« N’importe allons / Je suis pour le discours humain / Je suis pour la moitié de pain » – Georges Perros

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    Notre pays vit de curieux moments, frappé par une étrange épidémie, la « macronite » aigüe. Quels en sont les symptômes ? Des foules se rassemblent étrangement pour écouter religieusement des paroles aussi creuses que mielleuses, et succombent aux roucoulades d’un pantin sans consistance… La messe qu’ils écoutent n’est faite que de vent : rien de concret, quant au programme, qui n’est pas encore écrit, ni même pensé ( !), il sera proposé – je devrais écrire « révélé » pour filer la métaphore bigote… – dans un mois, et les béni oui-oui, les bobos ébaubis, se contentent de ce vide, de ce néant, d’une image évanescente – là encore le mot « pieuse » m’a démangé la plume ! A y regarder de plus près, on ne découvre qu’un énième produit de « comm’(unication) », imaginé dans les coulisses du MEDEF et des instances bancaires, financières, un produit hybride, bourré d’édulcorants, d’additifs plus que toxiques dès que l’on passe à l’examen…

    Ledit Macron – et dire qu’en grec, ?????? cela signifie « grand », quelle ironie ! – les électeurs de gauche ont-ils donc oublié qu’il n’est pas, mais pas du tout, de gauche ? Les autres ont-ils donc oublié à quel point il a eu plus que sa part dans la gestion catastrophique du précédent gouvernement ? Il faut croire… Se sont-ils demandé quelle était la réelle nature de ses liens avec le grand patronat ? Ont-ils seulement eu le moindre soupçon sur la provenance des fonds qui lui permettent de promouvoir avec un tel luxe et retentissement ses formules oiseuses ? Autrefois, qui aurait prêté la moindre oreille à ce Tabarin – je suis injuste ici pour le bel organe vocal du vrai Tabarin ! -, ce camelot de foire ? Ce qui est préoccupant, c’est qu’aujourd’hui le visuel, l’apparence, l’enrobage prévalent sur le texte, le contenu, le fond, les idées. Une partie de l’électorat réagit comme les membres d’une secte hypnotisés par un gourou de supermarché. Leur réveil sera douloureux, mais souhaitons qu’ils n’entraînent pas tout un pays dans leurs naïfs délires…

«                        N’importe allons

Je suis pour le discours humain

Je suis pour la moitié de pain

Le désespoir c’est de se taire… »

    Ces vers de Georges Perros, extraits d’Une vie ordinaire nous rappellent à notre véritable préoccupation : faire prévaloir une société humaniste, où les valeurs de l’Homme seront préservées, défendues face aux toxiques vapeurs de l’argent-roi, face à une machinerie infernale qui nous asservit, nous et nos plus belles valeurs, à la dictature de l’économie et de la finance. Et si je me tourne vers cet horizon-là,  je ne vois qu’un recours, celui qu’incarne un des rares tribuns qui nous reste, un orateur véritable, à l’opposé de la baudruche précitée, qui propose un programme longuement préparé, médité, écrit, qui ne discourt jamais pour ne rien signifier, qui a un réel souci des autres, et le courage d’oser. Mais je laisse le soin au documentaire de Gérard Miller, car il en dévoile les forces et les faiblesses, avec une belle et noble objectivité, pour, au final, nous livrer le passionnant portrait d’un homme intègre, authentique, responsable et honnête, ce qui par les temps qui trébuchent au lieu de courir, n’est pas un luxe ! Et il faut également se souvenir du slogan de sa campagne de 2012, qui coïncide si bien avec les vers du poète Georges Perros : « L’Humain d’abord ! »

« Nous avons tous un devoir d’insoumission aux réalités économiques que certains prétendent supérieures aux réalités humaines et à celles du coeur. »

                                                               Jean-Luc Mélenchon, Discours de Lyon, 5/02/2017

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9oDZiX2W5zM[/youtube]

Pier Paolo Pasolini contre le fascisme de consommation.

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[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=PtZCcwScGBE[/youtube]

   Pour le poète, la société de consommation, qui advient au début des années 1970, forme un nouveau fascisme, bien plus puissant que sa version traditionnelle. Alors que sous Mussolini, les différentes composantes de l’Italie populaire (prolétariat, sous-prolétariat, paysannerie) avaient réussi à conserver leurs particularismes culturels, le “fascisme de consommation” a homogénéisé les modes de vie comme jamais auparavant. Dans ses Écrits corsaires (Scritti corsari), publiés quelques temps après son décès (1976), Pasolini affirme :« Le fascisme avait en réalité fait d’eux [les classes populaires] des guignols, des serviteurs, peut-être en partie convaincus, mais il ne les avait pas vraiment atteints dans le fond de leur âme, dans leur façon d’être. » Contrairement à la société de consommation. Celle-ci, en promettant un confort illusoire, a « transformé les jeunes ; elle les a touchés dans ce qu’ils ont d’intime, elle leur a donné d’autres sentiments, d’autres façons de penser, de vivre, d’autres modèles culturels » et ce, « grâce aux nouveaux moyens de communication et d’information (surtout, justement, la télévision) ». L’âme du peuple a ainsi non seulement été« égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais » par le “fascisme de consommation”.

