Etude compartive entre le RTM et ses homologues espagnols (IV)

IV. QUELQUES NOTES COMPARATIVES avec les REGLEMENTS REGIONAUX ESPAGNOLS

1. NAVARRE (le plus ancien)
a. Différences pouvant être considérées positivement du point de vue de l’aficionado
Le RTM pourrait bien s’inspirer du règlement navarrais pour instaurer des normes concernant les arènes et en particulier pour ce qui est des dimensions de la piste et les 35 mètres minimum de celui-ci. Ce ne serait sans doute pas une mauvaise chose qu’il en fasse de même pour le Registre des Entreprises Organisatrices (l’Andalousie et le Pays Basque reprennent aussi cette mesure) et sur le sujet du pan du caparaçon à 65 centimètres minimum du sol.
En outre, en considérant que la Corrida est inscrite à l’Inventaire Culturel des Biens Immatériels du Patrimoine Français depuis 2011 après l’inclusion d’autres types de spectacles taurins comme les courses camarguaises (2008) et, de façon surprenante, dans l’attente qu’il en soit de même avec les courses landaises, il semblerait bon qu’apparaisse un règlement unique qui pourrait inclure certaines pratiques des spectacles taurins populaires (je pense à certains lâchers de vachettes ou au toro encordé d’Eyragues qui malheureusement s’est fait connaître récemment pour son interdiction, en espérant qu’elle ne soit que provisoire) étant donné que le règlement navarrais est le premier à intégrer les corridas basquo-landaises.

b. Similitudes nuisibles à partir du même point de vue
La diminution des attributions présidentielles est comparable dans les deux cas, ainsi que la surveillance des bêtes de la part de l’empresa et le non-remboursement du montant des billets en cas de force majeure.
Mais le thème le plus délicat est la possibilité de l’arrangement des cornes qui a sans doute d’autant moins de raison d’être pratiqué aujourd’hui avec les fourreaux (les fundas) qui sont souvent justifiés dans le sens d’une protection des cornes mais qui imposent des manipulations supplémentaires en bien trop grand nombre.

2. ARAGON
a. Différences pouvant être considérées positivement du point de vue de l’aficionado
Ce qui vient d’être commenté concernant la hauteur minimale du pan du caparaçon est également valable pour cette Communauté Autonome.
Le fait d’afficher aux arènes la demande d’analyses des cornes dans un délai de 12 heures bénéficierait à l’Afición si tant est que le règlement français soit en ce sens réellement respecté.
Le RTM est muet au sujet des scellés des caissons alors que le règlement aragonais est on ne peut plus clair sur cette question : l’absence de ceux-ci est un motif de renvoi.
Le président a le devoir d’être impérativement présent, ce qui paraît logique, lors des examens préliminaires et finaux. Ces derniers sont donc obligatoires comme dans la majorité des règlements même si cela n’est pas les cas en France.

b. Similitudes nuisibles
Ici aussi l’arrangement des cornes est autorisé (bien qu’en Aragon cela se fasse sur décision du président) et l’organisateur est également le responsable de la surveillance du bétail.

3. ANDALOUSIE
a. Différences pouvant être considérées positivement du point de vue de l’aficionado
La diminution du poids des chevaux des picadors, comme la taille des piques, est une réalité avérée dans certaines arènes françaises, face à laquelle il n’existe que deux voies possibles : trouver la manière de sanctionner ce qui est contraire au règlement ou l’accepter. Le deuxième aspect est le plus polémique dans la mesure où la partie la plus « ultra-toriste » des amateurs français considère que ce qui est réellement important est, d’un côté, la manière de piquer plus que la dimension de la pique, et surtout, de l’autre, le fait d’élever un toro avec une puissance suffisante pour supporter un premiers tiers ad hoc.
Un autre point intéressant du règlement andalou consiste à demander une formation pour les présidents ou la possibilité de renvoi du bétail au second tiers.
Stipuler que le président n’ait aucun lien avec l’organisation ou les différents acteurs (comme en Castille-et-Léon) serait pareillement positif, vu que nous avons déjà expliqué que cela ne va pas toujours de soi.
Il serait aussi intéressant de considérer qu’il faille couper 3 oreilles dans un mano a mano ou 4 dans une corrida en solitaire pour sortir en triomphe ou de demander l’unanimité des matadors pour juger qu’un animal a été précédemment toréé.

