Élevage : bravoure et trapío

L’ÉLEVAGE  DU  TAUREAU  BRAVE

[1]

 

Pour former une ganadería, un éleveur a tout d’abord besoin d’un semental, ou taureau reproducteur, pour couvrir de 30 à 60 vaches, parfois plus. Il peut s’agir d’un animal ayant été grâcié pour sa bravoure exceptionelle, mais c’est plus généralement une bête qui a été sélectionnée à deux ou trois ans lors de l’épreuve de la tienta des mâles où il est toréé uniquement s’il a montré une bravoure suffisante au cheval (mise en suerte avec des rameaux).

La moyenne de la superficie d’un élevage, en Espagne, se situe aux alentours de 320 hectares[2] pour 171 têtes de bétail[3] (de plus de huit mois), avec un toro de quatre ans pour dix têtes. Pour les élevages de l’UCTL la moyenne atteint même 580 hectares par ferme[4]. De 1 à 2 hectares par tête de bétail sont nécessaires en Espagne, contre un seul en France et une vingtaine au Mexique[5]. Mais d’après Bartolomé Bennassar : «(…) jusqu’aux années 40, avant que « les aliments composés » ne jouent un rôle important dans la diète des taureaux de combat, il fallait environ 3 à 5 hectares par bête ».[6]

Notons dans un élevage l’importance des cabestros, c’est à dire des bœufs chargés d’encadrer et de diriger leurs congénères braves. Toute ganadería doit en avoir un nombre important pour toutes les opérations de maniement du bétail.

Lors de l’herradero, les becerros, mâles et femelles d’un an environ, sont marqués au fer avec un chiffre sur le haut de la patte avant-droite (dans la plupart des cas) correspondant à l’année de naissance (par exemple le chiffre 5 pour 2015 mais entre le 1 juillet 2014 et le 30 juin 2015, période qui correspond à l’année ganadera), un numéro personnel sur le flanc droit et le fer de l’élevage sur le haut de la patte arrière-droite. De plus chaque becerro est vacciné et on lui coupe les oreilles selon la forme correspondant au señal (marque ou escoussure) propre à chaque élevage.

Lorsque les becerros ont atteint l’âge de deux ans on les appelle erales (pluriel d‘eral) et c’est le moment de la tienta, bien que certains ganaderos préfèrent sélectionner les utreros (animaux de trois ans). Pour les mâles, l’épreuve de la tienta consiste à affronter la pique dans l’arène de la ferme d’élevage (la plaza de tientas). Si un exemplaire a reçu de huit à dix piques en ayant fait montre d’une bravoure accrue, il sera toréé à la cape et recevra deux ou trois piques de plus avant d’être toréé à la muleta. Après cela on lui ouvrira la porte et s’il se montre désireux d’être châtié à nouveau et que l’éleveur a été satisfait de son comportement pendant toutes les phases de la lidia, il deviendra taureau reproducteur. Dans le cas contraire, il devra être abattu, la tauromachie étant basée sur la condition sine qua non que l’animal n’a pas été toréé au préalable. L’acoso et derribo en champ ouvert est une forme de tienta complémentaire pour les taurillons de deux ans.

Toutes les femelles, quant elles atteignent les deux ans, sont toréées et piquées afin de tester leur aptitude à être vaches reproductrices. Seules les meilleures auront le rôle de mère.

Les mâles les mieux notés et présentant le meilleur aspect seront gardés pour les novilladas piquées ou les corridas, les autres partiront pour des spectacles mineurs : entraînement des toreros « à porte fermée », becerradas, novilladas sans picadors (taurillons de deux ans), capeas, encierros, toro embolado

En 1982 est apparu le registre officiel des ganaderías de lidia[7] comprenant un registre définitif avec les sections A et B et un registre provisoire. Pour faire partie de ce registre le ganadero doit posséder un minimum de 60 vaches reproductrices et fournir à travers sa propre exploitation 70 % de l’alimentation de son bétail. Pour appartenir à la section A l’éleveur doit avoir « lidié » un minimum de quatre novilladas avec picadors et deux corridas de toros. La moitié de ces spectacles doivent être donnés dans des arènes de première catégorie avec la condition qu’aucun exemplaire ne soit condamné aux banderilles noires, posées lorsque l’animal a refusé de charger le cheval du picador.

