Quand l’espace imaginé est au service du sens
Pour la pièce Lewis vs Alice, un spectacle de Macha Makeïeff d’après Lewis Carroll (Festival d’Avignon – juillet 2019), la scénographie illustre la TRAVERSÉES : DU MIROIR AU RÊVE AU NOIR
L’écriture des spectacles de Macha Makeïeff naît et se déploie à partir d’un rapport plastique à l’espace, et d’un dispositif scénographique à étage imaginé par la metteuse en scène.
La scénographie s’organise autour d’une structure centrale à étages. Des découpes en ogives gothiques l’ornent sur les deux niveaux. De part et d’autre de cette structure se trouvent deux miroirs disposés symétriquement ; en arrière-scène, deux bancs complètent le dispositif ; à jardin, à l’avant-scène, se trouvent une banquette ancienne et deux fauteuils ; à cour, un piano…
Macha Makeïeff désigne la structure à étages autour de laquelle s’organise la scénographie comme un « espace-objet ».
Le mystère, l’étrangeté, l’onirisme du dispositif permet de réfléchir et de ressentir l’ambiance de la représentation.
La structure centrale peut évoquer diverses choses : certains y verrons un château gothique, une cathédrale, voire un castelet ; d’autres une maison de poupée, une cage à oiseaux. Enfin, un cabinet de curiosités, par la présence de la collection d’objets et d’animaux naturalisés présents sur le plateau. (Lien vers l’exposition « Trouble fête » de Macha Makeïeff)
En termes de palette chromatique, la scénographie travaille autour du noir, dans toutes ses nuances. Macha Makeïeff évoque dans Zone céleste1 sa fascination pour le noir, couleur qui est pour elle une « puissance d’apparition ». Mais elle lui associe aussi des couleurs pop, apportées notamment par les éclairages et les costumes des personnages : vert fluo, jaune franc, parme.
La terre est présente par les branches d’arbres que l’on retrouve à plusieurs reprises et par les bruits de forêt de la bande-son. L’air : tout semble aérien dans cet univers qui voit voler des cochons, des mouchoirs mais aussi des chaises et des banquettes en fer, tandis que de nombreux oiseaux empaillés veillent sur le plateau. L’eau était présente lors de la scène des animaux dans la mare. Et le feu, utilisé à plusieurs reprises est évoqué par les éclairages.
Extraits du dossier pédagogique lewis vs alice
