Ch’est bon cha !

Objectifs :

  • PO : retrouver les mots sous les « chuintements » et les prononcer correctement ( « les cruches tâchées » = les crustacés)
  • Lexique : les animaux, l’alimentation, la table et ses couverts, les ustensiles de cuisine, les vêtements
  • Interculturel : les références aux œuvres passées : la comptine « la mère Michel« , le personnage de Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle / découvrir un artiste françaisatypique qui chante pour les enfants : Pascal Parisot (présentation par Télérama)

à écouter

A défaut du clip, l’ambiance en concert de l’album :

Le monde entier est une chanson française (5)

«Dans le port d`Amsterdam, Y a des marins qui chantent »

Cette chanson de Brel, toujours ce Grand Jacques comme on l’appelle, date de 1964 et a été adaptée par de nombreux artistes, tel le génial Bowie.

Aussi, rien de mieux que de partager sa langue et sa culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles ci-dessous)
  • PO : 1) trouver un sens aux paroles et noter le crescendo narratif et interprétatif «Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui chantent », «Y a des marins qui dorment », «Y a des marins qui meurent », «Y a des marins qui naissent », …« Se mouchent dans les étoiles » 2) Présenter un exposé sur une chanson emblématique de la culture française. D’ailleurs, tous mes voeux de réussite à mon intrépide étudiant, aux qualités vocales indéniables,  Derin Eralp, qui a présenté un intéressant  exposé argumentatif  sur cette chanson de Jacques Brel et son appartenance à la culture punk

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Fcw4SRGcY_E[/youtube]

La version de David Bowie, qui a tant apprécié cette chanson pré-punk :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4uPZIG5BHD4[/youtube]

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui chantent

Les rêves qui les hantent Au large d`Amsterdam

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui dorment

Comme des oriflammes Le long des berges mornes

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui meurent

Pleins de bière et de drames Aux premières lueurs

Mais dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui naissent

Dans la chaleur épaisse Des langueurs océanes

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui mangent

Sur des nappes trop blanches Des poissons ruisselants

Ils vous montrent des dents A croquer la fortune

A décroisser la lune A bouffer des haubans

Et ça sent la morue Jusque dans le cœur des frites

Que leurs grosses mains invitent A revenir en plus

Puis se lèvent en riant Dans un bruit de tempête

Referment leur braguette Et sortent en rotant

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui dansent

En se frottant la panse Sur la panse des femmes

Et ils tournent et ils dansent Comme des soleils crachés Dans le son déchiré

D`un accordéon rance Ils se tordent le cou

Pour mieux s`entendre rire Jusqu`à ce que tout à coup

L`accordéon expire Alors le geste grave

Alors le regard fier Ils ramènent leur batave Jusqu`en pleine lumière

Dans le port d`Amsterdam Y a des marins qui boivent

Et qui boivent et reboivent Et qui reboivent encore

Ils boivent à la santé Des putains d`Amsterdam

De Hambourg ou d`ailleurs Enfin ils boivent aux dames

Qui leur donnent leur joli corps Qui leur donnent leur vertu

Pour une pièce en or Et quand ils ont bien bu

Se plantent le nez au ciel Se mouchent dans les étoiles

Et ils pissent comme je pleure Sur les femmes infidèles

Dans le port d`Amsterdam Dans le port d`Amsterdam.

Version en anglais :

In the port of Amsterdam there’s a sailor who sings Of the dreams that he brings from the wide open sea In the port of Amsterdam there’s a sailor who sleeps While the river bank weeps to the old willow tree In the port of Amsterdam there’s a sailor who dies Full of beer, full of cries in a drunken town fight In the port of Amsterdam there’s a sailor who’s born On a hot muggy morn by the dawn’s early light In the port of Amsterdam where the sailors all meet There’s a sailor who eats only fish heads and tails And he’ll show you his teeth that have rotted too soon That can haul up the sails that can swallow the moon And he yells to the cook with his arms open wide « Hey, bring me more fish, throw it down by my side » And he wants so to belch but he’s too full to try So he stands up and laughs and he zips up his fly In the port of Amsterdam you can see sailors dance Paunches bursting their pants grinding women to porch They’ve forgotten the tune that their whiskey voice croaked Splitting the night with the roar of their jokes And they turn and they dance and they laugh and they lust Till the rancid sound of the accordion bursts And then out of the night with their pride in their pants And the sluts that they tow underneath the street lamps In the port of Amsterdam there’s a sailor who drinks And he drinks and he drinks and he drinks once again He’ll drink to the health of the whores of Amsterdam Who’ve given their bodies to a thousand other men Yeah, they’ve bargained their virtue, their goodness all gone For a few dirty coins, well, he just can’t go on Throws his nose to the sky and he aims it up above And he pisses like I cry on the unfaithful love In the port of Amsterdam In the port of Amsterdam

Une demi-heure à la médiathèque

La médiathèque de votre lycée est vide ? Faites-la vivre en proposant aux élèves de l’habiter chaque semaine une demi-heure !

Association pour le développement des documents numériques en bibliothèques

Pour une fiche pédagogique sur ce projet cliquer ici : projet 2017 18 mediatheque pédagogiqueprojet-2017-18-mediatheque-pédagogique

«Tout le monde est courtisan…» ou les Fables de la vie, vraiment ?

Contrairement à Erik Orsenna, Jean de La Fontaine est sans concession à l’égard d’un univers de courtisans où les magnificences du palais, quel qu’il soit,  sont plus rebutantes … qu’un charnier.

Objectifs :

  • littéraire : découvrir a) le fameux auteur des Fables,  Jean de La fontaine,  autrement b) un auteur contemporain, E. Orsenna, écrivain et diplomate, donc courtisan !
  • vocabulaire : du pouvoir ( monarque, député, vassal, maître …) de la relation sociale (flatter, s’excuser, plaire…)
  • CE : lire un article de journal ou cet article de La Croix
  • CO / EO (l’argumentation) : regarder une vidéo et donner son avis sur la déclaration d’Orsenna « Tout le monde est courtisan… »
  • lire une Fable, la Cour du Lion, où La Fontaine critiquant les comportements écœurants et les attitudes répugnantes des courtisans donne avec mépris et humour des leçons d’hypocrisie !

