Problématique
Comment à travers cette fable La Fontaine dénonce-t-il l’un des principaux défauts des humains de son époque ?
Pour l’introduction et la conclusion
Voir pages 136 et 137 du livre de La Bruyère.
Première partie au discours direct vers 1 à 13 (étude ensemble)
Interprétation | Citation | Analyse |
La fable commence directement par l’annonce d’un dialogue. La Fontaine va raconter une histoire à situer dans l’antiquité, mais le CCT reste vague, ce qui donne à l’histoire une valeur universelle. | « Jupiter dit un jour » V1 | V introducteur
CCT très vague Référence à un personnage mythologique |
Jupiter, maître des dieux, parle avec orgueil.
> ce qui nous fait sourire |
– « tout ce qui respire »v1
– « ma grandeur »v2 |
– Périphrase pour désigner les êtres vivants
– périphrase pompeuse pour se désigner lui-même |
Jupiter explique pourquoi il les réunit : il se propose de corriger les défauts d’apparence que chacun se trouverait. La Fontaine fait parler son personnage avec précision et concision et joue avec la longueur des vers, ce qui rend le dialogue très vif. | V3 à 5 « Si dans son composé…, il peut… : je mettrai… chose. » | Phrase structurée en 3 parties juxtaposées : une subordonnée circ de condition (alexandrin), 1 prop ppale au présent (éventuel = action réalisable), 1 prop indépendante au futur
V4 et 5 octosyllabes, le reste en alexandrins |
Jupiter incite le singe à prendre la parole. L’expression « et pour cause » sous-entend que le singe a des raisons de se plaindre. Cela suppose aussi un jugement de Jupiter. | V6 à 8 – « Venez, parlez, voyez, faites »
– « Venez Singe » – « de leurs beautés avec les vôtres » |
– V à l’impératif
– Apostrophe – jeu d’opposition grâce aux possessifs (déterminant « leurs » et pronom « les vôtres ») |
Jupiter finit son discours par une question directe, pour inciter le singe à parler. | V9 « Etes-vous satisfait ? » | Interrogation directe |
La proposition incise nous annonce que c’est au tour du singe de parler. Sa réponse est développée sur 5 vers et présentée aussi au discours direct. Elle contient 2 parties. | V9 à 13
« Moi, dit-il, pourquoi non ? |
– proposition incise |
V9 à 11 Le singe montre d’abord qu’il est satisfait en répondant par des questions rhétoriques. | – « pourquoi non ?
« N’ai-je pas … autres ? » – « mon portrait jusqu’ici ne m’a rien reproché » |
– questions rhétoriques interronégatives
– déclaration négative |
Puis il se moque de l’ours, dont l’apparence ne lui semble pas finie (« ébauché ») | V12-13 « Mais pour mon frère l’Ours, on ne l’a qu’ébauché. | – marque d’opposition
– restriction
|
Deuxième partie au discours indirect V 14 à 26 (recherche par deux puis mise en commun)
Interprétation | Citation | Analyse |
La Fontaine développe la réaction de l’ours sur 5 vers. Le récit au passé simple est tout aussi dynamique que le dialogue, grâce par exemple à l’emploi de l’expresion plutôt orale « tant s’en faut ». Le lecteur s’englobe dans le « on » indéfini. | V14 à 18
– « On crut … » – « Tant s’en faut » |
Réaction de l’Ours
– emploi du pronom indéfini « on » -expression orale « tant s’en faut » = pas du tout |
A travers cette expression courte au vers 15, La Fontaine fait comprendre au lecteur que l’ours est tout aussi satisfait de son apparence que le singe. | V15 « de sa forme il se loua très fort » | – discours narrativisé
– superlatif > exagération |
De la même manière que le singe avait trouvé des défauts chez l’Ours, l’Ours trouve des défauts à l’Eléphant. Ces défauts sont mis en valeur par l’emploi d’oppositions et de vocabulaire péjoratif. | V16 à 18 « « dit qu’on pourrait encor ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ;
Que c’était une masse informe et sans beauté. » |
– V introducteur + sub conjonctive indirecte
– oppositions – expansions du nom dévalorisantes |
Sur 4 vers on découvre la réaction de l’Eléphant. On pouvait espérer mieux « tout sage qu’il était ». Mais non. L’enchainement des personnages qui réagissent tous de la même manière fait sourire le lecteur. | V19 à 22 « L’Éléphant étant écouté, / Tout sage qu’il était, dit des choses pareilles.
Il jugea qu’à son appétit Dame Baleine était trop grosse. » |
« dit des choses pareilles » = résumé narrativisé de sa satisfaction quant à son apparence
Puis jugement sur un autre animal sous forme de discours indirect |
C’est assez drôle que le plus gros animal terrestre se moque du poids du plus gros animal marin. | V 21-22 « Il jugea qu’à son appétit
Dame Baleine était trop grosse. » |
Adverbe marquant l’excès |
Seulement 2 vers pour la fourmi. La Fontaine n’a même plus besoin de préciser qu’elle aussi est satisfaite d’elle-même. Il se contente de rapporter la remarque de la fourmi qui se moque du Ciron. | V 23-24 « Dame Fourmi trouva le Ciron trop petit,
Se croyant pour elle un colosse. » |
Répétition de l’adverbe « trop » |
La Fontaine porte un regard moqueur sur ses personnages, appelant Jupiter Jupin, et soulignant le décalage entre leur humeur (contents) et leurs actes (critiques). | V25-26 «Jupin les renvoya s’étant censurés tous, du reste, contents d’eux » | – surnom familier pour désigner Jupiter
– opposition |
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