Le discours impliqué de Ken Loach, lauréat de la palme d’or du Festival de Cannes:

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   Le cinéaste britannique engagé Ken Loach a trouvé une bonne tribune pour exprimer ses idéaux de justice sociale et d’humanisme lors de la cérémonie de remise des prix du Festival de Cannes. Couronné pour son magnifique plaidoyer qu’est son film « Moi, Daniel Blake », il a à la fois fustigé les dérives néo-libérales inconscientes de notre monde occidental et rappelé ce que l’extrême-droite incarne  comme abominations politiques et historiques. Il est de ceux qui ont consacré leur existence et leur art au service de la grande « Question de l’Homme » qui est à notre programme de Littérature cette année.

  Voici le texte de son intervention et quelques extraits en vidéo de sa courageuse et indispensable prise de position:

« Recevoir la Palme, c’est quelque chose d’un peu curieux car il faut se rappeler que les personnages qui ont inspiré ce film sont les pauvres de la cinquième puissance mondiale qu’est l’Angleterre…

C’est formidable de faire du cinéma, et comme on le voit ce soir c’est très important. Le cinéma fait vivre notre imagination, apporte au monde le rêve mais nous présente le vrai monde dans lequel nous vivons. Mais ce monde se trouve dans une situation dangereuse. Nous sommes au bord d’un projet d’austérité, qui est conduit par des idées que nous appelons néo-libérales qui risquent de nous mener à la catastrophe. Ces pratiques néo-libérales ont entraîné dans la misère des millions de personnes, de la Grèce au Portugal, avec une petite minorité qui s’enrichit de manière honteuse. Le cinéma est porteur de nombreuses traditions, l’une d’entre elles est de présenter un cinéma de protestation, un cinéma qui met en avant le peuple contre les puissants, j’espère que cette tradition va se maintiendra.

Nous approchons de périodes de désespoir, dont l’extrême-droite peut profiter. Certains d’entre nous sont assez âgés pour se rappeler ce que ça a pu donner… Donc nous devons dire qu’autre chose est possible. Un autre monde est possible et nécessaire. »

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Consultez les sujets d’écrit proposés au Lycée Français de Pondichéry pour l’EAF:

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  Fin avril 2016, vos camarades scolarisés au Lycée Français de Pondichéry et en Inde ont été invités à « plancher » sur l’objet d’étude Ecriture poétique et quête du sens, du Moyen-Age à nos jours. (Eh oui !)

  Vous pouvez consulter et même télécharger tout à loisir ces sujets,  le premier pour les séries S et ES, le second pour la série L, en suivant les liens proposés ci-dessous:

  1. Sujet des séries S et ES: http://www.lfpondichery.net/web/images/EAF-S%C3%A9ries_ES-S_BCG.pdf
  2. Sujet de la série L: http://www.lfpondichery.net/web/images/EAF-S%C3%A9rie_L_BCG.pdf

 Je vous souhaite une très bonne, très attentive et très fructueuse lecture !

Vincent Macaigne signe une adaptation audacieuse du Dom Juan de Molière

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Le comédien et metteur en scène Vincent Macaigne signe une relecture sulfureuse de la pièce de Molière, sous la forme d’un road movie trash et sombre. Serge Bagdassarian compose un Sganarelle déchiré entre l’amour et la haine qui l’attachent à Dom Juan, faux jouisseur et vrai désespéré, remarquablement interprété par Loïc Corbery.

Extérieur, jour. Dom Juan et son valet Sganarelle traînent le cadavre d’un prêtre à travers la campagne, puis l’enterrent. Intérieur, nuit. Dans un hôtel parisien, Dom Juan, corps nu tatoué de slogans nihilistes, déambule avec lassitude dans l’orgie qu’il a organisée. Survient Elvire, éplorée, qui lui demande des comptes…

                                                        Âmes damnées
Difficile d’imaginer versions plus dissemblables du Dom Juan de Molière que ce film de Vincent Macaigne et la mise en scène de Jean-Pierre Vincent, présentée à la Comédie-Française. Le premier est l’adaptation libre de la seconde, et leur distribution est la même. Bousculeur patenté des grands textes du répertoire, le jeune cinéaste/comédien/metteur en scène transpose la pièce dans le monde d’aujourd’hui sous forme de road movie trash et sombre. Une grande partie du texte de Molière a été coupée, pour n’en conserver que la trame. Elle donne lieu à une suite de tableaux spectaculaires, parfois d’une somptueuse beauté, resserrée sur le duo sulfureux. Serge Bagdassarian compose un Sganarelle déchiré entre l’amour et la haine qui l’attachent à Dom Juan, faux jouisseur et vrai désespéré, remarquablement interprété par Loïc Corbery. Au bout de leur chemin de sexe et de violence demeure la compassion pour ces deux âmes damnées.

A noter que Vincent Macaigne a connu des problèmes avec la chaîne de télévision qui a malheureusement censuré son oeuvre. Il est toujours dommageable qu’un créatuer soit censuré et la chaîne montre là un bien triste exemple. Arte a en effet censuré plusieurs scènes jugées trop provocatrices pour son public. Dont une dans laquelle Dom Juan droguait des filles à moitié nues qui semblaient y prendre beaucoup de plaisir. « Le temps amidonne les auteurs, regrette Macaigne. On a oublié à quel point Shakespeare ou Molière étaient punks pour leur époque. »  On se souvient  d’ailleurs avec émotion et jubilation de l’époustouflante et très libre adaptation de Hamlet du dramaturge anglais au théâtre, sous le titre significatif Au moins j’aurai laissé un beau cadavre… Cette version de Dom Juan, que je vous propose de visionner va assurément « décoiffer » votre perception de la pièce de Molière, sans pour autant en dénaturer le moins du monde le sens ni le message…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LqAGAVes5Gk[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OrC_MLsDiqk[/youtube]