Le monde entier est une chanson française (3)

«D’où l’ennemi viendra qui me fera héros »

Tout le monde connaît Jacques Brel, et ses chansons devenues universelles, dont Zangra. Le Désert des Tartares, roman paru en 1940 et écrit par l’Italien Dino Buzzati a inspiré Brel qui en résume l’intrigue dans ses strophes lapidaires et poignantes.

Car, rien de mieux que de partager langue et culture qu’à travers la chanson.

Objectifs :

  • culturel : l’internationalisation de la chanson française, de présence discrète mais à réelle influence
  • linguistique / CE/ CO : comprendre la chanson (paroles et extrait ci-dessous) et la comparer avec quelques extraits du roman de Buzzati 5Zangra correspondant au personnage Drogo)
  • PO : trouver un sens aux paroles «Et l’ennemi est là je ne serai pas héros », réfléchir sur le sens de la vie, le destin, la tragédie intime

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=lx4aUu5AXY4[/youtube]

Je m’appelle Zangra et je suis lieutenant
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir les filles en troupeaux
Mais elles rêvent d’amour et moi de mes chevaux

Je m’appelle Zangra et déjà capitaine
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la jeune Consuelo
Mais elle parle d’amour et moi de mes chevaux
Je m’appelle Zangra maintenant commandant

Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg boire avec don Pedro
Il boit à mes amours et moi à ses chevaux

Je m’appelle Zangra je suis vieux colonel
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D’où l’ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m’ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la veuve de Pedro
Je parle enfin d’amour mais elle de mes chevaux

Je m’appelle Zangra hier trop vieux général
J’ai quitté Belonzio qui domine la plaine
Et l’ennemi est là je ne serai pas héros

Buzzati traduit par Michel Arnaud :
« Effectivement s’avançait contre Giovanni Drogo l’ultime ennemi. Non point des hommes semblables à lui, tourmentés comme lui par des déserts et des douleurs, des hommes d’une chair qu’on pouvait blesser, avec des visages que l’on pouvait regarder, mais un être tout puissant et méchant ; il n’était pas question de combattre sur le sommet des remparts, au milieu des coups de canon et des cris exaltants, sous un ciel printanier tout bleu, il n’y avait pas d’amis à coté de vous dont la vue vous redonne du courage, il n’y avait pas non plus l’acre odeur de la poudre, ni de fusillades, ni de promesses de gloire. Tout va se passer dans la chambre d’une auberge inconnue, à la lueur d’une chandelle, dans la solitude la plus totale. On ne combat pas pour repartir couronné de fleurs, par un matin de soleil, au milieu des sourires des jeunes femmes. Il n’y a personne qui regarde, personne ne vous dira bravo. Oh, c’est une bataille bien plus dure que celle qu’il souhaitait jadis. »

Identité nationale

Objectifs :

  • culturel : comprendre l’Occupation durant la 2ème guerre mondiale, Résistance et Collaboration
  • lecture d’image : l’affiche rouge
  • CE : Missak, l’enfant de l’affiche rouge, un livre de Didier Daeninckx
  • PO : s’exprimer sur la définition d’identité, sur sa propre identité, sur l’étranger

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HKsyAAn-YTA[/youtube]

Identité nationale, Bernard Lavilliers
Des lois-encore des lois, pour blanchir les puissants, qui n’ont même plus de classe qui sont de vrais faisans
Des interdits partout t’es pas assez mature pour savoir si tu peux, fumer dans la nature,
insulter la police ou bien le président, écrire ce que tu veux chanter ce que tu sens,
Y a des senseurs partout mentalité de flics
Ou bien des courtisans rampants dans la milice.

Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.
Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

On se croirait revenu à Vichy chez Pétain, là où les étrangers les juifs- les arméniens
Étaient placardés là sur cette affiche rouge, là où monsieur Bousquet disait « personne ne bouge »
Ils vont dans ton passé citoyen anonyme, fouiller dans ton casier judiciaire, et ça rime , voir si t’es bon français, si t’as de bon réflexes patibulaires- mais presque.

Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.
Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Alors que le crédit t’encercle, t’infantilise, que les banquiers joue avec la banquise.
Que tes amis d’enfance redeviennent étrangers, t’as peut être quand même des questions à poser
La nuit sur internet partage tes insomnies et des flics des rois, tu deviens repérable sur ton adresse IP
t’es cerné en croyant que t’es libre.
Le blues

Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.
Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Y’a les petits marquis qui te prennent pour un con, avec une arrogance du temps de Napoléon,
qui frime avec tes sous dans des cours d’opérettes,.
Mais quand est-ce qu’on les vire ?
Quand est-ce qu’on les jette ?

Fête, « Ah Dieu que la guerre est jolie »

Fête

A André Rouveyre.

