Syrie, un nouveau poème inspiré du « Paris » d’Aragon

Bravo à l’une de mes élèves de quatrième pour ce magnifique poème inspiré du « Paris » d’Aragon qui célèbre la libération de Paris en août 1944. Malheureusement, la guerre et ses conséquences sont toujours d’actualité…

Pour ceux qui voudraient s’inspirer du sujet, j’ai donc fait étudier le poème de Louis Aragon dans une séquence sur la ville, puis j’ai demandé aux élèves d’inventer un poème pour célébrer le lieu de leur choix en imitant le texte d’Aragon. Pour cela, il fallait respecter la division en vers et en strophes, utiliser les anaphores et insérer des images.

Syrie

Où fait-il du bruit même au cœur du silence

Où fait-il dangereux même au cœur du foyer

La guerre est partout et la haine mène les danses

Si seulement l’amour encore y régnait

Et cela devant des corps qui ne cessent de tomber

 

Jamais atteinte, mais aujourd’hui tu l’es,

Continuant de rêver de liberté

Du bonheur jusqu’aux pleurs

Ce simple arbuste au cœur des flammes

Voit chaque jour des avions de l’armée : c’est le chaos de son âme

 

Rien n’a l’éclat de la Syrie dans la violence

Rien n’est si difficile que la vie de ses habitants

Rien n’est si puissant, ni la douleur, ni la vengeance,

Que mon pays supportant ces crimes incessants

 

Rien ne m’a fait jamais autant souffrir

Rien ne m’a fait ainsi peiner et compatir

Comme ces pleurs de son âme souffrante

Rein n’est si injuste que son sort

Syrie, Syrie, Soi-même désenvoutée

De nouveaux poèmes inspirés d’Arthur Rimbaud…

Automne

En cinquième, notre première séquence sur la poésie a été marquée par l’étude du magnifique poème « Sensation », d’Arthur Rimbaud.

Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :

Rêveur je sentirai la fraîcheur à mes pieds,

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

+++

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,

mais l’amour infini me montera dans l’âme,

Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la nature, – heureux comme avec une femme.

(Arthur Rimbaud, Poésies, 1870)

J’ai posé quelques questions sur ce poème, lors de l’évaluation (Est-il en prose ou en vers ? Comment est-il organisé ? Relever une rime, une allitération, une assonance…) J’ai aussi demandé aux élèves de réécrire ce poème en respectant le plus possible sa structure. Certains mots que j’avais soulignés devaient être conservés, mais tous les autres devaient être changés, en gardant, dans la mesure du possible, les classes de mots (noms, verbes, adjectifs…), le temps (futur) et le nombre de syllabes. Il fallait aussi faire attention aux sonorités du poème et à ses images. Enfin, j’ai proposé plusieurs titres pour le poème : bonheur, rêverie ou voyage. Les élèves pouvaient bien sûr trouver un autre titre, mais dans ces thèmes.

Voici l’un des textes rédigés, qui possède des qualités musicales et visuelles certaines. Le futur a été rétabli dans certains vers :

Automne

Par les matins colorés d’automne, j’irai dans la forêt,

Mouillé par les pluies, ramasser les feuilles qui tombent :

Rêveur, j’en imaginerai l’odeur dans l’air

Je laisserai les feuilles recouvrir mon corps

+++

Je ne m’enfuirai pas, je ne rêverai pas :

Mais les couleurs magnifiques embelliront la faune,

Et je ne parlerai pas, je resterai muet comme une tombe,

Semblable à l’amour, heureux tel un papillon.

(Salah Din M.)

J’aime beaucoup celui-ci, également , pour lequel j’ai suggéré une correction : remplacer « bonhommes de neige » au vers 2 par « bonhommes glacés » ou « bonhommes gelés », afin d’éviter la répétition de « neige ». Son auteur a choisi « Bonhommes gelés ».

Neige

Par les soirs de Noël, j’irai dans la neige, 

Picoté par le froid, faire des bonhommes gelés

Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds

Je laisserai la neige me combler

+++

Je ne jouerai pas, je ne rirai pas :

Mais la fraîcheur infinie me gèlera d’amour, 

Et j’irai loin, bien loin, comme un voyageur, 

Par la neige de Noël, heureux comme jamais.

(Killian B.)

En voici d’autres, tout aussi beaux. Bravo à tous les auteurs !

Un doux rêve glacé

Par les nuits de décembre, j’irai dans le ciel neigeux,

Glacé par les flocons, admirer les stalactites :

Rêveuse j’en sentirai la fraîcheur à mon cœur

je laisserai le vent baigner mes rêves gelés

+++

Je ne dirai rien, je ne bougerai pas, 

Mais le ciel étoilé émouvra mon cœur

Et je serai portée par mes ailes comme un ange,

Par la lumière, – heureuse comme la reine des neiges.

(Angélina Ch.)

A la campagne

Par les matins gris d’hiver, j’irai dans la campagne

Caressé par les herbes, avec la rosée du matin. 

Rêveur j’en sentirai la douceur à mes mains, 

Je laisserai les feuilles me tomber dessus. 

+++

Je ne bougerai pas, je ne regarderai rien :

Mais je me sentirai libre

Et j’irai me cacher comme un petit lapin,

Dans les feuilles, heureux comme les oiseaux dans les arbres

(Titouan D.)