  Le philosophe Olivier Rey dans l’ouvrage collectif Radicalité – 20 penseurs vraiment critiques (2013) tempère cependant que « l’emploi que Pasolini fait du terme “fascisme” est contestable », ne serait-ce que parce que, comme l’explique l’Italien lui-même, « le capitalisme contemporain fonctionne désormais beaucoup plus grâce à la séduction qu’à la répression ». Une formule qui n’est pas sans rappeler les travaux du sociologue communiste français Michel Clouscard, qui explique à ce sujet que « la séduction, c’est le pouvoir du langage indépendamment du concept, indépendamment de la sagesse. À un moment donné, un discours peut apparaître ayant le pouvoir d’anéantir l’être : c’est le discours du paraître, le discours de la séduction. La vérité en tant que telle est alors recouverte. »

  Pasolini s’intéresse à cette perte des repères identitaires qui finit par gruger les fondations d’une société déshumanisée par le passage en force du nouveau capitalisme apatride des années d’après-guerre. Il n’hésite pas à parler de « révolution anthropologique » et va jusqu’à affirmer « que l’Italie paysanne, ouvrière et paléo-industrielle s’est défaite, effondrée, qu’elle n’existe plus, et qu’à sa place il y a un vide qui attend sans doute d’être rempli par un embourgeoisement général, du type que j’ai évoqué … (modernisant, faussement tolérant, américanisant, etc.) ». La pensée du marxiste Pasolini nous est d’autant plus précieuse en ces temps où le capitalisme triomphant dans nos sociétés occidentales domestique et lamine, en leur ôtant, en contrepartie de rêves marchandés, leurs véritables dignité et identité, ses sujets, qui méritent mieux en fait le nom de consommateurs que celui, tant utilisé, de citoyens. A lire, à ce sujet, sur le même blog, l’article sur Paul Nizan contre « l’Homo Economicus ».

http://lewebpedagogique.com/dendromorphe/2016/10/22/paul-nizan-contre-lhomo-economicus-aden-arabie-1931/

Quand les poètes français du XIX° siècle font le buzz !

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   C’est une arme historique qui a été vendue ce mercredi 30 novembre, un revolver qui est entré dans la légende de la littérature française. Le revolver à six coups avec lequel Paul Verlaine, qui traversait une phase morbide, quasi suicidaire, tenta de tuer Arthur Rimbaud, un après-midi de juillet 1873 à Bruxelles, a trouvé preneur mercredi soir au prix phénoménal de 434 500 euros lors d’une vente aux enchères chez Christie’s à Paris. Le revolver, un Lefaucheux (célèbre marque de l’époque) à la crosse de bois, un six coups de calibre 7 millimètres, était estimé entre 50 000 et 60 000 euros. L’acheteur, dont on ignore la nationalité, a enchéri par téléphone, a précisé la maison de vente. La ville natale de Rimbaud, Charleville-Mézières, avait lancé une souscription publique pour acquérir l’arme. Mais le prix atteint ne lui a guère laissé de chance. Le revolver est au cœur du drame le plus célèbre de l’histoire de la littérature française.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=tvQgPwtg5sY[/youtube]

