Petits monstres

Voici les premiers textes de cette rentrée, rédigés par mes élèves de 6ème. Ils devaient décrire un monstre inventé, en se rappelant que la plupart des monstres imaginés par les hommes sont des êtres hybrides, composés de différents éléments, proches des humains, par certains traits (comme le monstre en spaghettis qui souffre de la solitude), et proches aussi des animaux… Ils représentent les peurs ressenties par les hommes (comme la peur de la nuit) et permettent de les affronter.

Le monstre bizarre fait en fruits et en légumes

Le monstre a deux carottes de chaque côté de la tête. Ses cheveux sont faits de rhubarbes. A la place des oreilles il a deux brocolis. Des tomates cerises remplacent ses yeux. Sa bouche est faite en banane. Son nez un un épi de maïs. Le monstre est géant. Une grosse pomme rouge remplace son ventre. Ses bras et ses jambes sont des courgettes. Ses mains ressemblent à des choux-fleurs. Enfin, ses pieds sont faits en galette pomme de terre et des petits pois remplacent ses orteils. 

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L’homme sans visage

Mon monstre, lui, n’est pas moche. Il n’a pas de visage. Il vole à plusieurs mètres du sol, et c’est un mort. Il porte une cape grise et deux ailes géantes d’or. Mais malheur à vous si vous croisez son regard perçant. De ses yeux d’une lueur rouge il vous pétrifie à peu près pendant une minute, le temps de vous attraper pour vous emmener dans son repaire secret. C’est à ce moment là que vous vous réveillez et qu’il vous jette dans une marmite remplie d’eau. Mais c’est un bain car il est très gentil ! 

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Ce monstre est original. Il se nourrit de la peur des enfants. Il a la tête d’un lion, un corps d’humain, des griffes aux pattes. 
Il n’apparaît qu’à la pleine LUNE. Il a peur des oiseaux, des souris et surtout des insectes. Mais il adore terroriser les enfants pour oublier qu’il a peur de presque tout !

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Le monstre de la nuit

Dans mon jardin, il y a un grand arbre et plein de fleurs. Une nuit, j’entendis des bruits. C’était comme si les fleurs et l’arbre bougeaient et parlaient la nuit. Je descendis dans le jardin pour voir ce que c’était. Et là, je vis les fleurs qui étaient fermées donc ce n’était pas les fleurs.  

 Un moment l’arbre se réveilla. Il avait deux bras cachés sur le tronc, deux yeux, et les cheveux c’était toutes les branches. L’arbre m’entendit et se retourna. Je courus, mais son bras me rattrapa en deux secondes. Il me dit de ne dire à personne que c’était un monstre sinon il me jetterait dans la mare où on trouve des algues mangeuses d’enfants. Je promis et il me laissa partir. Je l’appelai le monstre de la nuit. 

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Un chevalier parfait…

Enluminure-tournoi-Moyen_Âge-joutesMerci pour ce texte écrit par Elora. Toutes les consignes sont respectées puisqu’il fallait évoquer les qualités physiques et morales du chevalier de son choix, en utilisant le vocabulaire que nous avions vu en classe et en respectant l’univers des romans de chevalerie. J’avais demandé, également, une comparaison sur le modèle de celles que nous avions observées dans l’extrait d’Erec et Enide, de Chrétien de Troyes. Elle est bien présente (« Il faisait demander grâce aux adversaires comme un loup fait aux moutons »). J’ai présenté le texte d’Elora sans faire d’autres modifications que celles que j’ai reportées sur sa copie. Elles sont d’ailleurs peu nombreuses.

Messire Roland, le chevalier le plus courageux et le plus beau de la cour du roi Arthur, allait au combat. Il faisait demander grâce aux adversaires comme un loup fait aux moutons. Il était grand, brun aux yeux bleus, avec un charme incroyable. Il avait le plus beau cheval de l’univers. Son destrier était couleur café au lait. Le bouclier de Roland était bleu, noir et blanc. Ce chevalier était si fort aux armes et unique qu’aucune de ses ennemis ne lui résistait. Toutes les femmes rêvaient de pouvoir être son épouse. Elle disaient : « Elle serait née à la bonne heure celle qui aurait l’amour d’un chevalier aussi remarquable ». Ses cottes de maille étaient  brillantes et soyeuses. Il était si fort qu’il brillait comme la lune parmi les étoiles. Tous ceux et toutes celles qui regardaient le combat disaient que jamais, au grand jamais, ils n’avaient vu de tel chevalier. Il était parfait. Jamais aucun homme n’était de taille contre lui. Il partit donc combattre un dragon si grand que sa longue queue atteignait les nuages. Ce fut un massacre tel que Roland n’en fit jamais de semblable avec Durandal. Roland repartit, fier, en direction de la cour du roi Arthur,  mais, sur le chemin du retour, il rencontra son pire ennemi, Messire Alessandro. Il sortit son épée de son étui et dit : « Prends garde Alessandro, ce combat est le dernier entre nous ! » Il mit un coup avec sa magnifique mais tranchante épée dans l’armure de son ennemi. La lame était si aiguisée que l’armure se retrouva en morceaux. Alessandro demanda grâce à messire Roland, qui, ayant un bon coeur, lui laissa la vie sauve. Il put enfin continuer sa route vers le château. Arrivé en ces lieux, il raconta tous ses exploits et ses mésaventures. Toutes les femmes de la cour l’acclamaient. Il était tellement vaillant, sans crainte, audacieux et courtois qu’il fut nommé meilleur chevalier du monde. Jamais aucun homme de son âge n’avait été si fort et agile. La carcasse du dragon fut séparée de ses écailles avec lesquelles on fit un magnifique manteau pour le roi Arthur qui remercia de bon coeur Roland.

