Les jeux des Romains

Nous allons voir comment les jeux (du latin iocus = plaisanteries) au sein de la Rome antique se déroulaient, quelles étaient leurs règles, leurs influences sur les Romains et pourquoi certaines de ces distractions correpondent à un âge, à un statut ou à un sexe particulier.

Les jouets des plus jeunes

Dès leur naissance, les nourrissons jouent avec un hochet souvent sonore, probablement utilisés pour les distraire.Les tintinnabula (grelots ou clochettes) produisent un son musical et prétendent supprimer les mauvais sorts. Ils ont parfois la forme d’animaux, dont un grand nombre d’exemplaires en terre cuite ont été conservés, mais il devait aussi y en avoir en os, bois lorsqu’ils sont directement donnés à l’enfant .

Dès leur plus jeune âge, les enfants jouent avec des jouets qui diffèrent selon le sexe. Tout d’abord, la dînette est destinée aux jeunes filles, cela représente des modèles réduits de mobiliers ou d’ustensiles de cuisines (fours de cuisine, meubles, vaisselles…). Cette distraction qui leur est donnée dès leur plus jeune âge a un rôle éducatif (rôle des ustensiles, leur utilisation …) et leur permet d’imiter le monde des adultes. Ce qui va aussi avoir un rôle éducatif pour les jeunes filles est la poupée (pour imiter les gestes maternels) et pour mieux remplir la fonction d’imitation du monde réel, les poupées d’ivoire ou de bois sont articulées.

Les jeunes garçons vont aussi jouer à des jeux dans un but éducatif, ici c’est pour les préparer à devenir soldats .De tous temps, sans doute, les petits garçons ont joué avec des équipements de combats .

épée de bois époque romaine;Valkenburg (Pays-Bas)

Les jeux des enfants

De nombreux jeux pratiqués dès l’Antiquité sont encore joués dans les cours de récréation de nos jours. Même si certains ont disparu à cause des nouvelles technologies ils étaient joués au XXesiècle avec des billes pour remplacer les osselets, les noix, les cailloux….etc. Le poète latin Ovide, dans son poème Le noyer, décrit six manières de jouer avec des noix, dont le jeu de pair et impair.

Le jeu «par impar» (ou «pair ou non» par Rabelais en 1534) est un jeu très apprécié des Romains (des enfants aux adultes), il pouvait se jouer avec toutes sortes de petits objets : cailloux, osselets, coquillages, mais aussi comme le précise Pollux : des fèves, des noix, des amandes, des pièces de monnaie, ou bien encore avec des billes, des jetons… En premier temps ,il faut répartir le nombre de noix de manière équivalente entre les deux joueurs. Le premier joueur tient un certain nombre de noix cachées dans son dos. Son adversaire doit deviner s’il en cache un nombre pair ou impair. Celui qui a deviné juste ,reçoit une noix. Lorsqu’un joueur n’a plus de noix, il est éliminé.

Les osselets sont utilisés pour de nombreux jeux pour «pair,impair» mais aussi pour le jeu du cercle où l’on place ses osselets et ceux de ses adversaires à l’intérieur d’un cercle, le but était de lancer un osselet de manière à en éjecter un de son adversaire sans repousser les siens. Ce jeu est encore d’actualité mais l’on y joue le plus souvent avec des billes .

Il y a cependant encore un jeu qui traverse les époque et les classes sociales, c’est le cache-cache. En effet, même Louis XIII jouait à ce jeu comme nous le rapporte Héroard dans son Journal :


«OCTOBRE 1614

Le 25, samedi. —Joué à la cligne-mussete, avec les sieurs de Termes , de Courtenvaux , premiers gentils-hommes de la chambre, et les sieurs comtes de la Roche-foucauld, maître de la garde-robe, et de la Rocheguyon.»

Extrait du Journal de Jean Héroard sur l’enfance et la jeunesse de Louix XIII (1601-1628).

Le cache-cache (ou «cligne-musette» jusqu’en 1832) est aussi un jeu qui a toujours été pratiqué ou au moins au Ier siècle comme en témoigne ce tableau qui illustre des personnages mythologiques de l’amour qui jouent à cache-cache.

Les jeux chez les adultes

L’auteur athénien Pollux( II siècle après J-C) décrit un autre jeu avec 5 osselets que l’on jetait en l’air par la paume de la main et que l’on devait rattraper avec le dos de celle ci c’est un jeu surtout joué par les femmes car il demande beaucoup d’adresse .

Jeu décrit par Pollux: Les cinq déesse Latone, Diane Aglaé et Hileaira, les deux dernieres jouent aux osselets.

femmes qui jouent aux osselets

Les hommes et certains esclaves jouent aux dés les règles sont plus complexes, les enjeux sont plus importants tous les hommes riches jouent à ce jeu de hasard l’empereur Caligula mentait et trichait pour gagner au dés, Commode va jusqu’à installer des salles spéciales pour la pratique de cette passion. L’empereur Néron mettait de grandes sommes lors de ses parties et allait régulièrement jusqu’à parier 400 000 sesterces le point.(environ égal à 300 000 euros ) .

Ce jeu va déjà trop loin car dans L’Iliade, Homère raconte que Patrocle tue son camarade pendant une partie de dés:

Chant XXIII : «Ce jour, où emporté par la colère durant une partie d’osselets, je tuai involontairement le petit Amphidamos.»

Cependant certains poètes et philosophes de l’époque remettent en cause cette nouvelle passion qui, ruine les plus grandes fortunes. Le poète Horace explique que c’est un signe de décadence de voir un jeune homme abandonner l’équitation et la chasse pour passer son temps à jouer aux dés .

Il dit « Le jeune noble ne sait plus diriger un cheval, il fuit les fatigues de la chasse; il est plus exercé au jeu : que ce soit le jeu d’anneau à la grecque ou le jeu de dés interdit par la loi.»

On peut reconnaître en ses propos des paroles modernes qui sont encore d’actualité lorsque l’on remet en cause la paresse et la facilité de l’Homme du XXIe siècle en raison de la technologie et de l’industrie qui limitent, réduisent ou suppriment les efforts.

«interdit par la loi»

En effet, une des lois votées sous la République romaine (en 204 avant J-C «Lex Aléaria») interdit les paris pour les jeux de dés car il y a trop de violence .Le système de maintient de l’ordre de l’époque (la police aujourd’hui) surveillait les jeux de hasard, malgré cela on y jouait beaucoup en secret dans des tavernes et les parieur trafiquent leurs dés en ajoutant un poids de façon à ce que le dé tombe toujours sur le même nombre.

Pour conclure les jeux avaient une importance capitale dans la vie des romains puisqu’ils les suivent toutes leur vie et même encore aujourd’hui la plupart des jeux cités sont souvent pratiqués et encore modernes .

Jean-Loup

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