Et les héros chantaient…

Avez-vous déjà entendu parler des « BookTok » ? Mais si, vous savez, ces livres tendances sur les réseaux sociaux qui ont même un rayon dédié dans les librairies…Eh bien, Le chant d’Achille de l’ancienne professeure de latin Madeline Miller en fait partie.
Au début j’ai choisi ce roman en ayant en tête de contredire l’avis de toutes ces personnes qui adorent ce livre sans argument. Quoi de mieux donc que de critiquer ce livre négativement ? En revanche, tout ne s’est pas passé comme prévu…
J’ai clairement adoré ce roman, mais moi j’ai des arguments !

Un mythe revisité

Le chant d'Achille

Source : https://www.fnac. com/a7975033/ Madeline- Miller-Le-Chant-d-Achille

Vous connaissez sûrement l’histoire du prince Achille, ce guerrier presque invincible, n’ayant qu’une seule faiblesse, son talon…

Ce roman nous présente une version plus moderne du récit mythologique.

Tout d’abord on pense que le protagoniste central est Achille. Or ce n’est pas le seul. En effet le narrateur du roman est un personnage nommé Patrocle. Il n’est encore qu’un jeune garçon lorsqu’il est exilé après avoir commis une grave erreur. Durant son exil Patrocle rencontre le prince Achille, destiné à être le meilleur guerrier de toute la Grèce. Nous allons suivre tout au long du récit ces deux protagonistes. Nous allons les voir grandir, évoluer, dans le bon comme dans le mauvais sens. Leur relation va également se développer, ils vont passer d’inconnus à amis, et bien plus encore… « Quoique tu deviennes, ça n’aurait pas d’importance pour moi, tant que nous sommes ensemble. » Le roman nous présente des scènes diverses et variées, de vies, d’intrigues et de combats. De plus l’œuvre fait beaucoup référence à l’Iliade et l’Odyssée. C’était très drôle de voir les personnages de ces deux œuvres d’Homère ne pas connaître leur futur destin. Durant ma lecture je suis passée par toutes les émotions même si je pensais connaître la fin. Les personnages sont sous l’emprise du destin, même si celui-ci pourrait bien changer… Comment ? A vous de le découvrir !

Madeline Miller : « j'ai l'impression que beaucoup de gens essaient encore  de transformer les femmes en poupées vivantes…»

Madeline Miller Source : https://www.lepoint.fr/livres/ madeline-miller -chaque-generation-doit-pouvoir-reinterpreter -les-mythes-10-07-2023-2527950_37.php#11

Une écrivaine talentueuse

Madeline Miller a écrit trois romans, dont Le Chant d’Achille, qui se passent tous durant l’antiquité.

J’ai vraiment adoré la plume de cette autrice, elle est à la fois très poétique mais aussi très crue. Elle arrive à mélanger beauté et horreur : « J’admirais la torsion inlassable de son poignet exposant la peau pâle au-dessous, les os fins de sa main aux gestes élégants. Je ne voyais même plus la laideur de ces morts, leur cervelles et leurs os fracassés. » Il y en a pour tous les goûts dans Le Chant d’Achille. Je n’ai jamais voulu passer une page par ennui.  J’ai apprécié aussi le fait que l’autrice humanise beaucoup ses personnages, notamment grâce à leurs sentiments et leurs actes. A ce propos, chaque sentiment des personnages est décrit à la perfection, on s’identifie parfaitement à eux. Je me suis surprise à penser comme eux à plusieurs reprises : « En voyant Centaure toucher ainsi cette partie du corps si vulnérable de mon ami, un frisson me parcourut », j’ai moi-même eu ce frisson… On s’attache aussi beaucoup aux héros, on est dans la peau de Patrocle. Chaque détail apporte une précision pour pouvoir s’imaginer au mieux la scène, chaque mot a une utilité. On voit tout de suite que Madeline Miller veut nous emmener dans ce monde antique et mythologique. La romancière nous expose la relation entre Achille et Patrocle de manière tellement romantique, attendrissante et élégante : « Je tendis la main pour caresser une mèche de cheveux sur sa tempe. Je contemplai son visage levé vers le soleil. La délicatesse de ses traits lui donnait parfois l’air encore plus jeune. » Elle a une écriture descriptive sans être dans l’excès, son style est fluide, j’avais vraiment envie de lire la suite, ne serait-ce que pour la phraséologie.

Un roman à succès

Achille et Patrocle. Dessin réalisé par Laly Chemali.

Comme je vous l’ai dit précédemment, Le Chant d’Achille refait surface sur les réseaux sociaux depuis deux ans environ. Pourtant, il a été publié en 2011 ! Par ailleurs, lors de sa parution l’œuvre a remporté le prix Orange, appelé le Baileys Women Prize for Fiction. De plus le roman cumule aujourd’hui plus de 2 millions d’exemplaires vendus dans le monde.  Ne serait-ce pas le destin de ce roman que de connaître à nouveau le succès ?

J’ai été extrêmement surprise par Le Chant d’Achille et ravie de l’avoir lu. J’espère vraiment que, comme moi, vous franchirez le pas pour rencontrer ces héros mythologiques.

Tous ces arguments font que j’attribue la note de 4.5 étoiles à cette magnifique œuvre !

Bonne lecture, vous ne serez pas déçus !

Miller, Madeline. Le chant d’Achille. Pocket, 2021. 470 p

etoile-4.5 - Agapi

Laly CHEMALI, 1ère2

Un roman féministe avant-gardiste

Source : https://0620056z.esidoc.fr/ document/id_0620056z_23893. html

L’amant de Lady Chatterley est un roman qui a fait polémique en 1928. Mais qu’en penser aujourd’hui ? Je vais vous donner mon humble avis…

En 1928 ce roman écrit par l’écrivain D.H.Lawrence est jugé obscène, provocant et parfois même pornographique, notamment par la description d’un orgasme féminin. Ce récit sera interdit à la publication et ne verra le jour qu’en Italie où il sera malgré tout directement classé comme indécent. Mais aujourd’hui ce roman est considéré comme avant-gardiste. Il représente même un pas vers la libération féminine. En effet, Constance, l’héroïne, est une femme affirmée qui assume ses désirs sexuels. L’auteur met en une jeune femme libre et normalise ses besoins, lesquels sont très restreints à son époque.

Ce roman est donc le récit de la vie de Constance, une femme indépendante qui assume ses désirs. Elle se marie avec Clifford Chatterley. Malheureusement ce dernier perd l’usage de ses jambes après la guerre. Ils restent ensemble par amour mais Constance s’ennuie et a besoin de ressentir plus d’aventures et d’assouvir ses envies à travers diverses relations. C’est le cas avec le garde-chasse, Mellors. Dès lors l’auteur montre que l’amour platonique qu’apporte Clifford à sa femme n’est pas suffisant, elle désire aussi une vie sexuelle ! 

Cette histoire est aussi celle d’un ouvrier, Mellors, qui parle un patois qui n’est pas très distingué, et d’une bourgeoise, Constance, femme cultivée et sophistiquée. Ce sont deux personnes de classes sociales différentes qui arrivent à s’entendre et s’aimer. Pendant cette période des années 1920 le mélange des classes n’est pas envisageable, sans doute encore moins qu’aujourd’hui. Là encore D.H.Lawrence fait preuve de transgression, et sur ce point je trouve qu’il a très bien représenté l’écart de classes entre les deux protagonistes. 

