L’Afrique à l’honneur dans un autre poème inspiré du Paris d’Aragon

Afrique

Où fait-il chaud même au coeur de l’hiver

Où fait-il beau même au coeur de la saison

L’air est lumière et la jungle une découverte

Feuille de banane sur laquelle coule encore le sucre de canne

Et les danses montent au ciel en offrande aux esprits

 

Jamais fatiguée, toujours se relevant

Eternel drapeau de la Nation

Du Congo jusqu’au Gabon

Cette douce papaye monte en cargaison

Gens de l’Europe, c’est le jus de l’Afrique

 

Rien n’a la fierté de l’Afrique sous les flammes

Rien n’est si généreux que sa terre asséchée

Rien n’est si grand, ni le feu, ni la mer

Que mon Afrique ressuscitée

Rien n’est si pur que cette terre qui m’appartient

 

Rien ne m’a jamais autant donné envie de me battre

Comme le coeur de mon peuple qui bat à l’unisson

Rien n’est si fort que le cri des enfants affamés 

Afrique, mon Afrique, soi-même libérée et protégée.

(Line A.)

De nouveaux poèmes inspirés d’Arthur Rimbaud…

Automne

En cinquième, notre première séquence sur la poésie a été marquée par l’étude du magnifique poème « Sensation », d’Arthur Rimbaud.

Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :

Rêveur je sentirai la fraîcheur à mes pieds,

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

+++

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,

mais l’amour infini me montera dans l’âme,

Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la nature, – heureux comme avec une femme.

(Arthur Rimbaud, Poésies, 1870)

J’ai posé quelques questions sur ce poème, lors de l’évaluation (Est-il en prose ou en vers ? Comment est-il organisé ? Relever une rime, une allitération, une assonance…) J’ai aussi demandé aux élèves de réécrire ce poème en respectant le plus possible sa structure. Certains mots que j’avais soulignés devaient être conservés, mais tous les autres devaient être changés, en gardant, dans la mesure du possible, les classes de mots (noms, verbes, adjectifs…), le temps (futur) et le nombre de syllabes. Il fallait aussi faire attention aux sonorités du poème et à ses images. Enfin, j’ai proposé plusieurs titres pour le poème : bonheur, rêverie ou voyage. Les élèves pouvaient bien sûr trouver un autre titre, mais dans ces thèmes.

Voici l’un des textes rédigés, qui possède des qualités musicales et visuelles certaines. Le futur a été rétabli dans certains vers :

Automne

Par les matins colorés d’automne, j’irai dans la forêt,

Mouillé par les pluies, ramasser les feuilles qui tombent :

Rêveur, j’en imaginerai l’odeur dans l’air

Je laisserai les feuilles recouvrir mon corps

+++

Je ne m’enfuirai pas, je ne rêverai pas :

Mais les couleurs magnifiques embelliront la faune,

Et je ne parlerai pas, je resterai muet comme une tombe,

Semblable à l’amour, heureux tel un papillon.

(Salah Din M.)

J’aime beaucoup celui-ci, également , pour lequel j’ai suggéré une correction : remplacer « bonhommes de neige » au vers 2 par « bonhommes glacés » ou « bonhommes gelés », afin d’éviter la répétition de « neige ». Son auteur a choisi « Bonhommes gelés ».

Neige

Par les soirs de Noël, j’irai dans la neige, 

Picoté par le froid, faire des bonhommes gelés

Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds

Je laisserai la neige me combler

+++

Je ne jouerai pas, je ne rirai pas :

Mais la fraîcheur infinie me gèlera d’amour, 

Et j’irai loin, bien loin, comme un voyageur, 

Par la neige de Noël, heureux comme jamais.

(Killian B.)

En voici d’autres, tout aussi beaux. Bravo à tous les auteurs !

Un doux rêve glacé

Par les nuits de décembre, j’irai dans le ciel neigeux,

Glacé par les flocons, admirer les stalactites :

Rêveuse j’en sentirai la fraîcheur à mon cœur

je laisserai le vent baigner mes rêves gelés

+++

Je ne dirai rien, je ne bougerai pas, 

Mais le ciel étoilé émouvra mon cœur

Et je serai portée par mes ailes comme un ange,

Par la lumière, – heureuse comme la reine des neiges.

(Angélina Ch.)

A la campagne

Par les matins gris d’hiver, j’irai dans la campagne

Caressé par les herbes, avec la rosée du matin. 

Rêveur j’en sentirai la douceur à mes mains, 

Je laisserai les feuilles me tomber dessus. 

+++

Je ne bougerai pas, je ne regarderai rien :

Mais je me sentirai libre

Et j’irai me cacher comme un petit lapin,

Dans les feuilles, heureux comme les oiseaux dans les arbres

(Titouan D.)

