Comment les déesses et les enchanteresses ont-elles inspiré l’art chez les Anciens et comment sont-elles perçues aujourd’hui ?

Dès l’Antiquité, les Grecs et les Romains vivaient avec les divinités. La magie faisait partie intégrante de leur quotidien, et la frontière entre la magie, la religion et la mythologie semblait être floue. La Grèce, la Rome et l’Egypte antiques appartenaient à une dimension surnaturelle. Les prêtres priaient les dieux dans les temples et pouvaient interprétaient les signes envoyés par les dieux, tandis que les citoyens faisaient des offrandes (comme des sacrifices d’animaux). On avait besoin de mots sacrés pour faire appel aux dieux et qu’ainsi la magie des dieux fasse effet en exauçant les prières et les souhaits des hommes.

Pour chaque événement historique, on consultait un oracle pour savoir qui gagnerait la victoire. Mais c’était aussi les dieux qui pouvaient déclencher les guerres chez les humains, comme celle de la guerre de Troie. On consultait souvent les divinités féminines et certaines protégeaient les mortels, notamment la déesse Minerve (Athéna pour les Grecs), protectrice de la ville d’Athènes. Par exemple, dans Les Métamorphoses d’Ovide, la déesse Vénus exauça le vœu du sculpteur Pygmalion en donnant vie à sa statue.

D’autres déesses, dans l’univers mystique sont célèbres : Hécate déesse des carrefours qui relient le ciel, la terre et les enfers et déesse de la Nouvelle Lune, Séléné déesse de la Lune et plus précisément celle de la Pleine Lune, Diane (associée à Artémis pour les Grecs) déesse de la forêt qui représente le Croissant de Lune. Elles forment toutes les trois la Triade Lunaire. Les sorcières de notre temps font souvent appel à la déesse Hécate car celle-ci est considérée comme la déesse de la magie, de la sorcellerie et de la nuit.

 

Les nombreuses œuvres d’art qui représentaient les divinités (et qui nous sont parvenues) étaient essentiellement des fresques, des peintures sur des vases ou des mosaïques…

 

Nous pouvons voir la fresque de la déesse Diane qui est une peinture murale romaine représentant une scène de sacrifice en l’honneur de la déesse Diane, et nous pouvons voir que celle-ci est accompagnée d’un cerf. La fresque a été découverte dans le triclinium de la « Maison des Vettii » à Pompéi, en Italie.

Voici des lécythes de la célèbre magicienne Circé dans la mythologie gréco-romaine, ces objets de valeur devaient sûrement appartenir aux classes les plus aisées.

Circé en train d’opérer la potion. Lécythe à fond blanc et figures noires (490-480 avant J.-C.), Athènes, Musée Archéologique National.

Circé tenant une potion avec une des compagnons d’Ulysse transformés en cochon. Lécythe à figures noires d’Athènes, VIème siècle avant J.-C., Musée Archéologique National de Tarente.

            À la fin du XXème siècle, l’image de la « sorcière diabolique » est intégrée dans l’imaginaire collectif. Nous rentrons dans l’ère où certains, en particulier dans les sociétés occidentales ne croient plus en la magie et à la religion qui sont depuis l’avènement du christianisme séparés, tandis que d’autres sont encore croyants, notamment dans chez les populations de tradition animiste où les « énergies/esprits de la natures » tiennent toujours un grand rôle. Après des années de persécutions depuis la Renaissance dues à une société fortement christianisée rejetant toutes autres formes de forces surnaturelles que Dieu et qui est profondément patriarcale, nous retrouvons l’image de la méchante sorcière qui devient populaire dans les histoires racontées aux enfants. Avec l’ère de la technologie, nous pouvons retrouver la sorcière sur les écrans comme dans le Magicien d’Oz avec la Méchante Sorcière de l’Ouest nommée Elphaba et la Gentille Sorcière du Sud nommée Glinda. Le livre Sacrées Sorcières de Roald Dahl nous offre une image plus maléfique et dangereuse de la sorcière : ici, elles s’en prennent aux enfants et les transforment en souris. L’image de la sorcière est utilisée pour effrayer les enfants dans l’intention de leur envoyer un message : celui de faire attention aux gens que nous rencontrons dans la vie de tous les jours, de se méfier d’eux.

Pont Broca street art, les Contes de la rue Broca. Ce projet pictural a été déposé par l’association Lézarts de la Bièvre en 2016 aux Budgets participatifs des deux Mairies, le 5e arrondissement et le 13e arrondissement. Nous pouvons trouver ces fresques sous le pont Broca, à l’intersection du boulevard de Port-Royal et de la rue Broca, à Paris.


Sur cette photo, nous pouvons voir que cette sorcière a un gros nez. Cependant, les artistes ont préféré de ne pas donner lui une version affreuse mais plutôt un style moderne pour qu’elle soit « appréciée » de tous. 

Cet aspect de la sorcière nous montre bien que la sorcière effrayante est liée à la fête d’Halloween. On entend par là que la peur du surnaturel, du monde de la magie et de l’au-delà fascine les gens qui croient encore à ce monde fantastique.

La sorcière ne semble pas effrayante malgré son nez en valeur. Elle a un sourire bienveillant et n’a pas l’air d’être une méchante sorcière, mais elle est plutôt proche d’une gentille grand-mère.

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La sorcière représentée ici est plutôt gracieuse avec sa belle tenue menue et son joli chapeau, et sa peau ne semble pas avoir d’imperfections. Cette jeune sorcière reflète une beauté parfaite et n’a rien avoir avec la sorcière de Pierre Gripari. Cela montre bien que pour certains la sorcière ne fait plus autant peur qu’aux temps d’avant, et que nous pouvons la représenter sous d’autres formes que la laideur que nous lui avons attribuée depuis longtemps.

 

Les Contes de la rue Broca, écrit par Pierre Gripari et illustré par Claude Lapointe en 1967, est un recueil de contes de fées qui illustrent la sorcière comme un être maléfique. Elle a des verrues, un gros nez, elle peut voler sur un balai, et parle mal aux enfants. Mais dans cette fresque, nous pouvons voir que les sorcières ne sont pas si effroyables que dans ces histoires. Inspirés de ce recueil de contes, les artistes Babs, Keyone et Socrome ont fait deux grandes fresques en noir et blanc et ont mis des lumières multicolores pour animer les dessins et faire rêver les passants. La sorcière avec sa citrouille ne figure pas dans le recueil mais nous donne un clin d’œil sur la fête d’Halloween, la fête des sorcières.

 

Aujourd’hui, nous ne les appelons plus « déesses », « enchanteresses » ou « magiciennes ». On les appelle plus communément « sorcières ». La sorcière est maintenant devenue une icône de l’univers fantastique avec la figure du monstre, l’apparence du mal incarné que nous avons l’habitude de voir dans les films et les livres (tout comme le lycanthrope, le vampire et/ou le fantôme en font partis). Ce sont principalement les contes qui invitent à découvrir le pouvoir de la sorcière : certains lui donnent une apparence du bien (en plus de gentilles sorcières, la magicienne antique devient une bonne fée) et d’autres lui offrent le pouvoir du mal (AH AH AH AH AH).

 

Clémence et Raphaël

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