Feu d’artifice en acier
Qu’il est charmant cet éclairage
Artifice d’artificier
Mêler quelque grâce au courage

Deux fusants
Rose éclatement
Comme deux seins que l’on dégrafe
Tendent leurs bouts insolemment
IL SUT AIMER
quelle épitaphe

Un poète dans la forêt
Regarde avec indifférence
Son revolver au cran d’arrêt
Des roses mourir d’espérance

Il songe aux roses de Saadi
Et soudain sa tête se penche
Car une rose lui redit
La molle courbe d’une hanche

L’air est plein d’un terrible alcool
Filtré des étoiles mi-closes
Les obus caressent le mol
Parfum nocturne où tu reposes
Mortification des roses

Guillaume Apollinaire – Calligrammes

 

 

 

Objectifs :

  • historique : la 1ère guerre mondiale, les poilus, les tranchées, la der des der, Apollinaire (artilleur, engagé volontaire en 1915)
  • lexical : la fête et la guerre
  • littéraire et poétique : strophe, quatrain, quintil, sizain,  vers, rime (croisée), rythme (octosyllabe), allitération, jeu de mots / comparer le poème avec celui de Marceline Desbordes-Valmore (rose, fleur et couleur)

Le poème par l’acteur Jacques Duby :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KorXUqiy2vc[/youtube]

Les roses de Saadi

J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.

Marceline Desbordes-Valmore

L’art du portrait (1): « enseigner le français, c’est mon engagement, ma pensée humaniste de fraternité et de liberté »

Voici un article, issu du FDLM n°409, plein de peps où une professeur de FLE témoigne d’une vie consacrée au FLE, c’est-à-dire à la rencontre, à l’accueil et au don.

Objectifs :  (pour les enseignants ) à l’occasion de la semaine de la Francophonie, du 18 au 26 mars

  • lire un témoignage dynamique qui donne envie d’entrer en cours, de partager la langue, de transmettre un message d’ouverture à l’autre
  • réfléchir sur son parcours, son propre engagement, sur ses pratiques (Cf: photos de la page de droite)

(pour les étudiants)

  • CE : lire un article de presse FLE, qui désacralise l’enseignant par la découverte d’un exceptionnel parcours d’une vie consacrée à la transmission d’une langue et de ses valeurs
  • Lexique : 1) pays et nationalité : retrouver le parcours de Maria Luisa en la suivant pays par pays, année par année ( vie personnelle /  travail / diplômes- si séance en lien avec la rédaction d’un CV) / 2) les expressions idiomatiques (un vrai périple, tomber en amour, un travail de Don Quichotte, prendre du recul, pour de bon)
  • PE : s’interroger sur la place des langues à la manière de Maria Luisa, en complétant la phrase « Je parle en …, mais je …en … »

La science-fiction raconte le monde dans lequel nous vivons

Objectifs :

  • définir le genre littéraire de « science-fiction » : « Romans mettant en scène des événements réels ou imaginaires, mais explicables par des lois scientifiques reconnues ou hypothétiques » selon Hugo GERNSBACK
  • CE : lire un extrait du Meilleur des Mondes d’Adlous Huxley,  paru en 1932 ou de
    1984 de George Orwell, publié en 1949,puis l’article de J-M. Ligny Petits hommes verts
  • CO / PO : visualiser le court-métrage canadien réalisé par Neill Blomkamp, 2006 (6 mn) puis donner son avis sur le parti pris du réalisateur : contexte historique (pourquoi Johannesburg, en 1990 ?) /  accueil des réfugiés (qui sont-ils ? comment sont-ils accueillis au début, ensuite ? comment survivent-ils ? quel rapport avec la population locale ?) à la manière d’un reportage avec interviews authentiques (effet sur le spectateur ? objectif souhaité par le réalisateur ?)
  • Analyser :  1) quel lien avec l’actualité  ?/  conditions d’accueil des réfugiés dans le monde occidental ? conséquences ? (racisme ? quels parallèles possibles avec l’installation puis la fermeture de camps de migrants et de réfugiés telle « la jungle de Calais »?)/ dangers de la privatisation de secteurs publics tels que l’armée, la sécurité intérieure et l’administration 2) l’effet reportage : savoir repérer la fiabilité ou la fausseté d’une information

Alive in Joburg

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xsvx3q_alive-in-joburg-court-metrage-vost_shortfilms[/dailymotion]

Pour plus d’action et de réflexion : possibilité de visionnage à la maison du film District 9 réalisé par Neill Blomkamp, 2009. Les ET survivent 20 ans dans un ghetto, de d’entre eux parviennent à s’enfuir, avec l’aide d’un humain.

« Homo sum » : l’amour d’un père pour sa fille

Demain, dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

Objectifs :

  • littérature 1° la poésie classique : vers (alexandrin, hémistiche, césure) / figures de style (répétition, anaphore, comparaison, métaphore, synecdoque, énumération ) / champ lexical de la souffrance et homophonie / lyrisme et deuil
  • littérature 2° l’autobiographie versifiée : le poète Victor Hugo et la fin tragique de sa fille Léopoldine, sur les bords de la Seine en Normandie / « je » et « tu », la douleur personnelle est universelle
  • lexical et grammatical : CCT, futur proche, vocabulaire de la nature
  • PO : à partir du poème de V. Hugo, s’exprimer sur les sentiments du père puis de la femme qui sauve la fillette à la fin du court-métrage Cargo  de B. Howling et Y. Ramke (2013) où un père mordu par un zombi veut libérer sa fille de son destin de mort vivant

