Oct 15 2018

Temporada 2018

Que retiendra-t-on de cette saison, au-delà des anecdotes ?

  1. Tout d’abord que le sceptre du toreo a changé de main : Roca Rey est incontestablement devenu le roi ; pas seulement le triomphateur de la saison. Pour sa troisième année chez les grands, le petit Péruvien est devenu un Grand du toreo. On peut regretter qu’il ne sorte pas du monoencaste mais… il a encore si peu d’expérience. Son toreo s’est malgré tout affermi, et son courage n’a pas varié ; il est beaucoup plus sûr malgré des prises de risques encore insensées. Parfois il montre de son art une version moins bouillonnante en conduisant le toro derrière la hanche avec une pureté indéniable et s’il a trouvé un style propre il a largement les moyens de le faire évoluer et de bousculer encore les schémas préétablis. Révolutionnaire ou évolutionniste ? Cela reste à voir mais on peut d’ores et déjà lui réserver une place dans l’histoire du toreo.
  2. Justice pour De Justo! Don Emilio a fait son trou, à la force du poignet. Révélé à nous depuis plusieurs saisons, celui qui est considéré comme le torero révélation de l’année en Espagne a en fait explosé. Capable devant tout type de bétail, il possède un toreo de grande valeur qui devrait le maintenir au sommet, d’autant plus que contrairement à certains jeunes qui sont montés trop vite au firmament, il connaît et savoure déjà la valeur de son ascension.
  3. La véritable nouveauté de l’année a pour nom Álvaro Lorenzo, qu’on avait vu à Madrid dans une grande faena en tant que novillero mais qui n’avait pas pu éclater au grand jour en raison d’une épée maladroite. Ce problème résolu, son triomphe à Madrid dans un pur classicisme fait espérer qu’il sera l’un des chefs de file de la nouvelle génération, ce que son récent triomphe à Saragosse pourrait laisser entrevoir. S’agira-t-il d’un espoir déçu comme pour les révélations plus ou moins fugaces de ces dernières années ?
  4. A mi-chemin de l’ancienne et de la nouvelle, López Simón obtient lui aussi un triomphe madrilène (ils sont quatre à peine à en avoir obtenu autant que lui parmi les toreros actuels, seul José Tomás fait mieux) mais son indolence passée ne convainc pas les bureaux, qui l’ont ostracisé, à l’instar d’un Talavante. Après avoir quitté une des familles historiques de la pègre taurine (dixit l’ancien apoderado de Fandiño qui a eu maille à partir avec certains d’entre eux), lui aussi est très irrégulier, il est vrai, mais autant que c’est un vrai artiste. « On torée comme on est » disait le premier d’entre eux ; aussi comme on se sent sur l’instant et Dieu seul sait, si tant est qu’il existe, combien il est difficile de puiser en même temps dans la force et dans la fragilité pour créer le grand œuvre : il y parvient au centre du monde taurin pour la cinquième fois, une prouesse ! Mais l’injustice la plus flagrante a été à l’encontre de celui qui avait déjà fait montre de ses qualités en plus haut lieu et qui les a revendiquées de manière exponentielle à partir de la fin août pour son troisième contrat en ressuscitant de façon vengeresse le toreo éternel : Urdiales s’impose à Bilbao pour la troisième fois avant de le faire à Madrid en Automne deux contrats plus tard. Les mêmes qui l’ont méprisé l’an passé vont se mettre à genoux : ainsi vont les choses, les toros finissent par mettre chacun à sa place.
  5. Continuons avec ceux de la nouvelle génération : Román se maintient en payant plusieurs fois le prix fort, Marín déçoit les attentes placées en lui après avoir été révélation l’an dernier, malgré une oreille lors de la feria de San Isidro,  puis paye un lourd tribu en fin de saison avec une blessure au visage. C’est encore Luis David qui s’en tire le mieux malgré un début de saison difficile. S’il lui reste encore tout à prouver, l’originalité de son toreo de cape en fait une attraction mais c’est au prix d’éclipser son grand frère qui ponctue tout de même à Madrid comme on dit. Fortes, malgré un concept irréprochable, ne s’envole toujours pas bien qu’il ait ouvert la saison madrilène par une oreille d’un victorino pour les Rameaux mais il continue à être châtié par le destin, ce qui soit dit en passant ne le fait pas reculer. D’autres aussi semblent éternellement voués au rôle d’espoir, années après années : Luque ou Garrido notamment qui ne parviennent pas à transcender leurs indéniables qualités malgré quelques succès ponctuels.
  6. Le drame a encore été trop présent dans les arènes cette année, d’abord avec le jeune Manolo Vanegas qui est toujours paraplégique puis avec le grand Ureña qui a définitivement perdu la vision d’un œil dans une véronique à l’image de son toreo tout entier, d’une beauté désespérée. L’issue du coup de corne à Thomas Joubert à Bayonne aurait également pu être fatale mais il semble s’en être bien sorti. D’autre blessures aussi ont été terribles, notamment celle d’El Galo. Heureusement, il y a aussi de bonnes nouvelles avec le retour de De Miranda suite à sa lésion médulaire, un torero de personnalité qui peut fonctionner.
  7. Pour le reste de l’escalafón, certains se maintiennent au plus haut niveau : El Juli, tout en passant le témoin, le maestro Ponce bien-sûr toujours au-dessus de tout et Castella qui fait plus que jamais partie du groupe des as dans la capitale espagnole. Perera fait une temporada mitigée, Manzanares réalise une saison franchement mauvaise même s’il est toujours le Prince de Séville et Morante travaille à mi-temps sans trop forcer son talent mais avec un retour en forme dans son rincón d’Andalousie ou quelques arènes de deuxième catégorie du nord. Ferrera, qui avait réussi à renter dans les meilleurs cartes réalise quant à lui une saison en demi-teinte qui risque de lui faire perdre ce statut privilégié. José Tomás est presque un mirage qui surgit comme un spectre quand et où il veut; une seule fois cette année, réunissant cette fois ses sectateurs au plus profond de l’Espagne, là où se séparent deux continents et se réunissent la mer et l’océan, sur l’île : « al-yasîra », comme l’avait appelé les Arabes.
  8. Pour la deuxième file, Manuel Escribano est toujours là en corridas dures où la notion de triomphe est toujours plus aléatoire. Chacón arrive dans le circuit après avoir été inclus (comme le précédent) dans celui de nos terres taurines françaises. Moral se maintient aussi comme un élément indispensable dans cette catégorie avec un toreo plus esthétique et aussi peut-être plus léger mais avec le temple pour maître-mot. Robleño, quand on n’y croyait plus (sauf à Céret), se rappelle au bon souvenir des aficionados à Madrid.
  9. Deux toreros importants de retirent vers une vie plus paisible : Padilla et Juan Bautista. Pour les autres français, l’espoir reste de mise pour Dufau qui rentre dans le club fermé des toreros ayant coupé un trophée à Las Ventas et pour Juan Leal qui en obtient un à Bilbao au prix du sang après avoir triomphé des pedrazas à Béziers. El Adoureño a pris l’alternative et chez les novilleros Dorian Canton se révèle alors que Salenc se relève en fin de saison, surtout en Espagne et notamment à Saragosse. Cependant, le triomphateur dans la catégorie inférieure a pour nom De Manuel.
  10. Chez les toreros modestes, Javier Cortés coupe une oreille à Madrid (avant de triompher à Santander) et Juan Ortega sort des ténèbres en en faisant de même le 15 août avec un toreo exquis. Aguado a très peu toréé mais cela ne l’empêche pas d’être l’un des très rares toreros à avoir coupé une oreille à Séville et à Madrid. Je pourrais en citer d’autres comme Cristian Escribano, plus que digne pour sa Confirmation, mais mon intention n’est pas d’être prolixe.

***

            En dehors des arènes, plusieurs choses ont également frappé mon attention. La première est à mettre au crédit de Simon Casas, qui, s’il n’est pas un saint de ma dévotion, a le mérite d’avoir eu l’un des coups de génie dont il est parfois capable. Peut-être le bombo (tirage au sort, par métonymie) n’aura-t-il pas un effet cataclysmique comme mais il sera à n’en pas douter salutaire… si tant est qu’il parvienne vraiment à l’imposer. Si c’est le cas, faire venir les figuras une seule fois avec les élevages qu’ils exigent sans qu’ils mettent de véto à leur collègues va nécessairement ouvrir des portes. L’expérience a le mérite d’être tentée.

            Côté animalistes, s’ils gagnent du terrain médiatiquement parlant, ils semblent moins virulents à notre endroit en élargissement le débat sur la question de la condition animale dans son ensemble (la condition humaine ne semble plus faire rectte) : les boucheries étant maintenant visées, ils montrent au grand public l’ineptie de leurs positions liberticides. C’est à Nîmes où ils ont été le plus actifs avec 200 activistes qui ont fait autant parlé que s’ils étaient 2 millions. Le journal Libération a été de leurs soutiens avec en particulier son article contre les sorties scolaires à Nîmes : les parents de ces gamins sont vraiment indignes ! C’est à un beau retour d’un paternalisme jacobin auquel on assiste, celui d’une forme de bienpensance et à l’apparition simultanée d’une totale absence de hiérarchisation dans les problèmes du monde.

            En Espagne, les insultes à la mémoire de Víctor Barrio et Iván Fandiño ont été pénalement punies grâce à la Fundación del Toro qui s’est alliée avec les organisations françaises et portugaises pour défendre la tauromachie auprès des institutions publiques, notamment européennes. Une instance publique, le PENTAURO, essaie aussi de faire avancer le schmilblick, sans que ses travaux n’ait débouché sur quelque chose de concret. Malheureusement, le leader de PODEMOS a eu l’idée d’un référendum sur la question taurine. Et demain pourquoi ne pas interdire la viande si les omnivores passent en-dessous de 50 % ? Voilà les combats qui pointent accompagnés de la fin des idées de tolérance et de liberté.

