Quelques informations sur Nathalie Sarraute et sur son livre Enfance.

– 1900 – 1999

– née en Russie d’une mère romancière et d’un père chimiste

– en 1902, séparation de ses parents > vit à Paris avec sa mère et son beau-père Kolia ; passe ses vacances d’été avec son père en Russie

– En 1906 : son père vient vivre en France, mais elle retourne en Russie avec sa mère et Kolia.

– Son père se remarie avec Véra.

– A partir de 1909, Nathalie vit définitivement chez son père en France. Sa mère l’a laissée pour suivre son mari en mission.

– Elle se réfugie dans le travail et la lecture, car Véra est peu aimante, sa demi-sœur difficile et son père peu présent (accaparé par son travail).

– En 9 ans elle ne voit que 2 fois sa mère, quelques jours.

– heureuses années d’étude, enrichies de voyages (Oxford, Berlin) de lectures (Thomas Mann et Marcel Proust) et de rencontres (dont Raymond Sarraute qui devient son mari)

– Elle devient avocate, a trois enfants, puis se consacre à la littérature.

– 1939-1945 : D’origine juive, elle fuit de cache en cache ; Elle héberge Samuel Becket, recherché. Son mari, résistant, réussit à lui obtenir de faux papiers.

– Après la libération, avec le soutien de Jean-Paul Sartre, elle publie des articles pour exposer ses idées sur la littérature

– elle devient l’une des figures emblématiques du « nouveau roman »

– Elle publie Le Planétarium en 59, Les Fruits d’or en 63, Entre la vie et la mort en 68… Elle écrit aussi des pièces de théâtre (Le Silence en 60, Isma, en 70…°

– internationalement reconnue > conférences dans les universités du monde entier

Nathalie Sarraute a traversé le siècle, mais elle ne s’est pas intéressée aux événements historiques (front populaire, guerres, révolution culturelle…) :

« Les grandes tragédies, les guerres, je ne les ai pas connues. (…) Je les ai vécues, mais d’une manière qui n’est pas intéressante pour ce que j’écris, parce que j’avais fort à faire pour montrer que sous l’anodin, sous le visible, quelque chose se passe. »

Son livre Enfance

Elle y raconte les 11 premières années de sa vie.

Son autobiographie prend la forme d’un dialogue que l’auteur entretient avec soi-même.

L’auteur retrace le parcours de l’enfant, d’abord assujetti au regard des adultes, qui peu à peu gagne en indépendance, au prix d’épisodes douloureux mais salutaires.

Ce livre permet de découvrir comment sa personnalité s’est constituée.

Elle s’intéresse particulièrement aux paroles des adultes et aux réactions que ces paroles amènent chez l’enfant, à la sensibilité intacte.

Elle cherche à développer ce qui a été ressenti sur le moment, de manière fugace. Elle essaie d’exprimer le plus fidèlement possible les impressions et contradictions intimes de l’enfant. Elle s’intéresse à la conversation (ce qui est dit, notamment par les adultes à l’enfant) et à son analyse (les sentiments, le ressenti psychologique).

Elle utilise le terme « tropisme » pour décrire un sentiment fugace, bref, intense mais inexpliqué : « Ce sont des mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience ; ils sont à l’origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver, et qu’il est possible de définir. Ils me paraissaient et me paraissent encore constituer la source secrète de notre existence… »