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gryenlQKTbE[/youtube]

Moby Dick, le cachalot blanc

Objectifs :

  • Francophonie et initiation aux grands classiques de la littérature : lire trois extraits de Moby Dick, célèbre roman d’aventures du XIXème siècle, de Herman Melville, qui a inspiré, au XXème Albert Camus dans La Peste  – Pistes d’étude sur séquence Moby Dick
  • CE : vocabulaire de la mer,  de la pêche / identifier un personnage, Achab, ni « gentil » ni « méchant », héros qui évolue tout au long du récit – A lire: l’article de Bruce Barcott (The NY Times)comment la baleine a fait l’Amérique, in BOOKS n°78
  • arts visuels et EO : comparer avec le court-métrage  » The Leviathan » de Ruairi Robinson / quels points communs ? quelles différences ? dues à quoi ? / mythologie : qu’est ce que « le léviathan » ? quel rapport avec le film de Robinson et le roman de Melville ?

[vimeo]https://vimeo.com/122368314[/vimeo]

Extrait 1 :

 » Cette nuit-là, lors du quart de minuit à quatre heures, lorsque le vieillard – comme il le faisait parfois – sortit de l’écoutille où il s’appuyait et regagna son trou de tarière, il leva soudain le visage avec âpreté en humant l’air du large comme un chien de bord perspicace à l’approche d’une île barbare. Il déclara qu’il devait y avoir une baleine non loin. Toute la bordée sentit bientôt cette odeur particulière que le cachalot vivant répand souvent à une grande distance et aucun matelot ne fut surpris lorsque après avoir consulté le compas, puis le penon, et s’être assuré aussi précisément que possible de la direction d’où venait l’odeur, Achab donna rapidement l’ordre de changer légèrement le cap et de diminuer de voiles.
La ligne de conduite avisée, dictant cette manœuvre, se justifia pleinement au lever du jour qui révéla, à l’avant, une longue bande lisse horizontale, onctueuse comme de l’huile, et qui ressemblait, entourée comme elle l’était de risées, au revolin rapide, poli comme un métal, qui se forme à l’embouchure des grands fleuves.
– Aux postes de vigie ! Tout le monde sur le pont !
Sur le pont du gaillard d’avant, Daggoo fit un tel tonnerre avec le bout de trois anspects réunis, il éveilla les dormeurs avec un tel fracas de jugement dernier qu’ils semblèrent rejetés par l’écoutille tant ils apparurent avec promptitude, leurs vêtements à la main.
– Que voyez-vous ? cria Achab le visage renversé vers le ciel.
– Rien, rien, sir ! fut la réponse qui tomba d’en haut.
– Les perroquets !… les bonnettes ! Hautes et basses sur les deux bords !
Toute la toile établie, il largua la sauvegarde destinée à le hisser au mât de grand cacatois. Il était au deux tiers de son ascension lorsque, regardant dans l’espace vide séparant le grand perroquet du grand hunier, il poussa un cri de goéland :
– La voilà qui souffle ! La voilà qui souffle ! Une bosse comme une colline neigeuse ! C’est Moby Dick ! »

Extrait 2 :

 » Achab avait raison, dans l’impétuosité de leur impatience, les hommes avaient pris autre chose pour souffle, comme on l’allait voir, car à peine Achab avait-il atteint son perchoir, à peine l’estrope était-elle amarrée au cabillot du pont qu’il donna l’accent tonique d’un orchestre qui retentit comme une décharge d’artillerie. Trente poumons de cuir lancèrent ensemble un cri de triomphe cependant que – beaucoup plus près du navire que le souffle imaginaire, à moins d’un mille sur l’avant – Moby Dick en personne apparut ! Et ce n’était pas par des souffles calmes et indolents, ni par le paisible jaillissement de sa course mystique, que la Baleine blanche révéla sa présence, mais par le phénomène beaucoup plus étonnant du saut. Montant des profondeurs à sa plus extrême vitesse, le cachalot projette ainsi sa masse tout entière à l’air libre, et la montagne d’écume éblouissante qu’il a soulevée le dénonce à une distance de sept milles et plus. En de pareils moments, sur les vagues furieusement arrachées qu’il secoue, ce saut parfois est un défi.
– La voilà qui saute ! la voilà qui saute ! fut le cri qui accompagna les incommensurables bravades de la Baleine blanche se lançant vers le ciel comme un saumon. Si brusquement surgie dans la plaine bleue de la mer et projetée sur le bleu encore plus intense du ciel, l’écume qu’elle avait soulevée brilla de façon insupportable, aussi aveuglante qu’un glacier, puis son éblouissante intensité s’atténua progressivement jusqu’à n’être plus que la brume indistincte qui, dans la vallée, annonce une averse.
– Oui, accomplis ton dernier saut vers le soleil, Moby Dick ! s’écria Achab, ton heure est venue et ton harpon est prêt ! Tous en bas, sauf un homme au mât de misaine. Les baleinières ! Parés!
Dédaigneux des fastidieuses échelles de corde, les hommes, tels des étoiles filantes, glissèrent au pont par les galhaubans et les drisses, cependant que de manière moins foudroyante, quoique prompte, Achab était descendu de son perchoir.
– Les pirogues à la mer ! cria-t-il dès qu’il eut atteint la sienne, une baleinière de rechange gréée l’après-midi précédent. Monsieur Starbuck, le navire est à toi… tiens-toi à l’écart des pirogues, mais ne t’en éloigne pas non plus. Débordez tous ! »

