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Correction du devoir de commentaire sur Annie Ernaux

Pour chaque titre de paragraphe (1 à 6), propose deux citations, chacune analysée et expliquée.                                                 /12

I Une prise de conscience de l’inégalité homme-femme

1 Un couple harmonieux

– L’emploi des pronoms « on » et « nous » dans « on travaille », « nous sommes » > le pronom indéfini « on » tout comme le pronom de la première personne du pluriel « nous » insistent sur l’aspect uni et harmonieux du couple, ce que conforte l’emploi de l’adverbe « ensemble ».

– l’adverbe « ensemble » est repris par la formule « dans la même pièce que lui », ce qui souligne l’idée d’un couple harmonieux, qui travaille de la même manière.

– « l’image attendrissante du jeune couple moderno-intellectuel » adjectifs mélioratifs > l’écrivaine se souvient de l’image d’elle et son mari et en parle avec un vocabulaire mélioratif pour évoquer leur bonne entente.

– « unis, pareils » > phrase non verbale, avec deux expressions sémantiquement proches (= de sens proche) > l’autrice souligne l’égalité qui semble régner entre elle et son mari : ils s’entendent bien et travaillent de la même manière.

2 L’attitude du mari

– « Il se marre » > voc familier > souligne la réaction moqueuse du mari, qui se moque de son beau-père qui lui cuisinait. Cela va blesser la narratrice.

– « si disert , cultivé » et « cocasse, délirant »> l’opposition de deux séries d’adjectifs permet de souligner l’attitude hautaine du mari. Lui, l’intellectuel ne se rabaissera pas à balayer. Pourtant sa femme a le même statut que lui, mais en plus elle fait le ménage !

– À toi d’apprendre ma vieille. Discours indirect libre. > l’autrice rapporte à l’intérieur du récit des propos certainement tenus à l’époque par son mari. Des petites phrases percutantes et rabaissantes, notamment avec l’apostrophe péjorative et familière « ma vieille ».

– « Tu sais, je préfère manger à la maison plutôt qu’au restau U, c’est bien meilleur ! » Sincère, et il croyait me faire un plaisir fou. > paroles rapportées au discours direct + comparatifs > le mari pense faire plaisir à sa femme en lui faisant des compliments sur sa cuisine. Mais pour elle c’est pire. L’hyperbole « faire un plaisir fou » met d’autant plus en valeur la désillusion de la femme le manque de bon sens du mari totalement aveugle à ce que ressent sa femme « il croyait » !

– « m’encourage, souhaite que je réussisse, que je me « réalise » » : champ lexical de l’encouragement > le mari tient un discours égalitaire et souhaite que sa femme réussisse socialement tout autant que lui. Il ne se rend pas compte du décalage entre ses propos « il me dit et me répète qu’il a horreur des femmes popotes. » et ses actes (il refuse de balayer ou faire la cuisine).

3 La comparaison à des modèles

– « Le genre de ton père, pas le mien ! » opposition des déterminants possessifs > qui souligne l’opposition entre leurs parents respectifs et le regard dégradant du mari sur son beau-père

– « Mes parents, l’aberration, le couple bouffon. » > phrase non verbale au rythme ternaire > en peu de mots l’autrice montre le regard dénigrant porté sur sa famille, une famille hors du commun puisque son père et sa mère se partageaient les tâches du quotidien. Elle choisit des termes forts « aberration » « bouffon » pour souligner l’image négative portée par son mari.

– « monsieur père laisse son épouse s’occuper de tout dans la maison » L’apposition « monsieur père » souligne le respect du fils pour son père

– « comment elles font les filles mariées » > formulation orale emphatique avec reprise du sujet > l’autrice nous plonge dans les réflexions de la jeune femme débordée qu’elle a été, qui cherchait des réponses à ses doutes

II L’évolution de la narratrice

4 Son ressentiment

– « Je suis humiliée. » > verbe d’état et adj exprimant un sentiment > l’autrice exprime clairement ce qu’elle a ressenti lorsque son mari se moquait de sa famille.

– « Seulement des allusions, des remarques acides, l’écume d’un ressentiment mal éclairci » phrase non verbale, rythme ternaire, métaphore de l’écume, énumérations d’actions de la jeune femme pour montrer à son mari ce qu’elle ressent.

5 Sa remise en question

– « est-ce que c’est vraiment important » et « relèvent-elles » interrogations au discours indirect libre > l’autrice note les questions qu’elle s’est posée à cette période de sa vie, pendant laquelle elle doute de ses droits.

– opposition entre « le rire, l’entente » et « des histoires de patate à éplucher » > cette opposition souligne l’hésitation de la jeune femme.

– « je me suis mise à en douter » première personne + passé composé pour exprimer ce qu’elle a ressenti, ses doutes.

6 Son effacement progressif

– « avec peine et sans goût » opposé à « avec enthousiasme » : cela montre l’évolution du personnage qui perd sa motivation pour les études

-« mes buts d’avant », « l’année d’avant » répétition d’une indication temporelle > la narratrice oppose deux périodes, celle avant d’être en couple et celle actuelle d’une vie à deux.

– « moi, je me sentais couler » puis vers la fin du texte « je me dilue, je m’engourdis » > métaphores avec images d’un liquide (couler, diluer) > Ernaux montre comment peu à peu elle s’efface face à son mari. Fatiguée par les tâches ménagères, elle a perdu la motivation de finir ses études et se laisse enfermer dans le rôle qu’on lui assigne de la maitresse de maison. D’où le titre de femme gelée.

Idées de problématiques :

Comment Annie Ernaux met-elle en évidence l’inégalité qui existait dans son couple ?

Comment l’autrice montre-t-elle l’évolution de son personnage féminin ?

Puis rédige une introduction du commentaire de ce texte. /4

Enfin rédige un paragraphe au choix (1 à 6) bien développé.      /4


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