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Correction de l’explication linéaire du texte 4 sur la condition des hommes de couleur

L’extrait commence par une forme impersonnelle « il était bien nécessaire » qui souligne l’obligation que ressent Olympe de Gouges d’évoquer un sujet d’actualité qui lui tient à cœur.

Elle évoque le décret voté en mai 1791 qui donne des droits à certains hommes de couleur mais qui ne plait pas du tout aux colons. Dès la première ligne, elle suggère que de fausses informations circulent. L’expression « dit-on » montre que l’autrice remet en question la cause des troubles.

Grâce au complément de lieu « dans nos îles » et l’emploi du déterminant possessif « nos », Gouges incite le lecteur à se sentir plus proche et concerné par ce qu’elle va évoquer, à savoir les colonies françaises. L’anaphore de « c’est là » insiste sur ce lieu, habituellement associé à une image paradisiaque d’un état de nature.

Mais la personnification « la nature frémit d’horreur » suggère plutôt les violences qui y sont perpétrées et joue sur la sensibilité du lecteur.

En associant « la raison et l’humanité » à une forme verbale négative « n’ont pas encore touché », Gouges suggère déjà les actes inhumains et violents qu’elle va évoquer plus loin.

Le rythme binaire de l’expression « la division et la discorde » souligne le désaccord qui existe entre les colons et les habitants des îles.

Par l’expression impersonnelle « il n’est pas difficile de deviner », elle suggère que les Français ne sont pas dupes et qu’ils connaissent la vérité cachée derrière les mensonges.

Par le terme « les instigateurs », elle désigne les véritables coupables des troubles qui ont lieu dans les îles, ce sont les colons, évoqués dans la phrase suivante.

En utilisant le champ lexical du feu « incendiaires, allument, feu, embraser », Gouges marque l’esprit du lecteur et montre le danger que ces troubles représentent. C’est une violence qui risque de s’étendre.

L’autrice fait preuve d’audace en accusant certains députés. En employant l’expression « il y en a » au présent de l’indicatif, elle présente comme une certitude le fait que certains députés servent les intérêts des colons. Certains députés possèdent eux-mêmes des terres dans les colonies.

A partir de la phrase « les colons prétendent… », Olympe de Gouges met en avant un paradoxe : les colons assujettissent des hommes de leur propre famille. Pour cela, elle fait apparaitre dans la même phrase l’expression « régner en despotes sur » qui souligne une position hiérarchique et tyrannique, et les mots « frères » et « pères » pour désigner leur lien de parenté.

L’autrice va évoquer ici le lien du sang qui existe entre les colons et de nombreux « hommes de couleur » issus de viols de Blancs. Sur plusieurs lignes, elle multiplie les références à l’hérédité « frères, pères, droits de la nature, leur sang, notre sang, leurs veines ». Elle marque encore une fois l’esprit du lecteur et lui fait prendre conscience de la proximité héréditaire entre colons et « hommes de couleur ». Elle souligne ainsi l’horreur de la situation.

A ce moment, la qualification des colons en êtres « inhumains » convient bien, et les paroles rapportées au discours direct ne font que confirmer ce que chaque lecteur aura compris : la soif d’argent et de pouvoir des colons « notre cupidité et notre aveugle ambition » les rend prêts à tous les crimes « nous le répandrons tout, s’il le faut ».

L’autrice rappelle ensuite une nouvelle fois l’opposition entre un lieu de nature (selon les représentations des colonies à l’époque) et le refus des colons de reconnaitre leurs enfants naturels[1], ce que suggère l’emploi du verbe « méconnait » et de l’adjectif « sourd ».

Par l’interrogation rhétorique « que peut-on espérer… », Olympe de Gouges incite à s’interroger sur les conséquences des troubles liés au décret. Sa réponse construite sur un parallélisme « la contraindre… c’est… » « la laisser… c’est… » avec l’emploi du vocabulaire de la violence lui permet de mettre en valeur le danger d’une telle discorde.

Dans la fin du texte, l’autrice parle de la loi, qu’elle place au-dessus de la liberté. En employant des présents de l’indicatif, ses propos apparaissent comme des vérités générales, incontestables. Elle emploie le champ lexical du droit avec les termes « loi, Assemblée nationale, décret, justice » montrant ainsi que pour elle la loi doit s’imposer, à partir du moment où elle est juste et égalitaire.

Cet extrait se termine sur une exclamation dans laquelle Olympe de Gouges évoque son souhait « Puisse-t-elle » de voir les lois améliorer la situation sociale « l’état de la France » et empêcher les inégalités « les abus, … chaque jour plus effroyables ». L’utilisation de l’hyperbole incite le lecteur à porter un regard sans concession sur toutes les inégalités qui ont existé et que les lois doivent faire disparaitre.


