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CAMUS et L’ABSURDE

CAMUS: PRIX NOBEL DE LITTERATURE

Discours de réception du prix Nobel de littérature par Camus en 1957:

Questions:

  1. Quelle idée Camus se fait-il de son art ?
  2. Quel est le rôle de l’écrivain selon Camus ? 
  3. Quelle est la menace du nouveau contexte historique des années 50 à laquelle doit faire face la jeune génération ? Quelle réponse y apporte Camus?

RECEPTION de L’ETRANGER:

Eclairages de Camus lui-même sur l’Étranger dans ses Carnets:

  • « L’Étranger décrit la nudité de l’homme en face de l’absurde. » Carnets, II, éd. Gallimard, p. 36
  • « La Peste a un sens social et un sens métaphysique. C’est exactement le même. Cette ambiguïté est aussi celle de L’Etranger. » ibid., p. 50
  • « Dès l’instant où l’on dit que tout est non-sens, on exprime quelque chose qui a du sens. Refuser toute signification au monde revient à supprimer tout jugement de valeur. Mais vivre, et par exemple se nourrir, est en soi un jugement de valeur. On choisit de durer dès l’instant qu’on ne se laisse pas mourir, et l’on reconnaît alors une valeur, au moins relative à la vie. Que signifie enfin une littérature désespérée ? Le désespoir est silencieux. Le silence même, au demeurant, garde un sens si les yeux parlent. Le vrai désespoir est agonie, tombeau ou abîme. S’il parle, s’il raisonne, s’il écrit surtout, aussitôt le frère nous tend la main, l’arbre est justifié, l’amour naît. Une littérature désespérée est une contradiction dans les termes. »
  • «  C’est un livre très concerté et le ton… est voulu. Il s’élève quatre ou cinq fois, il est vrai, mais c’est pour éviter la monotonie et pour qu’il y ait une composition. Avec l’aumônier, mon Étranger ne se justifie pas. Il se met en colère, c’est très différent. C’est moi alors qui explique, direz-vous ? Oui, et j’ai beaucoup réfléchi à cela. Je m’y suis résolu parce que je voulais que mon personnage soit porté au seul grand problème par la voie du quotidien et du naturel. Il fallait marquer ce grand moment. Remarquez d’autre part qu’il n’y a pas rupture dans mon personnage. Dans ce chapitre comme dans tout le reste du livre, il se borne à répondre aux questions. Auparavant, c’étaient les questions que le monde nous pose tous les jours – à ce moment, ce sont les questions de l’aumônier. Ainsi, je définis mon personnage négativement. Dans tout cela naturellement, il s’agit des moyens artistiques et pas de la fin. Le sens du livre tient exactement dans le parallélisme des deux parties. Conclusion : La société a besoin des gens qui pleurent à l’enterrement de leur mère ; ou bien on n’est jamais condamné pour le crime qu’on croit. D’ailleurs je vois encore dix autres conclusions possibles. » Carnets, II, p.26

Nombreux ont été les démêlés de Camus avec la censure au cours de sa carrière journalistique. La critique officielle ne lui est pas favorable à la sortie de L’Etranger, on lui reproche d’être immoral ou pire, amoral.

Le Figaro (18/07/1942), André Rousseaux écrit:

« Dans une France dont la poésie révèle les forces et les espérances, le roman paraît
avoir le triste privilège de se réserver le passif spirituel et le déchet moral. Rien de plus caractéristique, à cet égard, et de plus navrant que l’Etranger de M. Albert Camus. »

Mais il sera aussi défendu, notamment par Sartre, un philosophe déjà reconnu, qui publie en février 1943, une Explication de L’Etranger dans Les Cahiers du Sud, et, en 1945, un article en anglais publié par Vogue, où il attire l’attention des Américains sur Camus.