            Heureusement que l’ANPTE (association des présidents, l’équivalent du CAPAC en France), après sa reconnaissance officielle passée, défend sans esprit corporatiste les aficionados. J’en veux pour preuve le soutien apporté à Ana María Romero, vilipendée par les professionnels parce qu’elle maintient des critères sérieux en rapport avec la catégorie de Malaga comme arènes de première catégorie. D’un autre côté, cette même association a déjugé le président qui a refusé à Madrid une oreille majoritaire à Fortes ; justice contre l’arbitraire, à tous les niveaux.


Oct 5 2018

Ode au Pharaon

Le temps passe inexorablement et les plus jeunes d’entre nous ne savent peut-être pas suffisamment qui a été la légende dont nous parlerons aujourd’hui. Voici une esquisse.

A la fois légère et profonde : pharaonique ! (photo ABC)

      Curro Romero fut un cas à part, du point de vu artistique mais aussi de sa longévité. Son temple était quelque chose d’incompréhensible : il endormait littéralement les toros avec la cape ou la muleta. Il fut l’exemple même du torero court; il faisait lever les aficionados de leurs sièges ou liquidait ses adversaires sans même essayer de les montrer. Il a ramené de Madrid des broncas mémorables, sortant souvent sous des jets de coussinets. Son répertoire était on ne peut plus limité, mais ce qu’il faisait frisait la perfection. Avec la cape sa véronique et sa « demie » étaient d’authentiques parangons, avec la muleta ses passes droitières et ses naturelles d’une extrême lenteur, à mi-hauteur, restent dans nos esprits comme un modèle de temple mais nous n’oublions pas non plus ses célèbres détails : trincherilla, kikirikí, recorte et changement de main à gauche, firma, passes aidées à mi-hauteur avec la muleta glissant langoureusement sur l’épaule et les côtes du toro, son jeu de poignets ou sa passe aidée un genou à terre au temps de sa jeunesse… et aussi l’ineffable. Il avait besoin de son toro – pas toujours celui qui paraissait le plus facile – pour réaliser son Art, un toreo pur, sans concessions, sans trucages, recours ou avantages – la dizaine de coups de corne graves qu’il a subies sont là pour en témoigner – souvent sans toques, le leurre lisse, et le compas légèrement ouvert.

     Il est sorti cinq fois par la Porte du Prince de sa Séville natale où plus qu’un Roi il était un Pharaon, lui le payo, vénéré par les Gitans que les Espagnols ont confondu avec les Egyptiens. Mais c’est dans toutes les sphères de la société qu’il recrutait ses partisans, remplissant ses arènes jusqu’à la fin malgré ses longues traversées du désert (du Sinaï ?). Il y a coupé pas moins de 49 oreilles pour son étape de matador. A Madrid aussi il a été compris (chose dont il avait besoin pour se lâcher comme on dirait aujourd’hui), ce qui n’a pas été le cas  partout, et il y a triomphé en 7 occasions (3 fois pendant la feria de San Isidro) plus deux sorties a hombros par la porte des quadrilles. Mais ce torero classique avait les contrastes du baroque : pour les zones d’ombre, on ne peut passer sous silence les 7 toros qu’il n’a pas réussi à tuer, ce qui n’est finalement pas tant pour une carrière si longue. Peu importait d’ailleurs aux curristas, ses fidèles partisans au brin de romarin, son emblème, qui, patients, payaient leur entrée pour le voir au moins réaliser le paseo avec son incomparable majesté mais qui avaient toujours le secret espoir qu’il réalise trois passes et un détail ou, pourquoi pas, l’une de ses géniales faenas quand bien même il aurait comme tant de fois, perdu les trophées à l’épée, un outil qui fut toujours son talon d’Achille. Il réalisait cependant parfois la suerte suprême avec une apparente facilité mais sans s’engager, ce qui est peu dire, a paso de banderilles, en partant sur le côté et en clouant l’estoc avec la pointe des doigts. Cet esthète raffiné n’appréciait d’ailleurs pas de se rapprocher suffisamment du toro pour se tâcher de sang et même lorsqu’il coupait une oreille il la changeait aussitôt pour un rameau éponyme dont son toreo renfermait les essences. Les jours où il était à l’affiche dans sa Maestranza, on disait d’ailleurs : « huele a romero » (ça sent le romarin) et il est vrai qu’il y avait toujours une Gitane dans le quartier d’El Arenal pour nous vendre un brin de cette plante tellement méditerranéenne.

      Bref, Curro Romero était la grâce incarnée, une idée toute andalouse d’une facilité innée et il suscitait l’attente comme personne par sa personnalité naturellement fantasque. Il n’était pas LE TORERO par antonomase mais il était un torero nécessaire, loin du toreo stéréotypé, oscillant entre des bassesses bien humaines et une grandeur toute pharaonique. Comment un être aussi couard et désastreux pouvait-il se transfigurer quelques fois, se piquer au vif pour déboucher le flacon secret et nous donner ce spectacle de beauté pure à partir du chaos ? Lui parlait des duendes, autant parler de mystère.


Sep 22 2018

Au pays des toros (36)

Nous avions déjà écrit quelques lignes sur les arènes du nord de la province de Huelva (Campofrío, la plus vieille d’Andalousie, Cortegana, Almonaster et Santa Olalla) dans le n°2 de cet encart mais nous avions oublié une plaza atypique qui se situe dans la cour d’un château arabe, celui d’Aroche, tout près de la frontière du Portugal. D’une capacité d’un millier de spectateurs, ces arènes ont été emménagées en 1800 dans cette enceinte du IXe siècle

Tout au nord de la province, à Cumbres Mayores, une capea réputée est organisée le jeudi du Corpus Christi dans des arènes rectangulaires au pied du château.

Il y a aussi dans cette province, près d’Aracena, des arènes singulières à Linares de la Sierra (à ne pas confondre avec les tristement célèbres arènes de la province de Jaén), sur la place du village.

De l’autre côté d’Aracena, village très taurin également, on trouve des arènes très coquettes à Corteconcepción.

Rappelons qu’à quelques kilomètres de là, dans la province de Badajoz, se trouvent aussi des arènes serties par les murailles de château, à Fregenal de la Sierra.


Sep 15 2018

L’enfant prodige devenu roi

Julián LÓPEZ  ESCOBAR  “EL JULI

Ce fils de torero est né à Madrid le 3 octobre 1982. Il a été élève de l’Ecole taurine de Madrid avant de réaliser une étape météoritique en tant que novillero. Il a en effet pris l’alternative à Nîmes le 18 septembre 1998 à seulement 16 ans. Le 5 février 1999 il a coupé trois oreilles dans les arènes de la capitale mexicaine et le 23 avril suivant il a obtenu les trois trophées qui lui auraient permis de sortir par la mythique Porte du Prince s’il n’avait pas été blessé. Le 15 juin 2000 il remporte sa première oreille madrilène comme matador puis une queue à Saragosse le 12 octobre pour clore une première saison triomphale. En 2001, il obtient un double trophée à Séville le 3 mai puis il sort deux fois consécutives par la Grande Porte de Pampelune. Le 22 août il coupe deux fois une oreille à Bilbao à des toros de Victorino Martín, une prestation qui lui donne une dimension de lidiador, car c’est un torero doué d’une aussi grande technique que d’un grand courage. Les aficionados auraient cependant aimé le voir plus souvent face aux élevages réputés les plus difficiles à partir de cette date. Le jour suivant il écrivit un paragraphe de plus pour construire sa légende en étant le premier torero en quinze ans à essoriller un toro dans les arènes basques de Vista Alegre : ce toro lui laissera des stigmates à la bouche et au nez. En 2002, il sortit deux fois en triomphe de la Monumental de Insurgentes, coupant une queue le 5 février. Il triompha aussi dans ses arènes fétiches de Pampelune et Bilbao où il coupa trois oreilles à son lot de Torrestrella le 23 août après avoir gagné un appendice d’un victorino deux jours avant. Le 5 février 2005, il gracie Trojano de Montecristo à Mexico en réalisant une grande faena. Lors de l’Aste Nagusia 2005, il triomphe à nouveau avant d’attaquer la saison suivante en obtenant une oreille de poids pendant la San Isidro puis de rééditer ses exploits à Bilbao fin août. Le 5 février 2007 il triomphe une nouvelle fois dans l’ancienne Tenochtitlan puis sort enfin a hombros des arènes de Las Ventas le 23 mai. En 2009, il est l’auteur d’une bonne prestation à Séville où il perd la Porte du Prince aux aciers mais coupe deux fois une oreille en deux corridas; s’ensuivent trois trophées pour les sanfermines et un pour l’Aste Nagusia lors d’une corrida en solo suite au forfait de Perera.