  Le 10 juillet 1873, 14 heures, dans une chambre d’un hôtel de la rue des Brasseurs à Bruxelles, trois personnes sont réunies. Verlaine, sa mère et le jeune Arthur Rimbaud. L’ambiance est électrique. Soudain, deux coups de feu claquent. Verlaine, alors âgé de 29 ans, a tiré sur Rimbaud de dix ans son cadet. Une balle blesse le jeune homme au-dessus de l’articulation du poignet. L’autre va se loger dans le plancher. La brouille entre les deux hommes a commencé à Londres en mai 1873. Le torchon brûle entre les deux amants. Verlaine a envie de renouer avec sa femme, Mathilde, épousée en 1870, un an avant sa rencontre avec l’auteur du « Bateau ivre ». Après une énième dispute, il plaque son jeune amant et part pour Bruxelles. Rimbaud le rejoint. La cohabitation, très souvent alcoolisée, se passe mal. Il est dit, notamment, que Rimbaud, dans un accès de délire du à l’ivresse, avait  tenté de poignarder Verlaine. Lequel Verlaine, dépressif et tenaillé par des remords incessants, a des envies de suicide. Rimbaud parle de s’engager dans l’armée. Ils s’enivrent, pleurent, connaissent le désespoir des amours qui s’achèvent… Avant de lui tirer dessus, Rimbaud raconte que Verlaine lui aurait dit : « Voilà pour toi puisque tu pars ! » La détonation et la vue du sang ont calmé tout le monde. Le trio se rend à l’hôpital. À peine pansé, Rimbaud songe à quitter Bruxelles pour Paris. Verlaine, qui a gardé l’arme avec lui, le menace à nouveau en pleine rue. Rimbaud hèle un policier qui arrête tout le monde. On connaît la suite. Bien que Rimbaud, très légèrement blessé, ait retiré sa plainte, Verlaine est jugé et condamné à deux ans de prison à Mons, payant davantage un mode de vie que les bourgeois bien pensants de Belgique jugeaient immoral que son acte lui-même. Condamné à deux ans de prison, ce qui était très sévère compte tenu de l’abandon de la plainte et de l’infime préjudice subi par Rimbaud, Verlaine y passera 555 jours exactement. Derrière les barreaux, Verlaine écrira les 32 poèmes de Cellulairement qu’il dispersera dans les recueils SagesseJadis et naguèreParallèlement ou Invectives. Rimbaud, rentré chez sa mère, se met à l’écriture d’Une saison en enfer. Verlaine et Rimbaud se reverront brièvement une dernière fois après la libération du premier, en février 1875, à Stuttgart où Rimbaud remet à son ami le manuscrit des Illuminations. Paul Verlaine avait acheté le revolver le matin même de l’incident chez un armurier bruxellois avec une boîte de 50 cartouches. 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Nmf_8BMw4o0[/youtube]

  Confisqué par la police, le revolver, d’un modèle très courant à l’époque, sera rendu à l’armurerie Montigny avant d’être cédé en 1981, au moment de la fermeture de ce magasin, à son actuel propriétaire, un huissier de justice belge, amateur d’armes à feu, nommé Jacques Ruth. Le revolver dort dans un placard. C’est en voyant au début des années 2000 le film sur les amours entre Rimbaud et Verlaine, Rimbaud Verlaine (Éclipse totale) avec Leonardo DiCaprio que Jacques Ruth se rend compte qu’il possède un trésor. Il contacte un conservateur de la Bibliothèque royale de Belgique, Bernard Bousmanne, commissaire d’une exposition consacrée à Rimbaud en 2004 à Bruxelles. « J’ai cru à une plaisanterie. Mais tous les éléments correspondaient, le modèle, la date et le lieu de fabrication. Nous avons même demandé des expertises balistiques à l’École royale militaire de Bruxelles. Elles ont été concluantes », a indiqué Bernard Bousmanne aux médias belges. Le conservateur a été commissaire d’une autre exposition consacrée cette fois à Verlaine à Mons en 2015. C’est d’ailleurs à cette occasion que l’arme fut présentée pour la première fois au public (cf video ci-dessus).

L’arche de confinement enfin posée à Tchernobyl: vers la fin d’un cauchemar ?

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Mardi 29 novembre 2016, l’Ukraine a inauguré le dôme métallique qui recouvre désormais le réacteur endommagé de la centrale de Tchernobyl. Il doit confiner les matières radioactives pendant 100 ans.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=h1fPLt6fTvQ[/youtube]

Le mécanisme qui a permis la mise en place de la nouvelle arche

Le réacteur nucléaire endommagé de Tchernobyl est désormais recouvert d’une arche, qui devrait lui assurer un confinement pour les 100 prochaines années. Et surtout permettre, avec ses équipements et installations, les opérations futures de démantèlement du réacteur en limitant « au maximum les interventions humaines ». Il s’agit d’une étape clé avant l’aboutissement du programme international pour transformer Tchernobyl en un site sûr et sans danger pour l’environnement d’ici novembre 2017″, ont indiqué ce mardi Vinci et Bouygues, les géants français du BTP qui ont construit cette arche. Ce projet hors normes d’un milliard et demi d’euros a été financé par la communauté internationale.  

Le dôme métallique de 25 000 tonnes (36 000 tonnes avec les divers équipements prévus) mesure 108 mètres de haut et 162 mètres de long.  

En avril dernier, lors des travaux de construction de l'arche, dont le bardage interne est ici visible.

En avril dernier, lors des travaux de construction de l’arche, dont le bardage interne est ici visible.

Son bardage est conçu pour protéger le sarcophage des agressions extérieures et préserver l’environnement et la population. Son système de ventilation doit assurer le contrôle de l’atmosphère dans l’enceinte de l’arche, la régulation de la température et de l’hygrométrie ainsi que la limitation des rejets dans l’atmosphère. Dans un communiqué Novarka, co-entreprise des groupes français Bouygues et Vinci, estime que cette opération « revient à pouvoir couvrir le Stade de France ou la Statue de la Liberté ».  