« La grâce de l’absurde  : 

On voit donc qu’on ne saurait négliger le côté théorique du caractère de Meursault. De même beaucoup de ses aventures ont pour principale raison de mettre en relief tel ou tel aspect de l’absurdité fondamentale. Par exemple, nous l’avons vu, Le Mythe de Sisyphe vante la « disponibilité parfaite du condamné à mort devant qui s’ouvrent les portes de la prison par une certaine petite aube » – et c’est pour nous faire jouir de cette aube et de cette disponibilité que M. Camus a condamné son héros à la peine capitale. « Comment n’avais-je pas vu, lui fait-il dire, que rien n’était plus important qu’une exécution… et, qu’en un sens c’était même la seule chose vraiment intéressante pour un homme ! ». On pourrait multiplier les exemples et les citations. Pourtant cet homme lucide, indifférent, taciturne, n’est pas entièrement construit pour les besoins de la cause. Sans doute le caractère une fois ébauché s’est-il terminé tout seul, le personnage avait sans doute une lourdeur propre. Toujours est-il que son absurdité ne nous paraît pas conquise mais donnée : il est comme ça, voilà tout. Il aura son illumination à la dernière page, mais il vivait depuis toujours selon les normes de M. Camus. S’il y avait une grâce de l’absurde, il faudrait dire qu’il a la grâce. »

Sur le contexte idéologique : Morvan Lebesque, Camus par lui-même,1963.

« Et pourtant, dès la parution du livre, le public ne s’y trompa pas. Il n’écouta pas, bien entendu, ce chroniqueur vichyste qui parlait de « veulerie », de « démission humaine », mais il ne pensa pas non plus, comme Jean Guéhenno, que la démonstration de l’absurde était inutile. Car L’Etranger, sans qu’une seule ligne du texte prît de précautions à cet égard, ne venait pas « suppléer à la révolte », mais au contraire la susciter et l’affermir. En pleine France vichyssoise, livrée à un activisme optimiste et dérisoire, L’Etranger offrait l’indispensable, le constat de base, le tremplin solide d’une action. Nous savions que nous avions affaire – enfin ! – à une littérature adulte et que, parmi les écrivains engagés dans la lutte et soumis alors à une semi-clandestinité, Malraux, Mauriac, Sartre, ce nouveau venu, si évidemment courageux et responsable, n’avait créé un héros tragique que pour aider les hommes à vaincre leur destin. C’est la grandeur du stoïcisme ; et nul ne prévoyait alors que si peu de temps après la victoire – ou ce qu’on appellerait ainsi – certains réclameraient le bûcher pour de telles oeuvres dans leur hâte à retrouver, de droite ou de gauche, fascistes ou marxistes, les catéchismes mensongers. »

Le sentiment de l’absurde, analysé par Gaetan Picon, essayiste, directeur de la revue Le Mercure de France (1963-65) :

« Le sentiment de l’absurde naît du conflit entre notre volonté subjective de vie valable et d’univers rationnel – et la réalité objective d’un monde et d’une vie irréductibles à cette exigence. Comment se sentir concerné par une réalité à ce point aveugle à nos désirs profonds ? On glisse hors de soi, on devient indifférent, étranger à soi-même : tel est Meursault. Il ne se tue pas, cependant, il se laisse condamner à mort. Où donc a-t-il puisé l’énergie de vivre ? Où la puisons-nous nous-mêmes, hommes absurdes dans un monde absurde ? C’est à ces questions que répond Le Mythe de Sisyphe. Sans quitter le terrain de l’absurde, il y a une existence possible et, peut-on dire, une morale. Mais cette morale n’aura de sens que si elle refuse à omettre la donnée essentielle : l’absurde -, que si elle rejette les élisions : le suicide, la croyance religieuse, l’espoir. La valeur suprême est la lucidité : il y a un héroïsme à vivre en pleine conscience, à affronter l’absurde en pleine lumière. »


