L’incompréhension totale

          Cette pièce est une fiction politique contemporaine inspirée de la Révolution française de 1789. Elle met en scène la lutte pour la démocratie à travers des émeutes et la nécessité de l’engagement politique.

          Joël Pommerat nous fait remonter le temps. En effet, Ça ira (1) Fin de Louis se déroule durant la Révolution française. Comparé à ses autres textes comme L’Enfant, où Pommerat nous inclut dans la pièce comme si nous étions l’un de ses personnages, ce n’est pas le cas dans celui-ci. Je ne sais pas si c’est parce que l’auteur nous change d’époque ou si c’est parce que je ne me suis pas adaptée au texte, mais je n’ai clairement pas aimé. Je n’ai trouvé aucun intérêt à ce texte. J’ai trouvé la lecture longue et ennuyante. Je n’ai pas trouvé le plaisir de lire ce livre. Pourtant j’aime habituellement l’écriture de Pommerat, la légèreté avec laquelle il critique la société au point de nous toucher. Je n’ai pas ressenti cela dans cette pièce. Malgré tout Pommerat à reçu quatre statuettes, dont le Molière du théâtre public, pour Ça ira (1) Fin de Louis contrairement à Pinocchio où il n’a reçu « qu’un » prix, celui du Molière du jeune public.

pommerat_06

Représentation du 25 septembre 2016 au Théâtre du Manège de Mons.

Pommerat, Joël. Ça ira (1) fin de Louis. Actes Sud, 01-05-2016. 134 p.

Fauqueur Chloé, 1èreL

?

Comment conserver le bonheur dans un couple?

2008 photographie de BM Palazau  au théâtre Girasole à Avignon (www.kouandart.com)

Léa et Gus se sont rencontrés à la fin d’un concert. Léa était sans-abris et Gus l’a hébergé. Ils sont devenus un couple. Léa vit aux dépens de Gus qui travaille dans un garage. Pour lui faire plaisir, Gus l’emmène voir le groupe Johnny Bad Mood en concert, dont ils sont tous les deux fans. Pour pouvoir suivre toutes les dates, Gus plaque tout et se retrouve ruiné. Ils se quittent mais se retrouvent à l’enterrement de Jeff Bayley, le leader du groupe. Ils décident alors de redonner un second souffle à leur couple. Pourront-ils faire suffisamment de sacrifices pour s’en sortir et avoir une vie de couple normale?

Ex-voto de Xavier Durringer nous montre les difficultés financières de Gus et Léa, qu’ils n’ont pas de travail et n’en cherchent pas, qu’ils vivent malhonnêtement  mais accomplissent ces actes pour conserver une sorte de liberté.

Gus et Léa se sont rencontrés par hasard mais n’arrivent pas à se séparer. Ils veulent vivre au jour le jour sans se soucier des problèmes quotidiens et futurs. Je n’ai pas trop aimé cette pièce car la manière de penser des personnages n’est pas du tout la mienne, j’aime contrôler ma vie et je n’aimerai pas vivre sans savoir dans quelle situation je serai demain. Malgré tout, je trouve que le lien qui unit le jeune couple est plaisant car leur complicité est évidente dès le début de la pièce.

Durringer, Xavier. Ex-voto. Hatier, 2009. 89 p.

Facon Manon 1L

Un tableau maudit

Serge, amateur d’art, invite son ami Marc à venir admirer sa toute nouvelle acquisition. Il s’agit d’un tableau blanc, oui totalement blanc. Quelle sera la réaction de Marc quand il saura que son prix est de 200 000 francs? Marc veut à tout prix en parler avec leur ami commun, Yvan, qui d’ailleurs n’en portera pas un très grand intérêt d’autant plus que son mariage arrive à grand pas. Les trois amis se déchireront à coup d’injures jusqu’à en venir aux mains! Une question se pose alors : leur amitié résistera-t-elle au tableau blanc?

 

filmée à sa création en 1994 à la Comédie des Champs-Elysées, avec Pierre Vaneck, Fabrice Luchini et Pierre Arditi

Cette pièce m’a plu car elle montre que l’art contemporain ne peut plaire à tout le monde. Les gens ont tous des avis différents et leurs propres sentiments face à une peinture, qui plus est ici blanche, sans motif ni couleur. Cette pièce montre aussi que l’amitié peut être remise en cause pour une simple question d’avis et de vision des choses. Dans cette œuvre nous voyons les trois amis se disputer pour des choses qui peuvent nous paraitre futiles en tant que lecteurs ou spectateurs, mais cela peut nous arriver dans la vie de tous les jours car nous avons tous un avis différent et aussi peut-être l’envie de convaincre les autres que notre vision est la meilleure, de prouver que nous avons raison. Notre tolérance face aux choix d’autrui est ici mise à rude épreuve. C’est en effet, selon moi, un des thèmes principaux de la pièce. Vous vous retrouverez certainement à travers l’un de ces personnages. Pour ma part, je trouverais saugrenu qu’un ou une de mes ami(e)s achète un monochrome cependant je respecterais son choix .

