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Contraction de texte

Exemple de contraction du texte de Dortier, proposé dans le livre :

Les Caractères, Livre XI, de Jean de La bruyère, Classicolycée, chez Belin-Gallimard.

La contraction consiste à résumer un texte au quart en le reformulant.

Méthode :

  • Lire une première fois le texte complet pour en comprendre les enjeux et les idées principales.
  • Relire le texte paragraphe par paragraphe. Chercher à résumer chaque paragraphe au brouillon.
  • Une fois qu’on a fait un premier résumé, on compte son nombre de mots. Si on en a trop, il faut résumer davantage, trouver des tournures de phrases plus synthétiques. Si on n’en a pas assez, on complète, on rajoute …

Informations importantes :

  • On respecte la forme du texte de départ : respect des temps, de la personne…
  • On s’aide du contexte pour comprendre certains mots du texte. Exemple ici avec « flagellation »

 

Texte à contracter Contraction Nbre de mots
Tous les ans, à San Vicente de la Sonsierra, dans le nord de l’Espagne, on se livre à un étonnant cérémonial. Pendant la procession religieuse qui mène de l’église à la place centrale, les hommes du village vont nu-pieds, le visage caché par une cagoule, en se flagellant à l’aide de lanières de lin. Les femmes, qui n’ont pas le droit de participer à cette flagellation, suivent la procession également nu-pieds, avec des chaînes aux chevilles. Chaque année en Espagne a lieu une étrange cérémonie de flagellation.

 

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Patrick Vandermeersch, professeur de psychologie de la religion aux Pays-Bas, a eu l’occasion d’assister fortuitement à cette cérémonie d’autoflagellation qu’il croyait disparue depuis longtemps. Intrigué sur les raisons qui pouvaient pousser ces bons pères de famille à perpétuer des traditions aussi anciennes, il décida de mener l’enquête. Un professeur a cherché à comprendre les raisons de cette cérémonie.

 

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Le plus étonnant, lorsqu’il interrogeait les gens sur le sens de leur cérémonie, est qu’ils ne savaient pas expliquer pourquoi ils s’infligeaient cette punition. On invoquait vaguement les traditions : « Ici, on a toujours fait comme cela. » Devant l’insistance des questions du chercheur, le maître de cérémonie, conscient de l’absurdité qu’il y avait à s’autoflageller en place publique sans trop savoir pourquoi, répondit, avec un geste d’impuissance : « El hombre es un animal curioso. » (« L’homme est un étrange animal. ») Les participants n’ont su expliquer leur geste que par la tradition et le fait que l’homme est un étrange animal.

 

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Le fait de s’autoflageller en place publique n’est que l’une des nombreuses excentricités de l’« étrange animal ». Il en possède d’autres : lui seul parle, fabrique des outils, crée des œuvres d’art, obéit à des lois, fait la cuisine et s’adonne à des sports collectifs. De nombreuses actions de l’homme font de lui un animal étrange.

 

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Voilà plus de deux millions d’années, quelque part dans la savane africaine, est apparu cet étrange animal. Ce primate ne ressemblait à aucun autre. Alors que les mammifères sont quadrupèdes, lui se tenait debout et marchait sur ses deux jambes ; alors que tous les primates ont le corps couvert de poils, lui était un « singe nu ». Mais c’est surtout par ses comportements que cet étrange animal allait se distinguer. Dès sa naissance, l’espèce humaine s’est distinguée par sa bipédie et son aspect glabre.

 

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Il s’était d’abord mis à fabriquer des objets de toutes sortes. Cela avait commencé par des galets cassés, puis des outils de pierre ou de bois aux formes plus affinées. Il se lança ensuite dans la construction d’armes et de huttes, et apprit à domestiquer le feu. Plus tard, il inventa l’agriculture et la métallurgie, et plus tard encore, l’écriture, les bateaux, des édifices, les machines à vapeur, l’électricité, l’ordinateur… Puis il s’est mis à fabriquer des objets, par utilité

 

 

Puis il s’est mis à fabriquer des objets, tous utiles pour se nourrir, se protéger, communiquer, se réchauffer….

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Créateur d’armes et d’outils, l’animal humain semblait également doué pour la création artistique : il s’est mis à chanter, à danser, à se peindre le corps, se parer de bracelets et de colliers de perles, puis un jour à peindre sur les parois rocheuses et au fond des grottes. mais aussi par pur esthétisme.

 

Mais il a créé aussi par pur esthétisme, c’est la naissance de l’art.

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Une autre capacité extraordinaire le distinguait des autres animaux : le langage. Les mots combinés entre eux d’une certaine façon lui ont servi à transmettre des messages, donner des ordres, nouer des alliances, raconter des histoires et des fictions de toutes sortes. L’homme se distingue aussi des autres animaux par sa capacité à parler,

 

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Au fil du temps, alors que son langage se complexifiait et son imagination se débridait, l’étrange animal s’est mis à enterrer ses morts. Il se livrait aussi à d’étonnants rituels. On le voyait danser en groupe en invoquant des personnages invisibles : divinités, esprits protecteurs, anges et démons, forces des ténèbres et ancêtres mythiques, etc. Ces esprits, il s’est mis à les vénérer, à leur demander aide et protection, et même à leur offrir des sacrifices en signe de soumission. ainsi que par ses croyances en des divinités. 8
Comment en est-on arrivé là ? D’où proviennent toutes ces singularités qui font de l’homme à la fois un Homo faber, producteur d’outils, un Homo loquens, doté de langage, un Homo religiosus, adorateur de dieux, un Homo fabulator, inventeur de mythes et de contes, un « animal social » obéissant à des lois et des valeurs, un artiste, un savant ? Comment peut-on expliquer toutes ces évolutions de l’homme, qui ont fait de lui un animal créant, parlant, priant, inventant ?