Il existe plusieurs associations de ganaderías : l’Union des éleveurs de taureaux de lidia (364 membres[8] en 2010), l’Association de ganaderías de lidia (439 membres[9]), communément considérée de deuxième catégorie, puis l’AEGRB[10] (avec 265 membres), la GLU (221 membres)  et même l’AGRL (59 membres[11]). Les éleveurs français se sont regroupés au sein de l’AEFTC (Association des Eleveurs Français de Taureaux de Combat) qui comptait 46 membres en 2011.

L’ancienneté d’une ganadería correspond à la première fois où elle présente une corrida complète dans les arènes madrilènes de Las Ventas. La date d’ancienneté (antigüedad) est donc complètement indépendante de la date de fondation de l’élevage. En 1994, 214 élevages avaient une ancienneté[12].


ACOSO  Y  DERRIBO  (Poursuite et renversement)

Cette suerte paysanne se réalise en champ ouvert où deux cavaliers, un garrochista et un amparador, poursuivent un taurillon de deux ans. Après l’avoir fait courir pour le fatiguer, le premier le dérive en plaçant sa garrocha (longue barre en bois) au niveau de la penca (base de la queue) en s’aidant de la force du cheval et non de son bras. Le rôle du second est de protéger le garrochista. L’animal doit alors charger le cheval du picador et répéter la même opération le plus grand nombre de fois que le lui permettent sa force et sa bravoure.

Cette technique est maintenant devenue un sport où les cavaliers sont notés sur la manière et le nombre de fois qu’ils renversent des vaches sur un espace réduit. L’acoso y derribo est une tradition très ancienne qui ne se pratique que dans quelques ganaderías, les autres préférant l’épreuve des piques dans les arènes de tienta pour sélectionner et noter leur bétail.

 

ASPECT  EXTÉRIEUR  DU  TAUREAU  DE  LIDIA

Il convient de définir tout d’abord un terme essentiel : le trapío. Dans le dictionnaire de Martín Ortiz Blanco on peut lire la définition suivante : « Comme chaque variété a un type défini, le trapío n’est pas quelque chose qui puisse se mesurer ni se peser, mais l’aspect sérieux que le toro fait valoir par sa présence et que le bon aficionado sait parfaitement apprécier. »

Le toro de bon trapío doit donc avoir le type caractéristique de sa caste, le poids idéal de celle-ci, l’âge correct pour la lidia, le poil propre et brillant, le regard vif, des cornes bien formées…

Il ne faut pas confondre le trapío avec le poids ou encore la hechura. Ce dernier terme prend en considération l’aspect extérieur du toro sans les cornes. On dit d’un toro qu’il a de bonnes ou de mauvaises hechuras.

[13]      Aujourd’hui 90 % des taureaux de « combat » sont noirs (zaínos, bragados ou mulatos), 3 % sont cárdenos (poils noirs et blancs mélangés, aspect plutôt gris), 2,5 % sont roux, 2 % sont berrendos (pelage associant le blanc avec une autre couleur), 1,5 % sont châtains et 0,5 % jaboneros (blanc jaunâtre).

DIFFÉRENTES  CLASSES  DE  TAUREAUX  BRAVES

Avant de décrire les différents types de toros il est nécessaire de préciser qu’il est rare de rencontrer un animal gardant les mêmes caractéristiques tout au long de la lidia. Par exemple, un animal peut paraître brave lors de son entrée en piste et révéler par la suite sa véritable nature, ou bien paraître manquer de bravoure au début du combat et nous surprendre au cheval.

Éclaircissons maintenant le sens de plusieurs notions essentielles qui permettront de valoriser le travail du torero :

Bravoure : qualité spécifique du taureau brave; dans la suerte des piques, capacité combative d’un toro devant s’accroître avec le châtiment; capacité de l’animal à charger jusqu’à la mort.

Une notion en relation avec la bravoure est la codicia, soit la capacité à charger inlassablement, à chercher de nouveau le leurre à la sortie d’une passe de manière à permettre d’enchaîner celles-ci.

Caste ou Race : caractère, pouvoir de combativité du toro dans le combat. Un animal peut être de bonne ou de mauvaise caste. S’il a trop de nerf et de tempérament on parlera d’un toro de mauvaise caste. La bonne caste sans doute est-elle synonyme de bravoure.

Nerf, Tempérament, Genio : ces trois termes qui se définissent d’eux-même expriment une seule et même chose, la brusquerie de l’animal, dont on peut notamment se rendre compte dans sa manière de charger en sautant ou en donnant des coups de tête.