Rêverie

Par les jours noirs d’hiver, j’irai dans les montagnes, 

Touché par les flocons, frôler les plantes glacées :

Rêveur, j’en planerai dans l’air à mille mètres. 

Je laisserai l’air caresser mes pieds nus

+++

Je ne me lasserai pas, je n’écouterai rien :

Mais la tristesse disparaîtra de ma tête,

Et j’irai haut, très haut comme un oiseau,

Par les montagnes, – heureux comme avec les skieurs.

(Dorian A.)

Hiver glacial

Par les neiges blanches d’hiver, j’irai dans les villages,

Gelée par le froid, faire des bonhommes de neige :

Rêveuse j’en sentirai les flocons à mon visage. 

Je les laisserai frôler mon visage froid

+++

Je ne refuserai pas, je ne ferai rien :

Mais le froid interminable me gèlera le cerveau, 

Et j’irai haut dans les montagnes comme un ours brun

Par le froid, heureuse comme avec une mère.

(Mirana P.)

Voyage

Par les jours chauds de printemps, j’irai dans la forêt, 

Piqué par les fougères, fouler la terre sauvage :

Rêveur j’en escaladerai les rochers à mains nues

Je laisserai les feuilles toucher mes chaussures bleues

+++

Je ne chantonnerai pas, je ne sifflerai pas :

Mais les parfums merveilleux me picoteront le nez

Et je marcherai loin, tellement loin, comme le vent,

Par les chênes verts – heureux comme un oiseau.

(Angelo L.)

Villes

Au cours de notre séquence sur la poésie, les élèves de 5ème ont inventé des poèmes sur le thème de la ville. Pour cela ils ont imité le poème « Iles » de Blaise Cendrars paru dans le recueil Feuilles de route en 1924. Ce poème nous a permis de travailler sur les expansions du nom (ici des adjectifs et des propositions relatives). Si on les supprime, le poème disparaît presque entièrement. Elles sont donc indispensables ! 

Iles 

Iles
Iles
Iles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par dessus bord car je voudrais
bien aller jusqu’à vous

Voici quelques textes parmi tous ceux écrits par les élèves. J’ai choisi ceux dont l’unité de sens était la plus évidente.

La ville paradis

Ville

Ville où tout le monde s’aime

Ville où les licornes mangent des arc-en-ciel

Ville où les piscines sont en gélatine

Ville où tout est gratuit

Ville d’amour

Ville de joie

Ville où la vie déborde

J’aimerais m’envoler vers cette ville car c’est la ville de mes rêves, la ville de mes pensées et c’est la ville où j’aimerais vivre

(Auriane)

Ville

Ville 

Ville

Ville remplie d’enfants qui sourient

Ville organisant des fêtes tous les jours

Ville faite en nougat en en coca cola

Ville interdisant les interdictions

Ville autorisant les auto- tamponneuses sur la route

J’aimerais une ville identique à cela

Mais malheureusement cela est impossible

(Baptiste H.) 

Ville 

Ville magnifique

Ville d’amour

Ville de bonheur 

Ville d’argent

Ville propre

Ville où je te trouverai 

Ville où l’on se trouvera

Ville où l’on fera

Ville où l’on sera

Ville sans peur

Ville sans délits ni conflits

Ville sans haine

Ville d’amitié

Ville de soleil

Ville à la mer bleue

Cette ville est dans mes pensées. Deviendra-t-elle réelle ?

(Hippolyte)

Ville

Ville

Ville

Ville où l’on ne partira jamais

Ville où l’on ne se perd jamais

Ville et sa mairie en pain d’épices

Ville et ses maisons pleines de bonbons

Ville festive

Ville qui rit

Ville remplie de friandises

Je lance tous mes espoirs en cette ville

Pour qu’il en existe d’aussi jolies

(Salah Din)

Villes 

Villes

Villes

Villes où l’on ne touchera jamais terre

Villes où l’on rêvera tout le temps

Villes magiques

Villes extraordinaires

Villes calmes et douces

Je ferai tout pour y aller car c’est mon rêve

(Simon)

Villes

Villes

Villes

 Villes de mes rêves

Villes de bonheur

Villes où j’habiterai

Villes brillant de mille feux

Villes incontestables

Villes du futur

Villes inoubliables et sans problèmes

Je voudrais habiter dans ces villes merveilleuses

(Alexandre P)

Villes 

Villes 

Villes où je n’irai jamais

Ville où l’on trouve des dunes de sable

Villes de la jungle urbaine

Villes aux palmiers d’or

Villes de miroirs et de brillances

Villes paradisiaques et rêveuses

Je lance mes bagages dans l’avion

Et dit :

Villes, je viens à vous !

(Alexandre G.)