El Juli débute la deuxième décennie du XXIe siècle sur le même rythme que la précédente avec un triomphe dans la capitale aztèque puis obtient une Porte du Prince le 16 avril avant un double trophée quatre jours plus tard. Le 12 juillet il obtient deux fois une oreille à Pampelune mais reçoit un coup de corne au  niveau du scrotum. Il passe ensuite par Bilbao en marquant un point. En 2011, il coupe deux oreilles à la Maestranza lors de la traditionnelle corrida du dimanche de Pâques avant d’obtenir une nouvelle Porte du Prince le 29 avril. Le 18 mai il fait en sorte de ne pas être en reste en coupant une oreille face à un Manzanares qui obtient l’ouverture des battants couleur sang de toro de Las Ventas. Il triomphe aussi doublement pour les sanfermines : 3 oreilles le 12 juillet et 2 le 14 mais on doit lui faire 15 points de suture à Bayonne le 5 août, ce qui ne l’empêche pas de sortir par la Grande Porte à Bilbao le 23. En 2013, il sort en triomphe des arènes de Séville lors du dimanche de Résurrection après que le public ait sollicité l’octroi d’une queue mais le 19 avril il est encorné au niveau de la cuisse. En août, il rajoute à son palmarès une nouvelle Grande Porte à Bilbao. L’année suivante il remporte une oreille à Madrid et à Bilbao et triomphe à Pampelune, témoignant encore d’une grande régularité même lorsqu’il ne triomphe pas de manière absolue. C’est ce qu’il fera par exemple pour les Fallas de 2015 en repartant avec 5 appendices dans sa besace. A Séville, il connaît cette année-là les deux faces de la monnaie : une oreille et un coup de corne dans le fessier. En 2018 et 2019 il est à nouveau imparable avec deux nouvelles Porte du Prince  puis une septième quelque peu contestée en 2022 (41 oreilles comme matador à Séville sur l’ensemble de sa carrière en mai 2022) autant que le double trophée accordé le dimanche de Résurrection suivant.

Le 30 septembre 2023, pour sa dernière corrida à Madrid, il obtient les deux oreilles du toro Faraón de Puerto de san Lorenzo sans doute demadées par le public autant pour son après-midi que pour l’ensemble de sa carrière.

On annonce son déclin depuis longtemps et pourtant, Julián López est toujours là et il a même été le Roi des deux premières décennies du XXIe siècle (au moins jusqu’à l’apparition de Roca Rey le bien nommé), celui qui décide, sinon de tout, de beaucoup, notamment de la confortation du mono-encaste.  Instigateur du G10 puis du G5 il entend maintenir son influence et a réussi après son boycott des arènes de Séville à faire partir l’héritier Canorea. Il a arrêté de banderiller lors de la saison 2005 de manière à ce que la variété de son toreo de cape et la puissance de sa muleta soient mieux appréciées. Torero moderne, il n’a rien d’un artiste mais ne manque assurément pas de personnalité. Toréant parfois de manière baroque, il laisse traîner le leurre pour mieux dominer ses adversaires et enchaîne, tel Ojeda, les passes dans un mouchoir de poche. On peut toutefois lui reprocher un toreo profilé et une manière de tuer sortant de la suerte. Torero intelligent et habile, il s’engage quand l’occasion le requiert et si son torero manque de pureté il n’a rien de léger. El Juli, qu’on le veuille ou non, est un torero d’époque, au même titre qu’Enrique Ponce ou José Tomás, un incontournable de la tauromachie du XXIe siècle.


Juil 7 2018

Un élevage à l’honneur (100)

L’élevage Virgen María commence à devenir incontournable en novilladas. Après son succès à Mont de Marsan en 2016, c’est à Istres qu’il sort un autre grand lot.

C’est le français Jean-Marie Raimond, associé à l’éleveur arlésien Olivier Fernay, qui l’ a créé en 2004 avec du bétail de Jandilla, Vegahermosa et Esteban Isidro. Depuis 2012 il suit son propre chemin en terres espagnoles.

Photo provenant du site officiel de la ganadería

 

Encaste : Domecq

Ancienneté : 2010

Devise : bleu ciel, blanc et bleu ciel

Mayoral : Andrés Tirado

Les animaux de ce fer paissent désormais dans le domaine El Serrano situé entre Guillena et El Ronquillo.

Disposant de neuf étalons, l’ambition de l’éleveur est d’atteindre le chiffre de 5 corridas et deux novilladas.

Le deuxième fer, nommé Santa Ana possède une origine Marqués de Domecq qui le rend plus piquant.

N.B. : elle ne doit pas être confondue avec un autre élevage espagnol dont les propriétaires sont aussi français (le duo Pagès-Margé), celle d’Ave María.

 


Oct 12 2017

2017, l’année tragique.

ACTE I

A Illescas, José Vázquez confirme son bon moment avec un toro de vuelta et la grâce de Fusilero par Manzanares; vuelta de Morante et vuelta pour le retour de Pepe Luis fils.

A Olivenza, El Juli coupe 3 oreilles et Ferrera deux fois une pour son retour tandis que Talavante repart avec un trophée; en novilladas Juanito et Medina a hombros, oreille et vuelta pour Younès et la veille un trophée pour Aguado et Toñete. Le dimanche matin, Perera (double trophée) et Marín, triomphent et Garrido coupe une oreille. L’après-midi c’est au tour de Manzanares et Roca Rey (deux oreilles de son prmier).

A Vistalegre (Madrid) deux fois un trophée pour Mora et un pour Ureña.

A Valdemorillo, Paulita  obtient un double trophée et El Cid un simple dans la corrida de Monte la Ermita; un pour Escudero dans la deuxième. Dans la novillada, Younès coupe 3 oreilles à son lot de Gómez de Morales.

Pour l’ouverture des FALLAS, oreille pour Lorenzo. Dans la corrida de Fuente Ymbro, oreille pour Díaz et Padilla qui reçoit un coup de corne dans la cuisse et un varetazo à la poitrine. Oreille pour Ureña avec les jandillas puis trophée pour Román et grande porte généreuse pour Perera dans la course de Victoriano del Río. Les cuvillos permettent à Roca Rey de sortir a hombros et à El Fandi de toucher du poil. Ginés Marín rejointe la liste des triomphateurs et Cayetano coupe une oreille avec les juanpedros. Pour la clôture, corrida triomphaliste avec 3 oreilles pour El Juli, deux symboliques pour Simón qui gracie Pasmoso de Garcigrande et une pour Talavante. En novilladas, une oreille pour Carretero puis grande porte pour Younès et trophée pour Marcos.

A CASTELLÓN, Padilla et Soler a hombros avec les fuenteymbros. Manzanares et Castella triomphent a minima et Talavante obtient un double trophée. Dans la dernière, Simón sort a hombros et Varea coupe une oreille.

A Arnedo, Varea coupe un appendice à un victorino.

Novilladas

A MADRID, oreille pour Carretero et commotion cérébrale pour Aguado.

A Samadet, 3 oreilles pour Garcia, deux pour Younès et une pour Salenc.

FRANCE

En ARLES, triomphe de Juan Bautista et oreille pour Roca Rey dans la corrida de García Jiménez. Le jour de Pâques double trophée pour Joubert et oreille pour Talavante dans la course de Juan Pedro et triomphe de Salenc avec 3 oreilles (2 à un novillo de Los Galos) contre une pour Younès. Pour la dernière Fandiño obtient un double trophée, vuelta et oreille pour Morenito et salut du mayoral de Pedraza.

A Saint-Martin de Crau vuelta pour J. Cortés et Chacón.

A Aignan, Escribano coupe les deux appendices d’un toro de Camino de Santiago et Fandiño et De Justo repartent avec un trophée chacun.

A Gamarde, double trophée pour Díaz, accompagné dans sa sortie triomphale par Dufau; un appendice pour Galdós.

Novilladas

A Mugron oreille pour Sánchez et Cissé avec les novillos de El Añadío.

A Garlin, une oreille pour Isiegas, Salenc et Marcos; vuelta à Librieto de Pedraza.

A Vergèze, une vuelta pour Salenc.

ESPAGNE

A SARAGOSSE, vuelta pour Román et prix au meilleur picador pour Iturralde dans la corrida-concours. Curro Díaz obtient un double trophée mais reçoit un coup de corne lors de l’estocade et Ureña réalise une grande faena inconclue aux totos d’Algarra.

A MALAGA, oreille pour Fortes.

A Tolède, 3 oreilles pour Lorenzo.

A Guadalajara, oreille pour Perera et Fandiño.

Novilladas

A MADRID, prestation remarquée d’Ángel Sánchez et double coup de corne pour García Navarrete, dans la zone cervicale et à la cuisse droite. Oreille pour Palacios qui reçoit un gros coup de corne comme Pacheco.

A Zamora, double trophée pour El Adoureño.

A Cenicientos, deux oreilles pour Garzón et Mejías.

Novilladas

A San Sebastián de los Reyes, 4 oreilles et une vuelta pour Álvaro García.

PORTUGAL

A Lisbonne, Grande Porte pour Padilla.

MEXIQUE

A Aguascalientes, oreille pour Flores puis un trophée pour L.D. Adame et Macías. El Payo triomphe ensuite alors que Barba coupe une oreille. Silveti et Roca Rey sortent par la Grande Porte pour la quatrième avec un coup de corne et la grâce d’un toro de Jaral de Peñas pour le Mexicain. Un trophée aussi pour Macías et Flores. Adame dépasse Castella pour leur agarrón avec 3 oreilles contre 1. Perera obtient un trophée également et Luis David un de plus. Adame et El Payo rajoutent un appendice de plus dans la corrida des Mexicains. Urdiales en fait de même le 7 mai puis D. Sánchez et Galdós poursuivent le 8 pour la dernière .

A Monterrey, 3 oreilles pour Adame puis autant pour Flores alors que Roca Rey repart avec un trophée.

A Texcoco, trois trophées pour Castella  puis autant pour Roca Rey qui accompagne Silveti a hombros.

A Querétaro, El Payo sort a hombros et Ponce obtient un trophée.