J’aime, je n’aime pas

Le mois dernier, en cinquième, nous avons travaillé de nouveau sur les descriptions, mais en considérant le fait qu’elles peuvent permettre d’exprimer une opinion, parfois très subjective – sur les thèmes qu’elles abordent, comme dans ce texte humoristique sur les hamburgers maison et les épinards (surgelés ?):

« J’adore les hamburgers, ce goût tellement bon, cette viande coupée et cuite à la main, au barbecue. Le fromage coule et la sauce burger en rajoute. Et le pain, ah, le pain, il est tellement croustillant ! Et la salade, cette belle salade cueillie dans les champs et tellement verte et craquante qu’on se croirait au paradis. Et la tomate est la plus juteuse et la plus rouge du monde. Vraiment, c’est la meilleure chose qui puisse exister.

Mais les épinards, ce truc vert tellement dégoûtant, ça ressemble à du vomi tout fraîchement déposé dans l’assiette. Cette odeur ressemble à celle des excréments d’animaux. Une fois l’assiette finie (par le chien), la couleur verte reste sur l’assiette et c’est très dur de la nettoyer. Et dire que c’est un aliment comestible ! Le chien qui a mangé cette assiette d’épinards devrait mourir en moins de deux. »

(Valentin S.)

Voici deux autres travaux, moins drôles, mais davantage emprunts de poésie :

« J’aime l’été pour ses longues et belles vacances, sa grande chaleur, le sable doux et l’eau claire des plages, l’herbe fine et l’odeur de fleurs des prairies, loin des hivers tristes et froids dont la neige nous rend malades, des nuages grisâtres où tombe la grêle, des routes gelées et glissantes que l’on prend pour aller travailler. L’été n’est que joie et lumière tandis que l’hiver est ennui et tristesse. L’été a des arbres pleins de fruits merveilleux, mais l’hiver, lui, n’a que des arbres sans feuilles. L’eau d’été, qu’elle doit douce ou salée, est belle et chaude. L’eau d’hiver, elle, n’est que glace et silence. L’hiver est sombre car le soleil est caché, mais en été, il est partout, ses rayons illuminent les villes et les campagnes. L’été est comme le gardien de nos vacances. »

(Anonyme)

Le feu et l’eau

J’aime le feu, sa couleur rouge-orangé, le crépitement de ses flammes, sa beauté extraordinaire. En hiver, il chauffe comme en plein été, car le soleil lui-même est une boule de feu géante, chauffant toutes les planètes qui l’environnent. Mais son pire ennemi, l’eau, comme je la hais ! Quand on rentre dans ce monde aquatique, il y a un fort risque de ne pas en sortir vivant : les requins peuvent te manger, les méduses te piquent et certaines algues te brûlent. L’eau est un élément malsain qui peut tuer. Le feu, lui, n’a aucun habitant qui peut tuer. Mais l’eau est un tueur diabolique qui fait couler les personnes en souffrant, et si elles réussissent à s’en échapper, elles s’enrhument et doivent aller se réchauffer près de la cheminée allumée. Le feu, lui, est la solution à tout. Voilà pourquoi le feu est mon élément préféré et que l’eau – son pire ennemi – est celui que je hais.

(Anonyme)

Si quelqu’un veut défendre l’eau, j’attends sa réponse…

Ajoutons que les consignes données pour la réalisation de ce travail étaient : En quinze à vingt lignes et à la première personne, oppose deux univers : un que tu aimes et un que tu n’aimes pas. (Par exemple, deux sports, la ville et la campagne…) Utilise des termes positifs et d’autres négatifs.