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HLP Sensibilité 2 : diverses expressions de la sensibilité

Découvrir six expressions de la sensibilité

Vous pouvez lire ici les textes de Tournier, Thoreau, Chateaubriand, Shelley, Proust, Camus

Par groupes de 2 ou 3, travail sur un des six textes proposés, en lien avec une question d’interprétation, dans le but de le présenter aux autres.

Pendant la mise en commun, chaque groupe présente son texte :

– précise l’auteur, le titre de l’ouvrage et le siècle.

– rappelle la question d’interprétation associée

– propose des éléments de réponse qui s’appuient précisément sur le texte

Eléments de correction

Comment Tournier montre-t-il que notre sensibilité au monde dépend des autres ?

– Il utilise l’expérience de Robinson Crusoé, abandonné seul sur une île déserte après un naufrage, pour montrer la nécessité du rapport à l’autre pour être sensible au monde. Il choisit un récit à la première personne pour que ce soit Robinson lui-même qui évoque cette idée. Dans le premier §, le narrateur évoque sa déshumanisation, (conséquence de sa solitude) après avoir résumé les étapes traversées : 1 encore imprégné de l’équipage disparu et espérant rencontrer les habitants de l’île 2 début de solitude car île déserte et effacement des anciens compagnons, compensée par soliloque 3 déshumanisation

– Totalement seul, le personnage sent qu’il se délite, il perd une part de son essence, car il découvre qu’une part de chacun n’existe qu’à travers les autres. L’auteur le fait comprendre en employant diverses images : de la nature « sève, s’étiole, efflorescence », de l’architecture « pièce maîtresse, édifice ». De nbses expressions font référence à la dégradation « ce dépouillement ne s’est pas fait en un jour »l30, « elle se dégradait en moi » l36.

– le regard porté au monde est changé : le regard est réduit à son seul point de vue. Il utilise encore une image, celle des personnages dans un tableau qui donnent l’échelle, de même que le regard des autres multiplie les visions du monde.l24 à 28. Il s’appuie aussi sur l’expérience vécue : la solitude de Robinson sur son île, la manière dont il voit les rochers, les arbres… §3

– même l’imagination ne suffit plus à combler le vide : il emploie l’image du phare et l’opposition entre un temps passé proche où l’imagination comblait le vide « par ma fantaisie leur lumière m’est lgtps parvenue »l46 et le présent mis en valeur par l’adverbe « maintenant » et le présent de l’ind « les ténèbres m’environnent » l47

– dernier § : même ce que nous éprouvons par nos sens a besoin d’être confirmé par la présence des autres. Il énumère tous les dérèglements des sens, contre lequel l’autre est un rempart, employant de nouveau une image architecturale. Ici c’est l’architecture de l’être qui est mise à mal par la solitude.

 

Comment Thoreau montre-t-il que son personnage ne se sent jamais seul dans la nature ?

– il évoque des sentiments désagréables « noire mélancolie, tristesse vulgaire » l2 et 4 et la vie vécue comme un « fardeau » mais les associe à des négations « ne saurait connaître, rien ne peut contraindre, rien ne peut faire ».

– s’il évoque une idée générale à la première ligne (emploi de l’indéfini « quiconque »), il s’appuie ensuite sur l’expérience personnelle du personnage (emploi de la première personne « je jouis de l’amitié… »l4)

– se sentir bien dans la nature suppose une condition : porter un regard bienveillant sur elle. > répétition de « bonne pour » l7, 10, 11 ; voc mélioratif « douce pluie, plus précieuse, bénéficierait »

– le narrateur se sent privilégié, car il a cette capacité à voir dans la nature une amie (voir l11 à 15) L’auteur multiplie les comparaisons et oppositions entre Walden et les autres (« d’autres, eux, mes semblables » en opposition aux nombreuses désignations à la première personne « je me compare, il me semble, j’ai conscience, moi tout spécialement »)

– c’est l’expérience d’un moment de solitude qui a amené le narrateur à trouver une solution. Il évoque ce moment comme court (« une fois », »une heure durant » l16/17) et associé à un dérangement de l’être (maladie ?) (« j’avais conscience de mon humeur légèrement dérangée », « guérison »l19 et 20)

– la Nature est vue comme une amie, elle remplace la compagnie humaine. Le narrateur répète le mot « amitié » l4, 28, 36 et désigne la nature par des expressions mélioratives « compagnie tendre et bienveillante »l21, « atmosphère nourricière et inexplicable »l24, « se dilatait de sympathie »

Chateaubriand : Montrez que le narrateur trouve son inspiration dans l’expression de sa sensibilité

– dès le début du texte, il évoque sa sensibilité exacerbée. Pour cela il énumère des sentiments « bruyant, joyeux, silencieux, triste »l1  et 2 et suggère le mouvement intérieur incessant de ces sentiments grâce à des adjectifs « impétueuse, inégale » et des locutions adverbiales « tour à tour, puis, tout à coup ».

– il évoque sa proximité avec sa sœur, en la développant l6 à 24. Pour cela il multiplie les verbes d’action ayant le pronom « nous » pour sujet « nous aimions, nous marchions, nous trainions, nous poursuivions, nous murmurions ».