b. Similitudes nuisibles
Comme dans les précédents, le règlement andalou reprend la néfaste affaire de l’arreglado également prévu en France.
Dans son article 84 le règlement français autorise l’indulto sans distinction de catégories d’arènes (comme en Andalousie) ni de catégories de spectacles. Ce n’est pas que la grâce en soi me paraisse mauvaise (même si elle va à l’encontre du sens profond de la Corrida) mais il faudrait la limiter à des cas exceptionnels et en considérant toujours la présentation et encore plus la puissance et la bravoure de l’animal, ce qui malheureusement n’est le plus souvent pas pris en considération, en confondant ce qui est un bon toro pour le torero avec ce qui est un grand toro pour l’aficionado, cet animal éternel dans nos souvenirs qui souvent et malheureusement mérite une vuelta alors que l’indulto est plutôt réservé à l’autre type et alors la mise en valeur du torero est ce qui reste (en précisant que je suis de ceux qui ont assisté à la grâce d’Arrojado en 2011).
Il faudrait aussi réfléchir au décompte du temps pour le premier avis à partir de la première tentative de mise à mort.

CASTILLE-et-LÉON
a. Différences pouvant être considérées positivement du point de vue de l’aficionado
Les spectacles de type bolsín ou certamen comme les corridas mixtes devraient, à mon avis, faire leur entrée dans le Règlement Taurin Municipal de manière à pouvoir les réglementer.
Les représentants d’aficionados peuvent être présents dans cette région lors des différents examens, ce qui un progrès indéniable qui mériterait d’être imité.

b. Similitudes nuisibles
Ici aussi l’arrangement des cornes est permis.

PAYS BASQUE
a. Différences pouvant être considérées positivement du point de vue de l’aficionado
La possibilité de remboursement (de manière partielle il est à supposer) dans le cas d’une interruption jusqu’au second toro est un aspect intéressant de la défense des spectateurs.
Les règlements basques et français sont les seuls à exprimer l’attribution présidentielle concernant le début des pasodobles.
Ce règlement indique également que l’endroit où la pique est placée doit être pris en considération pour l’attribution du double trophée, ce que ne fait pas le RTM avec la même précision.
Sur la question des analyses des cornes, les élus français seraient inspirés de prendre exemple sur la Communauté Autonome basque qui a adopté la mesure de 1/6 pour la pointe de la corne par rapport à la longueur totale de celle-ci, faisant de ce règlement le plus exigeant, donc celui qui garantit le mieux l’intégrité du spectacle. La même chose peut être dite des analyses aléatoires évoquées dans cette même réglementation.
Nous sommes également envieux de la possibilité d’imposer une amende pour infraction légère pouvant aller jusqu’à 1200 euros et qui pourrait faire réfléchir certains « lidiadors » en cas d’avertissement (même s’il faudrait aussi penser à l’interdiction de la part des organisateurs de payer ces amendes comme il semble que cela soit habituel dans certains contrats).

b. Similitudes nuisibles
Les différences d’exigences envers les professionnels empêche, de mon point de vue, l’application du règlement comme nous l’avons exprimé supra pour les novilleros. Dans le règlement basque celles-ci concernent les picadors : 30 novilladas desquelles 10 doivent avoir été en 1ère ou 2e catégorie pour pouvoir exercer en corridas de toros.
Ici aussi, comme dans tous les règlements régionaux, l’arreglado est permis.


Leave a Reply