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Correction de l’explication linéaire du texte 4 sur la condition des hommes de couleur

L’extrait commence par une forme impersonnelle « il était bien nécessaire » qui souligne l’obligation que ressent Olympe de Gouges d’évoquer un sujet d’actualité qui lui tient à cœur.

Elle évoque le décret voté en mai 1791 qui donne des droits à certains hommes de couleur mais qui ne plait pas du tout aux colons. Dès la première ligne, elle suggère que de fausses informations circulent. L’expression « dit-on » montre que l’autrice remet en question la cause des troubles.

Grâce au complément de lieu « dans nos îles » et l’emploi du déterminant possessif « nos », Gouges incite le lecteur à se sentir plus proche et concerné par ce qu’elle va évoquer, à savoir les colonies françaises. L’anaphore de « c’est là » insiste sur ce lieu, habituellement associé à une image paradisiaque d’un état de nature.

Mais la personnification « la nature frémit d’horreur » suggère plutôt les violences qui y sont perpétrées et joue sur la sensibilité du lecteur.

En associant « la raison et l’humanité » à une forme verbale négative « n’ont pas encore touché », Gouges suggère déjà les actes inhumains et violents qu’elle va évoquer plus loin.

Le rythme binaire de l’expression « la division et la discorde » souligne le désaccord qui existe entre les colons et les habitants des îles.

Par l’expression impersonnelle « il n’est pas difficile de deviner », elle suggère que les Français ne sont pas dupes et qu’ils connaissent la vérité cachée derrière les mensonges.

Par le terme « les instigateurs », elle désigne les véritables coupables des troubles qui ont lieu dans les îles, ce sont les colons, évoqués dans la phrase suivante.

En utilisant le champ lexical du feu « incendiaires, allument, feu, embraser », Gouges marque l’esprit du lecteur et montre le danger que ces troubles représentent. C’est une violence qui risque de s’étendre.

L’autrice fait preuve d’audace en accusant certains députés. En employant l’expression « il y en a » au présent de l’indicatif, elle présente comme une certitude le fait que certains députés servent les intérêts des colons. Certains députés possèdent eux-mêmes des terres dans les colonies.

A partir de la phrase « les colons prétendent… », Olympe de Gouges met en avant un paradoxe : les colons assujettissent des hommes de leur propre famille. Pour cela, elle fait apparaitre dans la même phrase l’expression « régner en despotes sur » qui souligne une position hiérarchique et tyrannique, et les mots « frères » et « pères » pour désigner leur lien de parenté.

L’autrice va évoquer ici le lien du sang qui existe entre les colons et de nombreux « hommes de couleur » issus de viols de Blancs. Sur plusieurs lignes, elle multiplie les références à l’hérédité « frères, pères, droits de la nature, leur sang, notre sang, leurs veines ». Elle marque encore une fois l’esprit du lecteur et lui fait prendre conscience de la proximité héréditaire entre colons et « hommes de couleur ». Elle souligne ainsi l’horreur de la situation.

A ce moment, la qualification des colons en êtres « inhumains » convient bien, et les paroles rapportées au discours direct ne font que confirmer ce que chaque lecteur aura compris : la soif d’argent et de pouvoir des colons « notre cupidité et notre aveugle ambition » les rend prêts à tous les crimes « nous le répandrons tout, s’il le faut ».

L’autrice rappelle ensuite une nouvelle fois l’opposition entre un lieu de nature (selon les représentations des colonies à l’époque) et le refus des colons de reconnaitre leurs enfants naturels[1], ce que suggère l’emploi du verbe « méconnait » et de l’adjectif « sourd ».

Par l’interrogation rhétorique « que peut-on espérer… », Olympe de Gouges incite à s’interroger sur les conséquences des troubles liés au décret. Sa réponse construite sur un parallélisme « la contraindre… c’est… » « la laisser… c’est… » avec l’emploi du vocabulaire de la violence lui permet de mettre en valeur le danger d’une telle discorde.

Dans la fin du texte, l’autrice parle de la loi, qu’elle place au-dessus de la liberté. En employant des présents de l’indicatif, ses propos apparaissent comme des vérités générales, incontestables. Elle emploie le champ lexical du droit avec les termes « loi, Assemblée nationale, décret, justice » montrant ainsi que pour elle la loi doit s’imposer, à partir du moment où elle est juste et égalitaire.

Cet extrait se termine sur une exclamation dans laquelle Olympe de Gouges évoque son souhait « Puisse-t-elle » de voir les lois améliorer la situation sociale « l’état de la France » et empêcher les inégalités « les abus, … chaque jour plus effroyables ». L’utilisation de l’hyperbole incite le lecteur à porter un regard sans concession sur toutes les inégalités qui ont existé et que les lois doivent faire disparaitre.


[1] On appelle « enfant naturel » un enfant né hors mariage. Le père naturel désigne le père biologique.


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