Rêverie

Par les jours noirs d’hiver, j’irai dans les montagnes, 

Touché par les flocons, frôler les plantes glacées :

Rêveur, j’en planerai dans l’air à mille mètres. 

Je laisserai l’air caresser mes pieds nus

+++

Je ne me lasserai pas, je n’écouterai rien :

Mais la tristesse disparaîtra de ma tête,

Et j’irai haut, très haut comme un oiseau,

Par les montagnes, – heureux comme avec les skieurs.

(Dorian A.)

Hiver glacial

Par les neiges blanches d’hiver, j’irai dans les villages,

Gelée par le froid, faire des bonhommes de neige :

Rêveuse j’en sentirai les flocons à mon visage. 

Je les laisserai frôler mon visage froid

+++

Je ne refuserai pas, je ne ferai rien :

Mais le froid interminable me gèlera le cerveau, 

Et j’irai haut dans les montagnes comme un ours brun

Par le froid, heureuse comme avec une mère.

(Mirana P.)

Voyage

Par les jours chauds de printemps, j’irai dans la forêt, 

Piqué par les fougères, fouler la terre sauvage :

Rêveur j’en escaladerai les rochers à mains nues

Je laisserai les feuilles toucher mes chaussures bleues

+++

Je ne chantonnerai pas, je ne sifflerai pas :

Mais les parfums merveilleux me picoteront le nez

Et je marcherai loin, tellement loin, comme le vent,

Par les chênes verts – heureux comme un oiseau.

(Angelo L.)

Villes

Au cours de notre séquence sur la poésie, les élèves de 5ème ont inventé des poèmes sur le thème de la ville. Pour cela ils ont imité le poème « Iles » de Blaise Cendrars paru dans le recueil Feuilles de route en 1924. Ce poème nous a permis de travailler sur les expansions du nom (ici des adjectifs et des propositions relatives). Si on les supprime, le poème disparaît presque entièrement. Elles sont donc indispensables ! 

Iles 

Iles
Iles
Iles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par dessus bord car je voudrais
bien aller jusqu’à vous

Voici quelques textes parmi tous ceux écrits par les élèves. J’ai choisi ceux dont l’unité de sens était la plus évidente.

La ville paradis

Ville

Ville où tout le monde s’aime

Ville où les licornes mangent des arc-en-ciel

Ville où les piscines sont en gélatine

Ville où tout est gratuit

Ville d’amour

Ville de joie

Ville où la vie déborde

J’aimerais m’envoler vers cette ville car c’est la ville de mes rêves, la ville de mes pensées et c’est la ville où j’aimerais vivre

(Auriane)

Ville

Ville 

Ville

Ville remplie d’enfants qui sourient

Ville organisant des fêtes tous les jours

Ville faite en nougat en en coca cola

Ville interdisant les interdictions

Ville autorisant les auto- tamponneuses sur la route

J’aimerais une ville identique à cela

Mais malheureusement cela est impossible

(Baptiste H.) 

Ville 

Ville magnifique

Ville d’amour

Ville de bonheur 

Ville d’argent

Ville propre

Ville où je te trouverai 

Ville où l’on se trouvera

Ville où l’on fera

Ville où l’on sera

Ville sans peur

Ville sans délits ni conflits

Ville sans haine

Ville d’amitié

Ville de soleil

Ville à la mer bleue

Cette ville est dans mes pensées. Deviendra-t-elle réelle ?

(Hippolyte)

Ville

Ville

Ville

Ville où l’on ne partira jamais

Ville où l’on ne se perd jamais

Ville et sa mairie en pain d’épices

Ville et ses maisons pleines de bonbons

Ville festive

Ville qui rit

Ville remplie de friandises

Je lance tous mes espoirs en cette ville

Pour qu’il en existe d’aussi jolies

(Salah Din)

Villes 

Villes

Villes

Villes où l’on ne touchera jamais terre

Villes où l’on rêvera tout le temps

Villes magiques

Villes extraordinaires

Villes calmes et douces

Je ferai tout pour y aller car c’est mon rêve

(Simon)

Villes

Villes

Villes

 Villes de mes rêves

Villes de bonheur

Villes où j’habiterai

Villes brillant de mille feux

Villes incontestables

Villes du futur

Villes inoubliables et sans problèmes

Je voudrais habiter dans ces villes merveilleuses

(Alexandre P)

Villes 

Villes 

Villes où je n’irai jamais

Ville où l’on trouve des dunes de sable

Villes de la jungle urbaine

Villes aux palmiers d’or

Villes de miroirs et de brillances

Villes paradisiaques et rêveuses

Je lance mes bagages dans l’avion

Et dit :

Villes, je viens à vous !

(Alexandre G.)

Villes

Villes

Villes où l’on ne se perd jamais

Villes où l’on fait la fête jour et nuit

Villes où tout est gratuit

Villes de la musique

Villes de l’amitié

Villes où il pleut des friandises

Villes où les maisons sont en pâtisseries

J’aimerais vivre dans ces villes, je mourrais pour ces villes, je voudrais être le maire de ces magnifiques villes, pour donner du bonheur encore et encore !