L’auteur nous décrit leurs ébats comme une chose bénéfique pour la jeune femme. Oui, cela nous montre l’épanouissement et l’intérêt des relations sexuelles dans une relation amoureuse. Malheureusement Constance part en voyage à Venise avec sa sœur et apprend que son amant est parti retrouver sa femme. Au même moment elle se rend compte qu’elle est enceinte de Mellors. Elle lui écrit alors une lettre pour éclairer la situation et demande le divorce à Clifford, prétendant avoir rencontrer quelqu’un. Cependant la situation se complexifie encore puisque son mari refuse ce divorce ! Comment réagira-t-il face à toutes ces révélations ? Quelle sera sa réaction s’il apprend que l’amant de sa femme est Mellors, le garde-chasse ? Va-t-on assister à un drame passionnel ? A vous de le découvrir !

Un roman féministe !

Constance est un personnage très bien construit. Elle a sa propre façon de penser que l’on peut comprendre dès le début du roman où son adolescence – période où l’on affirme sa personnalité – est décrite. Constance est une femme qui affirme ses droits et qui connait sa valeur. Ce qui m’a surprise, c’est que l’auteur est un homme qui écrit sur la libération de la femme. On peut se demander si ses paroles sont légitimes, voire crédibles, mais honnêtement je trouve qu’il a bien illustré ses propos et ne dénigre pas la femme et ses envies. On peut facilement, en tant que femme, s’identifier à Constance. Elle s’est construite à travers plusieurs relations avec des hommes durant sa jeunesse pendant laquelle elle se découvre, comme toutes les femmes ! Et, ce qui est génial, c’est qu’à aucun moment dans l’écriture de Lawrence on sent une stigmatisation du corps de la femme ou de son comportement. Il dépeint les doutes que les femmes peuvent avoir à tout âge à cause de la société par le biais de plusieurs remises en question. Par exemple quand Constance doute de sa beauté au vu de son âge car elle ne se sent plus belle aux yeux des hommes.

Mais pourquoi rendre la femme aussi dépendante ?

D.H.Lawrence. Source : https://www.albaeditorial.es/ utores/d-h-lawrence/

Bien que ce roman dépasse les normes de son époque, on sent que Constance dépend de l’affirmation masculine. Elle a besoin de cette approbation qui pour moi est malsaine. Un passage m’a particulièrement marquée, celui où elle se regarde dans le miroir et qu’elle ne se sent plus belle car elle ne plait plus aux hommes, je cite : « au temps où son jeune allemand l’avait vraiment aimée, physiquement alors son corps était jeune ».  Pour vivre pleinement, les femmes ne doivent pas se sentir aimées à travers le regard de l’homme. Pour moi, c’est le principal message de ce roman. On comprend dans le cheminement de l’histoire que Clifford est antipathique avec elle, il dépend d’elle pour vivre mais ne lui apporte plus aucun soutien émotionnel. Ce qui ne me plait également pas c’est la façon dont l’auteur rend libre la femme dans son livre. Pour lui, la liberté passe par son affirmation sexuelle, il sexualise donc la femme pour lui donner des droits, pour être libre de ses choix. Oui, la femme a des désirs sexuels, comme les hommes, mais dans ce récit ces envies sont mises en avant pour montrer qu’elle est libre. Or une femme peut s’affirmer de plein d’autres manières, par son intelligence ou ses engagements !  Ce qui est, je trouve, une incohérence avec le fait que Constance dit elle-même : « la discussion était la plus grande chose ; l’amour, les rapports sexuels n’étaient qu’une sorte de retour à l’instinct ». Mais l’auteur décide de la représenter presque uniquement à travers le sexe, à la réduire à l’acte charnel, ce qui est fort dommage et me déplait. Cela renvoie l’image que la femme doit servir à quelqu’un avant d’être quelqu’un. Bien qu’à cette époque la femme est réduite au rôle d’épouse et de mère, Constance s’émancipe de toutes ces obligations. Cependant le fait qu’elle s’émancipe exclusivement grâce à son corps me pose problème même si pour l’époque cette émancipation est remarquable.

Le mélange des classes sociales

Ce roman brusque une autre norme et montre que deux personnes de milieux différents peuvent s’aimer et se comprendre. Ce qui est génial car cela brise le mépris de classe et la façon de penser des gens fermés d’esprit. Sur ce point je trouve que D.H.Lawrence montre extrêmement bien le fait qu’on aime la personne et pas l’image qu’elle renvoie ou son statut. Car, oui, en 1920 dans la bourgeoisie les mariages arrangés font partie « du jeu » et il est hors de question de se « mélanger » avec des personnes de classes inférieures. En cela ce roman brise les codes et on comprend à nouveau qu’il puisse faire scandale !

Que peut-on en retenir ?

Pour moi ce roman est intéressant car on voit le début des pensées féministes pour l’émancipation de la femme, il est super instructif !

Si vous aimez ce genre de récit où la femme et ses envies sont mises en avant, je vous conseille aussi Madame Bovary, un roman génial et avec du recul hyper intéressant à lire. On peut voir l’importance de nos libertés, de nos sentiments et l’effet qu’ils ont sur notre conduites.

Du point de vue du rythme, ce roman est très descriptif, ce qui peut rebuter. Dès le début il faut s’habituer au style d’écriture où chaque mouvement amène un développement. Ce style d’écriture permet cependant de bien visualiser les scènes et aide le lecteur à s’imaginer les scènes de vie. Ce qui permet de rendre la lecture plus immersive.

Selon moi, cette œuvre est vraiment une avancée vers le dénouement de la parole pour les femmes. C’est une œuvre en avance sur son temps. Et que dire de sa dénonciation de la stigmatisation des différentes classes sociales ! 

Bref, je vous conseille fortement de lire ce livre ! 

D.H.Lawrence .L’amant de lady Chatterley . édité en 1928 

Judith KACZMAREK, 1ère2

Chroniques du désastre

Couverture du roman Cher connard de Virginie Despentes CDI – LYCEE CARNOT – BRUAY LA BUISSIERE (62) | Cher connard (esidoc.fr)

Cher connard de Virginie Despentes est un roman épistolaire sorti en 2022. Il a fait partie des finalistes pour le prix Médicis de la même année. Cet échange de lettres ayant pourtant mal commencé, se poursuit par une grande amitié. Oscar Jayack, écrivain, publie sur son compte Instagram un message haineux concernant Rebecca Latté. Il se demande comment cette magnifique actrice, célèbre lors de son adolescence, est « devenue aujourd’hui ce crapaud ». Après quelques lettres on ne peut plus violentes, ces deux personnages se rendent compte qu’ils se côtoyaient durant leur enfance. Le destin de ces deux protagonistes est alors étroitement lié, la sœur d’Oscar était une amie de Rebecca. Zoé Katana, blogueuse féministe fait quelques apparitions au cours du roman. Elle accuse Oscar d’harcèlement sexuel dans la « Chronique de ma main dans ta gueule », réponse au post Instagram destiné à Rebecca intitulé « Chroniques du désastre ».