Cette pièce à été jouée pour la première fois le 28 octobre 1994 et a été mise en scène par Patrice Kerbrat.

Reza, Yasmina. Art. Magnard, 2001. 122 p.

Proust Zélie, 1ère L

 

 

Avez-vous tout ce dont vous avez besoin?

Une seule et unique scène, la nuit, dans la rue, deux personnages, le dealer et le client. Les rôles semblent s’échanger, s’entremêler tout au long de l’intrigue rendant la pièce pleine de mystère.

« Je ne suis pas là pour donner du plaisir, mais pour combler l’abîme du désir, rappeler le désir, obliger le désir à avoir un nom, le traîner jusqu’à terre, lui donner une forme et un poids, avec la cruauté obligatoire qu’il y a à donner une forme et un poids au désir ».

Le dealer vous promet de vous fournir tout ce que vous voulez, pour n’importe quel prix. Il suffit de demander. Oseriez-vous vous confier à un inconnu ?


 

Représentation lors de la saison 2015/2016 au théâtre des Bouffes Du Nord

Représentation lors de la saison 2015/2016 au théâtre des Bouffes Du Nord, Paris


Dans sa pièce Dans la solitude des champs de coton, Bernard-Marie Koltès évoque les rapports entre les individus dans notre société actuelle, nous parle de sentiments. La façon dont l’auteur généralise la situation – il n’évoque pas de nom, ne décrit pas les personnages ou les lieux – nous permet d’imaginer nos propres personnages ainsi que la mise en scène. Ces personnages « universels » qui évoluent dans une ambiance plutôt oppressante nous renvoient une image négative de la relation entre les individus et donc, à travers cela, des rapports entre les êtres humains d’aujourd’hui. Toutefois l’action est pour moi déroutante. Le lecteur se retrouve dans une « spirale » où les rôles s’échangent puis reprennent leur place. La discussion entre les personnages évolue au point où l’on ne sait plus comment elle avait commencé, un véritable débat s’installe entre eux et on ne sait plus quel personnage croire au fur et à mesure que la pièce évolue. Chacun semble vouloir convaincre, voire persuader le lecteur, mais l’on peut s’y perdre. Je conseille cette pièce de théâtre, elle nous permet de réfléchir à notre propre situation, à ce que l’on pourrait faire pour l’améliorer. Le lecteur est alors concerné et se demande lui-même : « Ai-je tout ce dont j’ai besoin ? ».

Les dernières représentations de la pièce ont eu lieu en 2016, jouées par Anne Alvaro et Audrey Bonnet (photo ci-dessus) sous la direction artistique de Roland Auzet.

Koltès, Bernard-Marie. Dans la solitude des champs de coton, éditions Minuit, 2004. 60 p.

etoileetoileetoile

Clémentine Ployon, 1ère L

JE VAIS MOURIR!

Louis apprend qu’il va bientôt mourir. Il décide donc de rentrer chez lui après de longues années de voyage pour annoncer la mauvaise nouvelle à sa famille. Il revoit alors sa mère, rencontre Suzanne, sa sœur qu’il n’a pas eu le temps d’apprendre à connaître, et Catherine la femme de son frère Antoine. Tout le monde semble heureux de le revoir mais Antoine ne tarde pas à agir avec dédain, ce que lui reproche le reste de la famille. Louis réagira-t-il face au comportement de son frère ? Comment la nouvelle de sa mort prochaine va-t-elle être reçue ? À vous de le découvrir…

Justelafindumonde1

Mise en scène de Serge Lipszyc au théâtre de L’Etoile du Nord (Paris) du 06 novembre au 1er décembre 2012