La Cour du Lion

Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître
De quelles nations le Ciel l’avait fait maître.
Il manda donc par députés
Ses vassaux de toute nature,
Envoyant de tous les côtés
Une circulaire écriture,
Avec son sceau. L’écrit portait
Qu’un mois durant le Roi tiendrait
Cour plénière, dont l’ouverture
Devait être un fort grand festin,
Suivi des tours de Fagotin.
Par ce trait de magnificence
Le Prince à ses sujets étalait sa puissance.
En son Louvre il les invita.
Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l’odeur se porta
D’abord au nez des gens. L’Ours boucha sa narine :
Il se fût bien passé de faire cette mine,
Sa grimace déplut. Le Monarque irrité
L’envoya chez Pluton faire le dégoûté.
Le Singe approuva fort cette sévérité,
Et flatteur excessif il loua la colère
Et la griffe du Prince, et l’antre, et cette odeur :
Il n’était ambre, il n’était fleur,
Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie
Eut un mauvais succès, et fut encore punie.
Ce Monseigneur du Lion-là
Fut parent de Caligula.
Le Renard étant proche : Or çà, lui dit le Sire,
Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser.
L’autre aussitôt de s’excuser,
Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire
Sans odorat ; bref, il s’en tire.
Ceci vous sert d’enseignement :
Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,
Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère,
Et tâchez quelquefois de répondre en Normand.

Jean de La Fontaine. Livre VII

Les Zanimos

Mais ils sont où les Zanimos ? Pour finir l’année dans une ambiance de ménagerie festive, retrouvez-les et écoutez leurs cris grâce à la chanson et au clip des Zut !

Objectifs :

  • divertissement : se faire plaisir en fin d’année et danser en rythme ! Pour découvrir le génial groupe Zut, aller sur leur site : site des Zut
  • vocabulaire : les animaux, les cris, la description physique, les couleurs
  • CO / EO : comprendre les paroles, les chanter, retrouver le nom des Zanimos qui apparaissent tout le long du clip

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Bf0nkOr4r1s[/youtube]

Un spot percutant pour une argumentation percutante

Pour travailler l’argumentation, le sujet suivant est accessible par sa simplicité et son actualité :

Selon vous, est-il préférable de circuler en ville à vélo plutôt qu’en voiture pour les petits déplacements quotidiens ?

Objectifs :

  • PO : trouver des arguments : les élèves cherchent des avantages puis des inconvénients aux déplacements en ville à vélo
  • CO : visionnage du spot suisse

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=MAOr3YrgKFA[/youtube]

 

  •  PO /  francophonie : observer les indices (culturels ou autres) qui montrent qu’il s’agit d’un spot suisse et non français
  • CO / vocabulaire : 1) reprendre le spot étapes par étapes (j’ai coupé en 6 parties) puis expliquer la situation (relations de travail) et  le langage familier (boite, bosser, kiffer, boulot, bagnole…) 2) relever l’humour noir ( les rimes + redondance de Lambert + »c’est pas la mort », « la mort c’est de rouler comme un con« ,  « il est pas là le cycliste ? il a encore dû crever « , alléluia final…)
  • PO / donner son avis : 1) vérifier que les arguments trouvés avant de visionner le spot correspondent à ceux énoncés dans le spot 2) exprimer son opinion sur ce spot (drôle, percutant (!), provocateur, efficace…)

Fête, « Ah Dieu que la guerre est jolie »

Fête

A André Rouveyre.

Feu d’artifice en acier
Qu’il est charmant cet éclairage
Artifice d’artificier
Mêler quelque grâce au courage

Deux fusants
Rose éclatement
Comme deux seins que l’on dégrafe
Tendent leurs bouts insolemment
IL SUT AIMER
quelle épitaphe

Un poète dans la forêt
Regarde avec indifférence
Son revolver au cran d’arrêt
Des roses mourir d’espérance

Il songe aux roses de Saadi
Et soudain sa tête se penche
Car une rose lui redit
La molle courbe d’une hanche

L’air est plein d’un terrible alcool
Filtré des étoiles mi-closes
Les obus caressent le mol
Parfum nocturne où tu reposes
Mortification des roses

Guillaume Apollinaire – Calligrammes

 

 

 

Objectifs :

  • historique : la 1ère guerre mondiale, les poilus, les tranchées, la der des der, Apollinaire (artilleur, engagé volontaire en 1915)
  • lexical : la fête et la guerre
  • littéraire et poétique : strophe, quatrain, quintil, sizain,  vers, rime (croisée), rythme (octosyllabe), allitération, jeu de mots / comparer le poème avec celui de Marceline Desbordes-Valmore (rose, fleur et couleur)

Le poème par l’acteur Jacques Duby :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KorXUqiy2vc[/youtube]

Les roses de Saadi

J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.

Marceline Desbordes-Valmore

« Persona non grata », la page blanche

Paris, lieu sublime du manque d’inspiration !

Objectifs :

  • culturel : découvrir le chanteur Tété, dans un album biographique
  • lexique : les expressions courantes et idiomatiques « persona non grata », « la page blanche », « être sur le banc de touche », « être aux abois », « prendre la plume », « être à quai » ; ou littéraires « sœur Anne, ne vois-tu riens venir », « eurêka »,  » le poète disparu », « pour qui sonne le glas »; ou propres à l’auteur  » comme un Sikh à Sangatte »,  » retaper le code »…
  • PO : s’exprimer sur la leucosélophobie, ou syndrome de la page blanche et imaginer l’angoisse de l’artiste, Tété, en relevant les mots et vers qui révèlent cet état d’anxiété

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IK-8oQlZblw[/youtube]

Tout a commencé l’autre jour
En sortant de ma douche
Champ de vision qui se bouche,
Des accents de banc de touche
Comme une odeur de sapin
Funeste faisceau d’indices
Ce n’est pas encore la fin
Mais j’en sens les prémices
Envie de chanter des sonnets,
Des cantiques habités
Mais la magie est à quai,
Le génie alité
Pas de répit pour ma peine
Je décède chaque fois
Qu’une feuille vierge étaye
Ce sinistre constatPersona non grata
Ma plume ne veut plus de moi
Persona non grata
Page blanche du trépas

Persona non grata
Pour qui donc sonne ce glas?
Persona non grata
Me reprendre je dois

Ou sous peu c’est Pôle Emploi
Me reprendre je dois.