Le mécanisme qui a lentement déplacé l'arche vers sa position finale durant le mois de novembre.

Le mécanisme qui a lentement déplacé l’arche vers sa position finale durant le mois de novembre.

L’arche, construite à 327 mètres de distance, a ensuite été glissée par un système géant de 224 vérins. Ce nouveau dôme métallique qui entoure l’ensemble, construit pour résister aux séismes, doit le protéger et ainsi confiner ses matières radioactives. Construit à l’époque à la va-vite en 206 jours par 90 000 personnes, l’ancien sarcophage qui recouvre le réacteur nucléaire de Tchernobyl, qui a explosé le 26 avril 1986, a présenté des signes de fatigue dès 1999. La cloche de confinement dispose également d’équipements qui vont permettre de procéder aux opérations futures de démantèlement du réacteur numéro 4. L’arche ne sera opérationnelle que fin 2017, le temps d’installer divers équipements. Les travaux de démantèlement de l’ancien sarcophage débuteront alors. 

Léonard Cohen, le chanteur et poète canadien a tiré sa révérence.

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[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KKZA0ARsYoI[/youtube]

Le chanteur canadien est décédé à l’âge de 82 ans. Son entourage l’a annoncé sur la page Facebook du musicien. Dans son dernier album, «You Want It Darker», sorti le mois dernier, il évoquait beaucoup la mort, très marqué par la disparition de sa muse Marianne Ihlen, égérie suédoise des années 1960-1970 pour qui il avait écrit un de ses plus grands succès, « So long, Marianne ».

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=UqwuDTEaROg[/youtube]

Léonard Cohen, c’était également, bien sûr, l’adaptation d’un chant de résistant français de la seconde guerre mondiale composé par Anna Marly (musique) et Emmanuel d’Astier de La Vigerie (texte), qu’il a transposé en partie en anglais et l’autre en français, sous le titre « The Partisan »  et qu’il a chantée partout dans le monde.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wBL10HcHlPI[/youtube]

Mais c’est très difficile de résumer le parcours de ce grand poète, aux images sombres et fulgurantes à la fois, puisant dans une profonde intériorité (il a vécu un bouddhisme monacal durant plus d’une décennie) et dans les paradigmes bibliques de quoi rendre ses textes universels. Il est également le créateur du célèbre « Hallelujah » repris depuis par tant d’autres chanteurs comme Jeff Buckley, par exemple. Quelques vidéos jointes ci-dessus et dessous pourront vous donner une idée plus précise du personnage et de ses créations.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YrLk4vdY28Q[/youtube]

Le chanteur souffrait depuis quelques années de problèmes physiques. Il avait subi de multiples fractures à la colonne vertébrale. Ces derniers mois le poète alternait les moments de découragement et d’espoir, très marqué par la disparition de sa muse Marianne Ihlen – celle de la chanson «So Long, Marianne». Le 13 octobre dernier, c’est dans sa résidence de Los Angeles que l’artiste s’était exprimé à l’occasion de la sortie de son dernier album, plus crépusculaire que jamais, «You Want It Darker». À ses côtés, se tenait son fils Adam, 44 ans, collaborateur privilégié pour ce somptueux disque. Si l’homme apparaissait frêle et fragile, jamais sa voix n’avait été aussi grave et profonde que sur ses huit nouvelles chansons. «Une voix comme la sienne occupe énormément de place dans le mix, expliquait alors Adam. On n’a pas d’autre possibilité que d’épurer l’accompagnement au maximum.» Contrairement aux productions froides et technologiques employées par Cohen entre la fin des années 1980 et le début de ce siècle, «You Want It Darker» renouait avec le son organique de ses albums historiques.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YD6fvzGIBfQ[/youtube]

Cet album avait été assemblé patiemment au domicile de Los Angeles de Cohen, empêché de se déplacer par des problèmes de dos. Effondré après la disparition de son amie Marianne Ihlen, Leonard Cohen avait écrit des textes bouleversants, qui traitaient encore plus qu’à l’accoutumée de mortalité. «I’m ready, my Lord», chante-t-il notamment sur le morceau titre. Ce dernier album renouait avec une inspiration à la fois sombre, lucide et très poétique, de la veine de la plus belle chanson, à mes yeux, de Léonard Cohen, « The famous blue raincoat« :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kkSERbdl39Q[/youtube]