Extrait 3 :

 » La Baleine blanche, la Baleine blanche ! s’écriaient à qui mieux mieux le capitaine, les seconds et les harponneurs, nullement ébranlés par les rumeurs inquiétantes qui couraient à son sujet et également anxieux de prendre un poisson si célèbre et si précieux, tandis que l’équipage maussade regardait de travers, et en la maudissant, la repoussante beauté de cette grande forme laiteuse qui, illuminée par les paillettes d’un soleil horizontal, se mouvait en scintillant, vivante opale dans le matin bleu de la mer. Messieurs, les événements se déroulèrent selon une étrange fatalité, comme s’ils avaient été tracés sur la carte du monde avant même la naissance de la terre. Le mutin était premier rameur à bâbord dans la baleinière du second, il était donc assis à ses côtés lorsqu’il se trouvait à l’avant avec sa lance et devait haler ou filer la ligne au commandement. De plus, lorsque les quatre pirogues furent mises à la mer, celle du second se trouva en tête, et personne n’eut un hurlement de joie aussi féroce que Steelkilt tandis qu’il peinait à son aviron. Après avoir nagé vigoureusement, leur harponneur piqua et, la lance à la main, Radney bondit à l’avant. Il entrait toujours en fureur, semblait-il, dès qu’il était dans une baleinière. Et le cri qui traversait son bandage demandait qu’on l’amenât sur le dos même du cachalot. Sans se faire prier, son tireur l’amena toujours plus près, à travers une écume aveuglante qui mêlait deux blancheurs, jusqu’à ce que soudain la pirogue donnât comme sur un récif, penchât et projetât à la mer le second qui était debout. Il tomba aussitôt sur le dos glissant de la baleine, la pirogue se redressa et fut jetée de côté par le remous, tandis que Radney se débattait dans la houle sur l’autre flanc du monstre. Il émergea de l’écume et on l’aperçut un instant indistinctement à travers ce voile, luttant sauvagement pour se dérober au regard de Moby Dick. Mais la baleine fit brutalement volte-face et, soulevant un soudain tourbillon, saisit le nageur dans ses mâchoires, se dressa sur l’eau en le brandissant, piqua à nouveau droit devant elle et sonda.
Cependant, au premier heurt de la pirogue, l’homme des Lacs avait filé la ligne de façon à se trouver à l’arrière du maelström, il observa tranquillement la scène, considérant ses propres pensées. Mais une secousse brusque et terrifiante fit plonger du nez la pirogue ; tirant rapidement son couteau, il coupa la ligne, et la baleine fut libre. Mais à quelque distance de là on vit réapparaître Moby Dick, des lambeaux rouges de la chemise de Radney accrochés dans les dents qui l’avaient dévoré. Les quatre baleinières continuèrent à lui livrer la chasse, mais le cachalot les évita puis enfin disparut tout à fait. »

Détail du tympan de Sainte-Foy-de Conques (Moyen-Age)

Pour ceux qui préfèrent le texte en anglais  : version audio

« Un homme, ça peut être détruit, mais pas vaincu »

Le vieil homme et la mer

Un court-métrage d’Alexandre Petrov, qui a reçu de nombreux prix, dans une adaptation à la peinture à huile (!) du roman d’Hemingway.

Une superbe introduction au roman Le vieil Homme et la Mer dont l’auteur, prix Nobel de littérature, nous laisse savourer une langue et un  message universel accessibles : la fin nous montre un retour de pêche sans poisson qui pourrait représenter une défaite pour Santiago le pêcheur, mais une victoire pour Manolin, le jeune garçon. Ainsi l’homme « peut être détruit, mais pas vaincu ».

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1geg6_le-vieil-homme-et-la-mer_shortfilms[/dailymotion]

Objectifs :

  • CE : lire le roman ou des extraits suivant le schéma narratif (la situation initiale, l’élément déclencheur, le déroulement, le dénouement et la situation finale)-Cliquer pour lire le texte hemingway_levieilhommeetlamer_fbon
  • CO : DELF B2+ écouter une émission radio résumant le roman Europe1 la victoire dans la défaite du 20 aout 2013 avec interview de Yann Queffélec
  • PE / rédiger un texte argumentatif : l’aventure du vieil homme se termine-t-elle par une défaite ou par une victoire ? Recherchez arguments et exemples dans le livre.
  • PO : expliquer le succès mondial de cette œuvre d’un américain en visionnant les deux films d’animations proposés (celui de Petrov, français et celui de Marcel Schindler, allemand) et en écoutant un court extrait (10 mn) audio INA / analyser ces différentes interprétations
  • Sortir : aller au spectacle de et avec Marie-Christine Barrault spectacle NDS Istanbul

[vimeo]https://vimeo.com/39473645[/vimeo]

A la conquête de Méliès

Pour fêter les premiers froids et les 155 ans de Méliès, ce 8 décembre, redécouvrir l’auteur des premiers trucages au cinéma et des premiers films de fiction !

