Dans quelle mesure la littérature et son étude contribuent-elles à leur façon à l’émancipation du lecteur ?

L’émancipation, c’est le fait de se libérer des contraintes qui nous sont imposées (sociales ou morales, liées à notre âge, ou à notre statut…)

– la lecture permet de s’échapper de sa condition en s’identifiant à des héros qui ont une vie très différente de la nôtre. Lire des romans historiques permet d’échapper à son époque et à la place qu’on a dans la société, pour se plonger dans des vies différentes (changement de classe sociale, d’époque, de mode de vie…) Mais cette émancipation reste purement virtuelle et ne dure que le temps d’une lecture.

– La littérature permet de découvrir d’autres modes de vie et d’autres courants de pensée. Cela nous permet de prendre du recul par rapport à notre propre situation. On peut vivre entouré de gens qui pensent tous la même chose et ont le même mode de vie. La littérature nous montre qu’il est possible de penser autrement. Cela nourrit notre réflexion et affine notre regard sur le monde. Par exemple de nombreux récits de science-fiction offrent au lecteur un monde différent qui incite à la réflexion. La nouvelle de Dan Brown « la machine à remonter le temps » incite à s’interroger sur l’aspect éthique de certaines découvertes technologiques. Le roman de littérature jeunesse L’appel du fond des temps, de Grégoire Horveno, incite à changer le regard porté sur l’autre (une autre espèce civilisée, un autre peuple, un étranger…)

– Enfin cet accès à un monde différent, que nous offre la littérature, nous permet aussi d’aiguiser un regard critique sur notre propre société, et peut nous amener à en refuser certains aspects. Les textes des auteurs des Lumières ont permis de faire évoluer les idées du XVIII° siècle. Voltaire, dans Candide, dénonce certaines injustices de la société dans laquelle il vit, au travers d’un conte philosophique, donc d’un récit fictif. Il met en scène un personnage hautement naïf qui voyage et découvre les atrocités du monde. Le lecteur ne peut qu’être révolté.