Textes, textures, textiles

Texte texture, textiles

Le participe passé textum du verbe latin texö  renvoie à la «chose tissée», texö telam – je tisse une toile (en entrecroisant les fils), mais aussi au travail de tous les matériaux qui s’entrecroisent, prenant alors le sens de construire, par exemple une charpente en entrecroisant les bois, et par extension de façonner un discours, construction à partir de mots, infirmant le rapport entre écriture, matière et tissage.

TENTURES DU MOYEN-ÂGE

Les tapisseries du Moyen âge ont une fonction thermique, malgré leur grandes tailles, elles sont transportables et suivent le commanditaire dans ses déplacements. Elles sont aussi des oeuvres décoratives aux contenus narratifs évoquant les préoccupations et plaisirs du commanditaire.

LA VIE SEIGNEURIALE

La Vie seigneuriale : Le bain

Une d’un ensemble de six tapisseries à fonds de millefleurs animés d’oiseaux dépeint la vie en plein air des élites aristocratiques et de leurs serviteurs. Les scènes appartiennent pour la plupart au registre de la « courtoisie » : la broderie, le bain, la promenade, la lecture, scènes galantes, dont l’atmosphère poétique et vivante est servie par la précision de détails, anecdotiques et savoureux tels le chaton tirant le fil (« la Lecture ») ou les canards barbotant dans la mare (« le Bain »).

TENTURES DE L’APOCALYPSE 

Dans les églises, elles servent au confort, au décor et à l’édifications des croyants. Support de scènes  religieuses, récits actualisés par leur représentation des donateurs en costume et d’éléments architecturaux d’époque, qu’elles mettent en valeur.

Septième Signe : Les sept dernières plaies et les harpes de Dieu. 

Maquettes de Hennequin de bruges – réalisation des cartons et des tentures atelier de Nicolas Bataille – XIVe siècle

Les anges vainqueurs de la Bête chantent les louanges du Seigneur avec leurs harpes. Sept anges, dans les nues, tiennent dans leurs mains les Sept Coupes qui contiennent les Sept Fléaux. Boire sa coupe jusqu’à la lie est devenu, probablement à la suite du texte de l’Apocalypse, synonyme de subir une épreuve.

TENTURES CONTEMPORAINES

JEAN-LURCAT

La grande menace, 1957 — 4,40 m x 9 m — Atelier Tabard, Aubusson (première du panneau du Chant du Monde.

 

« J’ai commencé par la bombe atomique, parce que le danger atomique, c’est la base, c’est à partir de lui que notre monde s’organise et se définit. La grande menace, c’est la bombe. Sur ma tapisserie, on la voit, à gauche. Elle est lancée par une espèce d’aigle, un animal-vautour qui tombe sur notre planète comme sur une proie. J’ai symbolisé le monde par cette masse ronde sur laquelle on distingue les silhouettes des grandes capitales humaines. Il y a la tour Eiffel — c’est à dire Paris —, il y a les pyramides, des gratte-ciel, des pagodes, etc. Tout cela, c’est notre univers. Et en dessous du globe terrestre, on peut voir une forme conique, une sorte de Vésuve couronné de fumée : c’est la transposition littérale, en somme, de l’expression familière : “ Le monde vit sur un volcan ».

À droite, les deux tiers de la tenture sont occupés par le bateau de la création. C’est l’homme qui est à la barre. Je ne savais pas si j’allais le représenter ainsi, et puis, en réfléchissant, je me suis dit : « L’homme est devenu le maître de la création puisqu’il peut la détruire. » [9]. C’est donc l’homme qui tient le gouvernail. Mais au-dessus de son arche, il y a l’aurochs, la brute, le fauve qui crache et éjacule sur la création et ces jets de sperme sont des retombées atomiques. C’est pourquoi toutes les bêtes et toutes les plantes sont touchées, entamées, lépreuses déjà. J’ai exprimé cette destruction qui gagne sournoisement par des dégradés de couleurs… On voit les formes se modifier, se détruire comme si elles étaient rongées par un mal secret…

Ça, c’est le danger, la menace. Mais il y a l’homme qui dirige l’embarcation et, à côté de l’homme, j’ai mis le chien qui représente pour moi l’amitié, la cordialité.

On ne sait pas ce qui adviendra. Dans le ciel, les premières explosions strient le fond de la tapisserie. Mais au-dessus de l’homme, j’ai placé l’animal que j’introduis presque partout : la chouette de Pallas Athénée, la sagesse qui veille. 

L’Homme d’Hiroshima, 1957 — 4,37 m x 2,92 m — Atelier Tabard, Aubusson.