(Loréline)

Un peu de slam à Champagne

Voici les textes de slam que les élèves ont rédigés en suivant les conseils de Lord Mike Jam. Ils les ont présentés lors du tournoi qui s’est déroulé le 23 novembre sur la scène du Palais des Rencontres. Ce tournoi a rassemblé toutes les classes de 5ème du Collège Fernand Gregh. Dès le lendemain, les équipes qui ont gagné ont pu remonter sur scène pendant le festival Mokikoz, créé par Lord Mike Jam et Chadeline pour lutter contre la maladie de Charcot. Bravo à eux et bravo à tous les participants, même ceux qui n’ont pas gagné, car comme le dit Lord : « Les meilleurs poètes ne gagnent jamais. », qu’on se le dise !

« J’ai vu »

J’ai vu sur la plage de jolis coquillages

De jolis visages couverts de bronzage

Partir en Espagne

M’a donné envie de rêver

Ce beau pays m’a fait sourire, presque saliver !

Je me souviens de ces parties de billard

Vu mon jeune âge, c’est rare !

Même sans argent, j’ai fait la fête en vacances

Je vous l’avoue : je suis resté en France…

Comme le dit mon ami

Les vacances toutes pourries !

J’ai même vu des souris

Dans la cabane au fond du jardin

J’ai vu un lutin avec du pain

Et le temps qui n’était pas favorable

M’a fait penser aux voisins qui ont passé des vacances formidables

Ecris bien ces lettres où je m’invente

Une vie pleine de rêves, de beautés

Une carte postale bleue, parfumée, ensoleillée

Tellement qu’elle était belle

Je suis tombé de ma chaise !

Je n’étais pas très à l’aise

Mais je dois me reposer

Pour me réveiller alors que je rêvais

D’un monde meilleur, enchanté !

Les Twins (Adrien, Hyppolite et Lenny) 

« J’ai refait ma vie » 

J’ai refait ma vie avec du plaisir

J’ai découvert des paysages

Je me suis fait des amis

Nouveaux et gentils

De nouveaux amis noirs, blancs et gris

Je me suis posé, reposé

Je me suis cultivé

Je me suis réparé

Et je me suis dit

Entre toi et moi c’est fini

Mais passons à autre chose

Je veux être avec toi

J’ai juste eu besoin de changer d’air

Doucement comme un caméléon

Qui a une vie difficile

Allons à l’autre bout du monde

Loin de tout ce qui gronde

Loin de tout ce monde

Allons-y ensemble, toi et moi

Entre toi et moi, ce n’est pas fini !

Les FAS (Amandine, Florian, Baptiste et Simon) 

 

« Je reviens d’un grand voyage »

Je reviens d’un grand voyage

Rempli d’humour et de joie

Nous avons un nouveau monde

Rempli de souvenirs et de plaisir

Nous avons goûté mille et une saveur

Je reviens d’un grand voyage

Rempli de plages et de merveilleux nuages

Ces nuages m’ont fait rêvé et voyager

Dans un monde sans haine et sans peur

Dans ces nuages il y avait la joie et l’humour

Je reviens d’un grand voyage

Dans un avion plein de bonheur

Avec plein de souvenirs et plein de couleurs

Ce voyage nous a donné envie de chanter et de danser

Mais hélas ce voyage s’est achevé

Je reviens vers vous, pour vous transmettre mon amour

Et le sable de ce grand voyage, pour toujours

Je repars pour un grand voyage

Où les couleurs seront éclatantes

Où les pâtisseries seront magiques

Et nous nous retrouverons dans un autre monde

Meilleur que le nôtre, plein de méchanceté !

Je reviens d’un grand voyage

Où le paysage et les couleurs se ressemblent

S’accordent entre eux et s’assemblent

Pour nous montrer les merveilles du monde

Mais tout ce bonheur s’effondre…

Je reviens de ce grand voyage

Où tous mes rêves s’achèvent

Où tout ce bonheur s’est envolé

Je reviens à ma vie habituelle

Où tous mes amis et ma famille m’attendent

Je retrouve les vraies pâtisseries de mon pays

Beaucoup moins magiques mais pas si mauvaises !

Les three girls (Loreline, Samantha et Tatyana)  

« Emporte-moi vers l’aventure »

Emporte-moi vers l’aventure

J’éviterai la mort à coup sûr

Emporte-moi vers l’univers

Pour découvrir Jupiter

Emporte-moi où tu voudras

Par exemple au Canada

Emporte-moi au bout du monde

Sans de mauvaises ondes à la ronde

Emporte-moi vers d’autres galaxies

Pour découvrir de nouvelles vies

Emporte-moi loin de l’ennui

Vers de nouvelles envies

Emporte-moi vers l’Amazonie

Pour caresser des ouistitis

Mais si tu veux tu peux aussi

M’emporter au bout de la rue

A la rencontre des inconnus

Pour rêver jusqu’à la fin …

Les Slameurs LKBA (Loïc, Killian, Baptiste et Alexandre)

« Viens dans mon pays il y a »

Viens dans mon pays il y a 

La mer noire et la joie

Tu trouveras du sable, un mélange de blanc et de jaune

Tu trouveras des montagnes qui embellissent la faune

Tu entendras les voitures chanter et dans les carrefours tu verras

Les autobus danser

Viens dans mon pays il y a

L’amour et l’amitié et beaucoup d’espoir

Car on a tous la même terre

Et on respire tous le même air

Qu’on soit de Champagne ou de Cap vert !