QUELQUES PISTES DE CORRECTION : dossier sur L’Etranger

? MISE EN BOUCHE: On peut dire de Meursault qu’il est:
– un héros étrange car ne se comporte pas selon les règles de la société, ses convenances: peu de réaction à la mort de sa mère, semble faire les choses mécaniquement (lit le télégramme, se rend à la maison de retraite et à l’enterrement, pas de sentiments évoqués). La narration choisie par Camus accentue cette étrangeté d’un être qui se confie sans rien nous dire de lui ou presque rien. Il incarne par ses silences et sa vision du monde, l’homme absurde plongé dans un monde vide, qui ne lui donne aucune réponse, aucun sens à sa vie.
– indifférent quand Marie le demande en mariage ou quand il commente les actes de ses voisins (le chien battu): comme décrit de l’extérieur, pourtant, c’est bien un récit à la première personne, une introspection! De même, lors du meurtre de l’Arabe: description du soleil et de ses conséquences sur son acte, comme s’il n’en avait pas conscience: se libère, en tirant, de la gêne devenue intenable, que lui procure la morsure du soleil.
– ordinaire: actes de la vie quotidienne d’un petit employé d’Alger, modeste: scène de baignade, de pique-nique, du dimanche à la fenêtre, de dîner ordinaire chez le voisin. Pas d’acte héroïque ou romanesque qui laisserait penser à un début d’aventure.
– révolté: une seule scène nous le laisse penser, celle de l’épilogue, lorsque la colère emporte Meursault contre l’aumônier venu le confesser et l’ouvrir à Dieu. Incroyant et sans spiritualité, il ne peut que refuser violemment cette alternative face à l’absurdité de la condition humaine et vivre pleinement et en toute lucidité, l’absurdité de sa condition .

? Questions d’analyse 1 à 5: « Camus et son temps, un court roman de moraliste » (qui réutilisent les citations du dossier « réception de l’oeuvre » qui précède!)

1- On a souvent qualifié la philosophie du XXème siècle de philosophie de l’absurde (entre-deux-guerres et années 50). Idée que l’on retrouve dans le théâtre dit de l’absurde avec les oeuvres de Ionesco et Beckett. Camus est aussi un penseur de ce courant absurde à partir duquel il va élaborer sa propre philosophie de la révolte, en réponse au vide et au silence d’un monde sans Dieu, sans spiritualité, de plus en plus mécanisé. Définissez cette notion d’absurde au sortir de la 2ème Guerre mondiale.
Contexte : Les millions de morts de la guerre, les horreurs de la Shoa, des camps de la mort et de la bombe nucléaire sonnent le glas des valeurs humanistes. Perte de repères, des idéologies anciennes. Etablissement d’un monde nouveau, bipolaire (bloc communiste contre bloc des alliés des Américains)
Intellectuels se tournent vers le th de l’absurde pour certains -le langage ne fait plus sens, on le déconstruit, on cherche à montrer l’absurde du monde/ d’autres élaborent de nvlles philosophies comme Sartre avec l’existentialisme et Camus avec l’absurde.
Absurde = Gaëtan Picon le définit ainsi : « Le sentiment de l’absurde naît du conflit entre notre volonté subjective de vie valable et d’univers rationnel – et la réalité objective d’un monde et d’une vie irréductibles à cette exigence. Comment se sentir concerné par une réalité à ce point aveugle à nos désirs profonds ? On glisse hors de soi, on devient indifférent, étranger à soi-même : tel est Meursault. » L’absurde naît du désir de l’homme de trouver un sens à sa vie et l’absence de réponse qu’il trouve dans l’univers, qui ne fait pas sens. C’est, selon Camus, la lucidité face à ce constat qui fait l’homme absurde, conscient pleinement de cette vie donnée, pour rien, sans explication rationnelle ou métaphysique (rel), c’est pourquoi il faut l’accepter sans se réfugier dans les croyances, les espoirs faux ou le suicide.
Réponse de Camus à ce constat de l’absurde du monde= la révolte qui donne un sens à la vie humaine à travers l’engagement, comme lui qd journaliste et dénonce les conditions terribles des Berbères, ou à travers son personnage Meursault, indifférent à tout, qui révèle aux lecteurs le conformisme de la société que refuse ce héros « absurde » : voir avec le juge, avec l’avocat, au moment du deuil… il est toujours inapproprié dans ses réactions, ne cherche pas à faire comme on attend qu’il fasse, selon les bienséances, mais agit selon son cœur, avec franchise
Sartre affirme «  Toujours est-il que son absurdité ne nous paraît pas conquise mais donnée : il est comme ça, voilà tout. Il aura son illumination à la dernière page, mais il vivait depuis toujours selon les normes de M. Camus »