Je n’ai personnellement pas pris plaisir à lire ce roman. Les lettres n’avaient pas de liens entre elles. Rebecca, en parlant d’une amie, raconte à Oscar qu’« elle a tendance à parler sans se soucier de la personne à qui elle s’adresse ». J’ai eu l’impression en la lisant qu’elle décrivait le roman, chaque personnage parle de sa vie mais personne ne rebondit sur celle de l’autre. Je n’ai pas aimé le style d’écriture de Virginie Despentes ; elle utilise beaucoup de phrases toutes faites et vulgaires: « je te violerais même pas tellement t’es imbaisable ». Ce roman manque de transitions. Je n’ai ni compris où l’autrice voulait en venir, ni le but de l’histoire. En parlant d’histoire, y en avait-il une ? L’alternance entre les différents sujets du récit est mal faite. Virginie Despentes nous parle de féminisme avec #Metoo, de drogue, de la dangerosité des réseaux sociaux puis elle revient au premier thème et ainsi de suite tout au long du roman. Ce livre est une superposition de paragraphes sans liens. Je pense que Virginie Despentes a voulu se concentrer sur les sujets qu’elle souhaitait aborder tout en oubliant la forme et le récit.  En effet, Oscar est pris dans la boucle infernale des réseaux sociaux avec l’accusation le concernant. Mais ces deux personnages ont tous deux des problèmes avec la drogue et décident un peu plus tard de se soigner en allant aux réunions des Narcotiques Anonymes.

Un court passage sur les féminicides a attiré mon attention. Dans un de ses messages échangé avec Oscar, Rebecca dit : « Imagine qu’à la place des femmes qui sont tuées par les hommes, il s’agisse d’employés tués par leurs patrons. L’opinion publique se raidirait davantage. […] Si tous les deux jours, un employé tuait un patron, ce serait un scandale national. ». C’est l’un des rares moments du livre que j’ai apprécié

Je suis une passionnée de lecture qui dévore les livres mais ce dernier avait un goût amer. Cet ouvrage m’a fortement déçue, je n’avais aucune envie de m’y replonger pour connaitre la suite de l’histoire qui était sans intérêt. Je n’ai pas aimé ce livre dans sa majorité c’est pour cela que je lui attribue la petite note d’une étoile.  

Despentes, Virginie. Cher connard. Grasset, 09/2022. 343p

Inès MERLOT, 1ère2 

Une vie non jouée

Albert Camus posant le jour où il a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1957.
Source : https://www.edjnews.fr/les-vies-dalbert-camus

L’Étranger est le premier roman écrit par Albert Camus. Il fut publié en 1942. Camus était un écrivain, dramaturge et philosophe français reconnu mondialement de par ses idées humanistes et sa philosophie vis-à-vis de l’absurdité de notre société. Il sera davantage connu après que son roman L’Étranger soit désigné Prix Nobel de littérature en 1957 et même cité comme l’un des meilleurs romans de tous les temps. L’auteur nous offre ici une fiction dans laquelle un homme subit les normes de la bien-pensance de notre société une fois son destin touché à jamais par un acte tragique qui m’a moi-même surpris…

Source : https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070360024-l-etranger-albert-camus/

L’Étranger est l’histoire de Meursault, un homme dépourvu de sentiments, complétement indifférent aux événements. En somme, détaché des normes « politiquement correctes » de notre société. Le récit débute par un télégramme provenant de l’asile de vieillards de Marengo en Algérie. Il apprend que sa mère est décédée. Ce qui me surprend d’emblée, c’est qu’on a l’impression qu’il est indiffèrent à cette nouvelle, que même cela le dérange. Tout le monde serait bouleversé par la mort de sa mère, non ?! Lui, ce n’est pas le cas ! Durant l’enterrement il est davantage gêné par la chaleur du soleil que par l’évènement. Cette réaction m’a personnellement dérangé – je pense que c’est normal – elle est étrange. Par la suite, Meursault se retrouvera dans une situation délicate puisqu’il sera jugé pour un crime qu’il a commis. Lequel ? A vous de le découvrir en lisant le roman ! Étrangement, face au comportement apathique du prévenu, le tribunal va plus prendre en considération son détachement émotionnel et le fait d’avoir « tué moralement » sa mère que le délit pour lequel il est jugé.
Mais au fond, Meursault est juste un homme authentique qui prend la vie comme elle est. Personne n’arrive en réalité à comprendre cet homme qui ne veut juste pas mentir et jouer des émotions qui ne sont pas les siennes… Et vous, réussirez-vous à comprendre ce personnage complexe ? 

Un voyage dans l’absurde

Moi qui ne suis pas un grand lecteur, j’ai trouvé la lecture fluide. Cela s’explique peut-être par le nombre de pages du roman (192 pages pour l’édition Gallimard dans la collection Folio). Pour moi, ce fut un argument conséquent qui a joué un rôle dans mon appréciation du récit.
Le roman est structuré en deux parties. Concernant la première j’ai eu un peu plus de mal à lecture, je trouvais le rythme monotone, tout comme son personnage Meursault ne faisant paraître aucun sentiment. Cela est peut-être voulu par Camus qui accentue l’apathie de son personnage par un faux rythme. Mais la lecture de la deuxième partie m’a énormément plu : le destin d’un homme va basculer pour nous procurer des sensations complexes face à l’absurdité de notre société et de ses normes. Ce qui est ardu est d’essayer de se mettre dans la peau d’un personnage qu’on lit à la première personne du singulier. En effet, moi qui étais à l’intérieur des pensées de Meursault, j’ai peu de fois réussi à percevoir certaines de ses émotions telles que l’amour, la tristesse ou même l’ennui. J’ai été assailli par un sentiment de malaise et d’incompréhension. Mais selon moi c’est justement de là que la beauté de ce livre provient ! L’écriture d’Albert Camus nous plonge d’autant plus dans cet univers absurde et neutre du récit. Son écriture est sobre, concise et dépourvue d’ornements inutiles, tout cela nous rapproche une fois de plus vers son personnage, Meursault. Ce dernier se distingue de son auteur, Albert Camus. En effet, le protagoniste de l’histoire n’aime pas avoir à jouer un rôle, il dira même « on ne joue pas », tandis qu’Albert Camus lui, était un grand fan de théâtre. 

Une accroche iconique

« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. »

Dès le début du roman, on comprend la personnalité du protagoniste : froide, détachée et incompréhensible aux yeux de ceux qui ne le connaissent pas. C’est de là qu’on comprend qu’il ne joue pas, ses émotions – ou non-émotions – sont sincères. Cette première phrase m’a fait réfléchir. Non pas à la mort de la mère de Meursault, mais au conformisme qui nous est en quelque sorte imposé. Pourquoi Meursault serait-il obligé de faire part de ses émotions ? Pourquoi serait-on obligé de mentir pour plaire ? À quoi bon changer ses propres valeurs jusqu’à en faire changer sa destinée et ne plus être soi ? C’est ce conformisme absurde qui m’a questionné tout au long de ma lecture. Mais cela reste subjectif, c’est mon ressenti, et chaque lecteur peut se faire sa propre idée. C’est donc pour cela que L’Étranger doit être au moins lu une fois dans sa vie !