« Cependant, il y a Hiroshima. La folie s’est manifestée à deux reprises. Hiroshima, Nagasaki… L’homme d’Hiroshima a été brûlé, dépouillé, vidé par la bombe. Mais avec lui, ce sont toutes nos raisons de vivre qui ont été saccagées. C’est pourquoi, autour de mon personnage, comme une pluie de ruines, tombent les fleurs, les livres, la croix, la faucille et le marteau. La bombe n’épargne aucune idéologie, aucun système. Elle anéantit toutes les pensées de l’homme, tout le patrimoine culturel commun. À nouveau, les bibliothèques d’Alexandrie flambent et s’anéantissent. Mais cette fois-ci, c’est un enlisement général… Je ne sais pas si j’ai assez bien montré cet aspect « terrific » du drame. Si je devais recommencer L’homme d’Hiroshima, ça serait encore plus terrible… »

LA NOUVELLE TAPISSERIE

Au début des années 60, les ateliers de tapisserie innovent, créant des oeuvres tridimentionelle, en introduisant matières et volumes dans leurs panneaux.

 

LES TABLES DE LA LOI

Thomas Gleb- 1968-1969 – 225 x 364 cm – Exemplaire unique, atelier Saint-Cyr de Pierre Daquin

AMB O SENSE FRUIT, AVEC OU SANS RÉCOLTE

Josep Grau-Garriga, 2001 – 240 x 450 cm – Atelier de l’artiste, St Mathurin sur Loire – Raphia, laine, sisal, coton, sacs de jutes, soie

ALQUIMIA 68

Olga de Amaral, 1988 – 188 x 121.9 cm. – acrylic, gesso and gold leaf on linen

White Reflections

Jacoda Buic, 1975 – 249.6 x 228.6 cm – wool, cotton, silk

Textes-textures-textiles

la Consigne

Pages extraites du livre « La consigne – Les dessins des métiers d’art » qui regroupe les dessins des artisans d’art, qu’ils soient préparatoires ou d’humeur, mais toujours enrichissants leur travail.

 

« Identité – le texte et l’image – recherche documentaire – expression plastique»

Du rôle de l’imagination

« l’esprit forme un tout, sa créativité doit être cultivée dans toutes les directions. Les contes (écoutés ou inventés) ne représentent certes pas la panacée universelle dans l’éducation de l’enfant. Le libre usage de toutes les possibilités du langage ne constitue qu’une des directions dans lesquelles il peut s’épanouir. Mais tout se tient. L’imagination de l’enfant, stimulée pour inventer des mots, appliquera ses instruments à tous les domaines de l’expérience qui provoqueront son invention créative. Les contes servent à la mathématique comme la mathématique sert aux contes. Ils servent à la poésie, à la musique, à l’utopie, à l’engagement politique ; bref, à l’homme tout entier, et pas seulement au rêveur. Ils servent justement parce qu’en apparence ils ne servent à rien : comme la poésie et la musique, comme le théâtre et le sport (…) ». 

La Grammaire de l’imagination – Gianni Rodari, 1998

1 Recherche documentaire raisonnée

Vous classerez par thématique le travail des illustrateurs que vous aurez récolté.

Vous choisirez ensuite d’analyser le travail d’1 illustrateur ou bien 2 ou 3 illlustrations d’illustrateurs différents, pour mettre en évidence ce qui vous intéresse dans l’univers de cet illustrateur, ou dans des illustrations particulières, et qui fait sens pour vous – analyse dénotation/connotation/déduire et synthèse (voir Fiche d’aide à l’analyse).

Vous présenterez votre travail de recherche documentaire raisonnée, dans un dossier du format de votre choix (taille, mise en page) en veillant à être communicant (que veux dire communicant selon vous ???)

Quelques exemples

Lettrines ornées

Enluminure manuscrit du XXIIe
Erté – Alphabet – 1927

Le texte et l’image

Aubrey Beardsley, Je baise ta bouche IoKanaan – 1893
Jean Dubuffet – La lunette farcie – 1962

PDF Aide à l’analyse

2 Expression plastique

Vous choisirez 3 situations (moments) dans un conte, pour lesquelles vous ferez un travail d’illustration.

Vous accompagnerez votre dossier d’illustrations :

– d’une analyse dénotation /connotation à partir de laquelle vous déduirez des notions 

– vous effectuerez une analyse sémantiques à partir de ces notions pour approfondir votre réflexion par des recherches de définitions, champs lexicaux, brainstorming

– vous finaliserez votre étude par un texte de synthèse mettant en évidence une problématique.

Déroulement semestre 2 projet 2

 FAIRE                                                          La fabrique d’image

« Quand les contes s’invitent à la maison pour les petits et les grands »

Demande

Pour la collection d’objets pour la maison de la marque Sitelle, « Faire son nid », on vous demande de réfléchir à un ensemble panneaux japonais + lampe, coordonnés sur le thème 

« Quand les contes s’invitent à la maison pour les petits et les grands ».

L’ensemble devra porter une vraie réflexion sur le rôle des contes dans la vie des grands comme des petits.

