L’impact des images comme arguments en politique…

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    L’argumentation ne passe pas uniquement par l’écrit ou la parole. On connaît l’emploi du graphisme comme relais de ces supports majeurs.

   De fait, l’image, la signalétique, le dessin, l’infographie sont extrêmement fréquents dans l’argumentation militante et politique. Leur impact persuasif n’y est pas étranger. Vous trouverez ci-dessous un petit aperçu des « armes graphiques » utilisées au cours de la récente campagne électorale par les militants anti-frontistes.

  Relevez les procédés utilisés, les références produites, les allusions et appréciez ces stratégies argumentatives. Classez-les selon l’efficacité qu’ils vous paraissent avoir, en vous donnant les moyens de justifier votre choix. Précisez ce qui vous semble judicieux ou au contraire contestable dans les procédés ou symboles utilisés.

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BLEU FETIDE…

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  Aux urnes, Citoyennes et Citoyens…

  Ils y sont allés… ou pas ! Ils ont suivi leur conscience, leurs convictions, parfois leur colère, leurs sentiments, leurs émotions.  Comment peut-on leur en vouloir ? Ils ont fait un choix, pris leurs (ir)responsabilités, braves gens qui se sont laissés mener… Si l’on doit en vouloir à quelqu’un, c’est à ces candidats qui les ont trompés ou laissés indifférents, mais pas à eux.

  Qu’en a-t-il résulté ? L’émergence d’un bleu que je n’aurais jamais pensé voir surgir, moi qui affectionne tant cette couleur…

  Moi qui aime tant le bleu Klein, (tel l’échantillon ci-joint),

Bleu Klein

j’ai assisté à la sournoise instrumentalisation de la couleur et de l’adjectif « marine »… Désormais je ne parlerai plus jamais de « mer » mais d’ « océan »… Il est des mots qui sont salis de façon irréversible.

  Je viens de voir émerger un bleu qui bave et dégueule toutes les belles valeurs de l’humanisme et de la République, un bleu haineux, un bleu odieux, un bleu qui hurle et vocifère, un bleu qui croasse, un bleu qui fait rougir de honte la voyelle « O » d’Arthur Rimbaud, un bleu nauséabond, prostitué, un bleu fétide… Le bleu des anathèmes, des blasphèmes et des ségrégations, un bleu qui vomit l’autre, le différent, un bleu qui refuse le vœu chrétien d’aimer son prochain…

  Certains nous avaient déjà confisqué le vocable « républicains », et les récents gouvernements de notre pays sentaient certes le rance et la basse cuisine, c’est indéniable. Mais voici que désormais la première couleur du drapeau est à son tour récupérée et pervertie. Nous vivons désormais dans un pays en deuil, beaucoup d’électeurs se sont avancés dans la nasse et le mécanisme du piège est prêt à se refermer pour étouffer ses proies : le bleu est désormais une couleur en berne et des relents délétères nous remontent tragiquement des égouts du passé…

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Fils de France (la nation des droits de l’Homme, de la tolérance…)

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Pour conjurer les affres de l’automne, je vous propose trois textes et trois clips de saison:

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GPj1ozBHKPM[/youtube]

Damien SAEZ chante Fils de France

J’ai vu, les larmes aux yeux, et les nouvelles ce matin 
20% pour l’horreur, 20% pour la peur. 
Ivre d’inconscience, tous Fils de France. 
Au pays des lumières, amnésie suicidaire. 
Non Non Non Non. 

Nous sommes, nous sommes 
La Nation des Droits de l’Homme. 
Nous sommes, nous sommes 
La Nation de la Tolérance. 
Nous sommes, nous sommes 
La Nation des Lumières. 
Nous sommes, nous sommes 
à  l’heure de la Résistance. 

Pour les rêves qu’on a fait, et pour ceux qu’on fera. 
Pour le poing qu’on a levé, pour celui qu’on lèvera. 
Pour un idéal, pour une utopie. 
Allons marchons ensemble enfants de la Patrie. 

Fils de France ! 
ça, pour baisser la tête, Ah oui, ça t’aime bien les minutes de silence 
Fils de France ! 
C’était à  peine hier, et déjà  tu brandis le drapeau de l’ignorance 
Fils de France ! 
Nous n’oublierons jamais que nous sommes et seront les fils de la Résistance. 
Fils de France ! 
Au royaume des aveugles tu sais bien ce qu’on dit les borgnes sont les rois. 

