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Etude globale de Nantas de Zola

A partir des extraits ci-dessous et de l’ensemble de la nouvelle, répondez aux questions suivantes avant de vous entraîner à un sujet d’essai.

Malgré ses efforts, Nantas ne trouve aucun travail et se retrouve sans le sou.

Cette fois, c’était bien la fin. Nantas se demandait comment il se tuerait. Son orgueil restait debout, il jugeait que son suicide allait punir Paris. Être une force, sentir en soi une puissance, et ne pas trouver une personne qui vous devine, qui vous donne le premier écu dont vous avez besoin ! Cela lui semblait d’une sottise monstrueuse, son être entier se soulevait de colère. Puis, c’était en lui un immense regret, lorsque ses regards tombaient sur ses bras inutiles. Aucune besogne pourtant ne lui faisait peur ; du bout de son petit doigt, il aurait soulevé un monde ; et il demeurait là, rejeté dans son coin, réduit à l’impuissance, se dévorant comme un lion en cage. Mais, bientôt, il se calmait, il trouvait la mort plus grande. On lui avait conté, quand il était petit, l’histoire d’un inventeur qui, ayant construit une merveilleuse machine, la cassa un jour à coups de marteau, devant l’indifférence de la foule. Eh bien ! il était cet homme, il apportait en lui une force nouvelle, un mécanisme rare d’intelligence et de volonté, et il allait détruire cette machine, en se brisant le crâne sur le pavé de la rue. (chapitre 1, page 2)

Dans le passage ci-dessus, relevez les sentiments de Nantas. Qu’est-ce qui le pousse au suicide ?

Quel événement le sauve ?

Elle aurait pu aller longtemps ainsi. Nantas ne l’écoutait plus. Pourquoi donc refuserait-il ? Ne demandait-il pas à se vendre tout à l’heure ? Eh bien ! on venait l’acheter. Donnant, donnant. Il donnait son nom, on lui donnait une situation. C’était un contrat comme un autre. Il regarda son pantalon crotté par la boue de Paris, il sentit qu’il n’avait pas mangé depuis la veille, toute la colère de ses deux mois de recherches et d’humiliations lui revint au cœur. Enfin ! il allait donc mettre le pied sur ce monde qui le repoussait et le jetait au suicide !

« J’accepte », dit-il crûment. (chapitre 1, page 4)

Quel contrat passe-t-il avec Flavie Danvilliers ?

« C’est signé, madame. »

Et il se retira, mécontent de lui. Comment avait-il pu céder à l’envie bête de convaincre cette femme ? Elle était très belle, il valait mieux qu’il n’y eût rien de commun entre eux, car elle pouvait le gêner dans la vie.

III

Dix années s’étaient écoulées. Un matin, Nantas se trouvait dans le cabinet où le baron Danvilliers l’avait autrefois si rudement accueilli, lors de leur première entrevue. Maintenant, ce cabinet était le sien ; le baron, après s’être réconcilié avec sa fille et son gendre, leur avait abandonné l’hôtel, en ne se réservant qu’un pavillon situé à l’autre bout du jardin, sur la rue de Beaune. En dix ans, Nantas venait de conquérir une des plus hautes situations financières et industrielles. (fin chap 2 et début chap 3, page 9)

Fin chapitre 2, début chapitre 3 : que remarquez-vous concernant le rythme du récit ? Pourquoi ce choix selon vous ?

 Quelle est la situation de Nantas au bout de 10 ans ?

 Ce matin-là, Nantas était accablé d’affaires. Dans les vastes bureaux qu’il avait installés au rez-de-chaussée de l’hôtel, régnait une activité prodigieuse. C’était un monde d’employés, les uns immobiles derrière des guichets, les autres allant et venant sans cesse, faisant battre les portes ; c’était un bruit d’or continu, des sacs ouverts et coulant sur les tables, la musique toujours sonnante d’une caisse dont le flot semblait devoir noyer les rues. Puis, dans l’antichambre, une cohue se pressait, des solliciteurs, des hommes d’affaires, des hommes politiques, tout Paris à genoux devant la puissance. Souvent, de grands personnages attendaient là patiemment pendant une heure. Et lui, assis à son bureau, en correspondance avec la province et l’étranger, pouvant de ses bras étendus étreindre le monde, réalisait enfin son ancien rêve de force, se sentait le moteur intelligent d’une colossale machine qui remuait les royaumes et les empires. (chapitre 3 page 9)

Quelle métaphore filée est utilisée dans le passage en italiques ? Que souligne-t-elle ?

Quels éléments renvoient à l’idée de force ?