Objectifs :

  • culturel : découvrir un film moins connu que « Le voyage dans la lune »,  réalisé en 1902 et inspiré de l’actualité qui suit ardemment les expéditions polaires de l’époque. Le professeur Maboul parviendra au pôle à bord d’un aérobus, après un voyage plein de péripéties.
  • artistique : la poésie, le fantastique, la vision du futur dans le passé au cinéma
  • PE / les différents points de vue : réécrire l’histoire selon le point de vue des suffragettes, du savant chinois, du professeur Maboul et du Géant des Neiges
  • PO : raconter l’aventure des sept savants et leur rencontre avec le Géant des Neiges  avec ses propres mots / faire des liens avec le film hommage de Scorsese  « Hugo Cabret »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_aX7DPoY9gE[/youtube]

Le Tour du Monde en 72 jours

«  Amiens, 25 janvier
Jamais douté du succès de Nellie Bly, son intrépidité le laissait prévoir.
Hourra ! Pour elle et pour le directeur du World !
Hourra ! Hourra !  »

(Jules Verne dans l‘Echo de la Somme, journal qui a publié plusieurs de ses nouvelles)

Objectifs :

  • CE : lire l’article ci-dessous et répondre aux questions essentielles : qui est Nelly Bly ? quelles sont ses qualités, notamment celles nécessaires au journalisme ? quelle vision a-t-elle de son métier ? quelle différence entre journaliste, reporter et journaliste d’investigation ? à quelles difficultés est-elle confrontée ?
  • PO : réfléchir sur le rôle du journaliste, sa neutralité, son engagement / à mettre en rapport avec les difficultés des journalistes dans certaines parties du monde : quelles menaces ? quelles conséquences ? quelles qualités sont alors nécessaires ?
  • Littérature : comprendre le lien entre Jules Verne et Nelly Bly

Texte : Nellie Bly

Elizabeth Jane Cochrane, dite Nellie Bly est née le 5 mai 1864 à Cochran’s Mills dans le Comté d’Armstrong (Pennsylvanie) et morte le 27 janvier 1922 à New York. Figure légendaire de la presse américaine, première femme à avoir réalisé un tour du monde sans être accompagnée par un homme pour les besoins d’un reportage. L’intrépide Nellie Bly, pionnière du reportage clandestin, fait de l’infiltration sa marque de fabrique, que ce soit dans un asile ou dans une fabrique de conserves.

La journaliste d’investigation vers 1880 :

Nellie_Bly_2

En plein essor du journalisme embarqué, dépêcher un reporter pour battre un record fictif du tour du monde était une bonne idée. Envoyer une femme en était une meilleure encore. Lorsque Nellie Bly entreprend sa circumnavigation en novembre 1889 pour le journal New York World, elle part seule, chargée d’un unique sac à main de voyage. Son objectif : coiffer au poteau Phileas Fogg, le héros britannique du roman de Jules Vernes, Le Tour du monde en 80 jours. Costume de voyage – cape, veste bleue à col haut, jupe, long manteau de tartan et mallette de cuir –, Nellie Bly boucle en 72 jours une ode à l’audace et à la détermination sans jamais se départir de son impeccable autodérision. Après 10 jours dans un asile, le succès inouï de cette nouvelle aventure consacre Nellie Bly comme figure de la lutte pour l’émancipation des femmes et pionnière du journalisme d’investigation.

« Comment m’est venue cette idée ? Remonter aux origines des idées peut parfois s’avérer compliqué. Elles sont le combustible même des journalistes, une denrée malheureusement trop rare sur le marché… mais pas impossible à dénicher. Celle-ci m’est apparue un beau dimanche après que j’eus passé la journée puis une bonne partie de la nuit à ferrer un sujet. J’avais l’habitude de me creuser la tête le dimanche et de soumettre le résultat au bon vouloir de mon rédacteur en chef le lendemain. Or ce jour-là, rien n’avait surgi à mon esprit et à trois heures du matin j’étais encore à me tourner dans mon lit épuisée et migraineuse. Agacée par mon manque d’imagination, je finis par me désespérer : Qu’est-ce que j’aimerais être à l’autre bout de la planète !… Tiens, mais pourquoi pas ? songeai-je. Des vacances me feraient le plus grand bien… je pourrais entreprendre un tour du monde ! »

© DR

Heureux qui comme Ulysse …

Ulysse, Jason, Joachim du Bellay, des voyageurs heureux de « retourn(er) vivre entre (leurs) parents le reste de (leur) âge » !