  Même si Juste la fin du monde n’est pas la pièce que j’ai préféré lire, je l’ai préféréé à Derniers remords avant l’oubli du même auteur. Je me suis plongée plus facilement dans l’histoire et j’ai beaucoup mieux compris les sentiments et les points de vue des personnages. Les pages ont défilé plus rapidement avec ce livre. J’en suis devenue presque impatiente d’être à la fin de l’histoire, non parce qu’elle m’ennuyait mais parce que j’avais envie de connaître son dénouement. J’ai d’ailleurs été très déçue par cette fin, mais ce n’est pas pour autant que je ne conseillerai pas la pièce à mes camarades ou à vous, lecteurs de ma critique. Ce livre mérite d’être lu car les thèmes abordés, le conflit, la mort et la famille, sont ceux que nous retrouvons dans notre propre vie, ce que j’ai aimé. Grâce à ça, je me suis mise dans la peau des personnage et ça m’a poussée à la réflexion. En effet, ce qui arrive aux personnages pourrait aussi nous arriver. Personnellement, je n’ai pas apprécié les réactions de Louis. Il ne réagissait pas assez aux réflexions de son frère. À sa place je me serais défendue un minimum, j’ai donc été un peu déçue. J’ai au contraire apprécié le comportement de Suzanne qui a été très accueillante avec Louis. Je pense que c’est ce que j’aurais fait même si j’aurais eu quelques reproches envers lui pour ne pas avoir donné de nouvelles depuis si longtemps. Et vous ? Qu’avez vous ressenti en lisant cette pièce ? N’hésitez pas à laisser un commentaire !

Lagarce, Jean-Luc. Juste la fin du monde. Les Solitaires Intempestifs, 01-07-2010. 77 p.


Morjana Oulmi 1èreL

Nous, jeunes adolescents, rendons-nous la vie facile à nos parents?

          Plusieurs petites scènes entre parents et enfants qui nous font réaliser que les conflits familiaux sont une perte de temps et que l’on doit plutôt se soutenir les uns avec les autres pour le bien être de chacun.

          Joël Pommerat remet en question notre vie entière, doit-on agir mal avec nos parents? Doit-on leur répondre comme si l’on parlait à un ami? Doit-on leur manquer de respect? C’est simple, si Pommerat nous remet en question de la sorte c’est pour qu’on réalise que notre famille et ce qu’on a de plus cher, malgré les conflits ou le fait que nos parents soient divorcés ou autres… Nos parents sont responsables de notre création alors pourquoi leur briser le cœur? Dans la huitième scénette une enfant vient de mourir, la mère à du mal à imager sa vie sans elle! Mettez vous dans sa peau, y arriveriez-vous? Personnellement je n’ose même pas imaginer le mal que cela pourrait me causer. 490_0008_14517532_Photo1Représentation du 30 Septembre 2014 à la Fonderie d’Herouville en basse Normandie

Mais il y a quand même de bons cotés comme dans la sixième scénette qui met en scène l’amour sincère d’un jeune garçon qui subit le harcèlement de ses camarades de classe à cause de sa pauvreté. Sa mère s’excuse de lui causer tout ce mal mais celui-ci prouve, avec tout l’amour du monde, qu’il l’aime malgré leur position sociale, et qu’il se contrefiche des ricanements des autres tant que sa mère est auprès de lui.

           Je pense que cette pièce est la meilleure de Joël Pommerat! Courte, rapide à lire, elle vous bouleversera  dans votre façon de penser. Cette pièce est juste extraordinaire!

Elle a été jouée pour la dernière fois le 30 septembre 2014 en Basse Normandie.

Pommerat, Joël. Cet enfant. Actes Sud, 01-10-2010. 42 p.

Fauqueur Chloé, 1èreL

?????

Comment la technologie peut-elle nous séparer?

Eulalie.fr

2 mai 2016, festival du théâtre du Massenet Pas Pour les Grands! (Eulalie.fr)

Cette pièce se présente sous la forme d’un  monologue, celui de Robin Reynard. Son fils, Baptiste, a disparu de chez lui depuis trois jours après être allé au carnaval. Il s’est disputé avec son père après que celui-ci ait supprimé son compte sur un jeu vidéo, excédé par le temps qu’il passe sur les écrans. Tout au long de la pièce, Robin s’interrogera sur ses décisions et les erreurs qu’il a commises envers son fils. Il se demandera s’il n’est pas aussi accro que lui aux écrans.
Il faut savoir que l’auteure, Sarah Carré, a collaboré avec 200 jeunes dans le cadre du projet alter ego à Dunkerque. Durant ce projet ces adolescents ont pu s’interroger sur le temps qu’ils passent devant leurs écrans et les conséquences sur leur entourage.
 