ACTE II

Feria de Abril

A SEVILLE, Adame et El Cid coupent les premières oreilles de l’année dans la corrida de Fuente Ymbro (à noter le double salut de Fernando Sánchez). C’est Garrido qui poursuit fac à un torrestrella auquel il sert de magnifiques véroniques avant de nous régaler avec un toreo massif notamment dans de sublimes trincheras et dans quelques inspirations de bonne augure pour la suite de sa carrière. El Juli marque aussi un point face à un garcigrande malgré son traditionnel « julipié ». Manzanares coupe deux fois une oreille dans la corrida de Juan Pedro alors que López Simón, engagé mais péchant dans le rythme et la distance, aurait dû en faire autant. Dans une corrida de Victorino Martín émotive Ferrera se joue littéralement la vie face à Platino avant de réaliser un grand QUITE par chicuelinas; Ureña parvient à interpréter son toreo profond et Escribano se retrouve malgré un échec aux aciers. Pour sa despedida, Paquirri coupe une oreille de village ou de courtoisie, comme on voudra, au toro Enemigo de Daniel Ruiz qui s’est bien battu au cheval avant de montrer à la fois de la classe et de la vivacité ce qui en fera assurément l’un des toros de la feria; public festif qui réclame les deux oreilles pour le petit-frère et en obtient une après de bonne gaoneras puis un début de faena à genoux et quelques passes isolées de qualité avant que le toro ne prenne la fuite (Qu’on est loin de l’oreille de Ferrera de samedi !). Pas une vuelta avec les toros de Matilla même si Morante, après quelques « détails » de bon goût, aurait pu couper un appendice et peut-être aussi Jiménez avec une meilleure réussite à l’épée. Dans la corrida de Jandilla vuelta pour Padilla et El Fandi, ce dernier recevant un coup de corne. Avec les cuvillos, Talavante coupe une oreille alors que Morante (une série de naturelles et deux à droites somptueuses) et Mora en perdent une à l’épée. Roca Rey perd la Porte du Prince à l’épée mais obtient les deux oreilles de son premier et Castella change un triomphe pour une vuelta, honneur accordé au toro Derramado de Victoriano del Río. Ferrera a manqué de chance mais a à nouveau donné une leçon à ses confrères avec un sommet à la cape dans des véroniques au ralenti; à une autre époque, il serait sorti en triomphe malgré son bilan de vuelta et vuelta; de son côté López Simón a réalisé une faena importante à un excellent toro d’El Pilar. Pour la clôture, bonne miurada avec un Pepe Moral qui coupe deux fois une oreille en confirmant qu’il est un torero qui mérite plus d’opportunités.

 

MADRID

Pour la feria de la Comunidad madrilène, Menes fait un tour de piste dans la première novillada. Ureña coupe une oreille pour la traditionnelle corrida du 2 mai.

A Cordoue, une oreille pour Roca Rey lors de l’ouverture et une Porte des Califes pour Ponce le jour suivant.

A  Cáceres, Ferrera, Juli et Roca sortent par la Grande Porte. Perera sort a hombros tandis que De Justo et Cayetano obtiennent un trophée.

A Xérès, pour l’ouverture, deux oreilles pour Cayetano et une pour El Fandi. Avec les cuvillos, tout le monde a hombros : Padilla, Morante et Manzanares. Pour la dernière, Roca coupe 4 trophées contre 3 à Talavante dans leur mano a mano.

A Valladolid, double trophée pour Talavante; un pour Castella et Roca.

A Aranjuez, El Juli triomphe et Morante coupe une oreille.

Novilladas

A MADRID, oreille pour Ángel Sánchez d’un mayalde.

A SEVILLE, deux fois une vuelta pour Valadez puis une autre pour Ochoa.

FRANCE

A Alès, une oreille pour López Chávez face au meilleur toro de la concours Penador, de Cuillé; prix au meilleur picador pour Gabin. Chacón et Vara coupent également une oreille dans la corrida de Valverde alors que Vanegas repart avec 4 trophées dans son seul contre 4.

A Vauvert, deux fois une oreilles pour Vara dans son solo face aux toros de Prieto de la Cal.

A Aire sur l’Adour, une oreille pour Salenc dans la novillada de Cascón.

San Isidro

C’est parti pour un mois non stop. La première, de la Quinta, a offert des possibilités au-delà du manque de caste et des difficultés qui ont conduit Galván à l’hôpital. Malgré un pinchazo et une pétition moyenne, Morenito de Aranda coupe la première oreille de la feria, celle d’un ventorrillo. Pour clore cette introduction de la première feria taurine du monde, bon toreo de cape d’Urdiales et 3 avis pour Mora.

Deux toros de Montalvo auraient sans doute permis à Díaz et à Simón de toucher du poil s’ils avaient eu plus de réussite; « coup de tabac » pour Lebrija. Face à des lagunajandas très moyens, dons manquant de moyens, Fortes fait un tour de piste après une faena exposée où le meilleur aura été le début (pendule à genoux) et la fin (bernadinas) tandis que Román se fait peur. Avec les fuenteymbros, Garrido « ne laisse rien dans l’encriere et perd une oreille à l’épée alors qu’El Fandi se voit refusé un trophée par le gradin n°7 après un tercio de banderilles dans sa meilleure version et un début de faena explosif à un toro important. David Mora coupe la deuxième oreille de la feria à un toro de Parladé. Corrida assez lamentable de Puerto de San Lorenzo pour la Corrida de la Presse avec un Castella qui échoue à l’épée face à un bon sobrero de Bellavista, Talavante qui coupe une grosse oreille à un autre de Mayalde et Jiménez qui repart avec un coup de corne important. Ferrera coupe une grosse oreille confirmant qu’il est pour l’instant le torero de la saison 2017 : après un tercio de banderilles de haut niveau, début de faena en marchant vers le centre avec beaucoup de torería, amélioration du côté droit et passes savoureuses à gauche avec beaucoup de temple et maestría.

Pour la novillada d’El Montecillo, vuelta pour Colombo qui a laissé une très bonne impression. Les toros de Valdefresno n’ont pas permis grand chose si ce n’est à Juan Leal de confirmer sa témérité dans les terrains de proximité. Talavante frôle la Grande Porte : il coupe une oreille et reçoit un coup de corne à son deuxième après avoir donné une faena solide du côté droit à son premier « encasté ». Dans la corrida d’Alcurrucén, oreille pour El Juli et double trophée pour Marín lors de sa confirmation. Castella coupe l’oreille d’Hebrea, de Jandilla, qui reçoit une vuelta malgré un tercio de piques en rien épique. Adame obtient un trophée après avoir tué sans muleta et Espada souffre un traumatisme crânien.

Pour la troisième semaine complète, Caballero fait un tour de piste le lundi et Carretero se fait accrocher dan la novillada du mardi alors que Roca Rey et Perera marquent un point dans la bonne corrida de Victorinao del Río du mercredi où Simón s’est montré en régression; ovation pour Tito Sandoval et confirmation d’Otero comme meilleur banderillero de la feria. Ponce obtient une Grande Porte quelque peu contestée poussé par le public qui a reconnu son engagement autant que son savoir; bonnes naturelles de Varea. Dans la novillada de Flor de Jara, une oreille pour Juan Miguel.

La semaine toriste commence mal avec les cuadris mais se poursuit mieux avec la corrida de Dolores Aguirre qui permet à Gómez del Pilar de couper une oreille. Talavante obtient son troisième trophée face à un victorino noble et Ureña ne peut que montrer sa volonté. Très bonne corrida de Rehuelga avec Liebre qui reçoit une vuelta : s’il n’a pas fait l’unanimité parmi les professionnels il a permis le meilleur tercio de piques de la feria et a fait montre de promptitude et de classe, bref de vrai bravoure. Del Álamo sort par la Grande Porte : belle entame un genou à terre à son premier puis faena complète qui lui vaut une pétition de deux oreilles; bonne corrida d’Alcurrucén avec notamment un quatrième très vif. Ferrera perd une oreille à l’épée dans une lidia brillante à un toro d’Adolfon Martín.

FRANCE

A VIC, une oreille pour Chacón qui n’a pas démérité face Carafea III, un toro de Dolores Aguirre qui a reçu une vuelta après avoir permis à Esquivel de nous régaler d’un tercio de piques épique en 4 rencontres; ovation pour Lamelas qui perd un trophée au 3e. Le matin, vuelta pour Pacheco face un novillo encasté de Raso de Portillo. Pour la concours, double tour de piste pour Chávez face à un miura et vuelta à Jardinero de Los Maños bien piqué par Gabin. L’après-midi dominicale est marquée par la sortie en triomphe d’Emilio de Justo. Pour la dernière, corrida intéressante d’Alcurrucén notamment avec le 3e qui permet à Juan Bautista de faire montre de sa maestría mais qui perd un deuxième trophée en raison d’une épée basse, à Díaz d’en couper une autre et à Vanegas de finir sur un bilan d’oreille et vuelta pour son alternative.

A NÎMES, pour l’ouverture, une oreille d’un laquinta pour Escribano. Le samedi, un trophée pour Gardel et un double pour Younès puis deux fois un appendice pour Simón et un pour El Juli. Le dimanche matin, oreille pour Ponce et Jiménez puis sortie par la Porte des Consuls pour Juan Bautista qui a essorillé par deux fois ses adversaires lors de son solo. Pour la clôture, indulto de Pañero de Vehahermosa par Garrido et oreille pour Ureña et Mora.

A Istres, 3 oreilles pour Castella lors de l’ouverture, une pour Manzanares et Joubert. Une oreille pour Talavante le samedi. Corrida triomphale le dimanche avec carton plein pour Juan Bautista, 3 trophées pour Ponce et un double pour le retour d’El Fundi.

A Saint-Sever, un double trophée pour Perera et un simple pour Díaz.

A La Brède, double trophée pour Díaz et Campos.

ACTE III

ESPAGNE

A MADRID, pour la corrida de Beneficencia, une oreille pour El Juli dans une faena moderne commencée dans un mouchoir de poche et terminée dans des terrains de proximité. Marín perd un triomphe à l’épée le lendemain. Pour la dernière corrida du mois de juin Vicente obtient un trophée.