Jamais l’auteur n’avait été aussi prolifique que récemment: depuis «Old Ideas», en 2012, et «Popular Problems» deux ans plus tard, il avait adopté une belle cadence. Nul ne pouvait s’en plaindre, surtout au regard de la qualité de ces disques, qui comptent parmi les plus beaux de la carrière de cet extraordinaire auteur. Un véritable trésor auquel The New Yorker consacrait récemment un long article dans lequel Bob Dylan, en personne, lui rendait un vibrant hommage. C’était avant que ce dernier ne reçoive le prix Nobel de littérature, ce qui déclencha une polémique stérile, à base de «Cohen méritait plus sûrement cette distinction». Interrogé au sujet de l’honneur accordé à son vieil ami, le Canadien avait eu ces mots: «Donner le Nobel à Dylan, c’est comme dire du mont Everest que c’est une grande montagne.» Une évidence, en somme. Au diable la controverse, il y avait bien de la place pour ces deux génies de la langue dans le monde de la chanson. Sa disparition, alors qu’il ne cessait de travailler avec énergie et inspiration laisse un vide abyssal pour ceux qui aiment une poésie questionnant l’Homme dans ses ténébreux méandres. Le plus bel hommage à lui dédier: »danser jusqu’à la fin de l’Amour », comme il l’a si bien chanté ! 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=NGorjBVag0I[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=nuNUahuH6l4[/youtube]

Mieux connaître Paul Gauguin et sa peinture:

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Je vous propose quelques vidéos peu bavardes mais riches en images pour faire plus ample connaissance avec le peintre du tableau étudié en classe D’où venons-nous, qui sommes-nous, où allons nous.

Bonne promenade dans l’univers pictural de Paul Gauguin !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=6qkg-Gu79fw[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0VzXPIMMGNo[/youtube]

Et pour terminer ce parcours, un petit excursus qui associe deux grands artistes liés géographiquement et sentimentalement aux îles Marquises, mais pas seulement, par leur style aussi: Paul Gauguin et Jacques Brel.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qAV0Rno3qAg[/youtube]

Le texte de la chanson Les Marquises de Jacques Brel:

Ils parlent de la mort
Comme tu parles d’un fruit
Ils regardent la mer                                                                                   Comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives
Au soleil redouté
Et s’il n’y a pas d’hiver
Cela n’est pas l’été
La pluie est traversière
Elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs
Qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise
Le temps s’immobilise
Aux Marquises

Du soir montent des feux
Et des pointes de silence
Qui vont s’élargissant
Et la lune s’avance
Et la mer se déchire
Infiniment brisée
Par des rochers qui prirent
Des prénoms affolés
Et puis plus loin des chiens
Des chants de repentance
Des quelques pas de deux
Et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise
Et l’alizé se brise
Aux Marquises

Le rire est dans le coe?ur
Le mot dans le regard
Le coe?ur est voyageur
L’avenir est au hasard
Et passent des cocotiers
Qui écrivent des chants d’amour
Que les s?oeurs d’alentour
Ignorent d’ignorer
Les pirogues s’en vont
Les pirogues s’en viennent
Et mes souvenirs deviennent
Ce que les vieux en font
Veux-tu que je dise
Gémir n’est pas de mise
Aux Marquises

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x118txo_jacques-brel-les-marquises_lifestyle[/dailymotion]

Paul NIZAN contre « l’Homo Economicus ». Aden Arabie, 1931.

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Formidable texte de Paul NIZAN, dans le dernier chapitre de son récit de voyage Aden Arabie, publié en 1931, où il pressent le règne dévastateur de « l’Homo Economicus » qui va vampiriser en l’être humain toute son humanité et son humanisme… Visionnaire !

Paul Nizan, à l'âge de 35 ans.

Paul Nizan, à l’âge de 35 ans.

   Leurs penseurs ont fabriqué à leur usage des modèles stérilisés de l’homme. On apprend à les démonter à l’école et ce travail dispense de la connaissance véritable et de l’amour efficace: on est même bien content d’en savoir si long sur l’homme, c’est plus qu’il n’en faut aux affaires, et ces descriptions abstraites sont après tout suffisantes pour ce qu’on fait de l’homme: elles constituent ce qu’on appelle la Culture. […]

  Tous mes parents, tous mes cousins, tous mes camarades d’enfance font partie de cette espèce humaine qui vit stérile dans ses pourboires et ses respects. Dépassée en pouvoir et en dignité par ceux qu’elle nomme elle-même grands bourgeois, elle exécute leurs consignes, collée à leur destin, unie à eux, pour opprimer un immense prolétariat qui sort de l’inconscience comme d’une nuit et porte le dernier espoir des hommes. […]  Vient finalement le jour glorieux où ses membres reçoivent un dividende : ils savent qu’ils ont franchi enfin la barrière idéale qui les séparait encore de la parfaite complicité. Ils peuvent prononcer avec la seule émotion sincère qu’il leur soit donné de ressentir le mot religieux de Capital. Entre leurs maîtres et eux, il n’existe plus qu’une différence de quantité, mais ils sont de la même essence.