Villes

Villes

Villes où l’on ne se perd jamais

Villes où l’on fait la fête jour et nuit

Villes où tout est gratuit

Villes de la musique

Villes de l’amitié

Villes où il pleut des friandises

Villes où les maisons sont en pâtisseries

J’aimerais vivre dans ces villes, je mourrais pour ces villes, je voudrais être le maire de ces magnifiques villes, pour donner du bonheur encore et encore !

(Loréline)

La princesse grenouille

 

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Lors de la dernière évaluation, qui est venue terminer la séquence sur les contes traditionnels européens, les élèves de sixième ont imaginé la suite de ce conte en employant les temps du passé. Il devaient introduire dans cette suite au moins deux éléments merveilleux (personnage, lieu ou objet) :

Il était une fois une princesse qui avait une santé fort délicate, aussi elle n’était jamais sortie du château où elle était née. Quand elle eut seize ans, elle décida de se promener chaque nuit dans les jardins splendides qui entouraient le château. La première nuit, tout se passa bien. La princesse n’avait pas quitté le premier jardin, qui était rempli de roses parfumées, et elle retourna dans sa chambre avant l’aube, émerveillée par sa promenade. La deuxième nuit, la princesse entra dans le deuxième jardin, qui était rempli de dahlias multicolores. Elle rencontra une petite fée vêtue d’une robe jaune et de minuscules souliers d’or, qui lui dit de ne surtout pas pénétrer dans le troisième jardin. Pendant plusieurs jours, la princesse cessa ses promenades secrètes, mais une troisième nuit, elle sortit du château, sans faire de bruit, traversa les deux premiers jardins et s’aventura dans le troisième, qui était orné de lilas odorants. Dès qu’elle eut fait un pas à travers ces arbres, elle fut transformée en une minuscule grenouille. Considérant ses pattes vertes et gluantes, elle fut terrifiée et se dit qu’il lui était impossible de revenir au château. Alors elle décida de chercher la petite fée jaune qui l’avait mise en garde et la découvrit bientôt, assise sur un champignon blanc et balançant ses souliers d’or. La fée n’eut aucun mal à reconnaître la princesse car celle-ci avait conservé sa couronne d’émeraudes et de diamants et une petite mèche de cheveux dorés qui tombait le long de sa tête de grenouille. « Je veux bien t’aider, dit la fée, mais cette fois, il va falloir m’écouter. Tu vois ce champignon sur lequel je suis assise ? C’est un champignon magique et si tu en manges un morceau, il se pourrait que tu retrouves ton apparence de princesse… ou pas ! Je ne me souviens plus trop  de la formule magique qu’il faut prononcer en même temps… »

Voici la suite originale imaginée par Jérémy P.  :

La princesse, très pressée, croqua un morceau du champignon. La fée eut à peine le temps de dire la formule : la princesse se transforma en une petite lueur bleue… Toutes les  deux commencèrent à chercher une autre solution. Mais elles furent interrompues par un grand ogre. L’ogre prit la princesse et la fée dans sa bouche. Il faisait sombre, mais la lueur de la princesse faisait de la lumière. Dans le ventre de l’ogre, on pouvait trouver de l’or, du mobilier et même des squelettes. Quand la fée et la princesse avancèrent à l’intérieur, elles tombèrent dans un grand trou. Ce trou était magique, aussi elles ressortirent à côté de la mare. Quand la princesse tomba dans la mare par inadvertance, elle se retransforma en belle et grande princesse. Le roi et la reine, qui étaient apeurés à l’idée de ne plus voir leur fille, la supplièrent de ne plus aller dehors qu’avec eux. Puis tout revint à la normale.

Ecoute ! Ecoute !

Voici « Ondine », un poème en prose extrait de Gaspard de la nuit. Ce recueil très musical fut édité pour la première fois en 1848, après la mort de son auteur, Aloysius Bertrand (1807-1841). Ce travail remarquable fut l’une des premières oeuvres poétiques composées en prose. Charles Baudelaire s’en inspira pour écrire son Spleen de Paris… J’ai proposé à mes élèves de 5ème de s’inspirer de la structure d' »Ondine » pour écrire à leur tour un poème sur le vent, la pluie, la neige, la nuit, la lune ou encore le soleil. Le résultat a dépassé mes espérances. Bravo à tous nos poètes !

Ondine

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.

Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.

Ecoute ! Ecoute ! Mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! »

Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisse- lèrent blanches le long de mes vitraux bleus.

Le vent 

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est le vent qui qui fait danser les nuages et les cheveux des enfants sages; et voici, en robe de coton, la dame de saison, qui regarde s’envoler les feuilles dorées et le chapeau du jardinier.