A SEVILLE, une vuelta pour Jiménez.

A Burgos, Grande Porte pour Morenito pour son solo face aux adolfos. Padilla en fait de même pour la suivante; oreille pour Ferrera et Paquirri. Un trophée pour Cayetano le mercredi. El Fandi coupe trois oreilles (2 à Dulzón de Torrealta qui reçoit la vuelta) contre une à El Juli.

A Alicante, Grande Porte pour Juan Bautista et Escribano dans la corrida d’Adalfo Martín. Talavante et El Fandi en font de même dans la deuxième et Cayetano obtient un trophée; vuelta à un autre Arrojado de Cuvillo. El Juli coupe 3 oreilles dont 2 à Tirachinas, toro promu d’une vuelta appartenant à son propre élevage; un trophée pour Ureña et Paquirri. Manzanares et Simón coupent également trois trophées chacun; un pour Ponce.

A Ségovie, 3 trophées pour Simón, un double pour Castella et un de plus pour Michelito.

A Zamora, Padilla essorille un toro et Ferrera obtient un appendice. Castella gracie Gironero de Puerto de San Lorenzo et repart avec 3 oreilles et une queue.

A Badajoz, oreille et coup de corne pour Roca Rey. 3 oreilles pour Marín puis 3 autres pour Adame le samedi, accompagné a hombros par Garrido.

A Algeciras, Perera a hombros alors que Ponce et Garrido repartent avec une oreille dans leur besace. Triomphe du local Galván et une oreille pour Cayetano.

A León, Cayetano (3 oreilles) et Simón a hombros; un trophée pour Paquirri.

A Grenade, une oreille pour Garrido et Marín.

A Tolède, pour la traditionnelle corrida du Corpus, une oreille pour Juli, Roca et Lorenzo.

A Albacete, triomphe de Ponce et Roca Rey; une oreille pour Cayetano. El Fandi et Roca Rey coupent chacun 3 oreilles; une pour Ponce.

A Plasencia, Luque coupe une oreille à chacun de ses victorinos.

A Sotillo de la Adrada, encore une bonne corrida de Rehuelga avec la grâce de Revoltoso par Juan Bautista.

 Pour la novillada des SANFERMINES, oreille pour Marín et double trophée pour Colombo. Román obtient un trophée d’un cebada pour la première corrida. Coup de corne pour Caballero et oreille d’un escolar pour Moral. Dans la course de Puerto de San Lorenzo, coup de tabac pour El Pirri et oreille pour Ureña et Garrido. Cayetano sort a hombros après une prestation très correcte avec des moments de qualité plein d’esthétisme mais un manque d’âme et de liaison alors que Roca Rey sort une fois de plus par la porte de l’infirmerie en coupant le même nombre de trophées; Marín essorrille le dernier et Simón l’accompagne par la Grande Porte; un trophée pour Castella dans une bonne corrida de Victoriano del Río. Une oreille pour Talavante et une bonne faena de Ferrera avec les cuvillos. Avec des miuras faiblards, Grande Porte pour un Rafaelillo accrocheur qui reçoit deux fortes volteretas et un trophée pour Castaño et Pinar.

Novilladas

A MADRID, une oreille pour Colombo.

A SEVILLE, vuelta et oreille pour Cadaval dans ce qui est présenté comme une bonne novillada de Talavante.

A Captieux, 3 oreilles pour Younès.

FRANCE

A Bayonne, triomphe d’Escribano avec trois oreilles; une pour Luque et Joubert avec les margés.

A Orthez, avec les valverdes, double trophée pour Vanegas, accompagné a hombros par Campos et une oreille pour Chacón.

A Mont de Marsan les triomphateurs sont français : Dufau obtient une double récompense pour commencer le jour où Ferrera coupa un trophée de poids puis Juan Bautista repart avec quatre oreilles et la queue de Palomito de La Quinta après que Marín ait coupé une oreille. D’autres en ont fait de même : Mora (plus une vuelta), Garrido et De Justo (d’un adolfo).

A Châteaurenard, Perez, Joubert et Dufau sortent en triomphent, ce dernier graciant Estornino de La Quinta.

A Saint-Vincent, une oreille pour Adame le Jeune.

A Céret, lors de l’ouverture, une oreille d’un sobrero de Yonnet pour Chacón. Dans la novillada de Raso de Portillo, vuelta pour Solera comme pour Universal. Avec le saltillos, tour de piste pour Vara et blessure pour Mota. Aguilar sort a hombros et Sevillano d’Escolar reçoit les honneurs posthumes.

A Eauze, double trophée pour Padilla et Juan Bautista; un pour Dufau .

A Mauguio, deux fois une oreille pour Perez et cornade interne à la fémorale pour Cerqueira.

ESPAGNE

Pour la feria de JULIO, Sánchez et Chover sont blessés alors que Isiegas écoute les 3 avis puis obtient un trophée avec de bons maños. Manzanares est le seul à obtenir un double trophée mais Román réalise une bonne faena à un cuadri quand Rafaelillo coupe un appendice à un autre individu de ce fer. Entre temps, Marín, Castella, Ureña et Simón obtiennent un trophée.

A Santander, Colombo coupe une oreille dans la novillada puis Manzanares obtient un double trophée pour l’alternative de Marcos qui l’accompagne a hombros tandis que Talavante obtient un appendice. El Juli sort a hombros tandis que Perera repart avec un trophée. Lorenzo triomphe aussi alors que Fortes obtient un appendice mais reçoit un coup de corne. Marín poursuit sa saison triomphale avec 3 oreilles contre une au maestro Ponce.

A Azpeitia, Perera coupe les deux oreilles d’Hostelero de Fuente Ymbro qui reçoit la vuelta alors que Díaz, après sa blessure de Manzanares, touche aussi du poil. Il récidive avec les toros d’Ana Romero accompagné de Mora et Jiménez (Borja). Pour la clôture, Paulita coupe une oreille à un cuadri.

A Ávila, Simón triomphe et les frères Rivera repartent avec une oreille chacun.

A Teruel, Grande Porte pour Ponce et Morenito avec les adolfos.

A Soria, après le triomphe de Padilla, deux oreilles pour El Fandi; une pour Manzanares et Marín.

Novilladas

A MADRID, vuelta et traumatisme crânien assorti d’un double puntazo à la cuisse pour Younès et deux coups de corne (aine et cou) pour Juan Miguel. Salut du mayoral de María Cascón. Colombo coupe une oreille dans la novillada de Fernando Peña.

Au Puerto, une oreille pour Pacheco.

A Hagetmau, Valadez repart comme le triomphateur de la novillada de Cebada Gago avec un bilan d’oreille et vuelta; Colombo et Younès obtienent aussi un trophée.

A Beaucaire, une oreille pour Garcia.

A Tarascon, oreille pour Younès et Garcia, le premier à nouveau salement secoué.

A Boujan, une vuelta pour Solera avec les novillos de Dolores Aguirre.

MEXIQUE

Ramiro Alejandro Celis est la dernière victime de la tauromachie. Un coup de corne interne a mis fin à la vie du jeune torero de 25 ans. Paix à son âme.

ACTE IV

FRANCE

A DAX, oreille pour Talavante malgré un échec à l’épée et un autre trophée pour Lorenzo. Un trophée pour Jean-Baptiste dans la course de Montalvo. Sortie a hombros du mayoral de Pedraza après deux vueltas, la première pour Bello auquel Rafaelillo coupe les deux oreilles et la deuxième pour Brigadier; Luque accompagne son collègue par la Grande Porte. Ginés Marín sort a hombros avec les ventorrillos (forte demande de 2e trophée) pour terminer le cycle.

A BEZIERS, 3 fois une oreille pour Castella dans son mano a mano avec la princesse Léa. 3 oreilles pour Roca Rey contre une à Talavante avec la vuelta d’Escondido de García Jiménez. Juan Bautista coupe deux fois une oreille (dont une d’un sobrero de José Cruz) et Rafaelillo une de plus dans la miurada. Dans la novillada, Salenc et Olsino empochent tous deux un trophée.

A BAYONNE, pour la corrida goyesque, 4 oreilles pour López Simón, une pour Díaz et une vuelta pour Ponce.

A Saint-Gilles, 4 oreilles pour Joubert contre une oreille à Castella; vuelta au dernier margé.

A Mimizan, tous a hombros : Campos avec 3 oreilles et Padilla et Escribano a minima.

Aux Saintes Maries, Castella sort a hombros et Garrido coupe une oreille.

ESPAGNE

A MADRID, Grande Porte pour Román avec les toros de Joselito.

A BILBAO, oreille pour Ferrera avec les torrestrellas et pour Díaz dans la corrida d’Alcurrucén. Deux fois une oreille pour Roca Rey avec les jandillas et une pour chacun avec les victorinos : Urdiales, Escribano et Ureña. Ponce coupe deux oreilles pour la sixième fois face à Ebanista et une pour Marín. Urdiales et Roca Rey touchent à nouveau du poil avec leurs toros de Puerto de San Lorenzo. Pour terminer, avec les miuras, une oreille pour Román et deux fois une vuelta pour Leal.

A MÁLAGA, une oreille pour Padilla dans la première corrida du cycle. Castella coupe deux fois une oreille et Talavante une dans la corrida de Victoriano del Río. Oreille et vuelta pour Ureña avec les fuenteymbros. Fortes repart de son solo avec deux oreilles dont une à un victorino mais aussi avec un coup de corne superficiel de 15 cm. Ponce coupe 4 oreilles et gracie Jaraiz de Juan Pedro, un toro classieux mais faible comme on pouvait s’y attendre. Talavante coupe la seule oreille de la corrida la plus attendue avec du bétail de Cuvillo.