Peut-être je me suis trompé
De mode, okay mettons
J’ai beau retaper le code,
Mais personne ne répond

J’en ai parlé en haut lieu,
Haussement d’épaules au mieux
J’suis comme un Sikh à Sangatte
Mais ça, les caciques s’en battent

Sœur Anne, ne vois-tu rien venir
Ni muse ni supplément,

Rien pour sauver mon empire,
Me refaire tranquillement
Mettre un terme à mon calvaire,
Faire le lit du salut
Gommer d’un trait ces faux airs,
De poète disparu…
Persona non grata
Ma plume ne veut plus de moi
Persona non grata
Page blanche du trépasPersona non grata
Pour qui donc sonne ce glas?
Persona non grata
Me reprendre je dois

Ou sous peu c’est Pôle Emploi

Eurêka je l’ai trouvée,
La trame rêvée du bonheur
Celle d’une mine aux abois,
Qui ne mérite pas son auteur

Je connais bien le sujet
J’en saisis les moindres aspects
Persona non grata,
C’est quand on ne veut pas de toi

Persona non grata
Ma plume ne veut plus de moi
Persona non grata
Page blanche du trépas

Persona non grata
Pour qui donc sonne ce glas?
Persona non grata
Me reprendre je dois

Ou sous peu c’est Pôle Emploi
Me reprendre je dois

L’origine du monde : la Genèse

Objectifs :

  • Littérature : lire un texte fondateur des cultures juive, chrétienne et occidentale
  • lexique : vocabulaire de la nature, de la faune et de la flore
  • PO : science et religion, exogénèse – comparer l’explication des origines en visionnant le court-métrage de R. Mans et la Genèse
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », et il appela les ténèbres « nuit ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.Dieu dit : « Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. » Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l’étendue « ciel ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec apparaisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec « terre », et il appela la masse des eaux « mers ». Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit : « Que la terre produise de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers et qu’ils aient en eux leur semence pour se reproduire. » Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers ayant en eux leur semence pour se reproduire. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour.Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ; et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand pour présider au jour, et le plus petit pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour.[Le cinquième jour, Dieu créa les animaux de la mer et du ciel.]Dieu dit : « Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon leur espèce et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.Puis Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il commande les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit, et leur dit : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et commandez-la. » […] Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.[…] Dieu acheva au septième jour son œuvre, il se reposa au septième jour de toute son œuvre. Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée.Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés. »

[vimeo]https://vimeo.com/103389185[/vimeo]

« Homo sum » : l’amour d’un père pour sa fille

Demain, dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

Objectifs :

  • littérature 1° la poésie classique : vers (alexandrin, hémistiche, césure) / figures de style (répétition, anaphore, comparaison, métaphore, synecdoque, énumération ) / champ lexical de la souffrance et homophonie / lyrisme et deuil
  • littérature 2° l’autobiographie versifiée : le poète Victor Hugo et la fin tragique de sa fille Léopoldine, sur les bords de la Seine en Normandie / « je » et « tu », la douleur personnelle est universelle
  • lexical et grammatical : CCT, futur proche, vocabulaire de la nature
  • PO : à partir du poème de V. Hugo, s’exprimer sur les sentiments du père puis de la femme qui sauve la fillette à la fin du court-métrage Cargo  de B. Howling et Y. Ramke (2013) où un père mordu par un zombi veut libérer sa fille de son destin de mort vivant

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gryenlQKTbE[/youtube]

Moby Dick, le cachalot blanc

Objectifs :

  • Francophonie et initiation aux grands classiques de la littérature : lire trois extraits de Moby Dick, célèbre roman d’aventures du XIXème siècle, de Herman Melville, qui a inspiré, au XXème Albert Camus dans La Peste  – Pistes d’étude sur séquence Moby Dick
  • CE : vocabulaire de la mer,  de la pêche / identifier un personnage, Achab, ni « gentil » ni « méchant », héros qui évolue tout au long du récit – A lire: l’article de Bruce Barcott (The NY Times)comment la baleine a fait l’Amérique, in BOOKS n°78
  • arts visuels et EO : comparer avec le court-métrage  » The Leviathan » de Ruairi Robinson / quels points communs ? quelles différences ? dues à quoi ? / mythologie : qu’est ce que « le léviathan » ? quel rapport avec le film de Robinson et le roman de Melville ?

[vimeo]https://vimeo.com/122368314[/vimeo]

Extrait 1 :

 » Cette nuit-là, lors du quart de minuit à quatre heures, lorsque le vieillard – comme il le faisait parfois – sortit de l’écoutille où il s’appuyait et regagna son trou de tarière, il leva soudain le visage avec âpreté en humant l’air du large comme un chien de bord perspicace à l’approche d’une île barbare. Il déclara qu’il devait y avoir une baleine non loin. Toute la bordée sentit bientôt cette odeur particulière que le cachalot vivant répand souvent à une grande distance et aucun matelot ne fut surpris lorsque après avoir consulté le compas, puis le penon, et s’être assuré aussi précisément que possible de la direction d’où venait l’odeur, Achab donna rapidement l’ordre de changer légèrement le cap et de diminuer de voiles.
La ligne de conduite avisée, dictant cette manœuvre, se justifia pleinement au lever du jour qui révéla, à l’avant, une longue bande lisse horizontale, onctueuse comme de l’huile, et qui ressemblait, entourée comme elle l’était de risées, au revolin rapide, poli comme un métal, qui se forme à l’embouchure des grands fleuves.
– Aux postes de vigie ! Tout le monde sur le pont !
Sur le pont du gaillard d’avant, Daggoo fit un tel tonnerre avec le bout de trois anspects réunis, il éveilla les dormeurs avec un tel fracas de jugement dernier qu’ils semblèrent rejetés par l’écoutille tant ils apparurent avec promptitude, leurs vêtements à la main.
– Que voyez-vous ? cria Achab le visage renversé vers le ciel.
– Rien, rien, sir ! fut la réponse qui tomba d’en haut.
– Les perroquets !… les bonnettes ! Hautes et basses sur les deux bords !
Toute la toile établie, il largua la sauvegarde destinée à le hisser au mât de grand cacatois. Il était au deux tiers de son ascension lorsque, regardant dans l’espace vide séparant le grand perroquet du grand hunier, il poussa un cri de goéland :
– La voilà qui souffle ! La voilà qui souffle ! Une bosse comme une colline neigeuse ! C’est Moby Dick ! »

