Miura

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      Le légendaire élevage de Miura2, d’origine Cabrera-Gallardo3 (Gil-Alvareda-Núñez de Prado) et fondé en 1842, est resté d’une grande pureté en comparaison des autres encastes actuels, bien que des croisements aient jadis été essayés (entre 1854 et 1879) avec des animaux d’autres provenances (deux sementales de sang Vistahermosa, un de Veragua, un autre de caste navarra, puis un dernier de Tamarón au début du XXe siècle).

      Le toro de Miura constitue assurément un type particulier. Il s’agit d’un animal étiré et fin (agalgado), aux longues pattes (zancudo) et d’une hauteur au garrot élevée (alto de cruz). Il a un fanon réduit et son morrillo peu développé. La légende voudrait qu’il ait une vertèbre cervicale de plus que les autres toros, ce qui lui permettrait d’allonger le cou avec plus de facilité et de donner ainsi plus facilement des coups de cornes. Ses cornes sont généralement épaisses et ouvertes mais avec une naissance vers l’arrière qui constitue un des traits les plus caractéristiques avec la rectitude de ses pattes arrière. Son pelage est d’une grande variété : noir, gris, roux, châtain, parfois salinero, sardo ou berrendo. Grâce à leur long et haut squelette ils peuvent atteindre un poids très élevé : beaucoup surpassent les 600 kg. Ce toro primitif a la réputation d’avoir beaucoup de nerf, d’être sans noblesse et versatile, d’acquérir du sentido, d’être en somme très dangereux. Les toreros ne réalisent le plus souvent qu’une courte  faena face à un miura car il apprend très vite les règles du combat.


[1] Toro de Miura. Photo : 6 TOROS 6.

[2] Nous transcrivons en gras le nom de la lignée à laquelle fait référence le paragraphe.

[3] Nous soulignons les souches prédominantes dans la formation de la nouvelle lignée.