Viens dans mon pays il y a

La forêt grande, verte, enchantée

Remplie de sapins, de chênes et de Blanche-neiges

On y trouve aussi des lapins souriants

Des dragons rouges et puissants

Viens dans ma forêt et nous ferons

Des cabanes tout en haut des arbres

Puis dans le ciel doré, métallique

Nous nous balancerons

Nous chanterons dans la lumière

Resplendissante comme le soleil

Viens dans mon pays il y a

Des montagnes à la hauteur des nuages

Viens dans mon pays, viens !

 Les TItans (Estelle, Kathleen, Salah Din et Samuel)

« Le grand voyage »

Mon dernier voyage devait être

Le plus beau de ma vie

Pour nous retrouver elle et moi

Loin, très loin de Paris

On s’était donné rendez-vous

Sur une magnifique plage

Pour que je redécouvre

Son magnifique visage

Et pendant que j’étais en train

De travailler et de rêver

J’étais si loin de ma belle aimée

Mais elle était très près de la mer

La mer de mes pensées

Enfin le lendemain je suis parti

Loin, très loin de Paris

Et nous avons été réunis

Elle et moi, bien loin d’ici

Nos retrouvailles furent rouges d’amour

Nous passâmes des jours merveilleux

En amoureux

Mais le troisième jour

Elle fut appelée en urgence

Au cours de son vol il y eut des turbulences

Et l’avion se crasha, je vis aux informations

Que l’avion se crasha à Toulon !

Les voyageurs (Alexandre, Auriane, Chloé et Nina)

 

« Emporte-moi vers les trésors du bout du monde »

 Emporte-moi vers les trésors du bout du monde

Avec plein d’étoiles dans les yeux

Je t’emmènerais vers de nouveaux horizons

Car tu es pleine de bonnes ambitions

Je me perds dans ma lassitude

Je me perds dans mes habitudes

J’en ai marre de cet ennui !

J’en ai marre de cette vie !

J’ai envie de tout changer !

J’ai envie de voyager !

Regarde cette beauté

Qui se dresse devant nos yeux

Regarde cette vie

Qui s’écrit devant nous deux

Je t’emmènerai avec moi

Pour te faire découvrir les trésors de ma life

Je t’emmènerai très loin, au-dessus des nuages

Le plus grand défi de la vie est de repousser ses limites

Je prends le train vers les étoiles

Je suis la messagère de ton âme

Je prends le train vers ton cœur

Et tu as plein de papillons dans les yeux

Quand tu me regardes

Je prends le train vers ton cœur

Ne t’inquiète pas, je reviendrai !

 KFC poésie (Line, Manon, Katarina et Yogi)

 « Invitation au voyage »

Avec Emmali vous êtes toujours prêts

A partir et à rire, à rire de nouveau et à repartir

Avec Emmali vous allez découvrir une vie sans soucis

Avec Emmali vous allez rejoindre les Etats-Unis et puis l’Australie

Vous allez toucher les montagnes du Kilimanjaro

Et traverser la baie de San Francisco

Vous allez boire du jus de noix de coco

Mélangé avec du Soho

Et pour rire encore et repartir de nouveau

Avec Emmali vous allez découvrir les cadeaux de la ville de Tokyo

Avec Emmali vous allez habiter

Dans les plus belles villes du Costa Rica

Et pour finir vous allez découvrir

La joie d’être arrivé au Canada !

Avec Emmali vous êtes toujours prêts

A partir et à rire, à rire de nouveau et à repartir 

Encore plus loin, encore plus haut !

 Emmali (Emma, Halima et Mathilde):

« Le dernier voyage »

Ce seront mes dernières vacances

Là où mon avion prendra vol

Je partirai vers le ciel

M’envoler comme un oiseau

Ce sera mon dernier voyage

Je flotterai comme un bateau

Là où je découvrirai un monde inconnu et nouveau

Je garderai un dernier souvenir

Celui qui flottera pour toujours dans mes rêves

Aussi hauts que les nuages

Aussi grands que l’océan

Puis sur ces côtes sauvages

J’observerai de vastes étendues

Qui me rappelleront mon premier voyage

Quand le vent soufflait sur mon visage

Et que je me promenais sur la mer de sable

Revenant sur les traces de mon enfance

Ce sera mon dernier voyage

Ce voyage d’où je ne reviendrai pas

Astéroïde (Angelo, Jérémy, Julian et Noé)

 « Voyage en bateau »

Si j’avais un bateau, j’irais explorer la mer

J’irais la visiter, elle et ses rivages divers

J’aimerais qu’ils m’emmènent vers d’autres horizons

Pour prendre des souvenirs d’elle et de ses poissons

Donc si ce jour arrive

Et que mon bateau me dérive

Vers une île paradisiaque

Là où les oiseaux débarquent

Je rêverai de voir des nouveautés

Remplies de bonheur et de bonté

Je rêverai de trouver des images si belles

Qu’on adorerait qu’elles soient éternelles !

