Les 11 et 12 janvier 2017, au Théâtre Long Fu: une interprétation sublime de la pièce française SALINA de Laurent Gaudé, par les metteurs en scène brésiliens, Ana Teixeira et Stephane Brodt, de l’Amok Teatro, scène incontournable de Rio de Janeiro. Créée pour la première fois à Rio en 2015.
Traduction anglaise! Conseillé aux plus de 12 ans.
Une saga épique qui nous parle de haine et de pardon, dans une Afrique légendaire, qui mêle tragédie antique et épopée africaine. Musique, danse, chant, un spectacle total!
Voici comment Laurent Gaudé parle de sa pièce:
« L’univers de Salina est un territoire imaginaire, composé d’éléments appartenant à des civilisations différentes : la tragédie grecque, les terres du désert saharien, l’univers africain de l’épopée… Ce qui m’intéressait, c’était de constituer un espace de la tragédie. C’est à dire un espace de la fiction. En ce sens, Salina n’est pas une « tragédie africaine ».
Ce n’est pas la réalité de ce continent qui a nourri l’écriture. Cette réalité, d’ailleurs, je ne la connais pas. Salina est une pièce antique.
On objectera que cette antiquité là ne saurait toucher le spectateur d’aujourd’hui. Qu’une pièce traitant d’un mariage forcé n’est pas très actuelle. Le ressort tragique n’a pas d’âge. Sinon aucune pièce antique ne pourrait plus nous émouvoir. Le cœur même de la tragédie est atemporel : le renversement du bonheur au malheur, le combat vain contre les coups du sort, l’aveuglement de l’individu, sa part d’ombre qui le pousse à la démesure…
Tout cela n’a pas d’âge. »
« Je n’ai pas cessé de penser à une phrase de Vitez qui disait :
« Le texte de théâtre n’aura de valeur pour nous qu’inattendu et –proprement – injouable. L’œuvre dramatique est une énigme que le théâtre doit résoudre. »
« Salina est construite sur une alternance de scènes dialoguées et de récits.
Il me semble qu’il y a un charme particulier à faire s’entremêler ces deux genres : le récit et le théâtre. Que le spectateur soit tour à tour dans le plaisir de l’action et dans celui de l’écoute. Deux temps se côtoient. Celui de la représentation et celui de l’évocation. J’ai essayé de partir à la recherche de cette forme hybride, bâtarde mais riche, que l’on pourrait appeler une épopée théâtrale. »
