Etude comparative entre le RTM et ses homologues espagnols (V)

CONCLUSION

Le règlement taurin français n’émane pas d’une loi et il provient directement, dans son fondement, du règlement espagnol. Cependant, il possède un degré d’indépendance plus important que prévu, bien que les progrès qui se sont produits dans l’ancienne Gaule sont plutôt dus au travail de quelques bénévoles et à l’associationnisme taurin en général. Mais le mauvais versant, qui existe en toute chose, est l’amateurisme qu’il suppose (et la myriade de critères au moment d’analyser les problèmes).
Le Règlement Taurin Municipal, dans de nombreux cas, n’est pas complètement respecté, soit à cause de certaines conventions où les lobbies ont remporté le bras de fer, soit en raison de la tolérance régnante et le manque de sanctions clairement établies. Il est positif, et cela vaut partout, qu’une compétence législative soit assumée (par substitution dans le cas qui nous intéresse) mais il est aussi important que soit appliquée la loi pour qu’elle ne ressemble pas, disons-le sans ambages, à une lettre morte qui ne fait que discréditer l’état de droit et, pour le thème présent, enlever de l’intérêt à la Corrida, aux prises avec l’éventail de possibilités qu’offre la moderne société du loisir.
Cette culture traditionnelle qu’est notre tauromachie n’est pas exempte d’évolutions mais toutes ne sont pas valables. Son intégrité doit être préservée et pour cela le peuple du toro, l’Afición, doit forcer une révolution, en s’impliquant et en obligeant qu’on l’implique plus dans les processus en cours et en ne laissant pas tout entre les mains des professionnels. J’ai écrit un jour que les toreros poursuivaient la noblesse originelle, celle qu’on gagne dans les champs de bataille en réalisant des hauts faits : des gestes au féminin et non des « gestes » au masculin (formatés par leurs sélectionneurs), mais parfois ils semblent se contenter d’être une noblesse de cour. Contre l’impunité de certains abus il n’y a qu’un chemin. Les Français le savent bien.
L’U.V.T.F. sous la pression de l’O.N.C.T. vient d’adopter des mesures pour défendre, promouvoir et transmettre la culture taurine et pour cela elle a élaboré un système de financement propre et novateur divisé en trois tiers : 1% des cachets des toreros, 1% sur l’achat du bétail, 1% des recettes. La réaction sera-t-elle suffisante ? Probablement pas bien qu’elle suppose une avancée certaine. Lorsqu’on ne se limite pas à de vains mots mais qu’on essaye quelque chose, il faut le mettre en exergue et le soutenir. Mais sans rentrer dans une dialectique paranoïaque de l’ennemi intérieur, il est certain qu’il ne faut pas seulement se défendre des attaques extérieures (celles-là on ne peut plus claires) mais aussi se prémunir contre les maux endémiques qui nous flouent par inertie.


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