Y a ces ombres derrière nous, y a ces idées vendues, 
y a ces drapeaux qui flottent et des hymnes dessus, 
et puis y a toi mon frère, Oui toi qui n’y croit plus 
et puis y a nos prières et nos causes perdues. 

Honte a notre pays, honte à  notre Patrie, 
Honte à  nous la jeunesse, honte à  la tyrannie, 
Honte à  notre pays, revoilà  l’ennemi, 
Allons marchons ensemble enfants de la Patrie. 

Nous sommes, nous sommes 
La Nation des Droits de l’Homme. 
Nous sommes, nous sommes 
La Nation de la Tolerance. 
Nous sommes, nous sommes 
La Nation des Lumières. 
Nous sommes, nous sommes 
à  l’heure de la Résistance. 

Nous sommes, nous sommes 
La Nation des Droits de l’Homme. 
Nous sommes, nous sommes 
La Nation de la Différence. 
Nous sommes, nous sommes 
La Nation des Lumières. 
Nous sommes, nous sommes 
à  l’heure de la Résistance

Nous sommes, nous sommes  La Nation des Lumières. 
Nous sommes, nous sommes  à  l’heure de la Résistance !

Manau chante L’avenir est un long passé

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KhHwdFeyt_A[/youtube]

Une pupille noire entourée de blanc. 
Le visage fatigué braqué sur un lieutenant. 
L´ordre sera donné dans quelques instants. 
Deuxième assaut de la journée et Marcel attend. 
Il a placé au bout de son fusil une baïonnette 
pour lutter contre une mitrailleuse de calibre 12.7. 
Près de sa tranchée, placés à 20 ou 30 mètres, 
la guerre des bouchers, nous sommes en 1917. 
Tant de journées qu´il est là!  
A voir tomber des âmes. 
Tant de journées déjà passées sur le chemin des dames. 
Marcel sent que la fin a sonné. 
Au fond de sa tranchée, ses mains se sont mises à trembler. 
L´odeur de la mort se fait sentir, 
il n´y aura pas de corps à corps, il sent qu´il va bientôt mourir. 
Comment un homme peut-il accepter d´aller au combat? 
Et quand il sent au fond de lui qu´il ne reviendra pas. 
L´homme est-il un animal ? 
Comme à cette époque le mal est déjà caporal. 
La main du lieutenant doucement vers le ciel s´est levée. 
La suite, l´avenir est un long passé. 

Une pupille noire entourée de blanc. 
Le visage ciré, son regard est terrifiant. 
Placés à quelques pas de là, des allemands. 
1944 Jean-Marc est un résistant. 
Il a eu pour mission de faire sauter un chemin de fer. 
Lui qui n´est pas homme d´action est devenu maître de guerre. 
Après le cyclone qui frappa sa mère et son père d´une étoile jaune, 
idée venue droit de l´enfer. 
Tant d´années passées à prendre la fuite. 
Tant de journées consacrées à lutter contre l´antisémite. 
Jean-Marc sait qu´il n´a plus de recours. 

Le câble qu´il a placé pour faire sauter le train est bien trop court.
La mort se fait sentir, mais il n´a pas de remords, comment le définir? 
C´est la nature de l´homme qui l´a poussé à être comme ça. 
Se sacrifier pour une idée, je crois qu´on ne résiste pas. 
Le mal est maintenant général, 
de toutes les forces armées occultes de la mauvaise époque de l´Allemagne. 
Au loin le train s´approche et l´on peut distinguer sa fumée. 
La suite, l´avenir est un long passé. 