A SAN SEBASTIÁN, une oreille pour Roca Rey lors de l’ouverture. Luis David Adame sort a hombros et son grand frère obtient un trophée puis fait un tour de piste; un appendice également de Rabanito d’El Parralejo par López Simón. Ponce et Cayetano coupent une oreille chacun à des toros de José Vázquez. Une oreille pour Perera dans la dernière.

A Almería, lors de la novillada d’ouverture, double trophée pour Valadez, accompagné a hombros par Toñete et une oreille pour Cabrera. Ponce obtient deux doubles trophées contre deux fois un à Marín. El Juli obtient deux oreilles d’un toro, une seule pour Ferrera et Roca Rey. Díaz, avec un double trophée, et Adame sortent a hombros avec les victorinos; une oreille pour Del Álamo.

A Cuenca, deux oreilles d’un toro de vuelta de José Vázquez pour Castella. Garrido obtient 4 oreilles et Juli et Perera l’accompagnent par la Grande Porte. Ferrera sort a hombros et Garrido coupe une oreille de plus pour la clôture.

A Linares, Ponce retrouve les flores et coupe 3 oreilles contre une à Díaz.

A Ciudad Real, Luque obtient 3 trophées, Ureña deux fois un et Tendero donne une vuelta, le tout avec les victorinos. 3 oreilles et une queue avec l’indulto de Juguetón de Daniel Ruiz pour Ponce et 4 oreilles pour Luque.

A Gijón, Padilla coupe une oreille pour l’ouverture puis Roca Rey obtient un double trophée d’un toro de Sánchez Arjona; un pour El Fandi. Dans la novillada, Colombo coupe les deux oreilles d’Artesano, un novillo d’El Freixo primé d’une vuelta; un trophée pour Sánchez. Perera coupe une oreille alors que Garrido perd des prix aux aciers. Oreille pour Ferrera et Cayetano pour clore la feria.

A Huesca, Talavante coupe une oreille lors de la corrida inaugurale de la feria du Basilic puis Castella (3 oreilles) et Padilla sortent a hombros dans la suivante. Ferrera n’a peur de rien ni de personne : il triomphe pleinement devant Ponce et Perera qui coupe chacun une oreille. Abellán triomphe et Paquirri coupe une oreille.

A Huelva, dans la novillada, double trophée pour Serna et deux fois un pour Silvera. Carton plein pour Perera accompagné a hombros par Miranda dans la corrida de Torrealta. Une seule oreille pour Roca avec les cuvillos.

Au Puerto, 3 oreille pour Ferrera et Roca Rey alors que Padilla repart avec un trophée. Une oreille pour Marín avec les cuvillos. Simón obtient deux fois une oreille et Garrido coupe un trophée. El Juli coupe 5 oreilles et une queue dans son mano a mano avec Morante qui annonce sa retraite après une bronca.

A Pontevedra, avec des toros d’Alcurrucén double trophée pour Ferrera accompagné par la Grande Porte par El Juli; une oreille pour Roca. Une oreille pour Cayetano dans la corrida mixte. Del Álamo triomphe pour clore la saison dans les arènes galiciennes.

A Palma, après l’adoption de la loi régionale prévaricatrice des jours derniers, triomphe de Talavante et une oreille pour Cayetano au cri de « Libertad ».

A Sanse, 3 oreilles pour Perera et Talavante accompagnés a hombros par Ortega Cano. Dans la novillada, Colombo coupe une queue et De Pablo un double trophée.

A Colmenar, double trophée pour Ferrera et une pour Paquirri. Juan Bautista triomphe dans la suivante et Roca Rey obtient un trophée.

A Cieza, avec les adolfos, double trophée pour Mora accompagné a hombros par Puerta tandis que Luque repart avec un trophée.

A Tarazona (Albacete), un oreille d’un toro de Dolores Aguirre pour Rafaelillo.

A Tafalla, avec des animaux de Couta de Fornilhos, oreille pour Vara, J. Cortés et E. Fernández. Une oreille pour El Cid d’un individu d’Antonio San Román.

A Cenicientos, une oreille d’un adelaida pour Joselillo. Avec les toros de Flor de Jara, oreille pour Aguilar et Nazaré.

A Estella, 3 oreilles pour Urdiales qui monte en température et une pour Díaz et Marín. Dans la novillada de Azcona, trois oreilles pour El Adoureño.

A Íscar, avec des toros de Domínguez Camacho trois oreilles pour Fortes, accompagné à hombros par Ureña; une pour Díaz.

Novilladas

A MADRID, vuelta pour Flores dans le concours international des novilladas nocturnes. Atienza coupe une oreille d’un animal d’Ana Romero lors de la finale. Une vuelta pour Henche faceà un Sobral.

A Mont de Marsan, pour la novillada-concours de Saint Perdon, le novillo Rascatripas de Pincha reçoit les honneurs posthumes.

A Carcassonne, le matin oreille pour Serna et Silvera et l’après-midi 3 trophées pour Pacheco et une vuelta pour Solera avec les miuras.

A Roquefort, novillos de Saltillo qui permettent à Navarrete de triompher, à Pacheco d’obtenir une oreille et à Ponce de faire un tour de piste.

A Blanca, deux oreilles pour El Galo avec un novillo de vuelta des frères Lozano alors que Carretero repart sur un bilan de vuelta et oreille. Fernández a hombros et vuelta pour Durán avec les novillos du même fer que la veille. Avec les novillos de Guadalmena, 3 oreilles pour Serna et une plus vuelta pour Moreno.

A Alicante, deux fois une oreille pour Rico contre une à Sánchez et Ochoa avec un lot de Los Galos.

A Parentis, vuelta pour Pacheco dans la course de Monteviejo. Avec les prietos, une oreille pour Palacios et une vuelta pour Valencia.

A Millas, double trophée pour Isiegas et un pour Navarrete. Vuelta à Borracho des frères Tardieu et prix au meilleur picador pour F.J. Sánchez.

A Soustons, Aguado sort a hombros et Serna obtient un appendice.

ACTE V

FRANCE

A Mont de Marsan, pour la dernière corrida de la saison française, oreille pour De Justo et Vanegas avec les victorinos.

Pour les VENDANGES nîmoises, oreille pour Colombo lors de l’ouverture. Juan Bautista et Younès, pour son alternative, sortent par la Porte des Consuls le samedi matin et Ponce en fait de même l’après-midi. Et encore un triomphe, pour Marín cette fois.

Pour la feria arlésienne du RIZ, El Juli coupe trois oreilles contre une à Juan Bautista avec un lot de Garcigrande. Vuelta pour Peletero de Ibán et oreille pour Rafaelillo, Savalli et Pinar.

A DAX, pour Toros y Salsa, 3 oreilles pour Emilio de Justo et une pour Aguilar avec un lot de victorinos. Une oreille pour Roca Rey dans le mano a mano tant attendu. Dans la novillada, Colombo se montre imparable et Carretero comme Garcia repartent avec un trophée.

A BAYONNE, Juan Bautista et Ureña (3 oreilles) sortent a hombros avec les toros d’El Juli. Dans la novillada, salut du mayoral de Los Maños et vuelta pour Bengavinos. Castella fait le plein dans la corrida de Bañuelos.

A Boujan, 3 oreilles pour Perez et une pour Michelito avec les toros de Gallon.

ESPAGNE

Feria d’AUTOMNE, oreille d’un saltillo pour Venegas. Vuelta pour Del Pilar face à un palha. Vuelta pour Bolívar face à un bon toro d’Escolar. Oreille pour Román qui frôle la Grande Porte. Ureña donne tout et reste une fois de plus à l’orée de la Gloire. Perera en revanche obtient une sortie de demi-dieu, hissé vers les cieux, malgré deux épées imparfaites mais une faena d’une grande puissance à son premier de Puerto de San Lorenzo.

A SEVILLE, oreille pour Talavante et vuelta pour Ponce et le toricantano Aguado. Nouvelle oreille pour Talavante et coup de corne pour le nouveau matador, Rafael Serna.

A Logroño, deux fois une oreille pour Talavante et un trophée pour Roca Rey. Deux oreilles pour Valadez d’un novillo de vuelta de La Quinta. Oreille pour Ponce, Garrido et Luis David avec les juanpedros. Urdiales coupe une oreille d’un alcurrucén. Juan Bautista obtient les deux oreilles de Verdadero, un toro de Victorino dont la grâce a été refusé par son éleveur qui a dénoncé, dans un geste qui l’honnore l’indultitis régnante et le manque de critères pour juger la bravoure d’un animal; oreille pour Díaz.

A Albacete, oreille pour Palacios dans la corrida inaugurale de La Quinta. 4 oreilles et la queue symbolique d’Orgullito (Garcigrande) pour Roca Rey accompagné a hombros par Talavante; une oreille pour Perera et El Fandi. Oreille pour Sotos dans la novillada d’El Cortijillo. Grande corrida de Torrestrella avec une demande de queue pour le local Pinar, 3 oreilles pour Ureña et une pour Garrido. Colombo triomphe avec 3 oreilles mais reçoit un coup de corne interne. Merecido, de Santiago Domecq, auquel Perera coupe les deux oreilles est primé d’un tour de piste post-mortem et Marín obtient deux fois un trophée; coupe de corne pour Ferrera. Une oreille pour El Juli dans la mixte. Une oreille pour Marín dans la corrida d’Alcurrucén. El Juli est le dernier triomphateur face à un toro de Daniel Ruiz.

A Salamanque, 3 oreilles pour Grande dans la novillada; une pour Valadez. Del Álamo coupe 3 oreilles et El Juli un double trophée. Ponce et Perera coupent un double trophée et sont accompagnés a hombros par Marín; vuelta à un toro de Montalvo. Les frères Adame et Marcos coupent chacun une oreille.

