Un écrivain à part

Pour commencer,  le roman de Valentine Goby « Qui touche à mon corps je le tue » m’a paru compliqué à lire, au début. Durant la lecture du livre, la complication persistait mais s’atténuait. Selon moi, le style d’écriture est propre à l’écrivain, et nous n’en sommes pas tous adeptes, c’est mon cas. Cependant quand il était question de femmes, nous pouvions nous sentir concernées par le sujet principal qui est l’avortement. De plus, nous pouvions parfois ressentir la douleur de Lucie L, en tant que femme. Ce qui n’était cependant pas le cas quand il était question de Henri D. Pour continuer, je me perdais dans la distinction des personnages. Par exemple, Lucille et Lucie, sont deux prénoms semblables, ce qui pouvait donc aboutir à de véritables énigmes pour le lecteur. De plus, le changement de personnages était quelque fois trop brutal, et, même si, implicitement, les histoires sont liées (on le comprend), elles sont à la fois indépendantes, nous avons donc du mal à passer d’une histoire à l’autre.
Autre point qui m’a dérangé, les scènes, les passages, sont parfois trop décrits, ce qui nous donne presque l’envie de sauter certains morceaux de l’histoire. Ils sont parfois écœurants comme nous pouvons le voir page 39 « Hier, elle a roulé des heures à bicyclette […] et de se réveiller quand tout sera fini ».
D’autre part, j’ai aussi été gênée par l’arrivée de personnages inattendus, je ne comprenais pas forcément qui ils étaient et quelle était leur « utilité », même si nous avions quelques informations sur leur personne et leur présence, je suis principalement restée sceptique face à leurs rôles dans les histoires. D’autre part, le passage de « je » à « il » m’a troublé comme nous pouvons le voir page 34-35  » Georgette m’appelle Henri depuis le premier jour […] Henri.D marche dans le salon de son meublé, rue de la Convention ». J’ai eu du mal à comprendre le narrateur. Il était quelque fois omniscient, et quelque fois interne.

Nous pouvons alors observer que le narrateur avait un thème en tête (l’avortement est le plus visible), que pour lui l’histoire était claire, mais que parfois il se perdait dans des détails qui nous faisaient perdre le fil. C’est un narrateur qui écrit selon ses idées et sa vision des choses, pour tenter de la faire partager à ses lecteurs. Néanmoins, j’ai noté que Valentine Goby ne veut pas s’adapter à ses lecteurs, elle veut que ce soit ses lecteurs qui s’adaptent à elle. J’ai donc eu du mal à m’imprégner des personnages, à vivre l’histoire, et parfois même à la comprendre. C’est donc en raison de tous ces détails que je ne suis pas parvenue à finir ce livre.
Marina Oligo

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