 Que vous ayez une action ou mille, le nombre ne compte plus.Toute leur bassesse, tout le poids dont ils pèsent, toute leur absence d’humanité proviennent de ce passage. Ils ne défendent plus leur vie, mais un profit luxueux et l’idée qu’il donne de leur importance. La grandeur de ce profit même n’entre pas en ligne de compte. Ils peuvent en arriver à être cruels. Ils sacrifient tout en faveur de l’ordre qui leur garantit ce profit et leur assure la permanence de leur transformation mystique de travailleurs en rentiers. Bien que ces profits ne procurent aucune satisfaction concrète. Un profit achète des objets : il ne se manifeste que par un achat. Ces achats sont morts, ces objets sont dès qu’on les possède usés jusqu’à la corde : ils engendrent une maladie, des faux désirs.  Ainsi le mépris qu’ils éprouvent, l’envie qu’ils provoquent, sont les sentiments de leur vie. Ils ne se sentent vivre que si quelqu’un les jalouse ou les hait. Ils s’en contentent car il faut bien se sentir vivre, sentir qu’on est. Personne n’est content de l’ennui. Je dis qu’ils s’ennuient car leur véritable vie est tuée sans réparation. Les hommes ne sont pas comme les crabes : leurs parties amputées ne repoussent pas toutes seules.

   Réalité dissoute. Existence de fumée. Passions des rêves. Ni vu, ni connu, l’homme est passé au compte de profits et pertes.

   Il existe un travail et une possession réelle, je veux dire chez les paysans, les artisans, les poètes, la  possession signifie l’unité de l’action, du prix, et du produit. Mais les bourgeois produisent et possèdent abstraitement. Comme il y a beau temps qu’ils ont hérité d’Israël, ils passent la vie à prêter à intérêt. Ils commanditent, petitement ou grandement, ils sont porteurs d’obligations et touchent des sommes abstraites versées par des débiteurs abstraits : une ville, une compagnie, un État, un chemin de fer. Ou ils possèdent des actions : des ouvriers de chair travaillent pour allonger leur existence de fantômes. Entre les êtres et eux, la vie humaine et eux, la banque est suivie de son cortège fantastique de bourses, de charges, d’agents de change. Le genre de possession et de profit bourgeois les sépare de tout ce qui est réel : ils connaissent seulement des signaux et de féeriques contacts à distance. Leur monde est magique. Le jour où ces gens tiennent entre les mains un pouvoir timbré, un titre vert, ils participent à la nature mystique d’un être qui n’existe pas. Ils absorbent leurs hosties de capital.

   Ils ne sont pas. Ils sont conduits par les démons de l’abstraction. Qu’est-ce qu’ils pensent ? Qui les pense ?  États civils, catalogues. Riches en étiquettes comme une vieille valise de voyageur. […]

   Dans ses commencements, Homo Economicus était simple et unique, comme le triangle. Tous ses exemplaires se ressemblaient comme des épingles. Mais il a eu de la descendance, il a donné naissance à des familles qui ne s’aiment pas toujours bien qu’elles aient le même ancêtre. Homo Economicus est maintenant banquier, industriel, commissaire, coulissier. Il a des variétés de rentiers, de petits propriétaires, de joueurs de bourse. On peut rencontrer un Homo Economicus fonctionnaire, ouvrier même. C’est un animal content de son économie du profit supplémentaire. Bien qu’il répète avec l’amour des sentences: on n’a rien pour rien, il a ce profit sans rien donner en échange. Il tient d’autant plus à lui que ce profit est vraiment gratuit. Il a le corps d’un homme. Tous les chiens, tous les chevaux, les femmes et l’ange de la Mort ne le prennent pas pour   caricature de l’homme, il aime, il mange, il digère, il élimine avec des organes d’homme, il ferme les yeux, la nuit, il sait marcher. En dépit de ces apparences, il se rapproche plutôt des distributeurs automatiques, c’est un appareil qui parle et avance, aussi peu humain que les lampes qui s’allument, que les moteurs qui tournent quand leur courant passe. Il est possible que les lampes croient s’allumer volontairement, que le volant ne tourne pas sans une conscience agréable du libre arbitre de sa rotation. Homo Economicus marche sur les derniers hommes, il est contre les derniers vivants et veut les convertir à sa mort. La grande ruse de la bourgeoisie consiste à rendre les ouvriers actionnaires ou rentiers : ils sont alors conquis à la morale et à la dureté et à la mort d’Homo Economicus. Les hommes seront-ils éternellement dociles à ce piétinement et à la séduction des machines parlantes ? Il est temps de détruire Homo Economicus, qu’on peut blesser: il est vulnérable comme un homme lorsqu’il est nu. Mais on ne saurait le persuader : il ne sait pas qu’il vous écrase, ni pourquoi il le fait: le capital exige qu’il écrase, c’est comme la loi d’un dieu. Le capital lui donne assez de passion, de sentiments pour qu’il fasse son ouvrage avec conviction: les passions mêmes augmentent le profit et le rendement. Il écrase sans dessein, sans justification. Il n’est pas admirable, ou parfait,ou bienheureux, parce qu’il écrase. Homo Economicus n’a pas de joie, il ne tire pas de bonheur du malheur des hommes. Je ne vois pas à gauche d’un juge des esclaves et à sa droite des hommes achevés, des surnaturels de la France. Aucun sacrifice ne sert à la beauté ou à la joie d’Homo Economicus: avez-vous seulement regardé ses plaisirs, ses visages ?  Il est impossible de trouver pour lui des justifications humaines à l’absurdité de sa vie et à la fatalité de sa puissance. […]