Noblesse : qualité du toro qui baisse la tête, « humilie », charge droit, franchement et en suivant toujours l’objet en mouvement le plus proche.

Il convient de rattacher à ce concept trois notions complémentaires :

Fijeza : qualité du toro qui n’est attiré (voire semble fasciné) que par le leurre et qui charge celui-ci franchement.

Recorrido : trajectoire, longueur de la charge. Un animal possédant cette qualité permettra de longues passes. Au contraire, le travail du torero sera d’autant plus difficile si le toro se dévie de la trajectoire idéale ou se retourne brusquement avant la fin de la passe.

Son : manière de charger de l’animal en prenant tout particulièrement en compte sa vitesse et son rythme.

Avec la bravoure et la noblesse, il y a un troisième concept essentiel, celui de puissance.

Poder : force, puissance du toro, particulièrement visible aux piques.

Ces différents paramètres détermineront le degré de bravoure, de caste ou de mansedumbre et finalement de transmission.

Il existe plusieurs sortes de taureaux braves et l’on conserve les mêmes appellations depuis les traités de tauromachie de « Pepe-Hillo »[14] et de Montes[15]. Il est cependant important de noter que le premier à s’intéresser au comportement du toro a été le picador José Daza dans un livre qui vit le jour en 1778[16]. Les plus propices à la réalisation d’une grande faena sont les boyantes, qui présentent un minimum de difficultés pour le torero et lui permettent de se laisser aller à son toreo. Le toro boyante est simple, franc, il charge droit et « en humiliant », suit le leurre jusqu’où le décide le matador (« tiene recorrido ») et sort de la passe la tête à mi-hauteur. En un mot c’est un animal noble, ce qui n’empêche pas qu’il puisse charger avec plus ou moins de tempérament. Il existe une infinité de nuances entre un toro pastueño qui charge doucement, lentement, et un toro de poder qui charge avec beaucoup plus d’ardeur.

On appelle celosos une autre catégorie de toros bravos dans laquelle on trouve trois sous-catégories : les revoltosos, ceux qui se serrent et ceux qui gagnent du terrain. Les toros celosos peuvent être plus ou moins violents, tempérés (atemperados) ou nerveux (nerviosos).

Les revoltosos ressemblent aux boyantes à la différence près qu’ils acceptent le leurre avec beaucoup plus de violence : ils se retournent rapidement à la sortie de la passe pour le reprendre en laissant à peine le temps au torero de se replacer pour enchaîner la suivante.

Les toros qui se serrent (que se ciñen) acceptent bien le leurre (cape ou muleta) mais foulent le terrain du matador quand ils se trouvent dans la suerte (passe de muleta si l’on se réfère à cette partie de la lidia).

Ceux qui gagnent du terrain (que ganan terreno) se dirigent vers le torero en arrivant dans la suerte et suivent « le terrain du dehors » ou coupent celui du matador.