Après la lecture de ce roman, on se sent différent. Le texte de Camus amène une grande réflexion sur l’existence et le destin, c’est pour cela qu’il m’a fait penser au film Taxi Driver de Martin Scorsese. Tant dans Taxi Driver que dans L’Étranger, les protagonistes ont une pensée non conforme à la société, ce qui les conduit à des actes inexplicables.

Par la réflexion qu’il fait naître chez le lecteur, son histoire, sa lecture facile et le fait qu‘il soit l’un de mes premiers grands classiques, je lui attribue la note de 4 étoiles et vous le conseille fortement !

Bonne lecture !

 Camus Albert. L’Étranger. Collection folio, Gallimard. 191p, 1942

Anthyme HEYSEN-ROLIN, 1ère2

« En 1969, j’ai arrêté les femmes et l’alcool, ça a été les 20 minutes les plus dures de ma vie »

Source :
lecarredesmots.com/ product/show/ 9782234077287/ george-best- le-cinquieme-beatles

« C’est comme cela que tout avait commencé, et que tout a fini. »

Le Cinquième Beatles est un roman écrit par Vincent Duluc en 2014, racontant la vie du célèbre footballeur nord-irlandais George Best.

J’ai découvert ce livre et en ai appris plus sur George Best grâce au projet du Prix Littéraire Carnot 2024, et j’ai trouvé l’oeuvre plutôt intéressante dans l’ensemble. Laissez-moi vous la présenter.

Vincent Duluc, né en 1962, est journaliste au sein de la rubrique football de L’Equipe. Il est l’auteur de multiples livres sur ce sport. Dans Le Cinquième Beatles, il nous raconte dans le premier chapitre sa passion pour le football anglais et particulièrement pour George Best.

Pour en revenir au récit, l’auteur commence par nous raconter son voyage scolaire en Angleterre, en 1973, où il vivait chez une famille d’accueil. C’est au sein de ce foyer, à la télévision, qu’il a appris la retraite de George Best, à l’âge de 27 ans seulement ! Puis commence le récit de la vie de Best, de ses débuts dans le football, jusqu’à son décès.

« Balle au pied, George ne faisait pas de prisonniers » 

George Best, originaire de Belfast, Irlande du Nord, était un garçon timide mais révélait un talent incroyable pour le football. Il a fini par être repéré par un recruteur de Manchester United et a fait ses débuts avec ce club en 1963, à 17 ans. Dès le début, George a montré qu’il n’était pas là pour « enfiler des perles ». Il dribblait tous les défenseurs qui voulaient lui barrer la route, et repassait même parfois une deuxième fois pour les humilier. Il multipliait les buts spectaculaires et devenait, match après match, le footballeur préféré de milliers de gens. Son comportement sur le terrain était simple : pour lui, ses coéquipiers n’étaient que des plantes vertes, des plots de chantier à qui il ne donnait le ballon qu’en cas de vrai problème ( ceci n’est pas une déclaration officielle, ce n’est qu’une hyperbole très exagérée de ma part ! ).

George Best sur le terrain Source : www.thesun.co.uk/sport/ football/ 3931408/george-best-death-wive s – alex-angie-manchester-united/

Il gardera cette façon de jouer et le football lui fera perdre sa timidité. Il passera notamment par une relation particulière, voire une rivalité, avec une autre star de son équipe, Bobby Charlton, qui vient de s’éteindre ce 21 octobre 2023. Pour la petite histoire, ce dernier n’était plus le même homme après avoir survécu à la catastrophe de Munich, le 6 février 1958. Ce jour là, presque tous les membres du club ont péri, sauf quelques personnes, dont Bobby.

« Sur tous les terrains je suis le dernier homme debout »

La célébrité peut poser problème à de nombreuses personnes. Parfois de simples soucis mais dans le cas de George Best ce ne sont pas que de simples problèmes ! En effet, il a hérité de l’alcoolisme de sa mère et était célibataire alors que toutes les femmes étaient folles de lui… pratique ! Il multipliera donc les relations sexuelles avec des dizaines de femmes, parfois des célébrités, des Miss Great Britain et autres Miss Monde. Attirer ce genre de femmes était simple pour lui, vu sa célébrité et son talent sur le terrain. Cependant cela lui fera rater beaucoup d’entraînements, il aura même l’audace de dire (page 107) : « I used to miss a lot ». Subtil jeu de mots qui veut dire « J’avais l’habitude de rater beaucoup de choses » et dont le double sens signifie qu’il a à la fois manqué des entraînements et des rendez-vous galants. Sacré George !

Aussi, tous ces verres et toutes ces femmes auront des répercussions. Mais est-il parvenu à vaincre ses démons ? Qu’a-t-il fait à sa retraite ? Pour le découvrir,  lisez Le Cinquième Beatles !

J’ai pris mon rythme, je ne suis pas George

De manière générale, j’ai apprécié le livre, mais sans plus. Disons que j’ai eu du mal à trouver mon rythme au départ parce que je n’ai pas l’habitude de sortir de la fiction pour aller vers un récit biographique. Pour certains passages, je vais être honnête, je finissais par simplement vouloir que ça se termine. Un exemple me vient en tête, ce sont les 35 pages où on a une liste ( sûrement non exhaustive ) de ses « conquêtes de la nuit ». Certes, ça fait partie de l’histoire et ce n’est pas le fait d’avoir cette liste – pas écrite comme une liste de courses non plus – qui pose problème, mais simplement la manière dont tout cela est raconté qui finit par être ennuyeuse selon moi. Cependant, avec toutes ces femmes et ces pintes, l’auteur nous fait comprendre que c’était un point fondamental et essentiel dans la vie de George.

Rassurez-vous, il n’y a pas que des passages ennuyeux. Il y a certaines parties que j’ai beaucoup appréciées, comme les cinq, dix premières années après sa retraite où il adoptait un style de vie qui me plaisait. Il changera, mais je ne peux pas dire comment, dans quel sens ? ça c’est à vous de le découvrir !

Pour aborder le thème du destin, thème du Prix Littéraire Carnot cette année, on pourrait se poser la question : Best a-t-il gâché sa vie ? Selon moi ça ne fait aucun doute ! L’avenir qui l’attendait dans le football était en or massif. Sachez qu’il a quand même remporté le  Ballon d’Or 1968 mais a raté sa carrière à cause de sa « double vie ». Pouvait-il faire quelque chose pour éviter un tel destin ? Aurait-il pu brider ses démons ? Je vous laisse vous poser la question. De mon point de vue, l’alcoolisme est le problème majeur. C’est une addiction plus compliquée à gérer que d’autres. Je pense que sans l’alcoolisme, Best aurait pu se reprendre en main et avoir une meilleure carrière dans le football. Encore une fois, libre à vous de vous poser la question de votre côté. Et, pour autant, a-t-il été malheureux ?

Je le répète, le récit est agréable à lire dans l’ensemble. Je lui donne la note de trois étoiles sur cinq. Si vous aimez le football, le Royaume-Uni, ou les deux, ce livre devrait vous plaire !