Une pupille noire entourée de blanc. 
C´est ce que je peux voir devant la glace à présent. 
Je viens de me lever, il y a quelques instants. 
C´est difficile à dire à fond ce que je ressens. 
Après la nuit que j´ai passé, dur à été mon réveil. 
A tout ce que j´ai pu penser avant de trouver le sommeil. 
A toutes ces idées qui m´ont causé que des problèmes. 
La réalité et toutes ces images de haine. 
Tant d´années passées à essayer d´oublier. 
Tant de journées cumulées et doucement il s´est installé. 
Je me suis posé ce matin la question. 
Est ce que tout recommence, avons-nous perdu la raison 
car j´ai vu le mal qui doucement s´installe sans aucune morale. 
Passer à la télé pour lui est devenu normal. 
Comme à chaque fois avec un nouveau nom. 
Après le nom d´Hitler, j´ai entendu le nom du Front. 
Et si l´avenir est un long passé, 
je vous demande maintenant ce que vous en pensez? 
Comme Marcel et Jean-Marc ma vie est-elle tracée? 
La suite, l´avenir est-il un long passé? 

Je vous demande ce que vous en pensez. 
Verrai-je un jour le mal à l´Elysée. 
La France est-elle en train de s´enliser ? 
L´avenir est-il un long passé?

La France est-elle en train de s´enliser ? L´avenir est-il un long passé?

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3oibQ3Ibf9Y[/youtube]

HK & les Saltimbanks chantent Sur la même longueur d’ondes

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=B8rw7t1fBQA[/youtube]

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes. 

Tous les chemins que nous avons suivis, 
tous nos détours nous ont menés ici, 
Ici ensemble et maintenant, 
tout devient tellement plus évident. 
Dans le froid nous nous sommes perdus. 
Dans le froid nous nous sommes cherchés. 
Dans le froid nous avons cru 
que jamais-oh-jamais nous ne pourrions y arriver. 
Soyons de ceux qui pensent encore 
qu’il y a bien une vie avant la mort. 
Si elle était là, juste dans nos yeux 
ne demandant qu’à briller de mille feux. 
Et quitte à nous bruler les ailes, 
si nous nous embrasions avec elle, 
si nous la laissions nous emporter, 
loin des vents mauvais 

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes. 

D’une seule chose soyons coupables, 
d’avoir osé, nous et nos semblables 
ouvrir nos cœurs, nos corps et nos êtres 
à tous ces improbables peut-être. 
Toutes ces choses inaccessibles, 
pour qui ne croit pas en l’impossible, 
si elles étaient là, juste sous nos pieds, 
si nous n’avions qu’à les ramasser. 
Comme ceux-là qui ont écrit notre histoire, 
ces âmes rebelles en nos mémoires 
au pied du mur qu’ils ont bâti 
saurons-nous relever le défi ? 
Saurons-nous enfin nous reconnaître ? 
Saurons-nous enfin nous reconnecter ? 

Sommes-nous sur la même longueur d’ondes, 
Positives et vagabondes ? 

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes. 

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes. 

Avant qu’aujourd’hui ne s’achève, 
avant que demain ne nous enlève, 
profitons de ce voyage sans retour. 
Demain peut bien attendre encore un jour. 
Nos voix, nos rêves à l’unisson, 
nos sourires, nos larmes, nos frissons 
ici le temps ne nous est pas compté 
en cet instant d’éternité. 

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes. 

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes. 

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes. 

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes. 
Ce soir, la lune est pleine, les étoiles sont fécondes ; 
faisons attendre le ciel quelques milliards de secondes.

Je veux sentir nos âmes sur la même longueur d’ondes 
positives et rebelles, nomades et vagabondes !

Jacques Bertin pour « Passer l’hiver »…

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  Il est des moments où vacille la lumière des jours, où le frêle équilibre du monde menace de rompre, où le choix du pire emporte par bourrasques de braves gens exaspérés… Il est des jours où « ceux qui se font les complices des corbeaux, / Ceux qui possèdent la parole et qui la vendent,  […] / Ceux qui mettent des fleurs à vos chaînes, ceux qui vous flattent » 1 parviennent sournoisement à leurs fins. 

  Il est bon, dans ces instants de cruelle amertume, de se retremper dans le cours limpide et sain, l’onde poétique et humaniste des poètes, et j’ai choisi tout particulièrement en cette veille électorale la voix de Jacques Bertin, dont je sais qu’elle peut nous aider à « passer l’hiver » et ses « froides ténèbres » qui nous guettent…

Quand recevrons-nous des renforts, mon âme ?