Les auteurs de traités classiques n’ont pas vraiment laissé de place aux nuances existant entre les concepts de bravoure et de mansedumbre même si nous savons, en tant qu’aficionados, qu’il existe une infinité de degrés et que le toro véritablement brave apparaît aussi peu que le manso perdido. Il faudrait donc ajouter d’autres catégories, en commençant par le toro commun, celui que certains aficionados appellent le demi-toro, qui peut être fade, ou pire, sot, « décasté », qui paraît plutôt suivre que poursuivre les leurres et qui permet ou oblige au – lorsque ses maigres forces ne lui permettent pas autre chose – toreo allégé (hors de la ligne d’attaque, en parallèle, à mi-hauteur, c’est-à-dire sans domination réelle) aussi fade que l’animal.
Sans être bravucón (Peut-on qualifier de taureaux braves des animaux auxquels certains éleveurs ont réussi à tout leur enlever, jusqu’à la mansedumbre ?), si le cornu a de la « mobilité » (affreux néologisme taurin qui exprime une dépréciation du concept de bravoure), on pourrait le qualifier de bravito, un toro qui se laisse faire, qui charge sans pousser, peu exigeant, qui appartient donc à ce limbe entre bravoure et noblesse. Dans sa version la plus négative on peut parler d’un toro impuissant (un comble pour un animal avant tout célébré pour sa vitalité et sa fertilité).
Il y a au contraire les mansos « encastés » (qui à mon avis ne peuvent être confondus avec les bravucones à moins qu’on veuille mettre dans cette catégorie des réalités antagoniques) dont la science de la lidia est en train de se perdre. Ce sont des toros qui, bien que mansos, peuvent donner beaucoup d’émotion, au point qu’on peut se souvenir d’eux toute une vie grâce à cette valeur positive de la caste (pas du point de vue du torero bien-sûr, mais la Corrida mourra de l’uniformité), comme ce Cantinillo, de Dolores Aguirre, qui permit, à Vic-Fezensac, l’un des tercios de piques les plus épiques de ces dernières années ainsi que le lancement d’un torero comme Alberto Lamelas qui a eu le courage de ne pas se laisser dévorer par un ruminant.
Pour terminer, il faut rappeler que le comportement des toros ne doit être qualifié qu’à la fin de la lidia et que certains signes passagers comme se montrer abanto à la sortie ou gratter le sol ne doivent pas être suffisants pour les cataloguer. Il en va de même avec le fait de rajarse (se dégonfler et fuir) qui, comme l’a démontré le docteur Miguel Padilla, est une manière de reconnaître la supériorité de l’adversaire après une lutte intense dans certains cas et après une faena parfois trop longue. Cette règle comportementale est celle qui prévaut dans la nature où les combats ne sont heureusement pas toujours mortels : « Ce comportement a lieu dans la lidia, dans la lutte avec le torero. On perçoit parfois que le toro se déclare vaincu et il l’exprime en baissant la tête et en donnant quelques pas en arrière, il informe qu’il se considère battu, que l’opposant a gagné et il arrête de sa battre positivement, mais le défié (le torero) continue son combat, le torero continue à lui proposer la muleta et le toro, avec moins d’envie, charge à nouveau, mais pas comme au début, il a du mal à charger, car il ne trouve pas une réponse comme dans la nature, et une ou deux séries après il refait la même chose, il lui répète qu’il se déclare vaincu, et il l’exprime en baissant la tête et en donnant un ou deux pas en arrière, ce n’est pas qu’il soit manso, c’est que dans le combat il a reconnu qu’il est le perdant, il reconnaît être le perdant et il l’exprime de cette manière, il accepte avoir perdu et celui qui provoque le duel, le torero, n’agit pas de façon conséquente. »

Le toro manso sort des chiqueros distrait, il ne donne pas de coups de cornes au burladero (« no remata en tablas »), ne fait pas attention à la cape, reste aux planches; il charge puis freine, gratte le sol, et parfois même recule ou suit la barrière. Il souffle, saute, charge en mettant les pattes vers l’avant, se distrait et s’il accepte une fois les plis de la cape, il s’en va à la sortie d’une passe au lieu de se retourner et de continuer à charger. Devant le cheval du picador il ne charge pas ou attend un moment pour le faire. Il est nécessaire de le placer à côté du cheval. Il ne pousse pas franchement ou fuit carrément. De même aux banderilles, il continue à être distrait et tarde à charger. Au troisième tercio il adopte le même comportement : il prend la fuite, acquiert du sentido (apprend la règle du jeu, se défend) et se réfugie vers les planches d’où il ne sort pas pour mourir. Voici les différentes classes de mansos :

Le  bravucón  (bravache) met les pattes vers l’avant dès la sortie du toril, il sort de chaque suerte distrait et n’essaye pas de prendre le leurre. Certains s’arrêtent au centre de la passe, sont peureux (medrosos), comme les abantos et parfois sautent (rebrican). Ce toro peut ne pas se montrer brave aux piques et charger comme s’il l’était à la muleta. Il alterne les caractéristiques d’un brave avec celles d’un manso, ce qu’il est en vérité.

Le blando montre sa douleur sous le châtiment (piques et banderilles) et il s’en va du cheval du picador quand il sent la pique, la douleur étant chez lui plus forte que la bravoure.

Le toro qui se défend (que se defiende) est un animal très dangereux; il ne charge pas, observe, et attend qu’on s’approche de lui pour donner des coups de cornes sans véritablement bouger.

Le toro huido n’accepte pas le combat; il ne charge pas et prend la fuite. S’il s’agit véritablement d’un manso perdido, il sera condamné aux banderilles noires faute de pouvoir être piqué.

COMPORTEMENT  DU  TORO  DANS  L’ARÈNE.