Duluc, Vincent. Le Cinquième Beatles. 2014, Stock. 227 p. 5192. ISBN 978-2-234-07728-7

Martin DUMUR, 1ère2

Une écriture brillante au service du plus abject des crimes

Source : https://0620056z.esidoc.fr /document/id_0620056z    _10746.html

Lolita eut un impact majeur sur la carrière de Vladimir Nabokov et permit à l’écrivain russo-américain de connaître le succès à l’international. Ce roman a été publié pour la première fois en France, en 1955, car aucun éditeur américain n’acceptait de le publier en raison des thèmes qu’il aborde. Très mal interprétée, parfois qualifiée d’apologie de la pédophilie, l’œuvre a été accueillie par une grande controverse à sa sortie. En effet, Lolita a suscité diverses réactions, allant d’éloges pour lécriture exceptionnelle de l’auteur à un profond dégoût en raison de son contenu explicite. La description des relations sexuelles entre un homme adulte et une jeune fille a choqué de nombreux lecteurs, parmi lesquels certains ont crié à une sorte de pornographie. Par conséquent, l’œuvre de Nabokov a été interdite et censurée dans certains pays tels que le Royaume-Uni, la France, l’Argentine, l’Australie ou encore la Nouvelle-Zélande. Alors que le livre provoque toujours le débat, il bénéficie d’une renommée internationale. Lolita est aujourd’hui considérée comme une œuvre majeure de la littérature du 20ème siècle !

Lolita n’est pas une histoire d’amour, mais une histoire de crime

Le roman confronte le lecteur aux arrogantes confessions d’Humbert Humbert, un professeur de littérature française de 40 ans qui cache indéniablement quelque chose sous son apparence de gentleman serein et cultivé… En effet, l’Amérique du 20ème siècle décrite par Nabokov sert de décor à un homme profondément troublé. Rapidement, on découvre son obsession malsaine pour les filles prépubères et « attrayantes », qu’il qualifie notamment de nymphettes. Alors qu’il déménage aux États-Unis et loge chez Charlotte Haze, il rencontre Dolorès Haze, sa fille de 12 ans, qu’il surnomme Lolita. Humbert Humbert tombe follement « amoureux » de celle qui deviendra bientôt sa belle-fille, tandis qu’il prend Charlotte pour épouse. Effectivement, son obsession pour la jeune fille est telle qu’elle le pousse à commettre d’atroces crimes, et à officialiser son union avec sa mère, dans l’objectif de prendre possession de Lolita. Celle-ci lui rappelle son premier amour, Annabel Leigh, qui décède prématurément à cause du typhus. Aux yeux d’Humbert Humbert, cette tragédie pourrait justifier son comportement à l’égard de la petite, ainsi que son obsession maladive pour les filles âgées de 9 à 14 ans. Le furieusement dérangé Humbert Humbert fait de Lolita, Lo, Dolly, ou Loleeta, le centre de son monde !

« Je la regardais et la regardais encore, et je savais, aussi clairement que je sais que je dois mourir, que je l’aimais plus que tout ce que j’avais vu ou imaginé en ce monde, ou espéré dans l’autre. Vous pouvez me couvrir d’injures, menacer de faire évacuer la salle – tant que je ne serai pas étranglé par vos baillons, je crierai ma pauvre vérité. L’univers saura combien j’aimais Lolita, cette Lolita. »

Affiche du film Lolita, 1962
« Comment a-t-on osé faire un film de Lolita ? »
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki  /Lolita_%28film,_1962%29

Les adaptations cinématographiques ont également été au cœur de débats, précisément sur la manière dont l’histoire d’Humbert Humbert et de Lolita peut être représentée au cinéma. L’œuvre de Nabokov a été adaptée à l’écran pour la première fois en 1962 par le célèbre réalisateur Stanley Kubrick, puis une seconde fois en 1997 par Adrian Lyne. Cette deuxième adaptation se veut plus explicite que la première, ce qui a provoqué davantage de controverses à sa sortie. Les deux films restent fidèles au roman, mais Stanley Kubrick a tout de même apporté quelques modifications afin de s’adapter aux mœurs de l’époque.

Une dimension de complexité unique !

Le protagoniste et narrateur du roman, Humbert Humbert, raconte Lolita à la première personne. En tant que lectrice, j’ai remis constamment en question la fiabilité du récit, puisque l’immoralité dont fait preuve le quadragénaire ne permet pas d’affirmer qu’il est un narrateur digne de confiance. Ainsi, lors de notre lecture, nous devons éviter à tout prix le piège que Nabokov a installé, qui est d’adopter uniquement le point de vue du monstre. J’ai apprécié cet élément de l’œuvre car l’écriture à la première personne la rend davantage complexe et permet à l’auteur, mais aussi au lecteur, d’explorer la psychologie du personnage de fond en comble. Nabokov nous présente les justifications tordues d’un pédophile qui tente malgré tout de rationaliser son comportement répréhensible. Il est conscient qu’il est coupable mais attribue une part de responsabilité à Lolita, sous prétexte que la petite serait aguicheuse et provocante. Le talentueux auteur a pris l’énorme risque d’écrire Lolita sous l’angle du coupable, puisqu’il aurait été confronté à moins de difficultés en l’écrivant du point de vue de la victime, de toute évidence ! A mon sens cela rend l’œuvre de Nabokov davantage remarquable et mémorable.

« Je t’aimais. J’étais un pentapode monstrueux, mais je t’aimais. J’étais haïssable et brutal et abject – j’étais tout cela, mais je t’aimais, je t’aimais ! Et parfois, je devinais ce que tu éprouvais, et c’était pour moi un supplice infernal, mon enfant. Petite Lolita. Dolly Schiller. »

L’un des aspects les plus remarquables de Lolita est, à mon sens, la prose de Vladimir Nabokov. Une des caractéristiques les plus précieuses de son écriture est l’intimité qu’elle parvient à instaurer entre sa beauté et une histoire véritablement perturbante. Ce contraste permet d’attirer le lecteur vers le roman, puisque sa prose est splendide, alors qu’il est tout autant repoussé par les thèmes qu’il aborde. Ainsi, Lolita prouve parfaitement qu’une œuvre peut être artistique et tout à fait provocante et troublante à la fois lorsque l’auteur parvient à manipuler la langue.

Ce roman est tellement réaliste qu’il en devient fascinant

Bien qu’il puisse être choquant et dérangeant, j’attribue quatre étoiles à ce roman. Lolita m’a poussée à me remettre en question et à me confronter à des idées inconfortables, un aspect qui m’a particulièrement plu. Il relate une histoire marquante, qui laisse définitivement une trace dans le cœur, puis dans l’esprit. Je ne vous cache pas que ma lecture fut compliquée au début, car je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer Nabokov en lisant le récit d’Humbert, mais l’auteur n’est pas son personnage. Il est important de faire ce parallèle tout au long de votre lecture. Il convient de lire ce roman avec une certaine compréhension des sujets abordés, et en gardant en tête que l’auteur ne cautionne en aucun cas cette relation incestueuse.

Lisez-le, et ne cédez pas dès les premières pages à l’appel du dégoût !

