Faire face aux dérives terroristes des anti-taurins

Les adversaires de la corrida n’ayant rien obtenu jusqu’ici par des moyens légaux, certains d’entre eux se sont engagés, depuis une dizaine d’années, à l’imitation des sectes animalistes anglosaxonnes les plus extrêmes comme l’Animal Libération Front (ALF), dans la voie du terrorisme. C’est le cas du Comité Radicalement Anti Corrida (CRAC) de Jean-Pierre Garrigues. Son objectif est de créer assez de désordres aux abords des arènes et dans les arènes pour rendre impossible le déroulement du spectacle programmé, et, par ricochet, d’impressionner et démobiliser les aficionados, de s’attirer l’approbation des Bisounours, de lasser les pouvoirs publics… Ça a commencé en 2004, le 22 mai à Alès et le 27 juin à Tarascon, ça s’est poursuivi le 11 juillet 2010 à Céret, par des invasions de la piste avant le paseo et tentatives de s’y enchaîner. Dans ces trois cas, les manifestants en trop petit nombre furent rapidement évacués. Forts de ces premières expériences, dont nous avions alors sous-estimé ce qu’elles portaient de menaces, Jean-Pierre Garrigues et ses troupes préparèrent, avec le soin d’une opération de commando, leur intervention du 9 octobre 2011 à Rodilhan. Reconnaissons qu’ils la réussirent, parvenant à investir illégalement la piste, à empêcher le spectacle, à faire tomber quelques aficionados dans le piège de la provocation qu’ils leur tendaient, et à photographier et filmer le tout. Ils gagnent la bataille médiatique de l’image, d’agresseurs ils deviennent innocentes victimes. Ils déposent dans la foulée une trentaine de plaintes contre les « tortionnaires afiocs ». Bien qu’au nombre d’un millier, les 11 et 12 mai 2013 à Alès,

ils n’impressionnent pas les aficionados qui remplissent les arènes, ils sont contenus par les forces de l’ordre, ils n’empêchent rien. Le 24 août 2013, ils sont 80 à Rion des Landes. Ils parviendront à envahir l’arène d’où ils seront péniblement expulsés par les gendarmes. Ils auront retardé d’une bonne heure le

début de la novillada mais ils ne l’empêcheront pas. Elle se déroulera jusqu’à son terme grâce à la détermination exemplaire du maire, Joël Goyheneix. La FSTF l’en a félicité et lui a décerné son prix « El Tio Pepe ». Le 27 octobre 2013, ils sont 400 à 500 à Rodilhan. Galvanisés par leur gourou, Jean-Pierre Garrigues, ils y dépassent les bornes passant des insultes et des provocations aux violences physiques. Après cette manifestation, une quarantaine d’aficionados ont déposé des plaintes à l’encontre des terroristes du CRAC, l’inverse de 2011. Des manifestants ont été interpellés, l’un d’eux est déjà condamné “pour menace réitérée” à 1000 euros d’amende et dommages et intérêts, d’autres vont l’être.

À Rodilhan, les antis du CRAC ont montré leur vrai visage et commencé à se faire condamner. Jean-Pierre Garrigues, lui-même, est cité à comparaître devant le tribunal de Dax le 24 mars prochain[1]. Ça devient de plus en difficile pour lui. Pour éviter de se mettre et de mettre le CRAC en situation de récidive, il vient, il faut le savoir, de changer de stratégie. En 2014, le CRAC s’affichera moins mais suscitera des mouvements de rue qualifiés “d’actions citoyennes”. Il n’organisera officiellement que trois manifestations, le 31 mai à Alès, le 8 juin à Vic Fezensac, le 9 août à Bayonne. Pour le 20 avril à Arles, il s’en déchargera sur son antenne locale, la BAC (Brigade Anti Corrida Marseille) et pour le 30 août à Carcassonne, sur son antenne audoise, le CAAC (Comité Audois pour l’Abolition des Corridas).Tout le reste s’inscrira dans le cadre de ces “actions citoyennes”, en principe spontanées, donc non déclarées et tout à fait illégales, mais curieusement déjà programmées pour la plupart et dont la liste s’affiche sur le site du CRAC : 16/02/14/ Magescq – 23/02/14/ Arzacq – 09/03/14/Samadet – 26/04/14/St-Martin-de-Crau – 27/04/14/Palavas-les-Flots – 07/05/14/Vergèze – 07/06/14/Nîmes – 14/06/14/Istres – 2 8 / 0 6 / 1 4 / R i e u m e s – 1 7 / 0 8 / 1 4 /Bé z i e r s – 23/08/14/Maubourguet.

Nous avons déjà vu ce que ça donnait à Magescq, Arzacq et Saint-Gilles (qui ne figurait pourtant pas sur la liste). Notre patience va donc être mise à rude épreuve par ces actions sauvages, plus ou moins annoncées, qui vont impacter pratiquement tous les festejos de la temporada 2014. Notre devoir est d’être encore plus nombreux dans les arènes, surtout dans les petits endroits que les terroristes considèrent comme des points faibles. Montrons-leur que nous ne les craignons pas et qu’ils ne nous font pas fuir. Répondons à leurs provocations, par le calme et même par le sourire. Rien ne peut les ennuyer davantage. Par contre, ne nous privons pas de réagir légalement, nous ne l’avons pas assez fait jusqu’ici. Si nous nous estimons agressés ou insultés en public, a fortiori si nous avons reçu des bousculades obstructives, des traumatismes sonores douloureux (trompes de brume à bout portant), des jets de peinture, de lacrymogènes ou de fumigènes, des coups,… portons plainte auprès du Procureur de la République de l’endroit où les faits ont eu lieu. Il est encore juste temps de le faire pour Rodilhan 2013. Les avocats de l’ONCT peuvent nous y aider bénévolement. Et puis, que ceux qui disposent de caméras n’hésitent pas à photographier et filmer sans crainte ces fauteurs de trouble réciproquement à ce qu’ils font à notre égard. Devant les tribunaux, des images peuvent constituer de précieux témoignages. Quant à nos associations taurines, elles risquent d’être amenées à tout moment à entrer en justice. La plupart du temps leurs statuts ne le permettent pas, aussi doivent elles, à l’exemple de ce qu’a fait la FSTF, les modifier pour s’en donner les moyens. Restons surtout optimistes. Les anti-taurins s’enfoncent de plus en plus dans l’illégalité, ils seront de plus en plus poursuivis et condamnés. Leur position deviendra intenable. En six ans d’existence, l’ONCT, dont la FSTF est une composante active, a contré les antis sur les plans judiciaire et politique, a blindé la légalité de la corrida, a obtenu son inscription à notre patrimoine culturel, a défendu victorieusement sa conformité à notre constitution. Il est, aujourd’hui, notre porte-parole auprès du Ministère de l’intérieur. Les autorités ne peuvent perdre de vue que face à des hors-la-loi sectaires, venus très souvent d’ailleurs, nous sommes un peuple taurin, à la fois large et rassemblé, attaché indéfectiblement à sa culture, épris de liberté, respectueux de la démocratie et de la légalité républicaine. Nous aurons l’occasion de le manifester solennellement, le 19 avril prochain à Arles, au cours d’un grand rassemblement unitaire.

 

Jean-Jacques DHOMPS

Membre du Bureau de la FSTF

Vice-président de l’ONCT


[1]Il a été condamné à payer au total 1 700 euros pour injure publique.


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