Extrait 2 :

 » Achab avait raison, dans l’impétuosité de leur impatience, les hommes avaient pris autre chose pour souffle, comme on l’allait voir, car à peine Achab avait-il atteint son perchoir, à peine l’estrope était-elle amarrée au cabillot du pont qu’il donna l’accent tonique d’un orchestre qui retentit comme une décharge d’artillerie. Trente poumons de cuir lancèrent ensemble un cri de triomphe cependant que – beaucoup plus près du navire que le souffle imaginaire, à moins d’un mille sur l’avant – Moby Dick en personne apparut ! Et ce n’était pas par des souffles calmes et indolents, ni par le paisible jaillissement de sa course mystique, que la Baleine blanche révéla sa présence, mais par le phénomène beaucoup plus étonnant du saut. Montant des profondeurs à sa plus extrême vitesse, le cachalot projette ainsi sa masse tout entière à l’air libre, et la montagne d’écume éblouissante qu’il a soulevée le dénonce à une distance de sept milles et plus. En de pareils moments, sur les vagues furieusement arrachées qu’il secoue, ce saut parfois est un défi.
– La voilà qui saute ! la voilà qui saute ! fut le cri qui accompagna les incommensurables bravades de la Baleine blanche se lançant vers le ciel comme un saumon. Si brusquement surgie dans la plaine bleue de la mer et projetée sur le bleu encore plus intense du ciel, l’écume qu’elle avait soulevée brilla de façon insupportable, aussi aveuglante qu’un glacier, puis son éblouissante intensité s’atténua progressivement jusqu’à n’être plus que la brume indistincte qui, dans la vallée, annonce une averse.
– Oui, accomplis ton dernier saut vers le soleil, Moby Dick ! s’écria Achab, ton heure est venue et ton harpon est prêt ! Tous en bas, sauf un homme au mât de misaine. Les baleinières ! Parés!
Dédaigneux des fastidieuses échelles de corde, les hommes, tels des étoiles filantes, glissèrent au pont par les galhaubans et les drisses, cependant que de manière moins foudroyante, quoique prompte, Achab était descendu de son perchoir.
– Les pirogues à la mer ! cria-t-il dès qu’il eut atteint la sienne, une baleinière de rechange gréée l’après-midi précédent. Monsieur Starbuck, le navire est à toi… tiens-toi à l’écart des pirogues, mais ne t’en éloigne pas non plus. Débordez tous ! »

Extrait 3 :

 » La Baleine blanche, la Baleine blanche ! s’écriaient à qui mieux mieux le capitaine, les seconds et les harponneurs, nullement ébranlés par les rumeurs inquiétantes qui couraient à son sujet et également anxieux de prendre un poisson si célèbre et si précieux, tandis que l’équipage maussade regardait de travers, et en la maudissant, la repoussante beauté de cette grande forme laiteuse qui, illuminée par les paillettes d’un soleil horizontal, se mouvait en scintillant, vivante opale dans le matin bleu de la mer. Messieurs, les événements se déroulèrent selon une étrange fatalité, comme s’ils avaient été tracés sur la carte du monde avant même la naissance de la terre. Le mutin était premier rameur à bâbord dans la baleinière du second, il était donc assis à ses côtés lorsqu’il se trouvait à l’avant avec sa lance et devait haler ou filer la ligne au commandement. De plus, lorsque les quatre pirogues furent mises à la mer, celle du second se trouva en tête, et personne n’eut un hurlement de joie aussi féroce que Steelkilt tandis qu’il peinait à son aviron. Après avoir nagé vigoureusement, leur harponneur piqua et, la lance à la main, Radney bondit à l’avant. Il entrait toujours en fureur, semblait-il, dès qu’il était dans une baleinière. Et le cri qui traversait son bandage demandait qu’on l’amenât sur le dos même du cachalot. Sans se faire prier, son tireur l’amena toujours plus près, à travers une écume aveuglante qui mêlait deux blancheurs, jusqu’à ce que soudain la pirogue donnât comme sur un récif, penchât et projetât à la mer le second qui était debout. Il tomba aussitôt sur le dos glissant de la baleine, la pirogue se redressa et fut jetée de côté par le remous, tandis que Radney se débattait dans la houle sur l’autre flanc du monstre. Il émergea de l’écume et on l’aperçut un instant indistinctement à travers ce voile, luttant sauvagement pour se dérober au regard de Moby Dick. Mais la baleine fit brutalement volte-face et, soulevant un soudain tourbillon, saisit le nageur dans ses mâchoires, se dressa sur l’eau en le brandissant, piqua à nouveau droit devant elle et sonda.
Cependant, au premier heurt de la pirogue, l’homme des Lacs avait filé la ligne de façon à se trouver à l’arrière du maelström, il observa tranquillement la scène, considérant ses propres pensées. Mais une secousse brusque et terrifiante fit plonger du nez la pirogue ; tirant rapidement son couteau, il coupa la ligne, et la baleine fut libre. Mais à quelque distance de là on vit réapparaître Moby Dick, des lambeaux rouges de la chemise de Radney accrochés dans les dents qui l’avaient dévoré. Les quatre baleinières continuèrent à lui livrer la chasse, mais le cachalot les évita puis enfin disparut tout à fait. »

Détail du tympan de Sainte-Foy-de Conques (Moyen-Age)

Pour ceux qui préfèrent le texte en anglais  : version audio

Rien de grave : la nouvelle à (véritable ) chute

Se divertir en visionnant ce film, prix de la réalisation au festival d’Agde 2006.