  Homo Economicus a son illusion du bonheur : il parle de sa puissance, et il entretient des hommes pour lui fabriquer des illusions : des romanciers, des historiens, des poètes épiques, des philosophes. C’est qu’il éprouve de temps en temps, quand un de ses organes marche mal, que sa vie n’a pas la substance que réclame la vie. Il se jette donc sur les satisfactions imaginaires. Par bonheur c’est un animal respectueux qui aime les pensées de vénération. Homo Economicus respecte ce qui le protège. Il respecte à tous les étages. Confort moderne de la conscience. Il embrasse par exemple avec une ardeur imitée les causes inventées pour rendre son désert supportable : celles du droit, du devoir, de la loyauté, de la charité, de la patrie. Ces mots eurent du poids en leur temps, bien qu’il soit désormais impossible de saisir qu’ils composèrent un langage humain, et nommaient des objets pour lesquels des hommes pouvaient mourir : seule preuve de l’amour. Mais ils sont vidés. Ce sont des coquilles qui s’entrechoquent dans les conseils d’administration et les conseils de cabinet où les politiques habillent leurs mauvais coups. Il respecte par exemple leurs grands hommes. Les grands le justifient. Il faut voir les Français défiler les jours de fête devant les héros qu’on procure sagement à leurs besoins de récréation. Aux tours de chiens savants de leurs penseurs. De leurs ministres. À leurs chiens savants devant leurs Morts. Et ils appellent ces tours la communion et la vie. Il faut les voir quand un de leurs petits grands hommes est mort. Ils sont chez eux dans ce sublime de tentures, de drapeaux et de messes. Ils se portent en foule vers les lieux d’exposition publique, hommes, femmes et petits enfants avides de bons exemples. Il y a ces jours-là de grandes bandes silencieuses de moutons noirs gardés par la police ; quand le soir arrive, lorsque le nombre des voitures diminue, on n’entend plus que ce piétinement humide des invités dans les églises les jours de noce et de funérailles. Les figures de pierre molle ne remuent pas les lèvres. Les têtes sont inclinées. Tous les cœurs sont emplis de cette pourriture nommée Majesté de la Mort. Une aimantation mystérieuse les entraîne du côté des cadavres, comme les insectes qui pâturent en file sur les petits cadavres d’animaux, les taupes, les belettes, les rats. […] Leur vie est nourrie par l’orgueil qu’ils en tirent, par une déformation, une dilatation ignobles de l’amour de soi. L’orgueil les empêche de voir leur propre impatience d’indigents, leur besoin de diversion et de légendes. […]

   Il faut être attentif, ne rien oublier. Ils guettent au fond de leurs trous confortables: ce qui nous attend n’est pas un avenir séduisant. Devenir leurs pareils, avec le souvenir honteux d’avoir voulu dans la jeunesse vivre comme des hommes : devenir un de leurs serviteurs, chargés de besognes désignées par eux et prescrites d’un bout à l’autre. Pas d’autres fins sans batailles. Je craignais ces fins. Je ne veux pas mourir dans la dégradation d’un banquier, ni dans la déchéance d’un manœuvre docile. […]

  Vous êtes solitaires. Quand vous dînez, quand vous êtes dans un théâtre, dans un cinéma, quand vous marchez sur un trottoir, quand vous êtes dans un lit avec une femme, cherchez des pièges. Les décors où vous passez sont dressés contre vous. Vous devez les détruire.

Un film divertissant sur « La Question de l’Homme »: Captain Fantastic de Matt Ross.

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Un père écolo élève ses enfants loin du “système”. Réalisé par Matt Ross, “Captain Fantastic” met en scène un Viggo Mortensen en grande forme.