Ulysse et les sirenesmosaïque romaine, Bardo, Tunis

Objectifs :

  • la biographie de Joachim du Bellay et sa rencontre avec Pierre de Ronsard avec qui il fonda La Pléiade / voyage à Rome où il découvre une ville débauchée : la mythique Rome
  • littérature : le sonnet : poème à forme fixe de la Renaissance de deux quatrains et deux tercets
  • mythologie : deux héros voyageurs de la mythologie grecque : Ulysse et Jason
  • analyse textuelle : a) la mélancolie : douleur nostalgique  b) l’opposition et le contraste : la grande Rome ne peut rivaliser face au petit village natal
  • PO / PE : l’humanisme : la vie est-elle un voyage ? le voyage est-il une quête ?

jasontoison

Jason apportant la toison à son oncle Pélias, peinture, IV s. avt J-C

Le musée de Liré, village natal du poète : musée Joachim du Bellay

Un élève a tellement apprécié ce texte et sa mise en musique par Ridan qu’il en a fait un remix ! à voir et à écouter :[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=WefxVZLhm9U[/youtube]

Le Compagnon de George Sand

Lire un roman oublié de George Sand, peut-être caché derrière ses romans champêtres ?

poche

Le Compagnon du Tour de France (à lire ici : sand_compagnon_tour_de_france) a toute sa place dans une séquence sur le travail dans la littérature.

Objectifs :

  • CE : 1) lire un roman  du XIXème siècle, socialiste humanitaire 2) étudier l’argumentation dans le discours à partir d’un extrait le monde du travail G Sand
  • CO et culture française : le compagnonnage, l’artisan dans la société française avec l’interview de Gérard Depardieu par Jean-Michel Djian sur France Culture dans l’émission A Voix Nue du  4 mars 2013 (à écouter sur Depardieu à voix nue)

djiandepardieu

  • CO : voir un film de Rachid Djaïdani, avec Gérard Depardieu et le rappeur Sadek, dont le titre, à peu près similaire, parle d’une France d’aujourd’hui, humaniste et tolérante, où les générations et les différentes classes tentent de vivre dans la fraternité. [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=w8Qeo0co62M[/youtube]

Courts-métrages à visionner en classe

Un court-métrage à chute (thriller) : Engrenage de Jean-Frédéric Chaleyat

[youtube]https://youtu.be/dHVx9EDyKXg?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Thème : le marché du travail, le monde de l’entreprise – vocabulaire :  embauche, CDI / CDD / intérim, entreprise, standart

Un court-métrage fantastique  (1er prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2003) : Bloody Christmas de M. Leray avec Kad Merad

[youtube]https://youtu.be/9roA5r1O6_o?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Thèmes : fêtes religieuses et culturelles – vocabulaire : Noël, ornements et décorations

La 7ème poule

[vimeo]https://vimeo.com/96887950[/vimeo]

Un court-métrage, dont le scénario est inspiré de la nouvelle du même nom, de Saki (pseudo de Hector Hugh Munro).

“Ne vous attendez pas à ce qu’un garçon soit dépravé tant qu’il n’a pas été envoyé dans une bonne école.” Saki

Objectifs :

  • francophonie : découvrir un auteur britannique de nouvelles (dont l’ironie grinçante so british rappelle celle d’Oscar Wilde), engagé volontaire en France, qui meurt en fin de bataille de la Somme le 13 novembre 1916.
  • lire une nouvelle : The 7th pullet (1914)
  • étudier un court-métrage : (puiser dans les activités essentielles du blog du même nom !)
  • PE : Comprendre et rédiger une critique : Comprendre-et-rédiger-une-critique-de-cinéma.

Profitons du début d’année scolaire pour déguster Saki sans modération !

  • comparer deux personnages ou anti-héros  : *  Monsieur B, « un homme aigri et éteint qui rêve secrètement de pouvoir exister dans les yeux de ses compagnons de train comme un être intéressant et divertissant » * et Monsieur Sim, « un homme qui n’a aucun intérêt. C’est du moins ce qu’il pense de lui-même. Il profite d’un voyage professionnel pour revoir les visages de son enfance, sa fille, et faire d’étonnantes découvertes qui vont le révéler à lui-même. »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=tLn2xGyngSs[/youtube]

Plus d’infos sur les films et courts-métrages français : unifrance.org

« le sommeil est plus important qu’on croit, et la musique plus puissante qu’on pense »

Le Voyage du prince Tudorpah, inspiré des contes orientaux, un conte à écouter :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=B7xTtpu7_TE[/youtube]

Objectifs :

  • le conte, une histoire parlée : statut du conteur, du narrateur, de l’auditeur
  • conte traditionnel et conte contemporain : 1) origine, popularité, comparaison culturelle 2) conte raconté / retrancrit / oralisé
  • PE : imaginer un conte à partir de l’affiche (titre, lieu, quête, personnages : adjuvants, opposants, anima- humains transformés-, surnaturels ou allégoriques, destinateur et destinataire , merveilleux, morale)
  • PO : oraliser le conte (diction, interprétation, jeu)

Comment écouter le conte ? sur un site d’écoute à la demande tel que Deezer : album le voyage du prince Tudorpah ou commander le CD sur le site des Editions éveil et découvertes avec  extraits à écouter

Intérêt des deux pratiques de classe ci-dessous : entraînement à la compréhension sans déchiffrage(ni texte, ni image), compétence à la reformulation,  débat interprétatif, acculturation (le conte, l’Orient)

  1. en classe inversée (lecture autonome) : épisode par épisode telle des capsules audio avec feuille de route
  2. en lecture magistrale : chaque jour, une écoute.