Pour visionner une interview où Nabokov nous parle de son roman Lolita et nous fait quelques révélations, cliquez-ici.

Nabokov, Vladimir. Lolita. Gallimard, 06/2022. 531 p. Folio. ISBN 2-07-041208-3

Laurine CORNET-MAGNIEZ, 1ère2

Un rêve impossible à atteindre

Couverture du roman: Des souris et des hommes de John Steinbeck. Source: https://0620056z.esidoc.fr
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120815.html

Des souris et des hommes est un roman écrit par John Steinbeck en 1937. L’auteur ayant reçu le Prix Pulitzer et le Prix Nobel de littérature est considéré comme un géant des lettres américaines. Ce dernier nous présente dans Des souris et des hommes le rêve américain au cœur de la grande dépression. Ce roman aussi émouvant que bouleversant donne lieu dès sa sortie à une adaptation en pièce de théâtre mais aussi au cinéma dès 1939.

Des souris et des hommes met en scène deux amis : George Milton, un homme petit, vif, et Lennie Small, qui a un nom un peu curieux pour quelqu’un décrit comme un « colosse dur au travail« . Cependant son esprit « simplet » et ses réactions souvent enfantines lui joueront bien des tours. Ces deux personnages opposés par les traits physiques et leur caractère respectif sont néanmoins d’inséparables amis. Ce sont deux ouvriers agricoles travaillant en Californie après la crise économique de 1929. Cependant, suite à des comportements soit-disant déplacés de Lennie envers une femme, nos deux personnages sont obligés de fuir et se mettent en quête d’un nouveau ranch. Ensemble ils rêvent d’acheter une ferme et de vivre de leur rente. N’avez-vous jamais désiré un endroit où personne ne vous embête, où vous êtes libre ? Mais pour cela ils doivent d’abord réunir une somme d’argent colossale ! Ils se mettent alors en route vers un ranch de la vallée de Salinas. Arrivé à destinations – où ils se font embaucher -, George met en garde Lennie sur sa conduite en lui donnant quelques conseils. Ils font alors la rencontre du fils du patron, Curley, un homme impulsif, mais aussi de sa jeune épouse qui ne laisse pas les hommes indifférents. Dans ce nouvel environnement Lennie arrivera-t-il à suivre les conseils de George ?

Une amitié plus qu’improbable  

George et Lennie, les deux protagonistes de cette aventure, ont lié une amitié insolite. Ils sont amis depuis l’enfance mais ce qui m’a particulièrement touché est la façon dont l’un ne peut pas vivre sans l’autre. Ce qui est étonnant pour ces deux hommes aux caractères et physiques opposés. Parfois George dit ne plus supporter Lennie mais on ressent un lien fort et sincère entre eux. Ils se connaissent depuis toujours et George joue le rôle d’un grand frère pour Lennie. Ce dernier, atteint d’un handicap, une déficience intellectuelle, a de nombreuses réactions enfantines. Cette particularité nous fait ressentir de l’empathie pour ce colosse à l’esprit fragile. En suivant les aventures des deux personnages, nous nous attachons tout au long de ce roman à eux et nous souhaitons qu’ils accomplissent leurs rêve.

Un roman réaliste représentant la société Américaine de 1937

Dans ce roman, John Steinbeck s’inspire de l’une de ses expériences personnelles pour écrire ce récit. Après plusieurs recherches sur son passé j’ai pu découvrir un homme qui autrefois a travaillé en tant qu’ouvrier agricole et s’est retrouvé dans la misère. Sans doute que son expérience l’a inspiré pour écrire ce chef d’oeuvre mais lui a aussi donné une légitimité dans l’écriture de son roman. Ce que j’ai particulièrement apprécié ce sont les divers sujets qu’il aborde. Nous pouvons y retrouver la crise économique mais aussi les différents traitements réservés aux noirs : « Le patron lui fait sa fête dès qu’il est en colère » mais aussi aux handicapés. Pour ces raisons ce roman vous permettra d’acquérir des connaissances sur les conditions de travail et la dureté de la vie plutôt limitée chez certaines catégories de la population à cette époque. En plus de cela, la notion de destin est très présente tout au long du roman. Les indices laissés par l’auteur nous permettent d’envisager l’avenir des deux amis. Notamment sur leur lieu de retrouvaille si Lennie commet encore des imprudences : « Si jamais tu t’fiches dans l’pétrin comme t’as d’jà fait par l’passé, je veux qu’tu viennes ici pour te cacher dans les broussailles« . Cet endroit est donné par George car il sait d’avance que Lennie va encore avoir des ennuis. Après ce que je viens d’écrire, vous me demanderez peut-être quel est l’intérêt de poursuivre la lecture… Eh bien je vous réponds que malgré la prédiction du dénouement de l’histoire, cela n’enlève en rien à son coté bouleversant et c’est bien pour cela que Des souris et des hommes est un véritable chef-d’oeuvre qui vous emplira d’émotions diverses !

C’est l’une des premières fois que le dénouement d’une histoire m’a autant touché, c’est pour cela que j’attribue la note de cinq étoiles à ce roman !

Bonne lecture à tous !

John, Steinbeck. Des souris et des hommes, Gallimard, 04/2022. 138 p.

 

  Gabin THERY, 1ère2

Une émotivité absurde

Source : https://images.epagine.fr
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Albert Camus, écrivain, philosophe, journaliste militant, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français nous immerge avec son roman L’Etranger dans une Algérie française des années 1940-1950, lieu de sa naissance. Ce roman fait partie d’une tétralogie nommée le « cycle de l’absurde » ; dans celui-ci l’auteur fait ressortir l’absurde à travers le personnage principal, démuni de tact et d’empathie.

L’histoire est celle d’un homme nommé Meursault, habitant à Alger. Dès les premières lignes, il apprend le décès de sa mère, nouvelle qui n’a pas l’air de l’ébranler. Après nous avoir décrit les funérailles pénibles de sa mère sous la chaleur accablante de ce pays, il se rapproche d’une ancienne connaissance, Marie, avec qui il entretiendra une relation. Mal à l’aise avec autrui et ignorant face aux codes sociaux, Meursault donne l’impression de n’avoir d’intérêt que pour la nature, la solitude et le calme.

Un jour qu’il se rend dans un cabanon près de la plage avec son ami Raymond, des tensions de longue date avec deux « Arabes », comme il le dit, refont surface et débouchent sur un événement tragique : Meursault tire à l’arme à feu sur l’un des deux adversaires, qui y laisse la vie !

La suite du roman décrit le procès de Meursault suite à ce crime.

Un personnage apathique…

L’attitude de Meursault nous dérange tout au long du récit car il semble n’avoir aucun sentiment pour ses semblables. Il lui est pénible de converser avec d’autres personnes trop longtemps, et il ne sait pas ce qu’il doit dire pour ne pas paraitre étrange, n’ayant pas la notion des codes sociaux : « J’ai dit « oui » pour n’avoir plus à parler », et plus loin « J’ai répondu « Non. » Il s’est interrompu et j’étais gêné car je sentais que je n’aurais pas dû dire cela ».

