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Contraction de texte en lien avec Caractères XI de La Bruyère

Contraction de texte

(texte de 715 mots)

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On donne le nom de Caractères à certaines compositions dont les auteurs appartiennent au genre des écrivains moralistes. Les qualités morales qui distinguent un humain d’un autre forment son caractère : décrire son caractère, c’est faire son portrait moral. Les philosophes grecs ont fait souvent des classifications et des descriptions de caractères, soit qu’ils aient rassemblé, sous le nom d’un vice ou d’une vertu, tous les traits moraux qui l’accompagnent chez la plupart des hommes, soit qu’ils aient étudié les qualités morales qui caractérisent telle ou telle condition de la société. Platon, dans sa République, et Aristote, dans sa Rhétorique, ont laissé d’admirables modèles de ces analyses. Avec moins d’élévation philosophique, mais d’une manière plus vivante, les auteurs satiriques et comiques de tous les temps ont fait des peintures de caractères. Nous citerons pour exemples la satire sur les femmes de Boileau, et, dans le Misanthrope de Molière, la fameuse scène des portraits. Il y a un genre de comédie qu’on appelle comédie de caractères. Les orateurs de la chaire ont souvent fait des portraits moraux. Mais les caractères ne sont devenus un genre littéraire que grâce à deux écrivains, Théophraste, philosophe grec qui florissait au commencement du IVe siècle av. J.-C., et La Bruyère, qui publia son ouvrage en 1688, sous le titre de : Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle.

Le premier, élevé à l’école d’Aristote, (c’est à dire à l’école du plus grand observateur philosophe de l’Antiquité), après avoir vécu de longues années à Athènes (la ville de la Grèce la plus riche en originaux de tous genres), parvenu enfin au terme d’une vieillesse très avancée, écrivit un livre de Portraits moraux. Il y condense ses observations sur les hommes, et les rédigea en philosophe. Il considère un vice ou un travers de la nature humaine ou des gens de son temps : il le nomme, le définit et le décrit, en énumérant trait par trait les manières de parler et agir des hommes affectés de ce travers ou de ce vice. Les observations sont justes, délicates, les traits souvent comiques ; on voit plusieurs de ses personnages, et, après l’avoir lu, on les connaît.

L’ouvrage de Théophraste n’a acquis tout son prix pour les lecteurs français que dans la spirituelle traduction qu’en a donnée La Bruyère. Cet écrivain a publié son propre livre sous ce titre : Les Caractères de Théophraste, traduits du grec, avec les Caractères ou les mœurs de ce siècle ; il ne se nommait même pas. Malgré cette réserve, il a transformé le genre par la vie qu’il a répandue dans ses portraits. Il s’y montre plus moraliste que philosophe, prenant les idées par le détail, et non par l’ensemble. La Bruyère est à la fois un peintre de l’humanité, et un satirique. Il a trop vu les hommes de près, il a trop souffert de leurs vices et de leurs travers, il a été trop victime de la société où il a vécu, il est enfin trop homme de cœur, pour n’être pas tenté de vouer certains personnages à la dérision ou au mépris public : d’autre part, il a l’esprit trop élevé pour n’être qu’un pamphlétaire. Il compose donc certains caractères, où il met tout ce qu’il a pu observer sur le vif en tel ou tel ; il complète en vrai artiste le personnage, à qui, dans la nature, il manque toujours quelque chose pour être un type achevé ; il lui donne un nom de fantaisie, et il expose ainsi son portrait.

On a souvent comparé La Bruyère à Molière, malgré la différence des genres; Suard préfère le mettre en parallèle avec Montaigne étudiant l’humain en lui-même, et avec La Rochefoucauld rapportant toutes ses actions à un seul principe; l’un et l’autre ayant peint l’humain de tous les temps et de tous les lieux, l’humain en général, tandis que La Bruyère a observé et peint l’humain envisagé dans les diverses professions où il révèle plus naturellement tel ou tel défaut : ainsi le courtisan, le magistrat, le financier, le nouvelliste, le bourgeois du XVIIe siècle, sans parler des personnages abstraits en qui il idéalise un ridicule; en un mot, il a représenté le choc des passions sociales, les habitudes d’état et de profession, aussi bien à la cour qu’à la ville.

Encyclopédie Imago Mundi, Serge Jodra, 2020

Correction possible

On appelle Caractères certaines œuvres de moralistes. Le caractère désigne l’ensemble des caractéristiques morales d’une personne. Les philosophes grecs, Platon et Aristote notamment, les ont souvent listés et décrits. A toutes les époques des écrivains les ont dépeints, pour faire rire ou critiquer. Nous ferons référence par exemple / à Molière qui propose des portraits célèbres de ses personnages dans le Misanthrope. Mais c’est à Théophraste et à La Bruyère que les Caractères doivent leurs lettres de noblesse.

Théophraste, à la fin de sa vie, a regroupé dans un livre ses observations sur la nature humaine en partant / pour chaque portrait d’une qualité ou d’un défaut.

La Bruyère a fait connaitre l’œuvre de Théophraste en en publiant une traduction accompagnée de ses Caractères. Cet auteur rend ses portraits vivants et se moque des défauts de ses personnages. Il prend exemple sur son vécu et rajoute le nécessaire pour brosser de grands types /de caractères.

On peut rapprocher La Bruyère de Molière, de Montaigne ou de La Rochefoucauld, à la différence que La Bruyère s’attache au statut social ou à la fonction.     183 mots

 


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