Screens, est une pièce de théâtre intéressante car elle dévoile un problème social. Aujourd’hui, on préfère passer du temps sur nos téléphones, aller sur internet, les réseaux sociaux, etc. On y attache trop d’importance alors que les liens sociaux sont à privilégier. Dans la pièce de théâtre nous pouvons constater que Baptiste préfère jouer à son jeu vidéo plutôt que de passer du temps avec son père, que la technologie surtout les divise, comme nous pouvons le voir à travers leurs disputes. Des leçons et des solutions transparaissent dans la pièce : le père de Baptiste reconnaît passer aussi beaucoup de temps sur son téléphone pour son travail et avoue qu’il aurait dû parler calmement avec son fils de son addiction.
Je pense que cette pièce révèle un vrai problème social qui peut toucher les adolescents comme les adultes. Nous vivons dans une société où les écrans sont indispensables. Sans pour autant les supprimer, nous devrions éviter de les laisser empiéter sur notre quotidien. Pour moi, le téléphone et les réseaux sociaux sont utiles mais ils sont secondaires dans mon quotidien.

Carré, Sarah. Screens. Lansman Editeur, 2014. 34p.

Facon Manon 1L

Un grand jardin

Résultat d’images pour grand jardin avec mison

La scène se passe un dimanche dans un grand jardin. Pierre vit seul et occupe la maison de campagne que lui et ses amis d’enfance, Hélène et Paul, ont acheté dans leur jeunesse. Les années ont passé et Hélène et Paul sont partis vivre leur vie de leur côté. C’est alors que Pierre reçoit leur visite accompagnés de leurs conjoints et enfants dans le but de discuter de la vente de la maison. Mais il y a un problème! Pierre refuse de vendre. Les disputes et reproches fusent alors. Comment Pierre va-t-il réagir? Comment va se passez leurs retrouvailles? La maison va-t-elle finir par être vendue ?

     Je n’ai pas apprécié lire cette pièce parce que je ne comprenais pas souvent les dialogues. En effet, les personnages discutaient tous en même temps et parfois passaient d’un sujet à un autre. Même si c’est un des principes du théâtre, ça m’a déranger. De plus, ils n’étaient pas assez explicites dans leurs paroles, ils n’allaient pas droit au but. Malgré tout, les phrases n’étaient pas compliquées au point où je ne comprenais pas leur sens. L’histoire en elle-même ne m’a pas intéressée plus que ça. Je recommande tout de même ce livre car comme dans Juste la fin du monde du même auteur, les thèmes abordés, à savoir le conflit, l’amitié et les retrouvailles sont des thèmes que nous retrouvons dans notre quotidien, ce qui nous pousse à nous mettre à la place des personnages. On peut alors se mettre en garde contre des problèmes qui pourraient aussi nous arriver comme les disputes sur la vente d’une maison achetée à plusieurs ou comme la mauvaise entente entre colocataires. Hélène est un personnage que je n’ai pas apprécié. Elle faisait beaucoup de reproches à Pierre, comme si il créait les disputes alors qu’elle les causait elle-même. Je n’ai pas non plus apprécié le fait qu’elle essaye de mettre Paul tout le temps de son côté. Concernant Pierre, je me suis souvent demandée si il n’était pas atteint d’une maladie comme la schizophrénie. Et vous, qu’avez vous pensez des personnages ? N’hésiter pas à laissez un commentaire!

Ci-dessus une photo d’une représentation de la pièce qui a eu lieu du jeudi 17/03/16 au samedi 19/03/16 à Lyon au théâtre de la Croix Rousse. La mise en scène était de Julie Deliquet.

Lagarce, Jean-Luc. Derniers remords avant l’oubli. Les Solitaires Intempestifs, 01-03-2011. 58 p. 10 €.

 Résultat de recherche d'images pour "3 étoiles"

 
Morjana Oulmi 1èreL

M’aidera-t-elle à mourir?

Un jour, un père arrive chez sa fille dont il ne s’est jamais soucié afin de lui annoncer qu’il va bientôt mourir. Il est venu lui demander de l’aide pour en finir car il pense qu’elle est « pareille » que lui et qu’elle est la seule à qui il peut demander cela… Elle ne veut pas le recevoir et refuse tout d’abord de lui parler, mais ils finiront par débattre Faut-il_1-hd_c_Bellamytoute la nuit sous le regard de Ric, son ami, qui ne prend pas parti… Mais quelle sera la décision de cette jeune femme au fort caractère ? 