Objectifs :

  • culturel : découvrir un acteur français oscarisé : Jean Dujardin
  • PE : écrire une nouvelle à chute à partir du court-métrage de Renaud Philipps (vérifier que les élèves ont bien compris qui est qui)
  • Lexical : les transports (avion, auto), les communications (téléphone, radio), les sentiments (colère, peur, patience, enthousiasme)

La planète Plutar

Réfléchir sur l’écologie sans tomber dans le gnangnan grâce aux dessins humoristiques de Mathieu :

ecologie-planete-plutar

ecologie-planete-astronef

Objectifs :

  • PE : rédiger un article critique sur la responsabilité personnelle et gouvernementale dans la survie écologique / consigne : Vous rédigerez un article critique structuré sur l’écologie dont l’illustration est un dessin de Mathieu.Trouvez un titre original à votre article, un sous-titre et n’oubliez pas de l’illustrer d’exemples. Votre texte comportera 150 à 180 mots.
  • PO : décrire une image ou un strip de type argumentatif, donner son avis sur l’écologie
  • vocabulaire : la Terre, l’espace, l’écologie, la nature, la science-fiction

Sur le site du dessinateur, aux Monde, Alternative économique … et aux éditions Ellipses, bien connues des enseignants, d’autres thèmes à exploiter en classe : site dessin Mathieu

L’Europe est-elle Johnny ?

L’argumentation à travers une campagne de MSF : a) repérer idée directrice, arguments et exemples à partir d’une vidéo. b) relever le lexique exprimant l’indignation. c) donner son avis sur la gestion des migrants par l’Europe, la Turquie, sur la lutte de MSF.

Présentation de la lutte de MSF contre les chasseurs de migrants :
Médecins sans Frontières« Un million de personnes ont fui par la mer vers l’Europe en 2015, risquant leur vie à bord d’embarcations de fortune, faute d’alternative. Les États européens ont un par un fermé leurs frontières et décidé en mars 2016 de renvoyer vers la Turquie les réfugiés accostant en Grèce. MSF mène des opérations de sauvetage en Méditerranée, et intervient en Grèce, en Italie, sur la route des Balkans et dans le Nord de la France. Vous aussi, dites #JenesuispasJohnny et contestez avec nous les politiques migratoires de l’UE qui brutalisent et refoulent les populations cherchant refuge en Europe, les condamnant à la clandestinité et à l’extrême précarité. »

Sélectionner les épisodes à visionner avec les élèves sur Je ne suis pas Johnny

L’imagier du guide du routard

Pour faciliter la communication, Le Guide du Routard a publié un livret pratique, Hello, et distribué gratuitement à des associations désireuses de faciliter la communication des réfugiés dans les pays d’accueil.

Cela peut être très utile en cours de FLE : toutes ( ou presque)  les situations courantes sont mises en image : la santé, l’hébergement, les loisirs, les institutions, la vie quotidienne … des cours de vocabulaire qui permettent aussi de réfléchir sur la place et l’accueil de l’étranger.

Les élèves peuvent également créer une nouvelle page (humoristique ou très sérieuse !) du livret en fonction des besoins qu’ils ont rencontrés à l’étranger, notamment en France, et qui n’apparaît pas dans la liste des situations. A partir des anecdotes de chacun, rires garantis !

Hello, livret pratique de communication

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Deux pieds, bon œil !

Travailler le vocabulaire de tous les jours, dans une ambiance très parisienne, avec ces deux clips animés du chanteur Thomas Fersen. Attention, ne nous trompons pas,  le deuxième clip n’est pas pour les enfants !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=2Kj8KdRNExk[/youtube]

(Clip signé Jérôme Combe et André Bessy ; album Pièce montée des grands Jours, 2003)

"On me dit que je suis paresseux
 Que je ne fais que ce que je veux
 C'est à dire, pas grand chose
 On dit que je me repose
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds
 Franchement désolé
 
 La vaisselle envahit l'évier
 Et le linge déborde du panier
 J'ai les cheveux sales, je suis barbu,
 Mais m'en vais mon café bu
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds
 Franchement désolé
 
 Dans la rue il y a des travaux
 Et moi j'aime regarder les travaux
 On me dit : "du balai,
 plus vite que ça s'il vous plaît"
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds
 Franchement désolé
 
 Elle me dit que je suis en retard
 Que je me coiffe avec un pétard
 Elle veut déplacer les meubles
 J' suis pas là pour déplacer les meubles !
 
 Je suis désolé
 Je n'ai que deux pieds
 Je n'ai que deux pieds"

L’effrayante et talentueuse chanson Hyacinthe où l’assassin a un prénom de fleur :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VM8EMwKaBhE[/youtube]

(Scénario et dessin de Joann Sfar ; album Le Pavillon des Fous, 2005 )

"Il a un prénom de fleur 
A les cheveux qui s'en vont 
Et ses grosses mains d'étrangleur 
Sentent le savon, Hyacinthe, Hyacinthe
Je lui confirais pas ma sœur
Je refuserais son parapluie
Et je prendrais pas l'ascenseur
Tout seul avec lui
Hyacinthe, Hyacinthe
 
Même s'il sent la camomille
Même s'il propose des cachous
Même si je me sens en famille
En présence d'un fou
Hyacinthe
 
Il a un rire de fillette
Quand un oiseau du seigneur
Dans ses grosses mains d'étrangleur
Vient manger des miettes
Hyacinthe, Hyacinthe
 
C'est peut-être moi qui déraille
Mais si j'étais une caille
J'aimerais mieux mourir de faim
Que de manger dans la main
De Hyacinthe, Hyacinthe...
 
