LE GIVRE

 Mon Dieu ! Comme ils sont beaux

Les tremblants animaux

Que le givre a fait naître

La nuit sur ma fenêtre

Ils broutent des fougères

Dans un bois plein d’étoiles,

Et l’on voit la lumière

A travers leurs corps pâles.

Il y a un chevreuil

Qui me connaît déjà ;

Il soulève pour moi

Son front d’entre les feuilles.

Et quand il me regarde,

Ses grands yeux si doux

Que je sens mon cœur battre

Et trembler mes genoux.

Laissez moi, ô décembre !

Ce chevreuil merveilleux.

Je resterai sans feu

Dans ma petite chambre.

Maurice Carême

Recopié par Chloé et corrigé par Jacky