Ce qui est surprenant, c’est qu’il ne cache pas la vérité. A la lecture, cela parait parfois burlesque, parfois grossier, car il dit ce qu’il pense sans prendre la peine d’adoucir ses propos. Le comportement misanthrope de cet homme peut même nous faire éprouver du dégoût, notamment lorsqu’il aide son ami Raymond à se venger d’une femme sans penser qu’il lui ferait du mal.

Il apprécie la solitude, et on ne ressent un peu son humanité qu’auprès de Marie, qui accepte son étrangeté.

… amoureux de la nature

Ce qui nous permet de ne pas à notre tour mépriser le personnage, c’est en effet son attachement à la jeune femme. Cependant, même envers cette dernière, il peut faire preuve d’une grande maladresse et d’une certaine froideur.

Ses émotions ne sont pas totalement absentes, comme en témoigne son attachement à la nature, à l’inverse de ce qu’il éprouve pour ses semblables. « Au-dessus des collines qui séparent Marengo de la mer, le ciel était plein de rougeurs. Et le vent qui passait au-dessus d’elles apportait ici une odeur de sel […] je sentais quel plaisir j’aurais à me promener s’il n’y avait pas eu maman. » C’est d’ailleurs à la plage qu’il rencontre de nouveau Marie.

Il y décrit une Algérie belle et mythique, sans évoquer la situation politique de l’époque : « Autour de moi c’était toujours la même campagne lumineuse gorgée de soleil. Le soleil avait fait éclater le goudron ». Et c’est très intéressant pour nous de ressentir cette chaleur pesante et présente en permanence, tout au long de l’histoire.

D’autre part, nous ne pouvons-nous empêcher d’être embarrassé lorsqu’avec son camarade Raymond ils parlent des Arabes : « Là, nous avons trouvé nos deux Arabes. Ils étaient couchés, dans leurs bleus de chauffe graisseux ». Bien qu’à l’époque de Camus la notion de racisme était différente, et que cette façon de parler avait moins de connotation, on ressent les tensions entre les pieds-noirs et les habitants natifs d’Alger. Leur vocabulaire nous parait très brut. 

On comprend le titre par le fait qu’on ne raconte rien sur le passé de Meursault dont on ne connait même pas le prénom. Mais on l’explique surtout par l’étrangeté du personnage qui ne cesse de nous surprendre tout au long de la lecture.

Un roman abordable

Source : https://www.flickr.com/photos/ antoniomarinsegovia/49501972752

Le roman est rédigé dans un langage courant, sans mots rares ou difficiles, ce qui m’a facilité la lecture. 

J’ai trouvé très intéressant le fait que le narrateur soit le personnage principal et que le récit soit écrit à la première personne. Le personnage lui-même semble ne rien nous cacher et est totalement transparent de ce fait, en nous faisant part de ses pensées les plus profondes.

Je vous conseille vivement L’Etranger car il invite à la réflexion sur les rapports et les émotions humaines.

Je lui attribue la note de 4 étoiles. 

Camus, Albert. L’Etranger. Gallimard, 1994. 185 p. Folio, 2. ISBN 2-07-036002-4

Romain MASSINON, 1ère2

En quête de compréhension du passé

 

1ere de couverture editions.flammarion.com

Vivre vite est un roman écrit par Brigitte Giraud en 2022. Ce récit nous emmène dans une autobiographie de la vie de l’autrice et sur ces diverses réflexions en rapport avec le décès de son mari. L’ouvrage décroche le Prix Goncourt de 2022, prix qui, de mon point de vue, est entièrement mérité car le récit remplit parfaitement l’objectif fixé par son écriture : faire ressentir le remord sans passer par les larmes et rendre un dernier hommage à l’être cher décédé. Sachez qu’il a malgré tout fait polémique à cause du sujet difficile abordé ici et surtout par son côté autobiographique peu conforme aux critères du Goncourt. Qui plus est, le nombre de ventes a été jugé trop bas par rapport au prix obtenu (environ « seulement » 350 000 exemplaires) mais les lecteurs ont décelé une sorte de force et une émotion dans l’écriture, trouvant le roman très émouvant et j’aurais tendance à être de leur avis. Malgré cela, celui-ci n’a pas eu le succès qu’il mérite !

De lourds remords

Vivre vite nous raconte l’histoire de Brigitte Giraud, qui, au fil des pages, analyse les circonstances et évènements qui ont conduit à la mort tragique de son mari Claude Giraud en 1999 dans un accident de moto. Ce récit est aussi surnommé par les lecteurs et critiques le » Jeu des si  » en raison de la répétitions fréquente de « si » dans les titres des chapitres, choix que l’autrice fait afin d’accentuer le dynamisme du récit mais aussi d’exprimer ces remords vis-à-vis de la situation. Étant profondément affectée, Brigitte Giraud détaille et analyse avec le recul des années tous les événements ayant succédé ou précédé l’accident. Aussi, la compréhension n’est-elle pas le meilleur moyen d’accepter cette perte ? Mais pour cela elle devra faire face à ces regrets, des souvenirs douloureux et surtout accepter une notion extrêmement floue pour n’importe qui : Le Destin ! 

 

Brigitte Giraud, photo pour l’article du Monde www.lemonde.fr

N’étant pas un grand lecteur, il m’a était difficile d’entamer la lecture de ce récit. Cependant,  après un certain temps, j’ai finalement apprécié cette découverte. Nous pouvons relever que l’intrigue suit un rythme assez dynamique en raison du nombre de chapitres, lesquels s’enchainent rapidement, telle une course vers la mort. Les chapitres défilent les uns après les autres et, sans que l’on ne s’en rende compte, nous sommes déjà à la moitié de l’œuvre, ce qui pour un grand nombre d’entre nous, les lecteurs et lectrices, est un point positif à prendre en compte dans le choix d’un ouvrage. Bref, on ne s’ennuie pas ! De plus, les émotions qui transpirent dans le récit telle que le regret nous impacte directement et crée en nous une certaine compassion pour l’autrice. Moi-même qui n’estime pas être émotif face à une intrigue poignante, j’ai ressenti sa détresse. Vous voyez ce que l’on ressent quand on écoute une musique triste, et bien quand Brigitte Giraud essaie malgré tout d’avancer, nous ressentons les mêmes émotions. J’ai aussi trouvé intéressant de pouvoir déduire les fameuses cinq étapes du deuil c’est à dire le déni, la colère, le marchandage(phase durant laquelle notre esprit essaye de faire revivre une personne de manière alternative, avec des objets lui appartenant, etc…), la dépression et pour finir l’acceptation ! Itinéraire qu’a dû emprunter l’autrice depuis 1999.

Un objectif particulier

En effet, le but premier de ce roman n’est pas de parler du deuil, même si celui-ci est intrinsèquement lié aux événements de l’intrigue. Il est plutôt question ici de faire « la collecte » des « si » qui auraient pu empêcher l’accident de Claude Giraud, dû au fait que Brigitte Giraud n’a jamais pu se remettre du décès de son compagnon et donc ne cesse de se questionner de ce qui aurait pu se passer SI, ce qui rejoint la notion de destin qui aurait peut-être pu changer si leurs actions s’étaient déroulés autrement 

Un roman auquel j’attribue trois étoiles en raison du choc émotionnel et de l’attachement ressenti pendant la lecture. Je le conseille aux lecteurs/lectrices, débutants comme aguerris !