– il évoque de nombreuses sensations : visuelles « contempler la nue, arc-en-ciel… », auditives « entendre la pluie, en silence, mugissement, bruit, écoutais… » et tactiles « m’asseoir, voguer, feuilles que nous trainions sous nos pas, appuyé contre le tronc… »

– il développe ses sentiments, notamment la nostalgie de l’enfance., à travers des exclamations « O illusion » l14 et Oh ! Quel cœur … ! »l31 à 35. Nostalgie associée à l’innocence « nos jeux innocents »l20, « mon âme naïve »l28

– dernier §, un son banal (la cloche) est le point de départ d’une rêverie. Le narrateur multiplie les énumérations l29/30 et l32 à 35

Comment Shelley montre-t-elle la puissance de l’influence de la nature sur l’état intérieur du personnage ?

– la narration à la première personne permet au personnage d’évoquer ses pensées et sentiments intérieurs. « chagrin »l13, apaisement (« m’apaisaient »l14, « en paix »l21), remords (« pensées sombres qui me torturaient »l15, « mélancolie noire » l23)

– elle met en valeur la puissance des éléments naturels : ils sont sujets des verbes d’action, le personnage est objet à la merci de la Nature « les flancs se dressaient devant moi »l3, « me dominait » l4. L’énumération insiste sur la puissance de la nature l7 à 10 « le grondement des torrents, la chute de quelque roche énorme, le fracas de l’avalanche ou l’écho répercuté… » Certains adjectifs soulignent la démesure de la nature « impressionnantes »l3, « énorme » l8, « immuables » l10 ainsi que la comparaison « comme s’il se fût agi d’un jouet »l11 et la métaphore finale l25 « mes puissants amis ».

– elle associe le paysage aux sentiments du personnage « ces paysages sublimes et magnifiques » l11 repris par la répétition de « il » l12,13,14 sont intimement liés aux ressentis du Dc « m’élevaient, m’apaisaient, me détournaient »

– la nature est si puissante qu’elle continue à influencer le personnage même lorsqu’il ne la regarde plus. Voir lignes 16 à 21. L’énumération l19 « les sommets neigeux immaculés, les cimes éclatantes, les sapinières et les ravins nus et escarpés…nuages » suggère l’omniprésence de la nature tout comme les verbes encore une fois avec le narrateur pour objet « tous s’assemblaient autour de moi, ils m’entouraient et m’invitaient »

– la nature transforme l’état intérieur du personnage. L’impossibilité de voir le paysage en raison de la pluie et du brouillard influe sur ses sentiments « se dissipait, mélancolie noire assombrissait mes pensées »

En quoi sensibilité au monde et imagination sont-elles indissociables pour Proust ?

– ses sentiments, par exemple la joie évoquée au début du texte, vient autant de la contemplation de la nature « joie de voir la mer nue », donc de sa sensibilité au monde, que de son imagination, qui lui permet de voir les choses d’un autre point de vue. En effet dans la première phrase, grâce à des comparaisons, il associe les fenêtres de sa maison à « des hublots de cabine de navire » l3 et le mouvement des flots à « des sauteurs sur un tremplin ».

– la deuxième phrase souligne l’importance de sa sensibilité au monde avec l’emploi de « A tous moments » et « encore » qui suggère que le narrateur ne peut s’empêcher de regarder par la fenêtre. Encore une fois cette sensibilité s’associe à l’imagination avec la description métaphorique du paysage (le bord de mer est comparé à une chaîne de montagnes, « les sommets neigeux de ses vagues »…)

– il mêle les champs lexicaux de la mer et de la montagne, mêlant ainsi réel et imaginaire (« mer, flots, vague, plaine sablonneuse » / « cirque montagneux, sommets, chaîne, collines, glaciers, prairies alpestres »)

– Le narrateur semble particulièrement sensible à la lumière et au mouvement, deux éléments évoqués aussi bien dans la réalité du paysage décrit que dans la métaphore (« ligne mobile, flots qui s’élançaient / « dévaler l’écoulement de leurs pentes » et qui se rejoignent dans l’expression « ces collines de la mer peuvent reculer »

– la sensibilité au monde amène l’imagination, comme entre les phrases 1 et 2, mais l’inverse est vrai aussi.

– les personnifications d’éléments naturels soulignent ce lien étroit entre sensibilité au monde et imagination : « les flots s’élançaient »l5, « le soleil riait »l26

Quel est le rôle de l’artiste selon Camus ?

C’est un moyen d’émouvoir en offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes

C’est de comprendre le monde, cherchant une vérité, sans jugement

Il est au service de ceux qui subissent l’histoire > notion d’engagement : faire connaitre la vérité, les injustices, les souffrances

Il sert la liberté et la vérité

= mettre sa sensibilité au service des autres

> insistance sur l’art qui ne peut exister que si l’artiste est confronté aux autres (voir champ lexical de solitude « ne se sépare de personne, ne pas s’isoler, seul, solitude, exil… » opposée à la confrontation avec la société « aller-retour perpétuel de lui aux autres, communauté à laquelle il ne peut s’arracher, société, communauté vivante qui le justifiera… »

> il sert la liberté et la vérité : évocation des valeurs « vérité la plus humble et la plus universelle, liberté » lignes 23 et 29 ; en lien avec l’histoire concrète l17,18

 

 


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