[1] On appelle « enfant naturel » un enfant né hors mariage. Le père naturel désigne le père biologique.

Texte 4 d’Explication linéaire sur la condition des hommes de couleur

Olympe de Gouges

« Forme du contrat social de l’homme et de la femme », dans Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)

Il était bien nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles que cause, dit?on, le décret en faveur des hommes de couleur, dans nos îles[1]. C’est là où la nature frémit d’horreur ; c’est là où la raison et l’humanité n’ont pas encore touché les âmes endurcies ; c’est là surtout où la division et la discorde agitent leurs habitants. Il n’est pas difficile de deviner les instigateurs[2] de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l’Assemblée nationale[3]. Ils allument en Europe le feu qui doit embraser l’Amérique. Les colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères ; et méconnaissant les droits de la nature, ils en poursuivent la source jusque dans la plus petite teinte de leur sang[4]. Ces colons inhumains disent : « Notre sang circule dans leurs veines, mais nous le répandrons tout, s’il le faut, pour assouvir notre cupidité ou notre aveugle ambition. » C’est dans ces lieux les plus près de la nature[5] que le père méconnait le fils ; sourd aux cris du sang[6], il en étouffe tous les charmes. Que peut?on espérer de la résistance qu’on lui oppose ? La contraindre avec violence, c’est la rendre terrible, la laisser encore dans les fers, c’est acheminer toutes les calamités vers l’Amérique. Une main divine semble répandre partout l’apanage[7] de l’homme, la liberté ; la loi seule a le droit de réprimer cette liberté, si elle dégénère en licence ; mais elle doit être égale pour tous, c’est elle surtout qui doit renfermer[8] l’Assemblée nationale dans son décret, dicté par la prudence et par la justice. Puisse?t?elle agir de même pour l’état de la France, et se rendre aussi attentive sur les nouveaux abus, comme elle l’a été sur les anciens qui deviennent chaque jour plus effroyables !


[1] Le décret du 15 mai 1791 accorde aux « gens de couleur nés de père et de mère libres », l’égalité avec les citoyens blancs en ce qui concerne les droits énoncés dans la Déclaration de 1789. Au XVIIIe siècle, l’expression gens de couleur désigne les personnes noires dans les colonies françaises.

[2] Ceux qui sont à l’origine de, qui ont causé…

[3] Les députés favorables à l’intérêt des colons étaient nombreux à l’Assemblée nationale.

[4]  Référence aux discriminations complexes qui ont cours dans les colonies entre les types d’ »hommes de couleur », en fonction de leur part de sang noir.

[5] Conformément aux représentations de l’époque, les colonies sont vues comme le lieu de vie de peuples primitifs, censés être plus proches de la nature.

[6] La reconnaissance soudaine et dramatique d’un enfant naturel par un parent qui ignorait son existence est un thème récurrent en littérature au XVIII° siècle.

[7] Le privilège

[8] Au sens de « raffermir ». Il s’agit sans doute d’une faute d’emploi de la part d’Olympe de Gouges.

Correction de l’exercice d’analyse du Postambule

Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), Début du « Postambule » (adresse aux femmes)

CitationAnalyseInterprétation
« Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. » (l 1-3)  Apostrophe Impératifs Métaphore Négation + Enumération d’1 champ lexical de l’ignorance> adresse directe aux femmes pour les rallier à sa cause : discours oratoire, même si écrit > évocation du siècle des Lumières et de la Révolution > espoir de changement et recul de l’obscurantisme
« Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homme (esclave) a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu (libre), il est devenu injuste envers sa compagne. » (l 3-6)  Métaphores et opposition Métonymie (Adjectifs opposés) Polyptote  > oppose Lumières et raison apportées par révolution à l’ancien régime qui gardait les hommes dans une sombre ignorance. > souligne rôle des femmes dans révolution, puis oubli des femmes juste après
« Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. » (l 6 à 8)Passage du singulier (ligne 1) au pluriel ligne 6 Répétition de l’apostrophe Exclamation et double interrogation Phrase non verbale avec comparatif et mots péjoratifs  > nécessité de s’unir pour défendre ses droits – Aveugles = nuit de l’ignorance > écho au « réveille-toi » du début : de Gouges veut faire prendre conscience aux femmes de l’ignorance dans laquelle on les garde > révolution = aucun apport pour les femmes voire pire !  
« Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? (l 8-12)  Périphrase Restriction Interrogations Phrase non verbale Argument d’autorité     Patrimoine = ensemble de biens ou de valeurs hérités du passé> évocation de l’Ancien Régime et insistance sur le peu de pouvoir des femmes > incite les femmes à s’interroger sur leur situation actuelle > démontre la légitimité de défendre ses droits > incite les femmes à agir, à réclamer leur dû
Le bon mot du Législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. » (lignes 12 à 16)  Champ lexical de la peur (redouter, craignez-vous) Référence biblique ; relecture moqueuse de la bible (bon mot)> pousse les femmes à dépasser leurs peurs > suggère qu’il est temps que les femmes répondent aux hommes et avec une réponse opposée de celle attendue : H et F ont tout en commun, donc sont égaux !
« S’ils s’obstinent, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, » (lignes 16 à 19)  Sub de condition 3 Impératifs Oppositions Voc de la force> nouvelle évocation de la faiblesse des hommes > de Gouges veut convaincre les femmes d’agir > fait appel au courage des femmes et à leur force > c’est un combat de l’esprit (raison, philosophie) : insister pour changer les mentalités > suggère un combat difficile (il faudra du courage) mais qui peut être gagné (faiblesse des hommes)  
« et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Etre Suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu‘à le vouloir. » (lignes 20 à 23)  Futur simple > certitude Adv de temps Opposition (non … mais / serviles…fiers) Restriction> certitude d’un combat gagné et note d’espoir > vision de femmes qui ont la capacité de défendre leurs droits et d’obtenir l’égalité > vision d’une société plus juste de partage et d’égalité