Viggo Mortensen

    Vivre dans une cabane au milieu des bois, avec des livres, un potager et une canne à pêche, en marge de cette société de consommation aliénante, qui n’en a jamais rêvé ? C’est l’utopie concrète proposée (imposée ?) par Ben Cash à ses six jeunes enfants. Au programme de leur éducation mi-hippie, mi-altermondialiste, en autarcie dans une forêt du nord-ouest des États-Unis : chasse au daim à l’arc, escalade, yoga et cours d’espéranto. Dans cette petite communauté où la religion n’a pas sa place, on ne fête pas Noël mais le « Noam Chom­sky Day », en référence au célèbre linguiste et philosophe. La tête et le corps façonnés par un père à tendance autoritaire, la progéniture semble ne manquer de rien sinon de l’amour de leur mère, récemment hospitalisée pour ­bipolarité. Sa disparition coïncidera avec le désir d’émancipation de l’aîné, qui se verrait bien, enfin, courir le guilledou et entrer à Harvard.

    Après une première partie euphorisante, sur la symbiose avec la nature, les joies et les limites d’un système éducatif en vase clos, le film et ses néo-Robinsons entament une mini-révolution, au risque de la déconvenue. A bord d’un vieux bus, la famille Cash se confronte au monde extérieur. A commencer par les parents de la défunte, caricatures un peu grossières du capitalisme triomphant : ils n’ont jamais compris le virage écolo-libertaire de leur fille…

    Incarné par un Viggo Mortensen en grande forme, Ben est-il le ­super héros que le titre suggère ? Fantastique ou fantasque ? En tout cas un père idéaliste qui se bat pour ses convictions et pour que ses enfants vivent dans un monde authentique. De quoi forcer le respect.

   Où l’intelligence est confrontée à la civilisation moderne, comme jadis dans Le Bilan de l’intelligence de Paul Valéry. De quoi compléter la réflexion engagée sur la question de l’Homme de façon très divertissante ! cf ci-dessous, la bande-annonce video du film:

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=x9gkHthYj4U[/youtube]

Et puis, autant se faire plaisir, avec la participation de l’acteur principal venu parler du film à l’émission C à vous (au passage, on remarque avec grand plaisir la maîtrise impeccable de notre langue par le grand Viggo !):

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zBOVw7LUS0k[/youtube]

Robert Zimmermann, alias Bob Dylan, prix Nobel de Littérature 2016 !

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 C’est un événement à saluer comme il le mérite ! L’Académie Nobel récompense un chanteur ! Mais il faut dire que ce n’est pas n’importe lequel… Bob Dylan incarne le rayonnement de la culture folk, puis rock, des années 60 et 70, mais bien davantage encore. Héritier de Woody Guthrie, chanteur du peuple, des laissés pour compte du « rêve américain », grand lecteur d’Arthur Rimbaud, il diffuse les idées de la « Beat generation » de Jack Kerouac, l’écrivain bourlingueur, et du poète Allen Ginsberg à travers le monde entier, prenant position face à des faits d’actualité majeurs de son temps comme l’intervention américaine au Vietnam.

  N’en déplaise aux quelques écrivains grincheux – et sans doute envieux… – qui ont protesté, arguant que ce que pratiquait Bob Dylan n’était pas de la « grande littérature », ce chanteur-poète a bel et bien son univers esthétique propre et n’a pas composé moins de quelques 700 chansons, et trois tomes de très beaux « mémoires », intitulés Cronicles. Impliqué dans son temps, faisant sans cesse évoluer son style musical, il ne cessera de produire des chansons très poétiques, que fait connaître en France Hugues Aufray dans la décennie 1960 (avec notamment le très beau titre La fille du nord) et qui vulgarisent pour un très large public un genre littéraire qui tend à s’isoler de plus en plus dans l’intimisme et l’hermétisme.

  Bob Dylan a eu de nombreux épigones et descendants dans la chanson, dont le moindre n’est certainement pas Bruce Springsteen, autre immense figure de la chanson américaine. Je vous propose ci-dessous quelques extraits video ou audio pour mieux faire connaissance avec ce prix Nobel hors norme.

  Un autre grand chanteur compositeur de la même génération aurait, par son style, la qualité de ses textes, la singularité de son univers poétique, légitimement pu prétendre à cette récompense: le canadien Léonard Cohen.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Av4BEIJO86o[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=PIwZJSfHXWU[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rnKbImRPhTE[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YuGkMu751K8[/youtube]

Voir aussi le très beau dossier de Télérama, en suivant ce lien:

 http://www.telerama.fr/musique/bob-dylan-la-preuve-par-dix-chansons-fetiches,132805.php

YOM, la clarinette comme vecteur de voyage…

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  Un petit tour dépaysant sur les ailes de la clarinette endiablée de Guillaume Humery, alias Yom, pour tous ceux qui aiment les artistes qui se défient des genres et des frontières !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CEGv842LDkc[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=pydI7dyBCfs[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7K3Bd6TBW7s[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wnPF7J3Z_n0[/youtube]