Le jargon taurin

Tout domaine a son jargon. La tauromachie utilise comme on pouvait s’y attendre un grand nombre de termes certes espagnols mais plus particulièrement un vocabulaire spécialisé difficilement traductible, à commencer peut-être par la notion de temple. Il est toutefois surprenant de constater que les aficionados aiment utiliser des termes à la traduction pourtant simple : campo, reseña, revistero, ganadería, cartel, tercio

Cependant lorsqu’on ouvre un dictionnaire français certains termes taurins apparaissent : toréer, corrida, matador, torero, banderillero et banderilles, picador, muleta, feria. L’usage de novillada et novillos est aussi très répandu.

D’autres sont entrés dans le langage courant, comme aficionado ou mano a mano.

Il y a aussi un certain nombre de mots francisés : les verbes « lidier » ou « citer » ou l’adjectif « encasté » en sont des exemples caractéristiques. Le verbe « pincher » paraît plus surprenant et disgracieux aussi.

Des termes bien français comme alternative, caste, noblesse ou bravoure ont pour nous une acception différente que celle qu’on peut trouver dans un petit Larousse ou un petit Robert. Il en va un peu de même pour a véronique, la droitière ou la naturelle, les aidées et les changées… Quant au mot grâce, il est de façon surprenante boudé au profit de l’espagnol indulto (sans parler du verbe gracier au profit de l’horrible « indulter »). Il en va de même pour quadrille au profit de cuadrilla. Et pourquoi ne pas utiliser des mots aussi simples que clore ou achever à la place de l’hispanisme « remater ».

Il existe aussi un certain nombre d’expressions taurines : prendre le taureau par les cornes, se jeter à l’arène, recevoir une pique…

Nos instances (FSTF, ONCT, Union des bibliophiles, presse spécialisée…) devraient proposer à l’Académie française au moins deux mots, pas plus, les deux que je me refuse à mettre en italiques tant ils me paraissent essentiels : toro et toreo.


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