Je ferai tout mon possible

Du plus fou à l’impossible

Sur mon bateau si beau

Comme une île qui scintille

Cette île je l’ai rêvée

Tout le monde voudrait y aller

Et c’est ainsi avec tristesse

Que cette aventure cesse

Mais pour moi ce paradis est vrai

Car il ne me déplaît jamais !

Ce paysage est si rare

Que je lui donne mes regards

Je pourrai vraiment l’habiter

Pour découvrir tous ses secrets

 The Last time (Dorian, Lola et Théau) 

 

« Voyage de mots »

 Viens en voyage dans mon bateau de mots

Tu trouveras des adjectifs qualificatifs

Nous verrons à l’horizon les mots surfer sur les vagues

Il y aura une plage et une mer d’émotion

J’ouvrirai ma valise de parenthèses et à l’intérieur

Je mettrai une délicieuse friandise

Des mots de scrabble qui sauteront partout

Chaque mot est un voyageur comme dans le Titanic !

Maîtriser la langue française c’est de la bombe atomique !

Viens en voyage dans mon bateau de mots

Je t’emmènerai dans les rues d’Italie

On y trouve des verbes amusants, joyeux et rigolos

Qui partent en croisière pour un long voyage sans galère !

Viens en voyage dans mon bateau de mots

Chaque lettre est un réconfort

Chaque consonne t’emmènera à bon port

Les voyelles, quant à elles, valent plus que de l’or

Alors viens avec nous

Goûter les mots du réconfort !

Les voyageurs (Coralie, Enzo et Maëlle)

 

« Voyage culinaire »

Venez, venez, viens dans notre avion découvrir

Découvrir de nouvelles sensations culinaires

Vous serez foudroyés par un éclair

Nous sommes sûrs que tous nos plats vont vous plaire

Et en plus, ça ne vous coûtera pas très cher

Vous pourrez goûter notre agneau

Sauf si vous préférez le veau

Si vos enfants ne s’amusent pas

Qu’ils viennent goûter nos plats !

Notre avion vous mènera

Vers la bonne destination

Venez, venez, viens dans notre avion

Découvrir de nouvelles sensations culinaires

En dégustant notre concombre

Vous aurez tout de suite l’impression

De faire le tour du monde

Vous vous envolerez dans un autre univers

Où il faudra manger cinq fruits et légumes poétiques par jour

Vous vous retrouverez dans une magnifique basse-cour

Qui vous fera traverser l’atmosphère !

Harissa, piment, moutarde (Benjamin, Dorian et Titouan)

« Si j’avais un avion »

Jour ou nuit, orage ou pluie

Si j’avais un avion

Je l’utiliserais pour mes voyages

Au-dessus de la mer ou de la plage

Je sentirais la douceur de l’apesanteur

Je volerais en me sentant pousser des ailes

Je dégusterais les nuages

Sur un lit d’arc en ciel

Si j’avais un avion

Je verrais l’horizon

Et peut-être que je pourrais voir

Des hommes jeunes et des hommes noirs

J’apercevrais dans la lueur

Un dégradé de couleurs

Je ferais des découvertes

Au plus profond de mon être

J’essaierais de me mettre

Dans la peau d’un oiseau

Pour pêcher dans la mer

Les poissons les plus beaux

Si j’avais un avion je verrais les étoiles

Qui brillent dans le soir et donnent de l’espoir

Si j’avais un avion je verrais de mes propres yeux

Le plus grand des dieux

Je lui demanderais, un monde merveilleux !

 Les rêveuses (Inès, Maëlle et Océane) 

 

« Les couleurs »

La vie est pleine de couleurs

Qui sont des reflets de bonheur

Le rouge représente l’amour

Celui que l’on voit tous les jours

Le bleu est la couleur des cieux

Et aussi celle de tes yeux

Le vert est la couleur de la nature

Celle qui protège notre futur

Transparent, plein de douceur et de joie

Le violet est la couleur de la tristesse

D’un enfant seul et en détresse

Le jaune est comme le soleil

Celui qui nous émerveille

L’orange est la couleur de la joie

Celle que j’ai au fond de moi

Tout ceci est une explosion

De couleurs qui forment

Un arc-en-ciel d’émotions

La vie est pleine de couleurs

Qui sont des reflets de bonheur

Dans la lumière de vos sourires

 Les colorés (Ambre, Margot et Martin) 

 

Viens dans mon pays, il y a…

Viens dans mon pays, tu verras divers paysages,

Dans lesquels les hommes sont faits en coloriages,

Lrouge du sang qui coule dans le corps d’un enfant,

Lblanc des draps éclatants,

Lbleu du ciel heureux

T u passeras des heures à regarder nos couleurs,

Viens dans mon pays, tu verras le montage de nos montagnes,

Les poissons nageant dans l’océan,

Les oiseaux volant dans le vent,

Les chevaux galopant dans les champs,

Tu passeras de longs moments à regarder le soleil couchant,

Viens dans mon pays tu verras se mélanger le mot bonheur,

Dans lesquels les hommes sont faits de multiples couleurs,

Lrouge du sang qui coule dans le corps d’un enfant,

Le blanc des draps éclatants,

Lbleu du ciel heureux

Viens dans mon pays, tu verras qu’en dessous du ciel,

Se cachent divers arcsenciel  

Les good girls (Kessy, Mirana et Zoé)

