Latin et 7ème art !

Des thrillers les plus frémissants, aux films d’action les plus renversants, en passant par quelque monument de la comédie française, le latin occupe une place prépondérante dans l’histoire du cinéma. Cette influence, qu’elle se traduise dans le titre, le scénario, ou même les dialogues (on pensera aux interventions du roi Loth dans Kaamelott ou encore au « a fortiori » des Inconnus, bien qu’il ne s’agisse pas de cinéma…), a marqué de son empreinte le 7ème art. La preuve ? Elle est toute simple : les seuls titres de films qui demeurent systématiquement inchangés (et ce quel que soit le pays de diffusion) sont les titres en latin ; ceux des autres langues sont bien (trop) souvent traduits. Voilà donc l’occasion de revenir sur 7 des meilleurs films portant un titre latin, en toute objectivité, bien entendu.

 

 

1- Quantum of solace : si le titre du deuxième James Bond de l’ère Daniel Craig apparait comme très énigmatique, il n’en est pas moins révélateur. De fait, il provient du latin quantum, qui signifie « combien », « quelle quantité de », et de l’anglais « solace », que l’on peut traduire par « réconfort », et qui nous vient lui aussi du latin, de solacium, ii, n, signifiant également « consolation ». C’est tout de suite plus clair, non ? Si ça ne l’est pas, dans le contexte, il exprime la dualité de double zéro sept, qui, après avoir perdu son premier véritable amour, doit mener à bien la mission qu’on lui confie sans que celle-ci ne se transforme en vengeance personnelle. Il s’agit en fait, pour l’agent au service secret de sa majesté, de partager ses peines avec la nouvelle James Bond girl, Olga Kurylenko, afin de trouver un certain équilibre et de sauver le monde, encore et toujours.

 

 

2- Ad astra : composée de la préposition ad et de l’accusatif pluriel de astrum, i, n, cette locution latine signifie « jusqu’aux étoiles » et prend tout son sens dans le dernier opus (encore du latin…) de James Gray. En effet, le film de science-fiction met en scène un astronaute, interprété par le très illustre Brad Pitt, qui s’aventure jusqu’aux confins du système solaire pour retrouver son père, interprété par le non moins illustre Tommy Lee Jones, dans le but de sauver, non plus le monde, mais l’univers…                                                                                                                                               

 

 

3- Invictus : de l’adjectif invictus, a, um (« invaincu », « dont on ne triomphe pas »), le film de Clint Eastwood narre la manière dont le chef d’état Nelson Mandela (Morgan Freeman) et le capitaine de l’équipe sud-africaine de rugby, François Pienaar (Matt Damon), vont mêler mandat présidentiel et coupe du monde de rugby pour réunifier un peuple en proie aux tensions ethniques et aux haines raciales. Dans un pays marqué par la fin de l’apartheid, le président s’affirmera-t-il en leader ? A quelques mois de la coupe du monde, le capitaine s’illustrera-t-il en champion ? La piètre équipe des « springboks » marquera-t-elle l’histoire ? Autant de questions qui trouveront réponse dans le film de Clint Eastwood, qui redonne toutes ses couleurs à la « nation arc-en-ciel ».                               

 

4- Gladiator : encore une fois, on a affaire à un titre plutôt évocateur… On va tout de même l’analyser, par principe : du latin gladiator, oris, m, « gladiateur » vient étymologiquement du nom gladius, ii, m, qui se traduit par « l’épée », « le glaive », le gladiateur est donc originellement celui qui porte l’épée. Pour ce qui est du film aux 5 oscars de Ridley Scott, il met en scène Russell Crowe, dans le rôle du général Maximus Decimus, qui, après l’assassinat de son empereur Marc Aurèle, est laissé pour mort et voit sa famille massacrée, un traitement somme toute très peu commode. Justement, c’est le fils de Marc Aurèle, le cruel Commode, qui ordonne les assassinats, pour accaparer l’Empire romain. Le général déchu est alors livré au commerce de gladiateurs et c’est ainsi que débutent son ascension dans le cœur des romains et sa quête inaltérable de vengeance…                             

 

 

5- Hibernatus : attaquons maintenant un autre registre. Du participe passé passif au masculin singulier du verbe hiberno, as, are, avi, atum, le titre de la comédie franco-italienne peut se traduire par « celui qui a hiberné ». L’immense Louis de Funès y joue le rôle d’un individu que l’on retrouve dans un bloc de glace, après y avoir séjourné durant 65 ans. Il est alors dégivré mais ignore le temps qu’il a passé dans la glace : il se croit encore au début du siècle. On tente alors de le maintenir dans cette illusion, avant que la vérité n’éclate, avec son lot de rebondissements, plus cocasses les uns que les autres…                                                              

 

 

6- Memento : le titre du thriller de Christopher Nolan correspond à la forme impérative future du verbe memini, isti, isse, conjugué à la deuxième personne du singulier, pouvant se traduire par « Souviens-toi ». Ce choix de titre prend tout son sens dans le deuxième film du réalisateur hollywoodien où Guy Pearce se glisse dans la peau de Leonard Shelby, un homme atteint d’une forme incurable d’amnésie, survenue après que sa femme a été violée puis assassinée. L’homme part alors à la recherche du meurtrier présumé de sa femme. Problème : il n’a pas de mémoire immédiate. S’ensuit alors une traque incessante, pendant laquelle le public s’éprend du personnage. Mais attention, il n’est peut-être pas celui que l’on croit…

 

7- Amadeus : s’il s’agit bien d’un prénom, le second du compositeur de génie allemand, pour autant amadeus a bel et bien une origine latine : il vient du latin chrétien, de « amare deum », que l’on peut grossièrement traduire par « aimer dieu », ou, moins littéralement, par « celui qui est aimé de dieu ». C’est cette dernière traduction que l’on retiendra pour le film de 1984, dans le sens où, en exposant la vie de Wolfgang Mozart, Amadeus dépeint l’injustice du don, du don divin qui démarque le compositeur de ses pairs, avec son lot de gloire, et de jalousies…

César

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