Fév 4 2017

Peinture et tauromachie (5)

Au XXe siècle l’engouement pour la Corrida redouble avec dans un premier temps deux grands aficionados pour qui la tauromachie tient une place essentielle dans leurs oeuvres respectives : Zuloaga (1870-1945) et Gutiérrez Solona (1886-1945).

234-CTB 1995-20-X.Corrida de toros en Eibar (ville natale du peintre), Ignacio Zuloaga, musée Thyssen de Malaga, 1899, 200 x 150

toros gutierrez solanaCorrida de toros en Chinchon, Gutiérrez Solana, collection privée, 106 x 142

Ce dernier a peint d’autres oeuvres importantes comme Corrida de toros en Sepulveda ou Capea en Ronda.

Mais un autre peintre, célèbre pour ses représentations de femmes brunes, le cordouan Julio Romero de Torres, a parfois été inspiré par le thème taurin. Il est en particuleir l’auteur de portraits d’el Guerra ou Machaquito.

129063989478953968_63a46706-a00f-47c1-84ed-4d7da50210d6_40006_338La Niña torera, 1929, 100 x 100, collection privée


Jan 21 2017

Peinture et tauromachie (4)

Après Goya, dans le courant du XIXe siècle, une vingtaine d’auteurs au moins suivront son exemple, essentiellement en Espagne. Les plus connu sans doute sont-ils le romantique Engenio Lucas (1824-1870) et l’impressionniste Joaquín Sorolla (1863-1923).

Engenio Lucas, Cogida en una capea, 1855, 114 x 185, Thyssen MalagaCogida en una capea de pueblo, Lucas y Velazquez, 1855, 114 x 185, musée Thyssen de Malaga

(à noter que le musée de Castres possède un petit tableau de cet artiste intitulé Course de taureaux)

Toreros en Sevilla, Sorolla, 1915, 350 x 231, Hispanic Society de New York


Jan 7 2017

Peinture et tauromachie (3)

Goya clôt donc sa carrière (lithographie Toro bravo ci-dessous) sur un thème qui l’a suivi toute sa vie.

Dès 1780 il avait peint un carton préparatoire (136X259 cm, musée du Prado) pour la Manufacture Royale de Tapisserie intitulé La Novillada. On dit que le personnage principal serait l’artiste lui-même qui aurait éprouvé son courage dans sa jeunesse dans les fêtes de village de son Aragon natal.


Déc 24 2016

Peinture et tauromachie (2)

Il faudra attendre la renaissance avec Juan Cornelio Vermeyen (supra), peintre de Charles Quint, et la période baroque pour voir ressurgir avec force le thème taurin, notamment dans les représentations de la Plaza Mayor madrilène. Puis ce sont des peintres comme Carnicero (infra) et Bayeu, le maître de Goya, qui, au XVIIIe siècle, lui donneront avant celui-ci une place importante dans leurs œuvres.

carnicero

Mais si le peintre aragonais est assurément une référence universelle en matière de peinture il l’est encore plus en matière de peinture taurine. Parmi ses œuvres sur le thème de la Corrida il faut bien sûr mettre en exergue  La Fiesta de toros, connu également comme La suerte de matar, de 1793 (43×32 cm, collection privée; détail infra) faisant partie d’une série de 6 petits tableaux peints à l’huile sur un support en fer blanc qui sont inclus dans un groupe d’œuvres créées après sa grave maladie contractée à Cadix, et qui préfigurent, par leur tension et leur liberté d’expression, les célèbres Peintures Noires qu’il peindra pour lui seul. Sa production taurine se complète, outre un certain nombre de portraits, avec les 33 eaux fortes de la série Tauromachie de 1816 (notamment visibles au musée de Castres : en haut El Esforzado Rendón, picador très probablement mort dans une corrida à Madrid en 1777) ou encore les 4 lithographies réalisées Bordeaux vers 1825.


Déc 10 2016

Peinture et tauromachie (1)

grotte_villarsL’homme de Villars

1. LascauxL’homme-oiseau de Lascaux

Dans la période préhistorique de nombreuses peintures rupestres représentent des bovins, animaux qui fascinent depuis la nuit des temps (des témoignages sont notamment visibles à Lascaux ou à Altamira). Récemment André Viard, dans opus 50, a rappelé qu’à Villars apparaît, chose rare, une figure humaine qui, cas unique, provoque clairement un taureau, aurochs ou bison, les jambes fléchies, de profil et tenant un objet contondant du côté opposé, à droite. Quelques milliers d’années plus tard, il y a environ 12 000 ans, au Proche-Orient, l’homme se sédentarise et devient éleveur. Ce n’est pas un hasard si au même endroit et à la même époque apparaissent des peintures et autres sculptures représentant une déesse mère accompagnée d’un taureau. En effet, la plus ou mois grande domestication qu’a supposée l’élevage de taureaux sauvages, et par conséquent le début de domination de l’homme sur la nature, ne s’est pas faite, on l’imagine aisément, sans heurts, d’où le maintien voire, à son contact, le renforcement de la fascination exercée par ces animaux. Au IIIe millénaire avant notre ère on retrouve aussi le mythe du taureau en Crète.