                              
Vole, vole ma colombe …

Vole, vole mon oiseau

Avec ta puissance

De ta couleur blanche comme la neige

Plane au-dessus de tous ces beaux paysages

De ta beauté rayonnante

Vole, vole mon espoir

Dans ce ciel magnifique

Rends-moi ma liberté

Et le gout de l’aventure

Plane au-dessus de ce monde

Rêve de tous ces voyages passés à tes côtés

Voyage autour du monde

Pour ta découverte et la nouveauté

Atterris sur cette plage

Avec ce beau paysage

Pendant que je scrute le ciel

Au goût de miel

Emporte mon amour

Ouvre tes portes de ce monde fantastique

Cette amitié qui nous unit

Déploie tes ailes dans ce monde irréel

Vole, vole ma colombe, illumine ma vie

Dans ce ciel étincelant comme un diamant

Réunit-nous sous une bonne étoile

Emporte mon cœur dans ce monde idéal

Emporte mon cœur dans un monde génial.

Les chics girls (Alix, Angélina, Clara et Lisa)

Petits poèmes

 

La séquence sur la poésie s’est terminée par une évaluation qui a permis l’écriture de très jolis poèmes, en imitant le poème « neige » de Jean-Pierre Siméon. Les consignes étaient de respecter au plus près la structure du poème (division en trois strophes, vers sans ponctuation à la fin et sans rimes, classes grammaticales…) et la manière d’écrire du poète, notamment pour les images : il fallait garder la personnification (qui consiste à représenter un animal, un objet ou une notion abstraite comme une personne)  quand il y en avait une, la représentation par un animal quand il y en avait une… Dans l’ensemble, les travaux sont réussis. Cela ne m’étonne pas, car les exercices oraux et écrits que nous avions réalisés en classe pour préparer cette évaluation avaient très bien fonctionné. Ceux qui doivent reprendre leur évaluation, toutefois, pourront s’inspirer des poèmes suivants. Leurs auteurs ont choisi de représenter le feu.

Feu

fée du feu, belle fée du feu

assise sur les cendres

court dans la montagne

laisse dans nos bois

la rougeur de ses traces

 

rêveuse, belle rêveuse

brûle le passé

efface sa vie

laisse dans les souvenirs

une flamme qui jamais ne s’éteindra

 

phénix, beau phénix de chaleur,

ne connaît de l’eau

que la force de l’océan

qui lui prend son plumage

pour de très grandes découvertes

(Angélina Ch.)

Feu

magicien, beau magicien

lance sur les arbres

sa fureur et les brûle

laisse dans les maisons

la flamme de son coeur

 

sorcière, méchante sorcière

punit les enfants

jaunit leurs têtes

laisse dans leur mémoire

une peur affreuse

 

hérisson coriace, hérisson jaune et rouge

ne connaît des humains

que leur cri de douleur

qui lui prend sa vie

pour de très longues vacances

(Amandine M.)

Le feu

roi, grand roi,

lance sur le ciel

l’armée de la nuit

laisse dans le passage

la noirceur de ses doigts

 

lueur, belle lueur

garde le danger

conserve sa couleur

laisse dans notre paysage

une poussière orange

 

dragon, splendide dragon rouge

ne connaît du nuage

que l’héroïsme du liquide

qui lui prend sa lueur

pour de très grands sourires

Clément L.

 

 

Ecoute ! Ecoute !

Voici « Ondine », un poème en prose extrait de Gaspard de la nuit. Ce recueil très musical fut édité pour la première fois en 1848, après la mort de son auteur, Aloysius Bertrand (1807-1841). Ce travail remarquable fut l’une des premières oeuvres poétiques composées en prose. Charles Baudelaire s’en inspira pour écrire son Spleen de Paris… J’ai proposé à mes élèves de 5ème de s’inspirer de la structure d' »Ondine » pour écrire à leur tour un poème sur le vent, la pluie, la neige, la nuit, la lune ou encore le soleil. Le résultat a dépassé mes espérances. Bravo à tous nos poètes !

Ondine

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.

Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.

Ecoute ! Ecoute ! Mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! »

Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisse- lèrent blanches le long de mes vitraux bleus.

Le vent 

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est le vent qui qui fait danser les nuages et les cheveux des enfants sages; et voici, en robe de coton, la dame de saison, qui regarde s’envoler les feuilles dorées et le chapeau du jardinier.

Chaque  nuage est un dessin qui danse au gré du vent, chaque vent est un souffle qui siffle vers le soleil couchant, et le soleil couchant est un refrain qui berce l’oiseau, sifflotant au dessus de l’océan.

Ecoute ! Ecoute ! C’est la mouette virevoltant par le seul appui du vent. Majestueusement elle plane, puis doucement, doucement, elle descend vers le radeau flottant. »

Le vent me souffla les légendes du temps qui passe puis me supplia d’éloigner mes mauvaises pensées, balayant en un instant tous mes tourments en me proposant de me reposer dans l’avenir et dans le temps.

(Manon Michaud)

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Titan, l’ébranleur de la terre

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est Titan qui t’énerve avec ses blocs de terre qui remplissent les chariots de l’encombrante mine, entre les murs étroits des roches; et voici, avec leurs outils, les Kobolts qui construisent le tunnel du désespoir.