Exercice d’analyse sur l’explication du début du Postambule

Complétez le tableau ci-dessous en trouvant les éléments d’analyse qui pourront servir à souligner l’interprétation proposée.

Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), Début du « Postambule » (adresse aux femmes)

CitationAnalyseInterprétation
« Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. » (l 1-3)    > adresse directe aux femmes pour les rallier à sa cause : discours oratoire, même si écrit > évocation du siècle des Lumières et de la Révolution > espoir de changement et recul de l’obscurantisme
« Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homme (esclave) a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu (libre), il est devenu injuste envers sa compagne. » (l 3-6)   > oppose Lumières et raison apportées par révolution à l’ancien régime qui gardait les hommes dans une sombre ignorance. > souligne rôle des femmes dans révolution, puis oubli des femmes juste après
« Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. » (l 6 à 8) > nécessité de s’unir pour défendre ses droits – Aveugles = nuit de l’ignorance > écho au « réveille-toi » du début : de Gouges veut faire prendre conscience aux femmes de l’ignorance dans laquelle on les garde > révolution = aucun apport pour les femmes voire pire !  
« Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? (l 8-12)   > évocation de l’Ancien Régime et insistance sur le peu de pouvoir des femmes > incite les femmes à s’interroger sur leur situation actuelle > démontre la légitimité de défendre ses droits > incite les femmes à agir, à réclamer leur dû
Le bon mot du Législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. » (lignes 12 à 16)   > pousse les femmes à dépasser leurs peurs > suggère qu’il est temps que les femmes répondent aux hommes et avec une réponse opposée de celle attendue : H et F ont tout en commun, donc sont égaux !
« S’ils s’obstinent, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, » (lignes 16 à 19)   > nouvelle évocation de la faiblesse des hommes > de Gouges veut convaincre les femmes d’agir > fait appel au courage des femmes et à leur force > c’est un combat de l’esprit (raison, philosophie) : insister pour changer les mentalités > suggère un combat difficile (il faudra du courage) mais qui peut être gagné (faiblesse des hommes)  
« et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Etre Suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu‘à le vouloir. » (lignes 20 à 23)   > certitude d’un combat gagné et note d’espoir > vision de femmes qui ont la capacité de défendre leurs droits et d’obtenir l’égalité > vision d’une société plus juste de partage et d’égalité

Explication linéaire 3 début du Postambule d’Olympe de Gouges

Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), Début du « Postambule » (adresse aux femmes)

Femme, réveille-toi ; le tocsin[1] de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme[2], de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation[3]. L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers[4]. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des noces de Cana[5] ? Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S’ils s’obstinent, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence[6] en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards[7] de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles[8] adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Être Suprême[9]. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.


[1] Tocsin : sonnerie de cloche qui sert à donner l’alarme (en cas de guerre notamment).

[2] Fanatisme : attachement passionné à une doctrine (souvent religieuse) ou à une cause qui conduit à l’intolérance et à la violence. La lutte contre le fanatisme est un aspect important de la pensée des Lumières. Elle est très présente en particulier chez Voltaire.

[3] Usurpation : appropriation illégitime, vol.

[4] Les femmes ont en effet participé activement, aux côtés des hommes, aux journées révolutionnaires.