 Ce formidable boudin
 Qu'en a fait jaunir plus d'un
 Parce qu'avec un air benoit
 Il brise une noix
 
 Moi-même je change de couleur
 Je me sens devenir liquide
 Je me sens tomber dans le vide
 Quand Hyacinthe l'étrangleur
 Croise mon chemin
 Hyacinthe
 
 Cheveux rares, barbe noire
 Je rajoute un entonnoir
 Dans un coin de mon cahier
 Je fais le portrait de Hyacinthe
 
 Malgré mon trèfle à quatre feuilles
 Ma médaille de communion
 Je vais plus aux WC tout seul
 Sans appréhension
 Hyacinthe, Hyacinthe...
 
 Si vous rencontrez Hyacinthe
 Avant que le jour s'enfuie
 Alors que la cloche tinte
 Alors qu'il s’ennuie
 
 Sans un cri, sans une plainte
 Sans un bruit, sans une quinte
 Vous partirez faire fortune
 Dans la région de la lune
 
 Car lorsqu’il pète un fusible
 Il n'a plus de sentiment
 Mais il a les pieds sensibles
 Et dans son logement
 Hyacinthe, Hyacinthe
 
 Rentre ses pieds dans une bassine
 Et rompt avec le passé
 Sa confiance assassine
 De fleurs est tapissée
 Hyacinthe, Hyacinthe..."

Du pays des Amazones aux îles Indigo

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GT3NBRwCEEo[/youtube]

lire Du pays des Amazones aux îles Indigo – Atlas des géographes d’Orbae de François Place, Éditons Casterman/Gallimard

carte-Candaa

carte du golfe de Candâa, François Place, Du Pays des Amazones aux îles Indigo, 2000, p. 41.

Objectifs :

  • s’initier aux espaces géographiques : lecture de cartes, de paysages à l’aide de cet article incroyable : perception des espaces
  • lire des légendes, des images
  • imaginer une histoire à partir d’une image extraite de l’Atlas ou du superbe site de François Place

Présentation par l’éditeur : Suivant une progression alphabétique, François Place a choisi de nous faire découvrir un atlas inconnu. Neuf histoires, épiques ou poétiques, proches des récits de voyages ou des contes vont présenter chacune un pays imaginaire. Le lecteur voyageur se laisse envoûter à chaque escale, attiré qu’il est par la nouveauté et l’étrangeté d’un monde si différent du sien. La magie règne dans l’invitation au voyage comme dans l’utilisation des mots, des dessins, des couleurs. De superbes aquarelles accompagnent chaque expédition et de minutieux dessins se rajoutent à la fin du récit de chacune en complément d’informations. L’illusion est totale, et le rêve s’enracine en offrant de multiples lectures, preuve que le voyage est réussi ! Un très bel ouvrage hors du temps qui va combler bien des lecteurs-rêveurs, jeunes et moins jeunes, et leur donner l’envie de poursuivre le voyage avec les deux prochains volumes annoncés… jusqu’à la lettre Z.

BD : des titres pour raconter

A partir d’une couverture sans titre :

tintin a remplir

Tintin au Congo, Hergé, 1948 : ici prototype sans texte estimé à 50000 euros par la maison Catawiki en 2016

Objectifs :

  • lexical : vocabulaire de l’édition, du livre, de la BD
  • PE : imaginer une première et une quatrième de couverture:  le titre d’un album (avec le héros Tintin ou non) à partir de l’illustration et imaginer de nouvelles aventures de Tintin en proposant des titres d’album en quatrième de couverture
  • PO : imaginer en quelques phrases, à partir des titres : la situation (les personnages, les lieux, le moment) , l’intrigue, le dénouement

Elle est vraiment super !

Elle est vraiment super la caissière du super, n’est-ce pas ?

Objectifs :

  • artistique : découvrir un musicien de qualité aux albums poétiques rock, jazz et électro, toujours égal depuis 25 ans
  • culturel : les marques françaises, la publicité, la consommation en France
  • lexical : l’alimentation, le supermarché, les achats
  • grammatical : les prépositions
  • production écrite : sur le même modèle, choisir un métier et réécrire une strophe / imaginer un dialogue à partir de « Vous avez la carte de fidélité ? »

Le clip :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=fMwSFOg7uRo[/youtube]

La chanson :

elle est vraiment
super la caissière du super
elle est vraiment la caissière
elle est vraiment superbe
la caissière du super
elle bosse pour le boss
pour les beaux yeux du boss
elle bosse pour le boss
elle est vraiment super
la caissière du super
pour les beaux yeux du boss

elle bosse pour son gosse
pour les beaux yeux de son gosse
elle bosse pour son gosse
elle est vraiment super
la caissière du super
pour les beaux yeux du gosse
elle bosse
les cameras ne se lassent pas
d’enregistrer les petits travers
de la caissière du super
elle est vraiment super
la caissière du super

elle bosse pour la banque
pour les beaux yeux de la banque
elle bosse pour la banque
elle est vraiment super
la caissière du super
pour les beaux yeux de la banque
elle bosse
elle bosse pour la bouffe
pour la bouffe de son gosse
elle bosse
elle est vraiment super
la caissière du super
pour la bouffe de son gosse
elle bosse
les cameras ne se lassent pas

d’enregistrer les petits travers
de la caissière du super
les petits chefs ne se lassent pas
de critiquer les petits travers
de la caissière du super
elle est vraiment
la caissière
elle est vraiment super
la caissière du super
elle est vraiment superbe

A écouter :

La chanson la caissière du Grand Café interprétée par Fernandel : La caissière du Grand Café

V’là longtemps qu’après la soup’ du soir,
De d’ssus l’banc ousque je vais m’asseoir,
Devant une femme, une merveille,
Qu’elle est brune et qu’elle a les yeux noirs.
En fait d’femm’s j’m’y connais pas des tas,
Mais je m’dis en voyant ses appas :
Sûrement que des beautés pareilles,
Je crois bien qu’y en a pas.

Refrain
Elle est belle, elle est mignonne,
C’est un’ bien jolie personne,
De dedans la rue on peut la voir
Qu’elle est assis’ dans son comptoir.
Elle a toujours le sourire,
On dirait un’ femme en cire
Avec-que son chignon qu’est toujours bien coiffé,
La belle caissière du Grand Café.