Les toros étaient autrefois beaucoup plus fuyants, moins braves lors de l’épreuve des piques (beaucoup étaient condamnés aux banderilles de feu), plus à la défensive au dernier tercio et ils se réfugiaient plus facilement vers leur querencia. De nos jours les « ruminants de corridas » sont bien plus braves. Très peu d’animaux sont condamnés aux banderilles noires car ils acceptent presque toujours le châtiment des piques et beaucoup accroissent leur bravoure après ce premier tercio. Ils sont plus flexibles, moins forts, mais chargent d’une manière plus répétée et ils se réfugient moins vers les planches.

  • Premier tercio.
  1. Sortie.

Signes positifs : le toro sort la tête haute, il fixe les objets en mouvement, donne des coups de cornes aux planches, fonce vers la cape, charge de n’importe quel endroit de l’arène et, qui plus est, droit et franchement.

Signes négatifs : il fait le contraire de ce qui précède, reste dans les planches, coupe la trajectoire ou freine, gratte le sol, recule…

  1. À la cape.

Signes positifs : il charge la tête basse et ne la lève pas à la fin de la passe; il charge avec les pattes au rythme de sa course, ne donne pas de coups de tête, ne souffle pas et ne saute pas non plus; « il ne coupe pas le terrain » à la sortie de la passe et répète la charge.

Signes négatifs : il charge la tête haute, en mettant les pattes vers l’avant; il se distrait, fuit ou ne bouge pas des planches.

  1. Aux piques.   

Signes positifs : le toro charge seul, de loin, droit et la tête basse; il pousse avec les reins et accroît sa bravoure sous le châtiment; il ne mugit pas et n’ouvre pas la bouche; il renverse le cheval.

Signes négatifs : il ne charge pas ou attend un moment pour le faire; il faut le placer en face du cheval du picador; il charge avec la tête haute, ne pousse pas franchement, donne des coups de tête, fuit.

  • Deuxième tercio.

Signes positifs : le toro continue à charger avec promptitude, droit, de loin et ne se montre pas gêné par les banderilles.

Signes négatifs : il est distrait, tarde à charger, coupe la trajectoire normale, donne des coups de tête.

  • Troisième tercio.

Signes positifs : il ne fuit pas, ne se réfugie pas aux planches; il charge de loin, avec noblesse, lentement et de manière répétée; il ne donne pas de coups de tête et ne saute pas; il charge dans la rectitude de la passe et sort de celle-ci la tête à mi-hauteur; il ne gratte pas le sol, n’ouvre pas la bouche et meurt au centre de l’arène.

Signes négatifs : « il gagne du terrain », charge avec violence; il change pendant l’évolution de la lidia, acquiert du sentido et se réfugie aux planches pour mourir.


[1] Photo 6 TOROS 6.

[2] Cf. El toro de lidia de R. Barga (p. 38), Madrid, Espasa Calpe, 1995 : “d’après les données de Romagosa Vila, on les estime à 200.000 (les hectares consacrés à l’élevage du bétail brave) dans l’actualité.”

[3]  Idem : “Le nombre total de têtes est de 105.057 (entre les deux principales associations d’éleveurs)” p. 35.

[4] Données du site officiel de cette association d’éleveurs (www.toroslidia.com).

[5] Chiffres de La corrida de Baratay y Hardouin-Fugier dans la collection “Que sais-je?” p. 24.

[6] In Histoire de la tauromachie de Bartolomé Bennassar (p. 95), s. l., Éd. Desjonquères, 1993 .

[7] Cf. “Ganadería” dans le dictionnaire Tauromaquia A-Z d’Ortis Blasco, Madrid, Espasa Calpe, 1991.

[8] Voir le site officiel de l’UCTL (www.toroslidia.com).

[9] Cf. asociacionlidia.com.

[10] Agrupación Española de Ganaderos de Reses Bravas.

[11] ‘Ganaderos de Lidia Unidos’ et ‘Asociación de Ganaderos de Reses de Lidia’.

[12] Liste des anciennetés dans l’annexe I de El toro de lidia de R. Barga.

[13] Toro ensabanado. Photo 6 TOROS 6.

[14] Cf. Tauromaquia o Arte de torear de Josef Delgado “Hillo” (pp. 53 à 61), Madrid, Biblioteca Nueva, 1997.

[15] Voir Los Toros en deux volumes (tome I p. 788 et suivantes), Madrid, Espasa Calpe, 1997.

[16] Voir le tome “El Toreo” de Los Toros en fascicules p. 226.