Sauteurs en Crète


Nov 19 2016

Música maestro

Tejera

La bande du maestro Tejera (1888-1971) est célèbre à plusieurs titres, d’une part pour la qualité de son à la Maestranza depuis 1942 (auparavant Antonio Pérez Tejera officiait à la Monumental) et surtout pour son indépendance qui lui est parfois discutée. Elle ne joue en effet que lorsque la qualité artistique atteint un niveau élevé et quelque soit la phase de la lidia. Il est connu qu’elle joue parfois lors d’un quite de cape mais c’est aussi quelquefois le cape pour des subalternes, picadors ou banderilleros.

Par exemple, en 1989, le picador Rubio de Quismondo (aux ordres de Ruiz Miguel après l’avoir été de Teruel ou Dominguín) a écouté la musique en son honneur pour sa prestation face à un toro de Palha.

Plus récemment, lors de la Feria d’Avril 2016 c’est le banderillero Curro Javier qui a reçu cet honneur. Cela avait été déjà le cas en 1991 pour Martín Recio pour sa brega puis ses deux paires de banderilles au toro que devait tuer Joselito.

Actuellement c’est le petit-neveu du fondateur, José Manuel Tristán Becerra, qui dirige une soixantaine de musiciens.


Oct 26 2016

Compte à rebours : 20

Novilleros de 2016

Galdós avant de prendre l’alternative à Istres a triomphé à Séville où il s’en est fallu de peu pour qu’il ouvre la Porte du Prince.

Adame le Jeune a été quant à lui le clair triomphateur de la saison : double trophée à Garlin, oreille à Madrid, il frôle la Grande Porte à valence, coupe 3 appendices à Pampelune (3), puis sort a hombros à Orthez, Gijón (4), San Sebastián de los Reyes et Albacete (3).

Valadez a fait une fin de saison tonitruante malgré un coup de corne à Málaga. Le Mexicain triomphe à Algemesí, Guadarrama, Soria et Arnedo (face à un ibán).

Vanegas donne le meilleur à Boujan, St-Gilles, Nîmes ou Arganda (cebadas). Le Vénézuélien a beaucoup toréé (il finit la saison en leader), surtout en France, où il a une réputation assez justifiée de bon lidiador et c’est bien dans le créneau des corridas dures qu’il percera sans doute.

Chez les novilleros français, Younès se fait une place en Espagne et son compatriote Adrien Salenc fait une bonne première saison, tout comme Tibo Garcia.

Le premier a connu d’importants triomphes dans les arènes de son apoderado, Simon Casas : Valence et Saragosse mais aussi à Tarascon, St-Gilles, Algemesí ou Guadarrama. Les plus grands succès du deuxième ont eu lieu à Istres, Captieux, St-Gilles, Dax ou Arganda. Le troisième triomphe à Samadet, Vergèze ou Tarascon.

Carretero a montré une évolution surprenante au cours de la saison (triomphes à St-Perdon et Algemesí) et Carballo a été l’heureuse surprise de la temporada (queue à Alès) avant de connaître les affres de la corne (5 novilladas seulement). D’autres noms surgissent mais sans grande force : le prodige Aguado malgré une oreille à Séville reste en-deçà des attentes, le Colombien Castilla est très irrégulier (oreille à Madrid puis deux fois trois avis à Hagetmau) et Colombo que nous avions vu très vert semble gagner en expérience (Prado ou Calasparra). Serna a reçu un gros « tabac », comme disent les taurins, qui ne lui a pas permis de montrer toute l’étendue de son talent et le Navarrais Javier Marín touche du poil à Madrid comme à Pampelune.

Belando rentre à Madrid comme un illustre inconnu et en ressort comme quelqu’un qui gagne à être connu, un peu comme Salguero qui y coupe une oreille.


Oct 21 2016

Victoire

victoireLe Tribunal Constitutionnel espagnol vient de déclarer nulle et non avenue la probibition catalane sur la Corrida six ans après le recours déposé : mieux vaut tard que jamais. Même si les propriétaites des arènes sont prêts à célébrer à nouveau le rite taurin on peut craindre que l’administration catalane usera de tous les moyens, pressions et faux semblants, pour l’éviter.

Torofiesta (clic) publie un article très intéressant à ce sujet.


Sep 21 2016

Au pays des toros (31)

Trucios (BI)

Les arènes de Trucios, au Pays Basque, sont au centre d’un petit village très proche de la Cantabrie d’à peine 500 habitants. Mais au-delà de ce coso pittoresque, il y a au lieu-dit San roque, au sud-est de la bourgade, un deuxième ruedo, juste à côté d’une chapelle-ermitage.

Trucios

cartel_trucios

Dans cette même province de Biscaye l’activité taurine a repris avec le festival du 8 mai d’Orduña, patrie d’Iván Fandiño.


Août 24 2016

Au pays des toros (30)

Larraga 1950 (Navarra)

En haut, mojiganga en 1950, en bas le village de Larraga aujourd’hui où les traditions taurines perdurent chaque année à la fin du mois de juillet. Ce village navarrais de 2000 habitants se situe au sud de Pampelune, entre Estella et Tafalla.

Larraga hoy