Entourée d’un tas de verr’ à pied,
Bien tranquill’ devant son encrier,
Elle est d’vant la caisse, la caissière,
Ça fait qu’on n’en voit que la moitié.
Et moi que déjà je l’aime tant
J’dis : « Tant mieux, qu’on cache le restant,
Car, si je la voyais tout’ entière,
Je d’viendrais fou complètement. »

Refrain
Elle est belle, elle est mignonne,
C’est un’ bien jolie personne,
Et quand j’ai des sous pour mieux la voir
Je rentre prendre un café noir
En faisant fondre mon suque
Pendant deux, trois heur’s je r’luque
Avec-que son chignon qu’est toujours bien coiffé,
La bell’ caissièr’ du Grand Café.

C’est curieux comme les amoureux
On s’comprend rien qu’avec-que les yeux,
Je la regarde, elle me regarde,
Et nous se regardons tous les deux.
Quand ell’ rit, c’est moi que je souris,
Quand j’souris, c’est elle qui me rit,
Maintenant je crois pas que ça tarde
Je vais voir le paradis.

Refrain
Elle est belle, elle est mignonne,
C’est un’ bien jolie personne,
Pour lui parler d’puis longtemps j’attends
Qu’dans son café y ait plus d’clients.
Mais j’t’en moqu’, c’est d’pire en pire
J’crois qu’c’est ell’ qui les attire,
Avec-que son chignon qu’est toujours bien coiffé
La bell’ caissièr’ du Grand Café.

N’y tenant plus, j’ai fait un mot d’écrit,
J’ai voulu lui donner aujourd’hui
Mais je suis resté la bouche coite,
Et je sais pas qu’est c’qu’elle a compris
En r’gardant mon papier dans ma main.
Ell’ m’a dit, avec un air malin :
« Au bout du couloir, la porte à droite,
Tout au fond vous trouv’rez bien. »

Refrain
Elle est belle, elle est mignonne,
C’est un’ bien jolie personne,
Voilà qu’elle m’envoie aux cabinets
C’est vraiment pas ça qu’j’attendais
[*]
Maint’nant ell’ veut plus que j’l’aime,
Mais j’m’en moqu’, j’l’aim’rai quand même
Et j’n’oublierai jamais le chignon bien coiffé
D’la bell’ caissièr’ du Grand Café.


L’importance d’être constant

« Un peu de sincérité est dangereux, beaucoup de sincérité est fatal », Oscar Wilde et sa satire élégante sont impitoyables !

Pour avoir du plaisir dans une société de contrainte, les apparences sont sauves si on manie l’hypocrisie gracieuse, l’artifice distingué et les belles manières avec fantaisie.

Objectifs :

  • lire et écrire un dialogue de théâtre
  • faciliter à la compréhension du texte et se préparer au spectacle
  • découvrir un auteur irlandais qui a vécu à Paris, y a écrit plusieurs pièces,  y a rencontré Baudelaire, Daudet, Hugo, Mallarmé, Zola et qui, 15 ans plus tard, après le scandale et la prison, meurt misérablement en exil en Normandie, tué par les hypocrites

Wilde 1882

Lire le texte : l’importance d être constant

Travailler avec les élèves : Constant extraits 123 fiche pedagogique

Le Voyageur imprudent

Le_Voyageur_imprudent

Objectifs :

  • lecture d’un roman d’anticipation et de science-fiction, différencier ces genres
  • analyse d’un texte à partir d’une lecture fragmentée, suivie
  • lexique de la ville (pp. 90-92) , du voyage (pp. 94-96), du héros
  • le roman à chute (pp. 57-58 / 209-215 / 238-242) dont l’humour noir du « paradoxe temporel » apparaît pour la première fois en littérature sous la forme du « paradoxe du grand-père »
  • réflexion sur les valeurs universelles : la violence (la guerre), la séparation (l’amour, la mort), la liberté (dans notre monde contemporain, au M° siècle), la responsabilité individuelle

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  1. Un site pour découvrir le roman et l’auteur : Barjavel et le Voyageur imprudent
  2. Pour travailler sur la science-fiction, l’utopie et la dystopie : dossier_pedagogique_sdf par la Maison d’Ailleurs (activités sur art, littérature, cinéma et genre)
  3. Découvrir le film (comme si vous portiez des lunettes de plongée !) :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_9oGsf46fVY[/youtube]

 

Partir en voyage (virtuel !) avec ses élèves

« Quel est le voyage de vos rêves ? », une consigne remplaçant une autre beaucoup trop longue, complexe et peu motivante du type « Vous êtes une agence de voyage et vous proposez un itinéraire, un programme, un prix, etc. »).

Objectifs :

  • lexique du voyage, des moyens de transport / prépositions
  • numérique : présenter un exposé non statique
  • savoir travailler en équipe et respecter un délai

Voici deux productions numériques d’élèves turcs niveau B1+ :

Navigateur solitaire …

Objectifs :

  • lexical : les transports, le paysage (citadin, marin), le numérique
  • grammatical : les prépositions (lieux, déplacements : prendre l’ascenseur / être dans un ascenseur / aller vers l’ascenseur…)
  • PE : rédiger une courte histoire à partir du clip, qui commence par « C’est l’histoire d’un homme qui, en voiture, regarde un caillou noir … »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wR0SQmPDMus[/youtube]

Le fait divers : manger de l’hippopotame

Jon Mooallem, journaliste collaborant au New York Times,  a déniché dans les archives américaines un projet politique de 1910 inédit et incroyable : au bord de la crise, il faut trouver un moyen pour nourrir une population qui ne cesse de croître … Même Roosevelt adhère à ce rêve extravagant d’importer des hippopotames et de convaincre l’Amérique d’en manger !

image hippo

L’Hippo d’Amérique par Jon Mooallem, trad. Hervé Juste et Marc-André Sabourin, Editions du sous-sol, 112 p.

