Une réflexion sur les « Raisins de Zeuxis »

D’après les écrits de Pline l’Ancien (cf : Histoire naturelle, livre XXXVI, « Les raisins de Zeuxis »), on comprend que pour Zeuxis et Pixéas (deux peintres antiques), le talent d’un peintre se caractérise par sa capacité à représenter la réalité ; plus la ressemblance avec le réel est trompeuse, meilleur est l’artiste. Cependant, selon Hegel, il serait plus juste de « blâmer ceux qui croient exalter la valeur d’une œuvre d’art en faisant ressortir ces banales curiosités et en voyant dans celles-ci l’expression la plus élevée de l’art » (Introduction à l’esthétique) plutôt que de faire l’éloge des œuvres les plus réalistes ; en effet, l’illusion n’est qu’une imitation de la nature, ainsi avant l’art vient la nature. Dès lors, un artiste n’aurait aucun mérite à représenter la nature puisqu’il ne serait qu’un imitateur. Au sens de « nature », il ne faut pas seulement entendre la végétation mais plus largement l’essence d’une chose (=ce qui la définit) soit la réalité. En regardant l’objet représenté sur une toile, par exemple, en admirant la capacité à représenter de manière la plus réaliste possible la réalité, et en louant les talents d’un artiste qui trompe l’œil, l’homme ne fait qu’ajouter une valeur à cet objet alors que s’il ne le voyait pas au travers d’une peinture, il verrait l’objet dans son plus simple appareil, sans artifice. Parce que l’illusion ajoute une valeur à la réalité, elle est d’une certaine manière moins légitime. Il faut néanmoins admettre qu’il ne faut pas toujours blâmer l’illusion. En effet, en ajoutant une valeur à la réalité, l’illusion peut permettre de dissimuler une réalité trop accablante. Les prothèses en sont un parfait exemple ; aujourd’hui celles-ci peuvent être très réalistes si bien que si on ne notifie pas leur présence, on ne les remarque pas.

Carla, Louna, Marie-Lucie

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