soumis à une dictature planétaire, puis Nicolas s’est rendu compte qu’en le situant dans un contexte plus réaliste, il ne perdait rien de sa charge émotive. (Un exemplaire des Rois du Silence sera très bientôt disponible au CDI du collège).

Une fois sa pièce écrite, il se met en quête d’un éditeur et se décide finalement à choisir l’option d’auto-édition. Sur internet, des sites spécialisés vous permettent en quelques clics d’éditer vos oeuvres de manière professionnelle. Un exemplaire de sa pièce revient à 8€. Nicolas le revend 10€. La marge est faible, mais Les Rois du Silence ont enfin le mérite d’exister.

 

La prochaine étape, monter sa pièce. Nicolas trouve rapidement ses acteurs, des amis, des copains rencontrés pendant son cursus, mais pas seulement… La troupe se rencontre le dimanche matin, tous les quinze jours, pour les répétitions qui durent en moyenne 5 heures.  Ils ont a leur disposition des locaux adaptés sur le campus de la faculté, trois salles de spectacle, la salle noire, la salle blanche et la salle de répétition.

 

 

Nicolas se sert de tout ce qu’il a appris en cours. La mise en scène est peaufinée, son fond de scène est prêt, sa scénographie est au point. Ses différentes expériences d’encadrant théâtral au lycée de Creutzwald, au collège de Boulay et dans une commune près de chez lui, lui sont précieuses. Mais les répétitions prennent du retard, car il est difficile de concilier les emplois du temps de tous.

 

Nicolas songe à contourner les obstacles en montant sa propre troupe théâtrale mais recule devant les contraintes administratives.

 

Il tient bon, néanmoins, soutenu par ses professeurs et par un jeune metteur en scène, David Bobee, qui croit en lui et en sa pièce.  Il crée un site internet (http://www.cie-cirrus.fr.st/)

 

Nicolas espère pouvoir la présenter en mai, pendant le festival étudiant, mais craint d’être pris par le temps. En tout cas, la pièce sera programmée à Volmerange-lès-Boulay et dans un cadre de choix, le carreau de Forbach.

 

Son conseil aux élèves de la Classe Opéra? « Ne vous laissez pas décourager par les avis négatifs. Si vous êtes passionnés, si vous avez un projet qui vous tient à coeur, allez-y, foncez! S’il ne tenait qu’à moi, je vous conseillerais à tous de faire un bac L et de vous inscrire ensuite en Arts du Spectacle! Il faut s’accrocher, et ne pas hésiter à tout faire pour rencontrer les bonnes personnes et trouver les réseaux nécessaires pour réussir. »

Nicolas, un grand merci pour ta gentillesse et ta disponibilité. Tous nos voeux de succès t’accompagnent!

 

Si vous souhaitez des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter Nicolas à l’adresse suivante :

Nicolas.Sonntag@hotmail.fr

 

 

 

 

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