Objectifs :

  • lire le début d’un reportage L’hippo
  • résumer un récit en un texte court
  • écrire un fait divers à partir de ce projet politique farfelu
  • lexique de l’agriculture et de l’alimentation / du farfelu et du saugrenu

Tous les chemins mènent au ciel !

Une nouvelle à faire froid dans le dos pour le plaisir de lire un texte à énigmes, où les non-dits se transforment en indices.

kisskiss

Objectifs collège :

  • Revoir les caractéristiques du discours narratif : le récit.
  • Découvrir un récit à chute
  • Découvrir un genre littéraire : la nouvelle.

objectifs lycée :

  • devenir expert en lecture : lire une nouvelle complète dont le texte court recèle un sens à découvrir par soi-même (entre les lignes, choix des mots…)
  • comprendre une chute qui n’est pas racontée (chut !)

Le texte complet : Lecture_Tous_les_chemins_Texte

j’en ai marre !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GtdxzNq_f80[/youtube]

Très beau clip d’un artiste francophone (Belgique), Judah Warsky,  à prendre avec humour et légèreté  !

Objectifs :

  • découvrir un compositeur atypique dans le paysage audiovisuel (sur Tsugisur noisey )
  • travailler les registres de langue : la langue familière, courante et soutenue
  • PE : parallélisme possible avec l’activité proposée ici : écrire un texte poétique

Le carnet de voyage

Feuilleter des carnets de voyage pour découvrir ce genre littéraire et artistique.

Quelques carnets remarquables :

  • la référence : Eugène Delacroix, Carnets marocains

carnet-de-croquis-du-maroc-1832

  • l’oublié sous le poids de la littérature, Victor Hugo, le dessinateur qui manie les mots, la gouache, l’encre de Chine, l’aquarelle et où la Bretagne est colorée de sombres traits. Exposition au lycée NDS d’Istanbul : Les Orientales

hugo_dessins

  • Sophie Abraham, une jeune carnettiste, venue en résidence au lycée SB, en partenariat avec l’Institut Français d’Istanbul. Elle a présenté ses carnets et proposé diverses techniques pour créer son propre carnet de voyage dont voici quelques pages :

istanbultrajet ploviv melnik2sofia - Copieasie europe

Préparer « un bord de scène »

Après une lecture suivie (partagée) ou une lecture guidée de  Candide de Voltaire et une présentation d’ exposés – débats sur l’humanisme, la philosophie des Lumières, la tolérance et la liberté de penser, les lycéens découvrent, à travers  l’affaire Calas , le combat contre l’injustice et l’intolérance religieuse :

affiche affaire calas

La représentation théâtrale par la Compagnie Grand Théâtre est l’occasion de préparer un « bord de scène ».

Le spectacle « L’Affaire Calas » est soutenu par la Ligue de l’Enseignement, fédération de Paris ainsi que par l’Académie de Paris. Le site de la troupe : CGT  avec le dossier pédagogique : Dossier_pedagogique_Calas

Ma fiche pédagogique avec objectifs culturels et linguistiques pour mieux comprendre et se faire comprendre en bord de scène : L3 compagnie grand theatre

apprendre avec Hägar Dünor le Viking

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Un site pour initier les élèves à la B.D. humoristique telle qu’Hägar Dünor le Viking (Hägar The Horrible en anglais) créé par Dick BROWNE en 1973 : Hägar Dünor et choisir une planche ou un comic strip (il y en a des milliers !) en lien avec un cours de vocabulaire, de grammaire ou même d’histoire…

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  • Hägar Dünor et les Turcs : Les Varègues- mais Hägar est-il Varègue ?- ont atteint Constantinople aux IX e Xème siècle

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  • Les souhaits de Hägar Dünor : le conditionnel « j’aimerais + infinitif »

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  • Hägar Dünor sous le ciel anglais : la météo (niveau A1)

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  • Hägar Dünor et son fils : les loisirs (niveau A1 A2)

On peut lire et faire lire  les 3 tomes Hagar Dunor dans la collection  URBAN STRIPS, le strip a été publié pour la première fois en France dans Le Journal de Mickey, et ce pendant 14 ans.

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On peut apprendre … l’effet pygmalion et l’effet Golem

[pour les élèves :]

Objectifs :

  • culturel : découvrir un auteur-compositeur français de qualité
  • lexical : vocabulaire des animaux, des mots quotidiens
  • grammatical : on peut + infinitif / on doit + infinitif / il faut + infinitif / la proposition infinitive

[pour les enseignants :]

  • pour réfléchir sur l’expérience de Rosenthal et Jacobson …
  • et puis, chanson à fredonner pour supporter les collègues intrigants qui refusent le travail en équipe :  médisants, méprisants, arrogants et autres flatteurs flattés parfois délateurs qui veulent arriver à leur fin au détriment de leurs collègues ! Ah, sans cette écuelle d’acier … !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=nPjCCkq-c2A[/youtube]

On peut apprendre au chimpanzé la langue des sourds muets.
Entraîner un bourrin, à gagner le quinté.
On peut apprendre à l’éléphant à se dresser sur ses pattes.
Apprendre au chien savant à jouer les acrobates.

Mais on n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.
Tant qu’on remet de l’or dans son écuelle d’acier.
On n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.

On peut apprendre à un taxi à devenir aimable.
Je ne dis pas que c’est facile, je dis que c’est faisable.
On peut apprendre à un taulier qui nous sert le pastis.
À ne pas dire il faut que j’encaisse, j’ai fini mon service.
On peut apprendre le respect en se prenant des baffes.

Des claquades, des taquets, des steaks de doigts dans la face.
On peut apprendre l’amour comme une règle d’or,
pour pardonner les vivants
et les morts.
On peut apprendre la vertu à toutes les salaces.
Partager une laitue au lieu d’faire des trucs dégueulasses.
On peut apprendre à une nonne, contre tous ses principes,
qu’on n’a jamais tué personne en fumant une pipe.

Mais on n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.
Tant qu’on remet de l’or dans son écuelle d’acier.
On n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.
Comme un porc.

Alexis HK