 Longtemps, il continua. C’était l’effondrement de toutes ses croyances. Cet homme qui avait mis sa foi dans la force, qui soutenait que la volonté est le seul levier capable de soulever le monde, tombait anéanti, faible comme un enfant, désarmé devant une femme. Et son rêve de fortune réalisé, sa haute situation conquise, il eût tout donné, pour que cette femme le relevât d’un baiser au front. Elle lui gâtait son triomphe. Il n’entendait plus l’or qui sonnait dans ses bureaux, il ne songeait plus au défilé des courtisans qui venaient de le saluer, il oubliait que l’empereur, en ce moment, l’appelait peut-être au pouvoir. Ces choses n’existaient pas. Il avait tout, et il ne voulait que Flavie. Si Flavie se refusait, il n’avait rien. (chapitre 3 page 12)

Quelle est la situation politique de Nantas ? Quel triomphe évoque-t-il ici ? Pourquoi Nantas n’est-il pas satisfait ?

IV

Depuis dix-huit mois que Nantas était ministre des Finances, il semblait s’étourdir par un travail surhumain. Au lendemain de la scène de violence qui s’était passée dans son cabinet, il avait eu avec le baron Danvilliers une entrevue ; et, sur les conseils de son père, Flavie avait consenti à rentrer au domicile conjugal. Mais les époux ne s’adressaient plus la parole, en dehors de la comédie qu’ils devaient jouer devant le monde. […] Ce fut l’époque de son existence où il fit les plus grandes choses.

[…] Il entendait forcer le bonheur, comme il avait forcé la fortune. Toute sa croyance en sa force lui revenait, il n’admettait pas d’autre levier en ce monde, car c’est la volonté de la vie qui a fait l’humanité. Quand le découragement le prenait parfois, il s’enfermait pour que personne ne pût se douter des faiblesses de sa chair. On ne devinait ses luttes qu’à ses yeux plus profonds, cerclés de noir, et où brûlait une flamme intense. (début chap 4 page 14)

En ce début de chapitre, que remarquez-vous concernant l’ordre et le rythme du récit ? Pourquoi ces choix d’après vous ?

Comment les contradictions de Nantas sont-elles suggérées ?

« Eh bien ! reprit-il, il s’agit, mademoiselle, d’une bonne action… Je crains que ma femme ne me cache certains chagrins. Je la vois triste depuis quelques semaines, et j’ai songé à vous, pour obtenir des renseignements.

– Vous pouvez compter sur moi, dit-elle alors avec une effusion maternelle. Je suis dévouée à Madame, je ferai tout pour son honneur et le vôtre… Dès demain, nous veillerons sur elle. » (chapitre 4 page 15)

 Qui sont les interlocuteurs dans ce dialogue ? Quel marché est conclu ? Pourquoi Nantas fait-il cette demande ?

Que manigance Melle Chuin ? Dans quel but ?

L’après-midi, Nantas alla soumettre à l’empereur le projet définitif du budget. Celui-ci lui ayant fait quelques objections, il les discuta avec une lucidité parfaite. Mais il lui fallut promettre de modifier toute une partie de son travail. Le projet devait être déposé le lendemain.

« Sire, je passerai la nuit », dit-il.

Et, en revenant, il pensait : « Je les tuerai à minuit, et j’aurai ensuite jusqu’au jour pour terminer ce travail. » (chapitre 4 page 16)

Qui Nantas prévoit-il de tuer ? Pourquoi ?

« Allons, c’est assez, je me tuerai tout à l’heure. » (chapitre 5 page 18)

Il songeait et se disait qu’il se retrouvait au même point que jadis, ramené au même lieu, dans la même volonté du suicide. Un soir déjà, à cette place, il avait voulu se casser la tête ; il était trop pauvre alors pour acheter un pistolet, il n’avait que le pavé de la rue, mais la mort était quand même au bout. […]  À quoi bon cette dépense de volonté, à quoi bon tant de force produite, puisque, décidément, la volonté et la force n’étaient pas tout ? Il avait suffi d’une passion pour le détruire, il s’était pris sottement à aimer Flavie, et le monument qu’il bâtissait, craquait, s’écroulait comme un château de cartes, emporté par l’haleine d’un enfant. C’était misérable, cela ressemblait à la punition d’un écolier maraudeur, sous lequel la branche casse, et qui périt par où il a péché. La vie était bête, les hommes supérieurs y finissaient aussi platement que les imbéciles. (chapitre 5 page 19)

Le jour où elle se serait jetée à son cou, en lui disant : « Je t’aime ! » ce jour-là, il aurait trouvé un levier pour soulever le monde. (chapitre 5 page 20)

Qu’est-ce qui pousse Nantas au suicide ?

Comparez ce dernier passage au tout premier. On retrouve la même idée de soulever le monde. Quelle condition est nécessaire au début de l’histoire ? Et à la fin ?

 Quel événement final le sauve ?

Comment la nouvelle est-elle globalement construite ?

A partir des éléments observés précédemment et à partir de votre connaissance globale de l’œuvre, répondez à la question suivante de manière organisée :

La devise « Je suis une force » représente-t-elle bien Nantas selon vous ?

 


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