Chaque pierre est un Titan qui rassemble les blocs de terre; chaque bloc de terre est  un morceau d’élément précieux qui guérit les blessures, et les blessures sont des marques de courage qui mènent vers le lieu sacré de Titan à côté de son voisin, Ifrit, le magicien du feu.

Ecoute ! Ecoute ! Mon père bat la terre dure comme de la pierre et mes frères ramassent de leurs bras de fer les poussières de l’Enfer ou se transforment en Golems qui prennent vie sous terre. »

Sa musique chantée, il me supplia de le laisser étendre son territoire, pour montrer sa puissance, et d’y envoyer son fils, pour surveiller son royaume.

(Aymeric Becker)

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Neige

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la neige, qui chatouille de ses flocons blancs l’herbe frétillante de ton jardin illuminé par les grands rayons du soleil; et voici, en robe de neige, la princesse des fées, qui contemple à sa fenêtre le beau ciel blanchi et la belle rivière gelée.

Chaque perle de glace est un flocon, chaque flocon est un espoir qui vient vers ma blanche demeure, et ma blanche demeure est faite de neige, au fond de la montagne, dans le triangle de l’air, de la glace et du vent.

Ecoute ! Ecoute ! Ma mère bat les flocons brillants d’une baguette de glace, et mes cousines frôlent de leurs mains gelées les belles îles de glace, de gouttes d’eau froides et de flocons blancs, ou se moquent du chêne ridé et poilu qui chasse les biches. »

Sa mélodie soufflée, elle me demanda de recevoir sa bague dorée à mon doigt, pour être le mari de la neige, et de voir avec elle sa demeure royale, pour devenir le roi des flocons glacés.

(Elora Lemistre )

C’est la neige

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la neige, qui touche de ces boules de neige la glace blanche et belle de ton jardin illuminé par les rayons de la lune; et voici, en robe de flocons, la magicienne des glaces, qui contemple à sa terrasse le beau ciel blanc et le beau lac brillant.

Chaque flocon est un souffle de glace, chaque souffle de glace est un chemin qui ondule vers mon château, et mon château est bâti, limpide, au fond de la rivière, dans le triangle de l’eau, de la glace et de la tempête. 

Ecoute ! Ecoute ! Ma soeur bat l’eau coassante d’un bâton blanc et gelé, et mes frères frôlent de leurs jambes de neige, les froides plages de flocons, de fleurs glacées, ou rigolent du vieux cerisier blanc qui boit de l’eau givrée. »

Sa mélodie murmurée, elle me supplia de la prendre comme épouse pour être le mari de la neige, et de visiter avec elle son château, pour être le roi des glaces.

(Eva De Souza)

La terre 

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la terre, qui frôle de cette boue luisante les pavés de ta maison illuminée par les pâles lumières des lucioles; et voici, en robe d’herbe, la dame terrestre qui contemple de sa terrasse le beau ciel bleu marine et la belle rivière de végétaux.

Chaque algue est un végétal qui nage dans le courant, chaque courant est un chemin, qui s’étire jusqu’à mon royaume, et mon royaume est fait de boue au bout de la rivière de végétaux, dans le triangle du feu, de la terre et de la lumière.

Ecoute ! Ecoute ! Mes sujets coupent l’herbe morte d’une paire de ciseaux et les autres touchent de leurs mains pleines de terre les frais bouquets de fleurs, de marguerites et de roses où dorment les grands chênes et les grands sapins. »

Son histoire terminée, elle me demanda de l’épouser dans son royaume, pour être le roi de la terre, des fleurs et des arbres.

(Maëva Gonçalvès)

 

 

Coup de foudre

Ophélie, huile sur toile de Konstantin Makovsky (1839-1915, Russia)Ophélie, huile sur toile de Konstantin Makovsky

En cinquième, les élèves ont réalisé des poèmes en utilisant des moitiés d’alexandrins empruntés à des auteurs célèbres (Baudelaire, Hugo, Rimbaud…) Ils avaient le droit de changer quelques mots et devaient donner un titre à leur poème pour en souligner l’unité. Voici un magnifique exemple de ce travail :

« Coup de foudre

Le chant du coq au loin flotte comme un grand lys

La musique souvent tombe des astres d’or

J’ai rêvé la nuit verte dans les bons soirs de juin

Le long des gazons verts aux neiges éblouies

+++

Un chant mystérieux chante dans les bouteilles

Le seigneur à cheval est d’un rouge d’enfer

Sois sage ô mon amour  à la clarté des lampes

Par les soirs bleus d’été où les lions vont boire

+++

Une brise d’amour a laissé son odeur

Entends, ma chère, entends, au coeur de tes oreilles

A l’horizon, le ciel nous  prend comme une mer

+++

Ma blanche Ophélia fait le tour de mon coeur

Ah que le monde est grand comme si j’avais mille ans

La courbe de tes yeux passe sonnant du cor »

(Thomas B.)

Ophélie est un personnage de Hamlet. Allez voir toutes les représentations qui ont été faites de ce personnage dans les liens…

Les gens de nulle part

J’anime aussi un atelier d’écriture, au collège Fernand Gregh. Cette année, les élèves de l’atelier ont réalisé une activité appelée « Les gens de nulle part ». Nous avons commencé par regarder des tableaux futuristes dont j’essaierai de mettre des reproductions un peu tard. Ces tableaux représentent des personnages d’une manière non figurative, ce qui laisse place au rêve et à l’imagination.