Un site pour comprendre  : Le voyage du Prince Tudorpah

tudorpah

BRÈVE PRÉSENTATION PAR L’ÉDITEUR

Le sommeil est plus précieux qu’on ne le croît et le pouvoir de la musique est plus fort qu’il n’y paraît. Une menace pèse sur le royaume des Nuages Roses. Son jeune Prince a perdu le sommeil. Pour le retrouver, il devra partir en quête d’un remède. Ce conte emprunte à la tradition du conte musical indien, du conte oriental et des classiques européens. ARTHUR H, musicien chanteur consacré au talent et à la créativité incontestables a prêté son timbre à la narration du Voyage.

LES AUTEURS : DENIS TESTE ET GILLES LEROUX

Musicien ecclectique, guitariste et joueur de sitar, Denis TESTE est à l’origine de ce conte pour enfants. Il endosse les rôles de co-auteur, co-compositeur, arrangeur, musicien et comédien. Gilles LEROUX, co-auteur et directeur artistique a mis son stylo et ses voix dans l’aventure de ce conte.

apprendre avec Hägar Dünor le Viking

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Un site pour initier les élèves à la B.D. humoristique telle qu’Hägar Dünor le Viking (Hägar The Horrible en anglais) créé par Dick BROWNE en 1973 : Hägar Dünor et choisir une planche ou un comic strip (il y en a des milliers !) en lien avec un cours de vocabulaire, de grammaire ou même d’histoire…

hagar turc

  • Hägar Dünor et les Turcs : Les Varègues- mais Hägar est-il Varègue ?- ont atteint Constantinople aux IX e Xème siècle

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  • Les souhaits de Hägar Dünor : le conditionnel « j’aimerais + infinitif »

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  • Hägar Dünor sous le ciel anglais : la météo (niveau A1)

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  • Hägar Dünor et son fils : les loisirs (niveau A1 A2)

On peut lire et faire lire  les 3 tomes Hagar Dunor dans la collection  URBAN STRIPS, le strip a été publié pour la première fois en France dans Le Journal de Mickey, et ce pendant 14 ans.

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Lire un tableau de Chirico

Lors d’une séquence sur les héros d’hier à aujourd’hui, ce Retour au château ancestral de  Chirico, 1969.

chiricoObjectifs :

  • découvrir un peintre admiré puis rejeté par les surréalistes
  • interculturalité : né en Grèce, de parents originaires de Turquie (Izmir, Istanbul), fréquente l’Académie des Beaux Arts de Munich et meurt à Rome
  • lecture d’image : le tableau, la figure du héros médiéval
  • inciter à aller au musée : exposition au Musée Pera expo Chirico 2016

pera chirico affiche

 

Bill et Boule de neige

Fêter la nouvelle année sous la neige ? Avec Boule et Bill, ça commence drôlement !neige

objectifs pédagogiques :

  • vocabulaire du quotidien, de la famille, de l’hiver, des loisirs (du sport)
  • rédiger un texte narratif à partir d’une bande-dessinée / raconter oralement une histoire
  • ou écrire un court article de journal de la rubrique « chiens écrasés » à partir d’une anecdote (les deux ci-dessous)

 neige 2

BD-pub-Boule-Bill

Candide « le meilleur des mondes possibles » ou Jacques l’optimiste ?

Ouvrir les yeux sur le monde ?

Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles.

Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes […] il fallait dire que tout est au mieux. ” extrait du chapitre 1, Candide

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=AAdGGLIxrwM[/youtube]

On peut proposer aux élèves de visionner ce clip de l’artiste techno « transversale » : Jacques et de commenter la vidéo et la vision de l’artiste en la confrontant à l’optimisme de Pangloss, du philosophe allemand Leibniz et du jeune Candide.

Pour en savoir plus sur Jacques  : « Tout est magnifique »

Raconter une histoire à partir d’un témoignage télévisé

A partir d’une vidéo extraite d’une célèbre émission française, Tout le monde veut prendre sa place avec Nagui, on peut demander aux élèves d’imaginer à l’écrit et / ou à l’oral l’aventure qui est arrivée à la jeune femme :

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x2m4i4w_fabi-mov_tv[/dailymotion]

  1. Le contexte : où ? quand ? qui et avec qui (« les trois personnes ») ? pourquoi se trouvait-elle dans ce lieu ?
  2. Repérage des gestes (« il est passé là, comme ça ») et des mots clés ( pirogue, machette, chef, serpent, eau …)
  3. L’aventure : déroulement suivant le schéma narratif (situation initiale / événement perturbateur / épreuves / événement de résolution / situation finale)
  4. Les sentiments éprouvés par la narratrice (« j’étais tétanisée », « je me suis recroquevillée », « il a hurlé », « personne n’a pensé à vous sauver ? »,  » peur »…)

Variantes :

  • demander aux apprenants de raconter cette histoire de façon humoristique ou dramatique
  • autour de cette vidéo : imaginer quelle question le présentateur a posé à la jeune femme et pourquoi il l’a posée; supposer l’effet que la jeune femme a voulu faire sur le présentateur et sur le public

Cyrano de Bergerac jamais botté en touche !