 

qui crée, qui parle, qui prie ou invente ?

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Les solutions à cette énigme ne manquent pas. On a invoqué tour à tour la faculté d’apprentissage, la raison, la conscience, l’intelligence, le langage, la culture, la morale, la liberté… pour rendre compte du « progrès de l’homme ». Aucune de ces solutions n’est plus satisfaisante. Elles s’avèrent trop vagues et ne correspondent plus à l’état actuel de nos connaissances. Toutes les réponses données jusqu’ici sont incomplètes et erronées.

 

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Dans ce livre, j’ai entrepris de mener une enquête sur de nombreuses recherches qui touchent aux origines de l’esprit humain. Ces champs de recherche ont connu une expansion considérable ces trois dernières décennies. Le premier objet de ce livre est de proposer un bilan de l’évolution des théories et des recherches menées à propos des origines de la pensée humaine. Car celles-ci ont changé en profondeur nos représentations du monde animal, des origines des cultures, du langage, de l’art et du fonctionnement de l’esprit humain. […] Dans ce livre, j’ai voulu synthétiser les dernières découvertes de toutes les sciences qui se sont penchées sur les origines de l’homme.

 

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Chaque espèce a développé des formes d’intelligence spécifiques. Les fourmis sont dotées d’une intelligence collective qui leur permet de résoudre des problèmes complexes (construire des fourmilières, cultiver des champignons, élever des pucerons, reconstruire des galeries endommagées, etc.). Certains oiseaux parviennent à se souvenir de centaines de cachettes où ils ont dissimulé des aliments. Les dauphins ou les primates ont développé des formes de communication et d’interaction très élaborées. Peut-être même existe-t-il des formes de cognition qui nous seront toujours étrangères. L’évolution a donc donné naissance à des formes d’intelligence différentes. Chaque espèce s’approprie le monde d’une façon qui lui est propre. Chaque espèce a développé une intelligence particulière qui lui a permis d’évoluer.

 

 

Qu’on prenne l’exemple de fourmis, d’oiseaux ou de dauphins

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A partir de ce constat, on doit repenser « le propre de l’homme » dans une perspective nouvelle. Il ne s’agit plus de tracer une ligne de démarcation entre « l’homme » et « l’animal », mais de rechercher les traits communs et les différences cognitives avec d’autres espèces cousines. L’homme est un animal : et comme chaque espèce animale, l’espèce humaine a développé ses caractéristiques propres. L’homme est un animal parmi d’autres, qui lui aussi a développé des techniques singulières.

 

L’homme est un animal parmi d’autres. Ce qui le caractérise vient des techniques singulières qu’il a développées.

 

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[…] La psychologie évolutionniste, héritière de la sulfureuse sociobiologie, a connu un fort développement. Elle nous rappelle que l’être humain n’est pas un îlot séparé du reste du monde animal et que le cerveau est un organe comme les autres ; il a été façonné par des millions d’années d’évolution pour répondre à des fonctions précises.

Jean-François Dortier, L’Homme, cet étrange animal aux origines du langage, de la culture et de la pensée, extrait de l’introduction, Editions Sciences humaines, 2012

L’homme est le résultat d’une très lente et longue évolution.

 

L’évolution de l’être humain a été longue, lente et parallèle à celle des autres animaux.

 

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Premier jet : 205 mots

Deuxième jet : + 43 mots

Total : 248 mots

Fin de la méthode :

Une fois qu’on a le bon nombre de mots et que l’on est satisfait de sa contraction, on la recopie sur la copie, en soignant l’orthographe, la ponctuation et la mise en page.

Voici une proposition de contraction du texte de Dortier :

Chaque année en Espagne a lieu une étrange cérémonie de flagellation. Un professeur a cherché à comprendre les raisons de cette cérémonie. Les participants n’ont su expliquer leur geste que par la tradition et le fait que l’homme est un étrange animal.

De nombreuses actions de l’homme font de lui un animal étrange. Dès sa naissance, l’espèce humaine s’est distinguée par sa bipédie et son aspect glabre. Puis il s’est mis à fabriquer des objets, tous utiles pour se nourrir, se protéger, communiquer, se réchauffer. Mais il a créé aussi par pur esthétisme, c’est la naissance de l’art.

L’homme se distingue aussi des autres animaux par sa capacité à parler, ainsi que par ses croyances en des divinités. Comment peut-on expliquer toutes ces évolutions de l’homme, qui ont fait de lui un animal qui crée, qui parle, qui prie ou invente ?

Toutes les réponses données jusqu’ici sont incomplètes et erronées. Dans ce livre, j’ai voulu synthétiser les dernières découvertes de toutes les sciences qui se sont penchées sur les origines de l’homme. Chaque espèce a développé une intelligence particulière qui lui a permis d’évoluer. Qu’on prenne l’exemple de fourmis, d’oiseaux ou de dauphins. L’homme est un animal parmi d’autres. Ce qui le caractérise vient des techniques singulières qu’il a développées. L’évolution de l’être humain a été longue, lente et parallèle à celle des autres animaux.

 

 


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