2- Cherchez des informations sur Sartre et sa philosophie de l’existentialisme. Comment Camus s’est-il positionné par rapport à ce contemporain?
Se sépare très vite, même si Camus est parfois proche de l’existentialisme, il s’en détache dès ses premières oeuvres. Sartre= « l’existence précède l’essence », définit l’H par son action, ses choix, son engagement, non par ce qu’il est, son « essence ». H est par définition libre, et choisit son destin. Rejette comme Camus, les croyances (religion), la métaphysique comme réponse. Mais professe aussi que l’engagement ds la révolution est nécessaire, voir l’idéal communisme… Camus s’en détache, affirme l’individualité comme supérieure au collectif même si en réponse à l’absurde du monde et de l’existence, propose la révolte, et non la révolution !, et que cette révolte permet à l’H de s’engager dans la lutte pour le collectif (améliorer la société). Ds L’Etranger, on retrouve cette philosophie : M est très individualiste (réponse à Marie voulant l’épouser), indifférent à tout -conformisme de la société- et désengagé face aux problèmes moraux (querelle avec les Arabes/ Raymond qui frappe son amie) mais qd est condamné, comprend le sens de la vie, du bonheur (colère contre l’aumônier et ses questions -refus de croire en Dieu-réflexion sur sa mère à la fin du roman et ce dernier amour vécu à la maison de retraite…). Comme dit Sartre, Meursaut est « théorique », porte parole de la philosophie de Camus.

3- Comment Camus envisage-t-il la notion de l’absurde dans ses oeuvres?
Pour cela, cherchez un résumé du Mythe de Sisyphe (1939) et de Caligula (1941): sur quelle question Camus se penche-t-il à travers les deux personnages de Sisyphe et de Caligula? Quel lien faites-vous avec Meursault? Reportez-vous en particulier à l’épilogue du roman L’Etranger.
Q° du sens à donner à l’existence : Sisyphe pousse un rocher qui retombe invariablement et accompli chaque jour la même tâche, Caligula investi de tous les pouvoirs, impose autour de lui la terreur et met à mort par jeu ses sujets faute de trouver le bonheur et une réponse au sens à donner à la vie dans un monde absurde. Comme M, personnages qui incarnent l’absurde du monde : quel sens donner à sa vie ? Camus nous fait prendre conscience que seule la lucidité, l’acceptation, de cette condition absurde nous permet de construire nos vies, de ns engager dans la vie pour ne pas la perdre à chercher un sens, mais lui donner un sens par notre action positive , constructive car il est pessimiste sur le monde mais croit en l’homme et en son pouvoir de changer la société en mieux: attitude profondément optimiste.
Camus : «  On choisit de durer dès l’instant qu’on ne se laisse pas mourir, et l’on reconnaît alors une valeur, au moins relative à la vie »
L’épilogue du roman= colère de M contre l’aumônier, fait surgir dans le héros le sens à donner à sa vie, si courte soit-elle -car condamné à mort- il comprend ce qu’avant il ne faisait que ressentir, l’absurde du monde doit nous engager à profiter de chaque instant, à la manière des philosophes épicuriens, hédonistes -jouir de l’instant présent, mais aussi, nous permettre par nos actes libres et consentis de changer nos vies, de les construire pleinement, sans subir de l’extérieur, en refusant les conformismes sociaux, les carcans politiques, religieux, moraux qui asphyxient les individus et les rend serviles. Peut-être est-ce le sens des paroles énigmatiques de M à la fin, qd souhaite la haine des gens qui viendront à son exécution… Camus :  « Avec l’aumônier, mon Étranger ne se justifie pas. Il se met en colère, c’est très différent. »