Chaque  nuage est un dessin qui danse au gré du vent, chaque vent est un souffle qui siffle vers le soleil couchant, et le soleil couchant est un refrain qui berce l’oiseau, sifflotant au dessus de l’océan.

Ecoute ! Ecoute ! C’est la mouette virevoltant par le seul appui du vent. Majestueusement elle plane, puis doucement, doucement, elle descend vers le radeau flottant. »

Le vent me souffla les légendes du temps qui passe puis me supplia d’éloigner mes mauvaises pensées, balayant en un instant tous mes tourments en me proposant de me reposer dans l’avenir et dans le temps.

(Manon Michaud)

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Titan, l’ébranleur de la terre

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est Titan qui t’énerve avec ses blocs de terre qui remplissent les chariots de l’encombrante mine, entre les murs étroits des roches; et voici, avec leurs outils, les Kobolts qui construisent le tunnel du désespoir.

Chaque pierre est un Titan qui rassemble les blocs de terre; chaque bloc de terre est  un morceau d’élément précieux qui guérit les blessures, et les blessures sont des marques de courage qui mènent vers le lieu sacré de Titan à côté de son voisin, Ifrit, le magicien du feu.

Ecoute ! Ecoute ! Mon père bat la terre dure comme de la pierre et mes frères ramassent de leurs bras de fer les poussières de l’Enfer ou se transforment en Golems qui prennent vie sous terre. »

Sa musique chantée, il me supplia de le laisser étendre son territoire, pour montrer sa puissance, et d’y envoyer son fils, pour surveiller son royaume.

(Aymeric Becker)

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Neige

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la neige, qui chatouille de ses flocons blancs l’herbe frétillante de ton jardin illuminé par les grands rayons du soleil; et voici, en robe de neige, la princesse des fées, qui contemple à sa fenêtre le beau ciel blanchi et la belle rivière gelée.

Chaque perle de glace est un flocon, chaque flocon est un espoir qui vient vers ma blanche demeure, et ma blanche demeure est faite de neige, au fond de la montagne, dans le triangle de l’air, de la glace et du vent.

Ecoute ! Ecoute ! Ma mère bat les flocons brillants d’une baguette de glace, et mes cousines frôlent de leurs mains gelées les belles îles de glace, de gouttes d’eau froides et de flocons blancs, ou se moquent du chêne ridé et poilu qui chasse les biches. »

Sa mélodie soufflée, elle me demanda de recevoir sa bague dorée à mon doigt, pour être le mari de la neige, et de voir avec elle sa demeure royale, pour devenir le roi des flocons glacés.

(Elora Lemistre )

C’est la neige

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la neige, qui touche de ces boules de neige la glace blanche et belle de ton jardin illuminé par les rayons de la lune; et voici, en robe de flocons, la magicienne des glaces, qui contemple à sa terrasse le beau ciel blanc et le beau lac brillant.

Chaque flocon est un souffle de glace, chaque souffle de glace est un chemin qui ondule vers mon château, et mon château est bâti, limpide, au fond de la rivière, dans le triangle de l’eau, de la glace et de la tempête. 

Ecoute ! Ecoute ! Ma soeur bat l’eau coassante d’un bâton blanc et gelé, et mes frères frôlent de leurs jambes de neige, les froides plages de flocons, de fleurs glacées, ou rigolent du vieux cerisier blanc qui boit de l’eau givrée. »

Sa mélodie murmurée, elle me supplia de la prendre comme épouse pour être le mari de la neige, et de visiter avec elle son château, pour être le roi des glaces.

(Eva De Souza)

La terre 

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la terre, qui frôle de cette boue luisante les pavés de ta maison illuminée par les pâles lumières des lucioles; et voici, en robe d’herbe, la dame terrestre qui contemple de sa terrasse le beau ciel bleu marine et la belle rivière de végétaux.

Chaque algue est un végétal qui nage dans le courant, chaque courant est un chemin, qui s’étire jusqu’à mon royaume, et mon royaume est fait de boue au bout de la rivière de végétaux, dans le triangle du feu, de la terre et de la lumière.

Ecoute ! Ecoute ! Mes sujets coupent l’herbe morte d’une paire de ciseaux et les autres touchent de leurs mains pleines de terre les frais bouquets de fleurs, de marguerites et de roses où dorment les grands chênes et les grands sapins. »

Son histoire terminée, elle me demanda de l’épouser dans son royaume, pour être le roi de la terre, des fleurs et des arbres.

(Maëva Gonçalvès)

 

 

Bienvenue

Bienvenue sur ce blog qui présentera les travaux de mes élèves, ainsi que les consignes qui leur permettent de les réaliser. N’hésitez pas à laisser des commentaires pour nous encourager.

E. Doublet, professeur de français au collège Fernand Gregh de Champagne sur Seine.