Le jour d’après…

Ce jour, je l’attends depuis que le Président de la République avait annoncé gravement le confinement pour lutter contre le coronavirus parce que nous entrions, d’après lui, en guerre.

Je pensais que la levée du confinement allait se faire aussi brutalement que le confinement s’était décidé : reprendre sa vie d’avant comme si…

Eh bien oui. Je vais enfin pouvoir courir à travers les marécages , les parcs, loin d’un rayon de 1 km et surtout sans remplir une attestation en y indiquant l’heure de départ et en lorgnant sur celle d’arrivée obligatoire.Les jours d’après, je pourrai m’échapper avec mon vélo explorer au delà et voir comment la campagne a verdi depuis le mois d’octobre où je n’avais pas scruté ses recoins.

Je pourrai revoir une de mes filles et son fils, ma famille, mes amis mais en gardant la distanciation nécessaire…Drôle de retrouvailles !

Eh bien non ….je ne pourrai pas sortir ma tante vieille handicapée de sa maison de retraite pour l’emmener boire sa bière, manger avec elle chez moi ou au restaurant ce qu’elle affectionne si le repas commence par le « Pernod » , se continue par les huitres arrosées d’un bon petit vin blanc.

Eh bien, non je ne pourrai pas flâner à la bibliothèque à la recherche d’un livre que  je ne finirai peut-être pas…

Eh bien, non, je ne pourrai pas reprendre pas la classe aussi rapidement que je ne l’ai quittée, ce vendredi 13 mars.

Eh bien non, l’école ne se déroulera pas comme avant et je n’avais pas imaginé une telle reprise qui s’apparente à une nouvelle rentrée mais  en fin d’année, avec les tracasseries liées aux risques en plus !

Le jour d’après, je veux le garder comme la mémoire de ce confinement : solidarité, bienveillance avec les autres, silence du quartier et pureté de l’air, calme loin de la foule et proche d’une nature dont on entend les secrets, aperçoit les richesses, hume les parfums  même coincé entre deux tours.

Le jour d’après, je veux continuer ce soutien à ces professions appelées les petites mains, si souvent dénigrées ou ignorées par nos gouvernants à qui on distribue à la va-vite une prime pour faire taire leurs revendications légitimes.

Le jour d’après est à inventer.Puissions nous compter sur l’ingéniosité du peuple français combattant collectivement pour le façonner ! Vœu pieu ?  Je veux y croire…

Jacky

 

Je devrais attendre