A Guadalajara, Ureña triomphe et Juan Bautista et El Cid. Díaz, Perera y Cayetano  triomphent avec les marcas.

A Murcie, triomphe de Castella et Ureña avec les cuvillos. Queue pour Ponce face à Triguero de Luis Algarra et oreille pour El Juli et Cayetano. Grande corrida de Victoriano del Río avec une queue pour Roca, un double trophée pour Talavante et aussi le triomphe d’El Fandi. 3 oreilles pour  Serrano et une pour Toñete et Ferrer dans la novillada.

A Valladolid, double trophée pour Ferrera et un simple pour Padilla et Garrido. Talavante triomphe et Perera coupe une oreille avec les toros de García Jiménez. El Juli gracie un toro de Daniel Ruiz et Román l’accompagne par la Grande Porte. 4 oreilles pour Ponce tandis que Manolo Sánchez connaît dans la même corrida l’infamie des 3 avis et un triomphe de rattrapage.

A Palencia, Ponce et Perera accompagnent le mayoral de Montalvo par la Grande Porte. El Juli, Roca Rey et Adame le Jeune sortent a hombros. Marín coupe la seule oreille dans la corrida d’Alcurrucén.

A Melilla, 4 oreilles pour Ferrera qui est fera parti avec Ponce et Marín du cartel idéal de la saison.

A Mérida, Ponce, Ferrera et El Juli coupent chacun un double trophée.

A Ronda, Paquirri, Cayetano et Perera sortent a hombros alors qu’El Fandi et Castella repartent avec une oreille.

Padilla, Morenito et Simón triomphent avec les Bañuelos à Aranda. Morenito et Simón récidivent le lendemain en compagnie de Luis David.

A Cehegín, 3 oreilles de Rafaelillo avec son lot de Miura et à San Martín oreille pour Nazaré dans une corrida de Baltasar Ibán. A Bélmez, triomphe de Moral (3 oreilles) et Ureña avec les victorinos et, à Sorillo de la Adrada, del Pilar coupe les deux oreilles d’un toro de Flor de Jara.

A Illescas, 4 oreilles pour Joselito Adame accompagné a hombros par Fortes et le mayoral de Valdefresno alors que Díaz obtient une oreille. Le Mexicain triomphe aussi à Aranda où Fortes et Abellán obtiennent quant à eux un trophée.

Novilladas

A Algemesí, Grande Porte pour Palacios puis double trophée pour Colombo. Sánchez coupe les deux oreilles de Mocoso, novillo de Flor de Jara primé d’une vuelta. Un trophée pour Navarrete. Carretero et Marcos sortent a hombros pour la dernière.

A Arnedo, vuelta pour Jiménez. Oreille pour González. Un trophée pour Colombo et Gardel; vuelta pour Carretero. Avec le lot d’Escolar, vuelta pour Juan Miguel et deux tours de piste pour El Adoureño dont une face à un novillo de mouchoir bleu. Oreille pour Ochoa pour la course finale d’Ibán.

A Guadarrama, nouveau triomphe de Rafael González et oreille pour Salvador avec les novillos de José Cruz.

A Calasparra, David Fernández et Mario Soto obtiennent un trophée avec un lot de Monteviejo dans lequel Batanero reçoit une vuelta. Vuelta pour un novillo de Villamarta auquel Rico coupe les deux oreilles. Vuelta pour Ochoa et blessure au thorax pour Salenc. Adoureño et Garcia coupent un trophée chacun avec le lot de conde de la Maza. Vuelta pour le novillo Clavelito d’Ana Romero. Pacheco coupe une oreille à un novillo de Cuadri.

A Villaseca, vuelta pour Aguado et Isiegas avec les torrestrellas. Dans la novillada de La Quinta belle prestation d’Ángel Sánchez qui coupe une oreille gagnée dans le sang. Trois oreilles pour Colombo avec les ventorrillos; vuelta pour Carretero. Oreille et vuelta pour Ochoa face aux ibanes qui s’emparent du prix au meilleur élevage pour la troisième année consécutive.

A Arganda, vuelta pour Mora avec les albaserradas. Jiménez, Sánchez et Manuel coupent une oreille chacun avec les flordejaras. Pacheco sort a hombros face à un lot de Couto de Fornilhos. Ochoa obtient la grâce d’un novillo de Peña et coupe une queue symbolique; double trophée pour Valadez et sortie a hombros également de Colombo.

A Peralta, une oreille pour Flores et une autre pour Girón avec les novillos de Pincha. Une oreille pour Benítez avec un bon lot de Cuadri. Vuelta et oreille pour Conquero avec un lot de Giménez Indarte. 3 oreilles pour Pacheco avec son lot d’Ana Romero.

A Andorra, tour de piste pour Bernabéu avec les prietos. Vuelta et oreille pour Solera avec les hoyos; un tour de piste pour Pereira.

Infirmerie

Le torero péruvien Pezo a perdu un œil et se trouve en attente d’une opération cérébrale. ¡Ánimo!

Nécro

Le forçado Pedro Primo est décédé en exerçant son métier. Puisse son âme reposer en paix. Malheureusement, la loi des séries frappe à nouveau en la personne de Fernando Quintela qui perd la vie à Moita après une pega.

El Pilar

Pour la novillada d’ouverture, vuelta pour Palmero de Los Maños et oreille pour Isiegas et Téllez. Dans la course de Margé, oreille pour Mora et Adame le Jeune tandis que Román fait un tour de piste. Une oreille pour Juanito dans la deuxième novillada. Garrido est blessé et coupe deux fois une oreille contre une au toricantano Valadez. Ponce refait son numéro et perd un triomphe plus important à l’épée alors que Cayetano coupe deux oreilles après avoir reçu un coup de corne sérieux à la cuisse. Ureña obtient deux fois un trophée et confirme qu’il est dans le top 5 des créateurs les plus fertiles de la saison, dans un toreo aussi pur que l’eau de roche. Avec les cuvillos, 3 oreilles pour un Talavante inspiré, 2 pour Roca Rey et une pour Castella. Avec les toros de Matilla, double trophée pour Padilla et Marín, un pour Simón.

A Madrid, pour la clôture de la saison, oreille pour Luque et vuelta pour Ritter qui se fait salement secouer.

A Valence, pour la clôture de la saison, novillada d’ombres et de lumières : côté face pour Téllez et pile pour Colombo qui se fait transpercer la cuisse.

A Jaén, triomphe de Díaz par deux fois et d’El Fandi avec deux trophées simples.

Après la mort de son créateur le 3 octobre, le fer de don Victorino continue à produire des toros d’exception, comme ce Jarretero gracié à Illescas par Moral.


Août 27 2017

Dámaso : le chaînon manquant

Dámaso González Carrasco, né à Albacete le 11 de septembre 1948, s’est éteint à Madrid le 26 août 2017.

Il a revêtu l’habit de lumières pour la première fois en 1966, après avoir participé à de nombreuses capeas, se forgeant à l’ancienne. Il a ensuite débuté avec picadors dans sa ville natale le 8 septembre 1968. Sa présentation madrilène eut lieu le 1er juin 1969 puis il sortit par la Porte du Prince le 15 de même mois. Notons également, pour son étape de novillero, l’octroi de deux queues dans des arènes aussi importantes que Barcelone ou Valence. Il reçut l’alternative à Alicante des mains de Miguelín et en présence de Paquirri, le 24 juin 1969 avec le toro Gañolote de Flores Cubero.  Il la confirma le 14 mai 1970 parrainé par El Viti qui lui céda Barranquillo, de Francisco Galache, mais c’est de son adversaire suivant qu’il obtiendra son premier trophée à Las Ventas. Il devra attendre le 25 mai 1979 pour y couper les deux oreilles d’un toro de La Laguna avant de renouveler un triomphe, dans une corrida de Torrestrella, le 21 mai 1981. Il se retira des arènes en 1988 après avoir été encorné au ventre, une blessure infligée par un toro de Miura. Il s’agissait là de son neuvième coup de corne grave. En 1992 il réapparut pour prendre définitivement sa retraite en 1994.

Dámaso face à un mastodonte de Miura (photo Aplausos)

Dámaso González a été un torero dominateur qui peut être considéré comme le précurseur du toreo de Paco Ojeda, basé sur l’immobilité absolue. Il s’agissait d’un torero tremendista, débordant de courage et de pundonor. Si son esthétique était pour le moins discutable il était capable de toréer les toros les plus compliqués en leur appliquant la recette (secrète) du temple. Il a coupé 9 oreilles à Madrid, en sortant deux fois a hombros lors de la feria de San Isidro contre deux trophées à Séville.


Août 13 2017

Il y a 20 ans…

… ou presque, prenait l’alternative José Antonio Morante Camacho,

« MORANTE de LA PUEBLA »

 Il est né à La Puebla del Río (Séville) le 2 octobre 1978.