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=15lWLnoblRI&index=121&list=PLF39DA8A30011588B[/youtube]

Quand recevrons-nous des renforts, mon âme ?
Souviens-toi du son des fifres, soudain si beau
Quand la colonne déboucha de la grande ombre des grands arbres
Les hommes s’embrassaient comme des fous et lançaient leurs chapeaux

Crois-tu que les renforts viendront ? Tu te souviens de l’embuscade
Où nous avons perdu du monde et nous sauvâmes nos drapeaux
Un messager aura passé un billet par la palissade
La nuit de la vie est si longue et dure à l’âme le manteau

Manteau de pluies gris et pesant et sale aussi manteau des peines
Recevrons-nous enfin un signe à travers les lignes, là-bas ?
Un signal, une infime lueur de l’infini où l’amour mène
Reste-t-il un peu d’eau, mon âme, pour la soif ? Ne faiblis pas !

Les renforts n’arriveront pas et nous fûmes si seuls au monde
Cette nuit-là quand soudain le son des fifres et des tambours,
Au moment qu’on allait lâcher, fit vibrer le ciel comme une onde
Tu te souviendras de cela, mon âme, et tiendras jusqu’au jour

Les traces des combats

Si la trahison des sources
Si l’embâcle de nos mains
Si la foi en fin de course
Si les charrois du chagrin

Si l’absence à la fenêtre
Si le mensonge des bras
Si la lassitude d’être
Si le bal finissait là

Si la vie ici s’arrête
Si tu ne revenais pas
Si la femme n’est pas prête
Si le convoi qui s’en va

Si le sauveteur qui flanche
Si l’amour t’arrache un bras
Si la blessure pas franche
Si le bras mort, le ciel bas

Les mots lâches, la vie veule
La valise vidée là
Les pleurs jetés sous la meule
Notre passé mis à bas

Si les fausses espérances
Si le train qui m’emporta
La brûlure de la lance
Si les traces des combats

En pleine voie on s’arrête
Si la mort nous prenait là
Si l’infirmière distraite
L’officier qui trahira

Si tout s’écroule à mesure
Si tout se vaut, tout s’en va
Si rien de l’amour perdure
Si tout ce qu’on avait là

À quoi bon la bonté même
Si le monde est ce qu’il est
Si l’on humilie qui aime
Si laid, si cruel, si laid ?

Carnet

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9LNQLQSc5LY[/youtube]

Il y a beaucoup de morts dans le journal d’hier
Et beaucoup de misère mais partout
Beaucoup de gens qui restent indifférents
Le lendemain tout semble déjà moins grave

Je ne voudrais pas que tu vieillisses trop vite
Avant que nous ayons eu le temps de nous arrêter
Et de nous dire : nous sommes heureux
Que nous nous regardions encore une fois
Dans le miroir amoureux des sourires
Que je te trouve belle encore une fois
Je veux encore du temps pour offrir
Ton corps aux regards de passage
Gens de passage prenez cette femme
Possédez-la un jour elle ne sera plus rien
Montre-toi nue danse pour eux
Possédez-la qu’elle demeure
Et demeure l’empreinte de ses doigts dans le sol

Je sens maintenant que tout va un peu plus vite
Pourtant nous avons juste trente ans
Je m’arrête et je te regarde
Ai-je assez profité de toi ?
J’arrête le monde et je regarde
Car il est plus que temps aujourd’hui de vivre
Je cherche à écrire de plus en plus simplement
Je me préoccupe moins des rimes et des rythmes
Car il est plus que temps aujourd’hui de vivre
De repousser la porte que quelqu’un ferme sur nous inéluctablement

Dans le journal d’hier beaucoup de morts
Et puis partout beaucoup de gens indifférents
Nous sommes peu nombreux à veiller
Nous tenons la lampe allumée
Nous repoussons de toutes nos forces le sommeil
Et la lampe nous fait les yeux brillants

Nous tenons la lampe allumée
Nous ne vieillissons pas

     Il est effectivement urgent que nous devenions des « guetteurs », et que dans la nuit qui vient, menaçante, nous tenions la lampe allumée. Telle est notre mission ! Nous n’y faillirons pas.

Notes: Extraits du poème Ne parlez pas,  cf http://fr.lyrics.wikia.com/wiki/Jacques_Bertin/Ne_parlez_pas

Lien vers les textes de Jacques Bertin: http://fr.lyrics.wikia.com/wiki/Jacques_Bertin