En vous souhaitant une bonne lecture !

 

Giraud, Brigitte. Vivre vite. Flammarion, 08/2022. 205p

 

Jules LAFONTAN, 1ère2

Le rire est la politesse du désespoir

Source : https://0620056z.esidoc.fr/ document/id_0620056z_3521. html

Où on va, papa ? est un roman écrit par Jean-Louis Fournier en 2008. L’humoriste et réalisateur nous propose un récit autobiographique sur sa relation avec ses deux fils lourdement handicapés. Pour ce texte il a notamment reçu le Prix Femina 2008.

Pour Noël, l’auteur a toujours voulu offrir un livre à ses garçons mais ne l’a jamais fait : « ce n’était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire ». Cette phrase, placée au tout début du livre, plonge immédiatement le lecteur dans le contexte difficile du récit. Je pense que l’auteur est partagé sur ses sentiments, mais la déception l’emporte dès de début. Cependant, afin de laisser une trace de leur passage sur Terre, il leur a écrit ce livre !

Où on va, papa ? retrace donc l’histoire de Jean Louis Fournier, père de deux enfants, Mattieu et Thomas. À travers son récit l’auteur exprime sa tristesse et sa frustration gardées en lui depuis toujours. En effet, Mattieu, l’ainé, est né avec un handicap physique et mental. Le père ne pouvait rien y faire mais a sombré dans le désespoir. Il eut un deuxième enfant, Thomas, qui était lui un magnifique bébé à sa naissance. Au fil du temps, il s’est rendu compte que Thomas était un enfant très fragile, puis s’en est suivi la découverte du handicap de Thomas. Le sort semblait s’acharner sur Jean-Louis Fournier et son épouse… N’avez-vous jamais craint ce sort tragique pour vos enfants ?

Dans cet ouvrage qui leur est dédié, Jean-Louis Fournier allie humour noir et fatalisme « Pourquoi Josée, avez-vous jeté les enfants par la fenêtre ? » dit-il lorsqu’il rentre chez lui sans trouver ses enfants, afin de résister face au « malheur » qui lui tombe dessus, ou encore « Ce sont deux petits vieillards voûtés« . Il sait très bien que ses deux fils ne liront jamais son texte, c’est pourquoi il y dévoile ses sombres pensées, lesquelles peuvent sembler malsaines, et qu’il a cachées pendant toutes ces années. Il a honte d’eux et aurait préféré ne jamais les avoir, comme il le dit, même s’il les aime au fond de lui. Il est dépité et profondément meurtri, au point de dire « qu’est ce qui m’a pris de vouloir me reproduire ?«  Je pense qu’il est extrêmement triste pour ses deux fils et pour lui-même. Il voulait être un père « normal », comme les autres parents qui voient leurs enfants grandir, apprendre, jouer… Je pense que ce livre est comme un exutoire pour lui, il y déverse toute sa déception.

Une écriture crue pour une réalité complexe

La lecture de ce témoignage peut sembler un peu particulière au début. L’auteur se plaint en permanence du handicap de ses enfants, ce qui pourrait laisser présager une lecture monotone, mais j’en ai tout de même apprécié le récit. Il y a de nombreuses énumérations des pensées de l’auteur qui se répètent sous d’autres formes au fur et à mesure de l’histoire, ce qui m’a légèrement ennuyé dans ma lecture. Par contre, j’ai beaucoup apprécié le thème abordé ici. En effet, nous, les lecteurs et lectrices, avons vraiment l’impression d’être en dialogue avec l’écrivain qui nous raconte ses problèmes avec ses enfants. On dirait que le père nous fait part directement de son mal-être. On a vraiment l’impression que l’auteur essaie de nous convaincre que ses fils sont des « objets inutiles » qui ne savent et ne sauront jamais rien faire. On pourrait même être amené à partager son avis parce qu’il joue sur nos sentiments en se faisant passer pour le plus malheureux dans l’histoire. Il est évident que ses fils subissent directement leur handicap, mais le sort s’acharne néanmoins sur le père et la mère. On comprend assez vite, au cours du récit, que l’auteur n’éprouve pas qu’une simple tristesse mais une haine envers le destin qui l’a frappé, lui et sa famille, et un regret profond. Jean Louis Fournier crée un récit dynamique par une succession de paragraphes courts au service d’un style direct, narratif, très expressif dans le but d’interpeller le lecteur, ce que j’ai particulièrement aimé. L’auteur se libère du destin tragique de sa famille par le biais du récit, c’est sa façon de s’exprimer, sans doute la plus simple pour lui, car il n’y a pas d’interlocuteur direct face à lui dans l’immédiat. C’est donc un regard singulier et sincère sur le handicap et la fatalité qui peut nous toucher !

Jean-Louis FOURNIER pose après avoir reçu le prix Femina, le 3 novembre 2008 à Paris. Source : https://www.ladepeche.fr/article / 2008 /11/03/486213-jean-louis-fournier-prix-femina -2008-va-papa.html

La mère des enfants, Agnès Brunet, a publié un blog suite à la sortie du livre. Son but était simplement de démentir les rumeurs sur sa vie et celle de ses garçons, « des boulets inutiles et honteux », et faire valoir son point de vue de mère. Où on va, papa ? a été l’objet de nombreuses polémiques, mais c’est un roman et non pas un récit, comme le dit Agnès Brunet. D’un côté, des lecteurs étaient friands de l’utilisation de l’humour noir, tandis que d’autres reprochaient que le sujet principal, qui étaient les enfants, soit passé au second plan pour laisser place aux sentiments du père. Je pense qu’il est très intéressant d’avoir la vision de celui qui a partagé la vie de ses deux fils, se persuadant de le faire, même s’il était impuissant face au handicap. Sur son blog, la mère dit que ce livre est un roman et qu’il ne faut pas le prendre au premier degré dans les moindres détails. Cependant des citations assez crues peuvent porter à confusion comme « ma fille est jolie, c’est normal, on a fait deux brouillons avant » ou des comparaisons avec des « objets inutiles », ou encore dire que ses enfants ont de la paille dans le cerveau. On arrive difficilement à démêler le vrai du faux de ce que pense l’auteur. De mon point de vue, cette utilisation de l’humour noir a pour principe d’utiliser le rire plutôt que la tristesse pour dédramatiser cette situation, ce qui n’empêche pas le père d’éprouver un amour inconditionnel pour ses fils.

Pour ces raisons, j’attribue quatre étoiles à ce roman particulier où l’écriture de Jean-Louis Fournier sort de l’ordinaire et m’a permis de m’ouvrir l’esprit par rapport à la vision du handicap dans la vie de famille. Le fait de subir une situation très compliquée et de façon permanente est vécue différemment par chaque individu, il très enrichissant de pouvoir partager les sentiment de l’auteur qui y a été confronté.

Bonne lecture !

Fournier, Jean-Louis. Où on va, papa ? Librairie Générale Française, 2008, 160 p. Le livre de poche, ISBN 978-2–253-12784-0

Antoine ANTCZAK, 1ère 2