Il a pris l’alternative à Burgos le 29 juin 1997 des mains de César Rincón, qui lui a cédé Guerrero de Juan Pedro Domecq. Le 21 avril 1998 il a coupé les deux oreilles de Parón de Gavira lors de sa présentation comme matador à Séville ce qui lui valut d’être déclaré triomphateur de la feria. Il fit sa confirmation d’alternative le 14 mai 1998 quand Aparicio lui céda Hospedero de Sepúlveda. En été, il coupa une queue au Puerto de Santa María et termina sa première saison complète en coupant les deux appendices d’un toro à Saragosse. Le 19 avril 1999, il sortit par la Porte du Prince lors d’une course de Guadalest avant de réaliser une grande faena à Malaga en plus de couper une oreille à Bilbao où il tua recibiendo comme à Dax; à la fin de la temporada, il se fractura plusieurs vertèbres. Le 29 avril 2000, il coupa dans ses arènes de la Maestranza les deux oreilles d’un toro de Victoriano del Río après là aussi avoir tué a recibir. Son second lui infligea malheureusement deux coups de corne. En 2001, il obtint une oreille à Madrid et perdit la Grande Porte à l’épée après une faena importante à un toro de Javier Pérez Tabernero. Il réalisa une autre grande faena en 2003 et créa un chef d’œuvre à Xérès le 12 octobre en coupant une queue lors du dernier toro d’une corrida en solo. Après une nouvelle encerrona, à Madrid cette fois, il interrompit sa saison 2004 en raison d’une dépression causée dit-on par des problèmes biologiques qui avaient commencé à se manifester l’année précédente mais il revint en 2005 pour notre plus grand régal comme le 7 mai à Xérès où il obtint à nouveau une queue après une estocade recibiendo. A Grenade aussi il y eut du ‘chant profond’ le 24 du même mois et à Aranjuez le 30 mais aussi dans des arènes importantes comme Valence, Barcelone ou Salamanque. En 2006, il obtint un nouveau trophée madrilène le 6 juin. Le 26 novembre, il réalisa une bonne faena à Mexico et reçut un double trophée. En 2007, pour ses dix ans de doctorat taurin, il coupe deux oreilles à Séville le 23 avril – une course triomphale où Talavante sort par la Porte du Prince -, à base de courage comme le démontre sa réception a portagayola. Il en va de même avec l’appendice gagné le 6 juin pour la Corrida de Beneficencia où il s’afficha comme unique matador : après avoir été blessé par le cinquième, le dernier toro lui permit un excellent toreo de cape, il le banderilla et le début de faena fut d’anthologie, à base de domination, avant que l’animal ne s’éteigne. Il se retira fin juin après avoir rompu professionnellement avec son apoderado, Rafael de Paula. Il réapparut cependant l’année suivante et coupa une oreille à Madrid pendant la feria de San Isidro et une autre pour la corrida de Beneficencia. 2009 fut une de ses meilleures saisons avec tout d’abord une oreille de poids à Séville le 26 avril quelques jours après y avoir toréé une corrida de Victorino Martín avec des réminiscences de temps oubliés cape en mains puis il fut déclaré triomphateur de San Isidro après avoir rêvé le toreo par véroniques le 21 mai. Il obtient un autre appendice à Pampelune le 14 juillet mais il reçoit un double coup de corne dans la cuisse le 7 août au Puerto et un autre à San Sebastián de los Reyes le 28 du même mois.

En 2010, il reçoit une oreille pour le dimanche de Pâques sévillan et triomphe à Xérès, Nîmes (une queue pour la faena de la chaise) et se montre sous son meilleur jour à la cape pour la corrida de Beneficencia dans une rivalité avec Daniel Luque. Le 23 août 2011, il obtient l’un de ses plus grands succès en essorillant un toro à Bilbao pour une faena commencée par des doblones d’antan. Le 19 novembre 2012, c’est à México qu’il triomphe mais connaît le revers de la médaille à Huesca en 2013 en recevant un coup de corne de trois trajectoires, l’une d’elles de 30 cm, ce qui ne l’empêche pas de couper une oreille de poids à Bilbao. Le 15 avril 2016, il obtient à nouveau un double trophée chez lui malgré un toro sans gaz dont il a par contre tiré tout le parti possible. Le 13 août 2017, au Puerto de Santa María, il annonce interrompre sa saison après une bronca. En 2021 il devient le leader de l’escalafón et réalise probablement sa meilleure faena à Séville le 1er octobre où il se montre aussi inventif qu’engagé. Douze jours plus tard il renoue avec le succès à Madrid en obtenant un appendice d’un toro de Alcurrucén. Le 7 mai 2022 il essorille à nouveau un toro dans ses arènes après avoir obtenu un  nouvel appendice la veille et il récidive en septembre pour une faena encore plus grande mais il hisse son art un peu plus vers les cieux le 26 avril 2023 avec l’obtention d’une queue, 52 ans après celle de Ruiz Miguel.

Adulé par les uns, honni par d’autres, cet immense torero est capable de réaliser n’importe quelle suerte avec une saveur d’éternité. C’est un torero d’Art en majuscule mais il est beaucoup plus que cela. Ce n’est pas par hasard qu’il a triomphé dans des arènes comme Bilbao. Nous ne détaillerons pas ici son toreo car par définition l’ineffable ne peut être exprimé et cela un autre grand génie, Rafael El Gallo l’avait déjà dit. Une grande faena de Morante est rare, de plus en plus j’ai envie de dire, mais certains lances ou muletazos sont capables à eux seuls, pris individuellement, de nous transporter, de raviver la flamme du toreo qui sommeille parfois en nous. Pour l’anecdote et pour donner un aperçu du sentiment sévillan, cette phrase d’un vieil aficionado de la Maestranza s’adressant au jeune Maestro : « Fais-nous pleurer mon cœur ! » (¡Haznos llorá mi arma !).

Pour le bilan comptable, il a réalisé 7 faenas primées d’un double trophée à Séville plus une autre qui lui a permis de couper une queue avec deux sorties par la Porte du Prince contre 6 oreilles isolées à Madrid.


Juin 23 2017

Gregorio Sanchez

Il est né à Santa Olalla (Tolède) le 8 mai 1930. Son décès est survenu le 22 juin 2017.

Il torée comme novillero à partir de 1948 et il débute avec picadors à Guadalajara le 15 octobre 1952. L’année suivante, il reçoit deux coups de corne puis se présente à Las Ventas le 8 octobre 1954. Lors de la saison qui suit il est gravement blessé à Barcelone mais triomphe à Séville de 23 octobre. C’est dans ces arènes qu’il prend l’alternative le 1er avril 1956 – après avoir triomphé à Madrid le 11 mars – des mains d’Antonio Bienvenida mais il est accroché. Il subit le même sort quelques jours plus tard dans la corrida de Miura. C’est César  Girón qui la lui confirme le 14 juin et le 5 juillet il coupe les deux oreilles d’un toro, ce qui lui permet d’obtenir son premier triomphe à Madrid. En 1957, il triomphe trois fois dans la capitale espagnole, notamment le 13 juin où il coupe 4 oreilles  puis le 4 juillet où il en obtient 3 autres. Cette année-là il reçoit également un coup de corne. Pour la saison 1958 il est blessé trois fois mais il obtient un grand succès le 19 mai, à Madrid, ainsi que le 18 juin. En 1960 il obtient à nouveau trois succès sur la piste de Las Ventas : Montepío de Toreros, Corrida de la Prensa puis le 10 juillet. Il sortira également a hombros de cette plaza, quoique sans obtenir de trophées, le 13 mai 1961, aux côtés de Diego Puerta et El Viti. Il renouvelle cet exploit 6 jours plus tard (avec une seule oreille) après avoir occis 6 toros d’Atanasio Fernández suite aux blessures de Puerta et Camino. Il reçoit un coupe de corne à Palma de Mallorque en 1962 et à partir de là commence sa décadence même s’il continue à triompher ponctuellement à Madrid, comme en 1963. Il est encorné à Malaga l’année suivante et il triomphe une dernière fois à Madrid le 20 mai 1970 en coupant les 2 oreilles d’un toro de Juan Mari Pérez Tabernero, qui lui permet de sortir par la Grande Porte avec El Viti et El Cordobés, ainsi que le mayoral. Il prit sa retraite en 1973.

Gregorio Sánchez a été un torero d’un grand courage, plein de pundonor et capable de s’imposer à un grand nombre de toros. Il possédait également des manières classiques et il mérite sans doute une meilleure place dans l’histoire du toreo que celle qu’on lui a parfois donnée. Il a un coupé un total de 34 oreilles à Madrid et est sorti en triomphe à neuf reprises tout de même, dont trois lors d’une feria de San Isidro.


Juin 18 2017

Arènes sanglantes

On nous reproche de verser le sang des toros et quand un torero se fait tuer on dit que c’est bien fait pour lui. Où est l’Humanisme? Aujourd’hui, un homme est mort, encorné devant moi, à deux reprises. Si la blessure fait partie de la Corrida, on ne peut accepter la mort de l’Homme. Et pourtant… elle surgit toujours à l’improviste et c’est elle qui finit par triompher de tout.

Je croyais avoir assisté à une bonne corrida de Baltasar Ibán avec une oreille coupée par Fandiño à son premier et une très bonne prestation de Juan del Álamo tout auréolé qu’il est de son récent triomphe madrilène. Je viens d’apprendre en rentrant chez moi, après 2h 45 de trajet que la représentation était bel et bien une offrande sans rédemption. Fandiño que j’avais vu toréé à Valence en solo, Fandiño que j’avais vu triomphé à Mont de Marsan, que j’avais vu coupé une oreille à Vic ne donnera plus aucune faena. On se souvient de sa manière de se jeter entre les cornes sans muleta pour occire son toro avant de sortir par la Grande Porte de Las Ventas en 2013. Torero anti-conformiste qui avait refusé d’offrir son toro au Roi, il les avait bien accrochées, au point de vouloir faire exploser le système en combattant 6 toros 6 des élevages réputés les plus durs, ni plus ni moins qu’à Madrid, Temple du toreo. C’était en 2015, ce fut un échec, on le sait. Depuis il était reparti de zéro, de village en villages. C’est dans celui d’Aire sur l’Adour qu’il rentre dans l’éternité.

Mes plus sincères condoléances aux siens, en commençant par son épouse qui lui a donné une petite fille il y a deux ans, et à Antoine, son valet d’épée, et Jarocho, son banderillero, qui assiste impuissant pour la deuxième fois en deux ans à la mort de son maestro.

Descansa en paz, Iván.