La réalisation doit faire la part belle à des réalisations textiles, broderies, appliqués, matelassage, …toutes techniques mettant en scène le fil et le tissu même s’ils se conjuguent à d’autres matières.

Contexte

La collection « Faire son nid » de Sitelle veut promouvoir un design respectueux et judicieux ( à l’image de l’habileté que les oiseaux développent pour construire leur habitat)

Déroulement du projet

Semaines 18-19-20 – Identité – le texte et l’image 

Recherche documentaire – Expression plastique 

Dans une illustration destinée à un livre pour enfant, le texte et l’image sont très liés, pour construire l’histoire et susciter du sens, que le texte soit écrit, intégré dans l’image ou implicite et oral comme dans le cas des livres pour enfants non lecteurs.

Vous présenterez une analyse d’illustrations pour enfant qui vous servira de référence pour votre propre travail d’illustration.

Puis vous choisirez un conte pour lequel vous ferez un travail d’illustration que vous présenterez accompagné d’analyses mettant en évidence une problématique.

Voir fiche « Identité – le texte et l’image – recherche documentaire – expression plastique»

Semaines 20-21-22-24 – Être appliqué – Savoir-faire 

Concevoir – Communiquer 

A partir de votre problématique vous proposerez plusieurs projets crayonnés, pour des panneaux japonais et une lampe. 

Vous choisirez un projet que vous aboutirez en présentant une analyse FFF mettant en évidence son lien avec votre problématique.

Voir fiche « Etre appliqué »

Sujet Quand les contes s’invitent à la maison pour les grands et les petits

Semaine 20-24

Texte, textures, textiles

 

 

Quand Charles Perreault s’invite à la maison pour les grands et les petits

Une collection «émotion»

Contexte

Sitelle, la marque des produits du DNMADE d’Autun lance une collection d’objet pour la maison «qui crée du lien».

Voir le thème de la Biennale de Saint Etienne 2019, ME YOU NOUS – Créons un terrain d’entente

Demande

Les objets ont une fonction d’usage, mais pas seulement, dans le cas d’une collection «émotions», il s’agit de créer des panneaux japonais coordonés à un luminaire sur le thème des contes de fée de Charles Perreault.

Les contes de fée 

Dans son livre Psychanalyse des contes de fée, Bruno Bettelheim, suggère que les contes de fée propoe à l’enfant des scénarii pour l’aider à donner du sens, à interpréter ce qui dans le monde (des adultes) leur échappe. Ils sont formateur pour l’aider à grandir et affronter la réalité.

Ce n’est pas seulement parce que le méchant est puni à la fin de l’histoire que les contes ont une portée morale ; dans les contes de fées, comme dans la vie, le châtiment, ou la peur qu’il inspire, n’a qu’un faible effet préventif contre le crime ; la conviction que le crime ne paie pas est beaucoup plus efficace, et c’est pourquoi les méchants des contes finissent toujours par perdre. Ce n’est pas le triomphe final de la vertu qui assure la moralité du conte mais le fait que l’enfant, séduit par le héros s’identifie avec lui à travers toutes ses épreuves. A cause de cette identification, l’enfant imagine qu’il partage toutes les souffrances du héros au cours de ses tribulations et qu’il triomphe avec lui au moment où la vertu l’emporte sur le mal. L’enfant accomplit tout seul cette identification, et les luttes intérieures et extérieures du héros impriment en lui le sens moral.

Les personnages des contes de fées ne sont pas ambivalents ; ils ne sont pas à la fois bons et méchants, comme nous le sommes tous dans la réalité. De même qu’une polarisation domine l’esprit de l’enfant, elle domine le conte de fées. Chaque personnage est tout bon ou tout méchant. Un frère est idiot, l’autre intelligent. Une sœur est vertueuse et active, les autres infâmes et indolentes. L’une est belle, les autres sont laides. L’un des parents est tout bon, l’autre tout méchant. La juxtaposition de ces personnages opposés n’a pas pour but de souligner le comportement le plus louable, comme ce serait vrai pour les contes de mise en garde […]. Ce contraste des personnages permet à l’enfant de comprendre facilement leurs différences, ce qu’il serait incapable de faire aussi facilement si les protagonistes, comme dans la vie réelle, se présentaient avec toute leur complexité. Pour comprendre les ambiguïtés, l’enfant doit attendre d’avoir solidement établi sa propre personnalité sur la base d’identifications positives.

 Extrait de Psychanalyse des Contes de fées. Robert Laffont, 1976

Les contes de Charles Perrault 

Les Contes de la mère de l’Oye.

La Belle au bois dormant.

Le Petit Chaperon rouge.

La Barbe bleue.

Le Chat botté

Les Fées.

Cendrillon.

Riquet à la houppe.

Le Petit Poucet.

 

Cahier des charges

buy windows 11 pro test ediyorum