[5] Référence à l’épisode biblique du mariage de Cana, au cours duquel Jésus a transformé l’eau en vin donnant un premier signe de sa nature divine. Lorsque sa mère, Marie, lui signale que les invités des noces n’avaient plus de vin, Jésus lui répond : « Que me veux-tu, femme ? ». Il lui dit aussi : « Il y a de toi à moi une grande différence, je suis le Dieu vivant, tu n’es qu’une créature. »

[6] Inconséquence : manque de logique, incohérence.

[7] Étendard : enseigne servant de signe de ralliement, notamment à des régiments militaires.

[8] Servile : soumis.

[9] L’Être suprême : Dieu, considéré comme le créateur de la nature.

Texte 2 d’étude linéaire Avant-propos et préambule d’Olympe de Gouges

Olympe de Gouges,

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)

« Avant-propos, et début du Préambule»

Avant-propos

Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? ta force ? tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique.

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l’administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel.

L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus.

DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE

À décréter par l’Assemblée nationale dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine législature.

Préambule

Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent d’être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous. […]

Explication linéaire Voltaire « Femmes, soyez soumises à vos maris ! »

Voltaire (1694-1778), « Femmes, soyez soumises à vos maris » dans Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques : 1759-1768

L’abbé de Châteauneuf la rencontra un jour toute rouge de colère. « Qu’avez-vous donc, madame ? » lui dit-il.

– J’ai ouvert par hasard, répondit-elle, un livre qui traînait dans mon cabinet ; c’est, je crois, quelque recueil de lettres ; j’y ai vu ces paroles : Femmes, soyez soumises à vos maris ; j’ai jeté le livre.

– Comment, madame ! Savez-vous bien que ce sont les Épîtres de saint Paul ?

– Il ne m’importe de qui elles sont ; l’auteur est très impoli. Jamais Monsieur le maréchal ne m’a écrit dans ce style ; je suis persuadée que votre saint Paul était un homme très difficile à vivre. Etait-il marié ?

– Oui, madame.

– II fallait que sa femme fût une bien bonne créature : si j ‘avais été la femme d’un pareil homme, je lui aurais fait voir du pays. Soyez soumises à vos maris ! Encore s’il s’était contenté de dire : Soyez douces, complaisantes, attentives, économes, je dirais : voilà un homme qui sait vivre ; et pourquoi soumises, s’il vous plaît ? Quand j’épousai M. de Grancey, nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop gardé ma parole, ni lui la sienne ; mais ni lui ni moi ne promîmes d’obéir. Sommes-nous donc des esclaves ? N’est-ce pas assez qu’un homme, après m’avoir épousée, ait le droit de me donner une maladie de neuf mois, qui quelquefois est mortelle ? N’est-ce pas assez que je mette au jour avec de très grandes douleurs un enfant qui pourra me plaider[1] quand il sera majeur ? Ne suffit-il pas que je sois sujette tous les mois à des incommodités très désagréables pour une femme de qualité, et que, pour comble, la suppression d’une de ces douze maladies par an soit capable de me donner la mort sans qu’on vienne me dire encore : Obéissez ?


[1]Me faire un procès.

Lecture cursive : combattre pour l’égalité

Choisissez un livre parmi les 4 ouvrages présentés ci-dessous.

Que sur toi se lamente le Tigre, Emilienne Malfatto

Nous sommes tous des féministes, suivi de Le danger de l’histoire unique, Chimamanda Ngozi Adichie (2015)

Le Cerf-volant, Laëtitia Colombani

La Tresse, Laëtitia Colombani

Répondez aux questions ci-dessous en développant vos réponses.

1 Présentez le livre que vous avez choisi et expliquez comment et pourquoi vous l’avez choisi.

2 Pour quel combat l’autrice de votre livre écrit-elle ? Dans quel contexte a été publié ce livre ?

3 Votre livre est-il une argumentation directe ou indirecte ? Expliquez et justifiez.

4 A quel genre de littérature d’idée votre livre appartient-il ? Expliquez et justifiez.

5 A qui ce livre est-il adressé ? Expliquez et justifiez.

6 Quelles sont les principales idées et les principaux arguments mis en avant par l’autrice ? Expliquez et justifiez.

7 Quels sont le(s) passage(s) qui vous ont marqué ? Citez ces passages et expliquez pourquoi ils vous ont marqué.

8 Qu’avez-vous appris à travers cette lecture ? Sur quoi cette lecture vous a-t-elle fait réfléchir ? Expliquez et justifiez.

9 Comment interprétez-vous le titre de votre livre ? Expliquez et justifiez.

10 Que retiendrez-vous de cette lecture ? Conseilleriez-vous cette lecture à quelqu’un ? Expliquez et justifiez.

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