Vázquez et ses survivances

La caste Vázquez n’est plus présente aujourd’hui que dans un nombre réduit de ganaderías.

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      L’élevage de Tomás Prieto de la Cal, d’origine Veragua, est dans l’actualité le plus pur représentant de cette caste. Le typique toro de caste Vázquez a un aspect assez rustique, il est d’une taille moyenne, a une tête large et frisée jusqu’au cou (cuello de astracán), une poitrine large et profonde et un morrillo développé. Son fanon est peu apparent et l’échine est légèrement ensillada. Ses cornes sont souvent recourbées et d’une longueur moyenne. Son pelage est très varié : on trouve presque toutes les robes, la plus typique étant la jabonera et la noire relativement peu fréquente. Le poder est en principe sa qualité fondamentale, une puissance qui surgit dès l’entrée en piste. Il n’est pas dénué de noblesse mais il s’éteint promptement au dernier tiers en acquérant vite du sentido.

 

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      La ganadería de Concha y Sierra, quant à elle, maintient le sang Vázquez à travers la branche Taviel de Andrade. Depuis 2013, ces animaux, rachetés par Jean Luc Couturier, paissent en Camargue. Leurs couleurs sont plus variées que ceux de la branche Veragua et leur aspect est plus rustique. Ils sont aussi plus développées aussi bien de la taille que des cornes.

Même si le sang actuel constitue aujourd’hui une branche de l’encaste Domecq, on trouve aussi quelques exemplaires pouvant se rapprocher du trapío du toro vazqueño dans l’élevage de José Luis Osborne particulièrement connu pour ces immenses toros noirs parsemés sur les routes d’Espagne faisant – à l’origine, mais aujourd’hui encore – la publicité des vins de Xérès du même nom et désormais partie intégrante du patrimoine culturel de la « peau de toro ». Cette ganadería acquise en 1952 par le père des propriétaires actuels provient de celle de Juan Pedro Domecq de Villavicencio laquelle provenait à son tour de Veragua avant que son fils n’effectue des croisements avec des animaux de l’élevage Conde de la Corte et Mora Figueroa à partir de 1937. Le toro d’Osborne était jadis un animal de poder qui chargeait toutefois d’une manière rythmée mais il est plus connu actuellement pour ses problèmes de faiblesse.

 

 

 

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Le toro de Hidalgo-Barquero formé par un croisement de vaches de caste Vázquez (postérieurement croisées avec du bétail d’origine Parladé) et de toros de caste Vistahermosa est plutôt haut, long, volumineux et donc lourd. Il a dans l’ensemble un aspect rustique. Il est badanudo, carifosco et enmorrillado. Son pelage est noir ou berrendo en noir. C’est un bovin généralement noble.

Les ganaderías appartenant à cet encaste sont : Benítez Cubero, Diego Garrido, Jódar y Ruchena, Lora Sangrán et Pallarés (ce dernier possédant aussi une branche Buendía). Elles « lidient » surtout aujourd’hui en corridas à cheval.

 

 

 

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      La lignée Vega-Villar est également en partie constituée avec la caste Vázquez en mélangeant les souches Veragua et Santa Coloma. Ces toros sont petits et d’un poids peu élevé; ils ont une hauteur au garrot et un squelette réduits, des cornes fines et très développées et des robes variées : le typique toro de Vega-Villar est berrendo en noir, lucero et calzado – et pour cela appelé « patas blancas », c’est à dire pattes blanches. Convoités il y a plusieurs décennies, ils ne traversent pas un bon moment dans l’actualité. Malgré leur aspect parfois terrifiant (ratio taille/cornes), ils chargent souvent avec une certaine douceur.

Principaux élevages de cet encaste : Barcial (Arturo Cobaleda), Francisco Galache (branche Encinas), Monteviejo (propriété de Victorino Martín, ajourd’hui formé d’un mélange des deux branches précédentes).


[1] Toro de Concha y Sierra. Photo : www.burladero.com.

[2] Toro de Hidalgo-Barquero. Photo : 6 TOROS 6.

[3] Toro de Vega-Villar. Photo : 6 TOROS 6.