Pour mettre, avec humour, un adversaire (ou faquin !)  sur la touche …

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yBDDvjaLxMM[/youtube]

« LE VICOMTE

Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule.

CYRANO, ôtant son chapeau et saluant comme si le vicomte venait de se présenter

Ah ?… Et moi, Cyrano-Savinien-Hercule

De Bergerac.

Rires.

LE VICOMTE, exaspéré

Bouffon !

CYRANO, poussant un cri comme lorsqu’on est saisi d’une crampe

Ay !…

LE VICOMTE, qui remontait, se retournant

Qu’est-ce encor qu’il dit ?

CYRANO, avec des grimaces de douleur

Il faut la remuer car elle s’engourdit…

– Ce que c’est que de la laisser inoccupée !

– Ay !…

LE VICOMTE

Qu’avez-vous ?

CYRANO

J’ai des fourmis dans mon épée !

LE VICOMTE, tirant la sienne

Soit !

CYRANO

Je vais vous donner un petit coup charmant.

LE VICOMTE, méprisant

Poète !…

CYRANO

Oui, monsieur, poète ! et tellement,

Qu’en ferraillant je vais- hop ! – à l’improvisade,

Vous composer une ballade.

LE VICOMTE

Une ballade ?

CYRANO

Vous ne vous doutez pas de ce que c’est, je crois ?

LE VICOMTE

Mais…

CYRANO, récitant comme une leçon

La ballade, donc, se compose de trois

Couplets de huit vers…

LE VICOMTE, piétinant

Oh !

CYRANO, continuant

Et d’un envoi de quatre…

LE VICOMTE

Vous…

CYRANO

Je vais tout ensemble en faire une et me battre,

Et vous toucher, monsieur, au dernier vers.

LE VICOMTE

Non !

CYRANO

Non ?

Déclamant

« Ballade du duel qu’en l’hôtel bourguignon

Monsieur de Bergerac eut avec un bélître ! »

LE VICOMTE

Qu’est-ce que ça, s’il vous plaît ?

CYRANO

C’est le titre.

LA SALLE, surexcitée au plus haut point

Place ! -Très amusant ! -Rangez-vous ! -Pas de bruits !

Tableau. Cercle de curieux au parterre, les marquis et les officiers mêlés aux bourgeois et aux gens du peuple ; les pages grimpés sur des épaules pour mieux voir. Toutes les femmes debout dans les loges. A droite, De Guiche et ses gentilshommes. A gauche, Le Bret, Ragueneau, Cuigy, etc.

CYRANO, fermant une seconde les yeux

Attendez !… je choisis mes rimes… Là, j’y suis.

Il fait ce qu’il dit, à mesure.

Je jette avec grâce mon feutre,

Je fais lentement l’abandon

Du grand manteau qui me calfeutre,

Et je tire mon espadon ;

Elégant comme Céladon,

Agile comme Scaramouche,

Je vous préviens, cher Mirmydon,

Qu’à la fin de l’envoi je touche !

Premiers engagements de fer.

Vous auriez bien dû rester neutre ;

Où vais-je vous larder, dindon ?…

Dans le flanc, sous votre maheutre ?…

Au coeur, sous votre bleu cordon ?…

– Les coquilles tintent, ding-don !

Ma pointe voltige : une mouche !

Décidément… c’est au bedon,

Qu’à la fin de l’envoi je touche.

Il me manque une rime en eutre…

Vous rompez, plus blanc qu’amidon ?

C’est pour me fournir le mot pleutre !

– Tac ! je pare la pointe dont

Vous espériez me faire don :

– J’ouvre la ligne,- je la bouche…

Tiens bien ta broche, Laridon !

A la fin de l’envoi, je touche

Il annonce solennellement

ENVOI

Prince, demande à Dieu pardon !

Je quarte du pied, j’escarmouche,

je coupe, je feinte…

Se fendant.

Hé ! là donc

Le vicomte chancelle ; Cyrano salue.

A la fin de l’envoi, je touche.

Acclamations. Applaudissements dans les loges. Des fleurs et des mouchoirs tombent. Les officiers entourent et félicitent Cyrano. »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=-poxxofku98[/youtube]

Cyrano de Bergerac acte 1 scène 4
Edmond Rostand  Texte intégral

Le Petit Prince de Saint-Exupéry

Etudier le Petit Prince de Saint-Exupéry, c’est faciliter l’approche de la littérature française en douceur :  un conte mondialement connu et traduit, un texte universel…pour tous les âges.

Fiche pédagogique : La grammaire par un texte de littérature française contemporaine le petit prince (1)  : L’incipit du Petit Prince de Saint-Exupéry

Boa Constrictor Digesting Elephant Drawing 2 from The Little Prince 1

Objectifs : La grammaire par le texte littéraire

  • interculturel : lire un texte de littérature française de référence appartenant au patrimoine mondial
  • grammatical : révision des principaux temps de l’indicatif et de l’impératif présent.
  • communicatifs : situer un événement dans le temps / exprimer un sentiment
  • méthodologique : décrire et commenter une image