5- Un critique a qualifié L’Etranger d’oeuvre réaliste, ce à quoi Camus a répondu en ces termes: « Vous me prêtez l’ambition de faire réel. Le réalisme est un mot vide de sens. (…) Je ne m’en suis pas soucié. S’il fallait donner une forme à mon ambition je parlerai au contraire de symbole ». De quoi le destin de Meursault est-il le symbole?
Camus :« La société a besoin des gens qui pleurent à l’enterrement de leur mère ; ou bien on n’est jamais condamné pour le crime qu’on croit. D’ailleurs je vois encore dix autres conclusions possibles. » L’auteur laisse ouverte l’interprétation de son roman…
On y a lu un roman de l’engagement politique, de la résistance à l’ignoble en pleine occupation et sous le régime de vichy… on y a lu un symbole de l’Algérie française, colonisée, oppressée dans le meurtre de l’Arabe… On y a lu la philosophie de l’absurde, illustrée par le personnage de M. Camus le reconnaît lui-même… (voir les carnets de Camus qui précèdent). Le réalisme = description de l’Algérie coloniale (paysages marins, rues et habitants) n’est qu’un enrobage littéraire. La visée de l’auteur est d’écrire dans ce style si particulier, presque ingénu des mots maladroits de M, un roman illustrant sa thèse de l’absurde. Il met M au contact de ce monde absurde par la succession de journées routinières, presque mécaniques – cf le dimanche si monotone…le travail au bureau si répétitif… même les quelques menus événements heureux comme nager, le repas au bord de mer entre amis apparaissent aussi inscrits ds la routine d’une vie sans signification profonde.

4- J.P. Sartre, dans un essai consacré à L’Etranger, a qualifié ce livre de « court roman de moraliste *»: justifiez ce point de vue en partant bien de la définition de ce genre argumentatif.
Moraliste = « Écrivain qui observe, décrit et analyse les moeurs, les passions d’une époque.» , «Qui concerne les règles ou principes de conduite, la recherche d’un bien idéal, individuel ou collectif, dans une société donnée.»
Moraliste ici renvoie à un genre littéraire (XVIIè, XVIIIè) qui ns fait réfléchir au sens à donner à nos vies, svt en présentant au lecteur les défauts de nos sociétés (cf contes philosophiques de Voltaire, Les Caractères de La Bruyère et la peinture des courtisans au XVIIè). Et non faire la morale ! C’est moins une réponse qu’apportent ces auteurs, qu’un questionnement sur la vie : comment mieux réussir sa vie ?
Idem pour Camus qui affirme : « je définis mon personnage négativement. …au destin tragique…passif, ne connaît pas la valeur, même relative de la vie, la comprend à la fin, qd condamné à mort… »
Cf dossier « réception de l’oeuvre » : « L’Etranger ( …) ne venait pas « suppléer à la révolte », mais au contraire la susciter et l’affermir. En pleine France vichyssoise, livrée à un activisme optimiste et dérisoire, L’Etranger offrait l’indispensable, le constat de base, le tremplin solide d’une action. Nous savions que nous avions affaire – enfin ! – à une littérature adulte et que, parmi les écrivains engagés dans la lutte et soumis alors à une semi-clandestinité, Malraux, Mauriac, Sartre, ce nouveau venu, si évidemment courageux et responsable, n’avait créé un héros tragique que pour aider les hommes à vaincre leur destin » = un appel à l’action, ici politique, à la résistance ! citation de Morvan Lebesque, Camus par lui-même,1963
« Où donc a-t-il puisé l’énergie de vivre ? Où la puisons-nous nous-mêmes, hommes absurdes dans un monde absurde ? C’est à ces questions que répond Le Mythe de Sisyphe. Sans quitter le terrain de l’absurde, il y a une existence possible et, peut-on dire, une morale. Mais cette morale n’aura de sens que si elle refuse à omettre la donnée essentielle : l’absurde -, que si elle rejette les élisions : le suicide, la croyance religieuse, l’espoir. La valeur suprême est la lucidité : il y a un héroïsme à vivre en pleine conscience, à affronter l’absurde en pleine lumière. » « Le sentiment de l’absurde », analysé par Gaëtan Picon.

 


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