Faire un accrochage n’est pas accrocher une oeuvre…

En février 2023, tous les latinistes, dans le cadre de leur étude de l’histoire de l’art sont allés au MRAC (Musée Régional d’Art Contemporain) de Sérignan.

« Le Retour », « AOULIOULÉ » et « Un musée a soi » sont trois expositions au MRAC à Sérignan où l’accrochage est à l’honneur.

« Comment inventer et vivre un lien intime, personnel et peut-être secret avec des œuvres exposées, comment s’exposer tout en exposant » expression reprise du site du MRAC: MRAC.laregion.fr.

Depuis quelques années maintenant nous voyons l’importance des « curators » accroître, c’est à dire le commissaire d’exposition, celui qui décide de d’organiser l’ensemble des œuvres pour évoquer de nouveaux sens et au mieux de s’accaparer d’une œuvre, la vivre.

1-« Un musée a soi  » est un accrochage participatif. Les commissaires d’exposition étant des personnes d’un groupe de patients de l’hôpital de jour de Béziers accompagnées par l’ergothérapeute Nicole Vidal et la psychologue Sonia Debeuré-Provost. Cette exposition est bien illustration de l’idée d’André Malraux sur le musée, pour lui il est comme un lieu mental.

2- « Aoulioulé » finalement est une exposition imaginée par l’artiste Sylvie Fanchon et Camila Oliveira Fairclough. Cette exposition renvoie à la poésie et au lettrisme qui s’élargit aux œuvres contemporaines utilisant les codes de la communication visuelle. Ici, le texte devient objet sculptural. Dans cette exposition le choix d’œuvres est une façon de se connaître soi-même et de créer un relation intime aux œuvres.

3-Dans l’exposition « le retour » on retrouve des oeuvres du CNAP et du MRAC, une réaccrochage d’oeuvres des collections. L’enjeux pour le commissaire d’exposition étant de trouver de nouvelles combinaisons avec des oeuvres aquises en dialogue avec des nouvelles aquisitions. Sans thématique, Juliette Pollet (conservatrice au CNAP) et Clément Nouet créent une proposition d’organisation d’oeuvres dans l’espace.

J’ai fait un « réaccrochage » des œuvres des différentes exposition que j’ai appelé « Glissements » en jouant le rôle du commissaire d’exposition pour vous présenter ces quatre œuvres . Je voulais présenter une relation entre des œuvres qui jouent avec la notion de l’espace ou de la présence. Le titre renvoie à la transformation, un mouvement à travers les œuvres. Une modification de l’intensité de l’espace par leur singularité.

– De l’exposition « le retour »: Pour la première œuvre j’ai choisis une installation d’Élisabeth Ballet, une artiste française travaillant surtout la sculpture, née en 1957: Boléro date de 1999, créant un espace clos, elle nous invite a penser les dualités tels que l’ouverture et la fermeture ainsi que l’organique et l’industriel. On se situe entre le mécanique de l’objet et son encombrement spatial.

Boléro, 1999.
De la série «Night Roofline».
Aluminium sablé,85 × 422 × 422 cm.

La deuxième œuvre est Ghost Bless You #5 du studio GGSV, un duo d’artiste composé de Gaëlle Gabillet et Stephane Villard. C’est encore une installation qui nous amène entre l’objet d’art et du design ou de la recherche même. « Le couple ont mené un projet de recherche récompensé par le VIA pour l’utilisation de matière noire issue des déchets ultimes et la relecture d’un électroménager renouant avec les arts de la table et les arts décoratifs autour de la notion de désencombrement » (source ggsv.fr). « Ghost Bless You » s’incrit dans mon accrochage pour son caractère mobile et presque aléatoire.

Studio GGSV : Duo formé par Gaëlle Galibet et Stéphane Villard, créé en 2011 à Paris.
Ghost Bless You #5, 2019.
Céramique et textile, 95 × 595 × 97 cm.

– De l’expo « Aoulioulé » j’ai choisi une oeuvre de Muriel Leray, artiste française née en 1987. Cette chaise noire semble capter le silence et réduire la cacophonie qui nous entoure en peu de bruits, juste la phrase « je suis populaire » en réponse de l’œuvre de Joseph Kosuth exposée au carrée d’art a Nîmes avec une chaise, la photo d’une chaise et sa définition. Dans cette oeuvre, le regardeur est amené dans un espace absorbant le vacarme, comme un glissement interne et profond.

Les usagers peuvent critiquer leur famille ou insulter sa résidence, 2016.
Cadre bois, carton noir, lettrages vinyle, chaise,
104 x 97 x 50 cm. Courtesy de l’artiste.

-De l’exposition « un musée à soi » l’oeuvre Purgatorio de Francisco Tropa, artiste portugais né en 1968, un artiste qui associe la sculpture a l’image photographique ou filmique souvent. Il se tourne vers des inspirations antiques. Ce qui a retenu mon attention est le passage de la forme concrète de l’objet à sa projection.

Purgatorio, 2013.
Projection de lumière, lames d’agate, verre soufflé.

J’imagine les quatre œuvres mises ensembles dans le musée créant une déambulation pour que le spectateur passe d’une œuvre à l’autre et formant ainsi un espace propre. Le sol pourrait être travaillé avec un matériau très luisant, réfléchissant ainsi les couleurs assez diffuses de chaque installation.

Gustav

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