J’ai aimé lire cette pièce, on se plonge facilement dans l’histoire. Les réactions et les émotions des personnages sont compréhensibles et on peut se mettre à leur place. J’aime le fait de ressentir diverses émotions en lisant, et avec cette pièce c’est le cas.  Au début j’ai été déçue de la réaction de la fille à l’égard de son père, qui semble souffrir de ce rejet et qui m’inspire la pitié. On ressent facilement le ressentiment que la fille éprouve pour lui.  J’aurais aimé que le personnage de Ric s’impose un peu plus et qu’on sache vraiment ce qu’il pense de cette situation. Cependant, les nombreuses répétitions m’ont dérangées car elles font paraître la pièce ennuyeuse à certains passages. L’auteure, Carole Thibaut, aborde des thèmes tels que la mort à travers la décision du père, les relations familiales en montrant les tensions entre ce père et sa fille mais aussi la notion de « couple moderne » avec Ric. Elle aborde également la réussite sociale à travers la description de l’appartement ou encore l’éducation lorsqu’elle évoque l’enfance de la fille.

Je pense que cette pièce peut faire réfléchir le lecteur puisque les situations décrites peuvent se passer dans la réalité. On peut voir à travers les relations familiales que le rejet de l’autre est mis en avant. Il est dit dans la pièce que ces deux personnages ne se sont pas vus depuis longtemps, cela montre qu’ils n’ont pas pu profiter l’un de l’autre. Le père se voit dans sa fille et inversement, en rejetant l’autre ils se rejettent eux-mêmes, c’est pour cela qu’ils apparaissent comme des personnages malheureux.

Je conseillerai cette pièce puisqu’elle est agréable à lire et fait réfléchir. 

Image de la mise en scène par l’auteure, Carole Thibaut, jouée en mars et avril 2008 à Paris au théâtre de l’Est-Parisien (20e).

Thibaut, Carole. Faut-il laisser les vieux pères manger seuls aux comptoirs des bars. Lansman Editeur, 01-02-2008. 67 p.

RUMEAUX CLARA 1L

????

*source image: http://theatre-est-parisien.org/Faut-il-laisser-les-vieux-peres

Folie maternelle

« Il y a toujours un peu de folie dans l’amour mais il y a toujours un peu de raison dans la folie« , Friedrich Nietzsche

«  Occupe-toi du Bébé « , mise en scène Olivier Werner, théâtre national de la Colline à Paris (du 8 Janvier au 5 Février 2011).

L’histoire est basée sur un drame familial. On suit Donna McAuliffe, mère de famille incarcérée pour avoir tué ses deux enfants en bas âge. Son comportement instable attise la curiosité du docteur Milliard, psychologue en charge d’expérimentations ayant pour but de prouver l’existence du SLK ou Syndrome de Leeman-Keetley, qui se caractérise par une forme d’empathie si profonde pour les malheurs du monde que le sujet va jusqu’à s’en prendre à ce qu’il a de plus cher au monde (dans le cas de Donna, ses propres enfants).

Par le biais de son témoignage et de celui de certains de ses proches (l’interview étant encadrée par un personnage dont on ne connaît pas l’identité mais qui, après réflexion, ne peut être que l’auteur lui-même !), nous en apprenons plus sur cette affaire et ses conséquences sur la vie de Donna et son entourage. Parallèlement, on suit Lynn Barrie, sa mère et femme politique, Martin, son mari, ainsi que le Dr. Milliard lui-même. Les personnages se confient au fur et à mesure de l’histoire ; ils font alors part de leurs tourments et de leur ressenti face à l’objectif d’une caméra la plupart du temps, dans le but de se soulager d’un poids ou de faire comprendre leur point de vue.

Je porte un avis très positif sur cette pièce de théâtre. Dans cette pièce aux aspects d’histoire psychologique, Dennis Kelly introduit un côté très humain chez les personnages et établit une réflexion directe sur le genre humain, rendant le texte agréable et intéressant à lire. J’aime particulièrement cet aspect psychologique qui me donne la sensation d’être surpris en permanence, notamment lors d’une scène où Donna fait ressortir toute sa peur et sa colère, entremêlées de folie et d’animosité envers sa mère qui tente de la raisonner. De plus, les dialogues semblent si réels et sont chargés d’émotions et parfois d’humour.

Toute la pièce repose sur une seule et même question : Donna est-elle un monstre ?

Selon moi, Donna n’en est pas un. Un monstre ne ressentirait pas une telle chape de remords sur ses épaules… Elle est terrassée par le chagrin provoqué par la perte de ses enfants qu’elle a elle-même provoquée.

Dennis Kelly,Occupe-toi du bébé, l’Arche, 2010, 109 p.

Joris Guiselin, 1ère L