La tauromaquia comienza a salir de la recesión: crece un 1,1% en 2014La tauromachie commence à sortir de la récession,
elle progresse de 1,1 % en 2014par Juanma Lamet
L’économie taurine change de rythme. Peu à peu, le secteur commence à sortir de la récession. Après six ans de diminutions ininterrompues, le nombre de spectacles célébrés en Espagne a recommencé à croître en 2014. Si aucun des derniersfestejos peu nombreux qui sont programmés n’est supprimé, l’année aura connu 956 après-midi de taureaux. C’est-à-dire, 1,1% de plus qu’en 2013, année dans laquelle il y en eut 946, selon les données recueillies semaine après semaine par David Jaramillo dans 6 Taureaux 6.
Si les festivals étaient comptés, la progression serait encore plus grande, de presque 3 %. En tout cas, les chiffres actuels sont très éloignés de ceux enregistrés dans les années de la bulle immobilière, où ils sont parvenus à franchir la barrière des 2.200 dans un contexte d’essor économique important. La vitesse de croisière au long cours du phénomène taurin se trouve, en fait, plus près des chiffres actuels que de ceux d’alors.
En 2014, c’est un accroissement léger, à peine au-dessus de la stagnation, mais il est très significatif. D’abord, la tendance récessive, toujours difficile à retourner, a été freinée. Dans un contexte économique marqué par la sortie de la récession et l’amélioration légère des données de l’emploi, la tauromachie a commencé à toucher un fond avant que ne le fasse, la dépense culturelle, qui continuera de décroitre au rythme proche de 8 %, selon l’étude « La dépense de loisir et culture des Espagnols », de l’EAE Business School.
Les taureaux se sont mis à s’aligner maintenant sur le flux de l’activité économique nationale. Selon les prévisions du Gouvernement, le Produit national brut national croîtra 1,3 %. Pour le moment, le Produit Intérieur Brave est monté d’au moins 1,1 %.
L’embellie touche particulièrement les novilladas qui progressent de 13,17 % passant des 243 en 2013 à 275, 32 de plus. Favorisé par l’animation du tableau d’avancement novilleril, la statistique n’améliore pas seulement les données de 2013, mais, aussi, celles de 2012. Il s’agit de la première donnée positive depuis qu’a commencé la Grande Crise, à compter de 2007. Il en résulte un changement de tendance, compte tenu que les courses de novillos revenaient de pourcentages négatifs à deux chiffres (-26,8 % en 2012, -20,5 % en 2009, -22,3 en 2008 …). Il en allait de même pour le rejon. Dans l’Espagne entière ont été donnés cette année 219 spectacles de combat à cheval, 5,2 % au-dessous de l’année dernière (231).
Le nombre de corrida de toros a été réduit passant des 472 de 2013 à 462, 2,1 % de moins. C’est le recul le plus minime constaté durant dans les sept dernières années. Le noyau dur de la fiesta se maintient, donc, mais très loin des chiffres enregistrés dans les années du boom de la pierre, où il est arrivé que 1.035 courses de toros soient données dans une seule année, c’était dans la caniculaire année 2007.
Mais cette donnée sur les courses de taureaux en 2014, très significative, ne peut être considérée comme préoccupante. Dans les années 80 du siècle dernier, qui ne sont pas considérés comme une période de décadence, la moyenne était de 476 courses de taureaux à l’année, un chiffre comparable aux 462 de cette année. De plus, actuellement le ratio est d’une course de taureaux pour 100.000 habitants, similaire à celui de l’Âge d’or de la Tauromachie. Les taureaux sont-ils en décadence quand se célèbre un nombre de corridas par personne identique à celui de la meilleure des époques vécues par cette discipline culturelle ? La réponse va de soi.
Seulement 13 des 43 provinces dans lesquelles los toros sont présents connaissent encore une chute d’année en année du nombre de spectacles. Il y a en 10 qui maintiennent la même offre taurine qu’en 2013 et 20 dans lesquelles elle progresse. Parmi celles-ci, il faut détacher Huelva, qui a passé de 9 à 19 courses de taureaux (111 %), et Burgos, qui fait au total 7 nouvelles après-midi de toros, de 18 en 2013 à 25 cette année (39 % de plus). Parmi les provinces qui régressent, celles qui souffrent plus sont Malaga, qui passe de 34 à 25 corridas annuelles, et Cadix, qui de 28 tombe à 22.

Les deux dernières données indiquent que le marché taurin andalou recule de 6,2 %, l’Andalousie est l’autonomie dans laquelle le plus de festejos ont disparu en 2014 par rapport à 2013 : 151 en 2014 contre 161 en 2013. L’Andalousie se situe à la quatrième place, après Madrid (180 spectacles 1,7 % de plus), la Castille et le Léon (178, 8,5 % de plus que l’année passée) et la Castille-la Manche, qui perd 2,4 %, passant de 165 à 161 spectacles majeurs en 2014 (voir le graphique joint).
Le toreo progresse dans sept autonomies (Cantabrie, Castille et le Léon, Communauté Valencienne, Estrémadure, Madrid, Murcie et Pays basque), se maintient en Navarre, Rioja, Baléares et dans les Asturies, décroit en l’Aragon, en Galice et dans les déjà citées Castille-la Manche et Andalousie.
Il apparaît, bien que l’évolution de l’économie taurine aille par régions, que la tendance s’est améliorée. Bien que l’élément clef au commencement de la crise ait été l’évolution du secteur de la construction, de nos jours cet effet a été transmis à l’ensemble de l’économie sous la forme d’un grand taux de chômage). Ainsi, « la déterminante variable de l’évolution du nombre des festejos est la taux de chômage », souligne Vicente Royuela, docteur en Économie et chercheur à la Faculté de Sciences Patronales de l’Université de Barcelone.
« Dès 2008, chaque point additionnel du taux du chômage s’est traduit par 50 spectacles taurins de moins au plan national », poursuit-il. Eh bien, dans cette dernière année le taux du chômage a été diminué de 1,7 point… Royuela ajoute : « les incertitudes sur la récupération économique (et son dynamisme) vont compliquer la prise de décisions des organisateurs et des éleveurs, ce qui, d’une manière générale, va retarder la progression du volume des spectacles taurins ».
C’est sûr, le premier pas (freiner la chute, recommencer à croître) est déjà atteint. Pour la première fois depuis sept ans, l’optimisme n’est pas une option saugrenue.
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