Ensuite j’ai demandé aux élèves d’imaginer des « gens de nulle part » – ceux des tableaux, par exemple, mais pas nécessairement. Nous avons écrit la consigne suivante : « Imaginez des gens venus de nulle part et décrivez-les. Comment sont-ils ? Que font-ils ? Pour les décrire, pensez à des couleurs, des formes, des odeurs, des textures, etc. Vous pouvez les dessiner. »

Certains élèves ont commencé par décrire leurs personnages. D’autres les ont dessinés avant d’écrire quoi que ce soit. (Cette liberté de commencer par le texte ou par le dessin est importante, d’après moi, car certains élèves sont plus à l’aise avec les mots et d’autres avec le dessin, l’un et l’autre étant complémentaires, au sein de l’atelier.)

La deuxième étape a été de transformer ces brouillons en textes poétiques, à partir d’une structure et de quelques consignes : « Utilisez cette structure pour écrire votre texte : « Ils venaient de nulle part / adjectif, adjectif, adjectif/ On ne savait rien d’eux… / Ils étaient … Ils avaient…/ Un jour, on finit par savoir… »

Puis nous avons travaillé sur les sonorités des brouillons obtenus et leur mise en forme pour mettre en valeur certains éléments .

Ensuite, nous avons eu l’idée de réaliser les personnages en papier mâché et de les peindre.

Nous avons peint nos personnages, puis les élèves les ont redessinés, à nouveau, sur de grandes feuilles de papier canson. Ils les ont mis en couleur et ont recopié leurs textes autour.

L’ensemble de ces étapes nous a pris plusieurs heures.

Voici un exemple de ce travail, pour la partie texte et dessin :

Je mettrai d’autres photos très bientôt. Il faut que j’emporte mon appareil au collège, où sont stockées les réalisations.

 

 

Petit portrait chinois des sentiments

Un exercice assez simple permet aux élèves d’écrire de petits poèmes en créant des images. Il s’agit de leur faire faire un portrait chinois des sentiments en leur demandant d’imaginer ce que serait la joie, la colère, l’amitié etc. si elle étaient une plante, une personne, un objet, un phénomène météorologique… Cet exercice peut permettre également de travailler sur le conditionnel en utilisant des phrases telles que « si la joie était une plante,elle serait… » Pour enrichir les images, je demande aussi aux élèves d’utiliser des expansions du nom (adjectifs, propositions relatives…) En partant d’exemples concrets qui servent ensuite de modèles, cela devient facile et chaque élève peut ensuite exprimer sa propre personnalité. Cette année, j’ai fait cet exercice avec ma classe de cinquième. Les textes qui suivent rassemblent les images qui ont été trouvées autour des thèmes de la joie et de la colère :

La joie 

Le jaune des fleurs qui poussent au printemps

Le blanc de la neige qui tombe

Un cheval galopant sur l’herbe tendre

Un ange tombé du ciel

Un ange qui sauve quelqu’un

La pluie et le soleil qui dessinent un arc en ciel

Le soleil qui illumine le jour

Le soleil qui brille de mille feux

La colère 

Le noir des grottes sombres et silencieuses

Un chien enragé

La foudre qui frappe la montagne

Une sorcière hurlant au fond d’un chaudron

Ce qui nous fait devenir rouge comme la lave des volcans

L’orage qui dévaste tout un village

Hommage à Jean-Pierre Siméon (suite)

Comme promis, voici d’autres poèmes écrits par mes élèves de sixième en hommage à celui de Jean Pierre Siméon intitulé « Neige ». Je vous rappelle que les élèves devaient prendre pour modèle ce texte pour en écrire un autre sur un thème différent. Très souvent, c’est le thème du soleil qui a été choisi, on se demande pourquoi !

Le soleil

Soleil, brûle fort

tourne sur l’espace

regarde dans le ciel

la trace de tes lumières

***

Tourne dans l’univers

illumine le monde

réveille les astronautes

laisse dans nos mains

une luminosité éclatante

***

Dauphin, merveilleux dauphin

ne reconnaît de l’hiver

que la froideur de la neige

qui lui prend sa chaleur

pour un très long mois

(Alexandre Tranchant)

Soleil

Mage, Ô Mage

brûle dans le ciel

réchauffe le monde

laisse derrière toi

la lumière de ton passage

***

Agité, grand agité, 

recouvre le monde

de ses rayons

laisse dans nos mains

une chaleur chaude

***

Salamandre rouge, salamandre jaune

ne connaît des nuages

que l’ombre de la brûme

qui lui prend sa peau

pour de très grandes pluies

(Sarah J. )

Voici un poème sur la nuit, pour changer :

Nuit

Monstre, gentil monstre

apporte sur ton dos

de beaux poèmes d’amour

laisse dans ma tête

la beauté de tes lèvres

***

Veilleuse, lente veilleuse

recouvre mon coeur

de diamants et de pluie

laisse dans nos mains

un rêve splendide

***

Hibou, sombre hibou

vole au-dessus de nous

l’air te ramènera

jusqu’à chez toi

là où ton frère t’attend

(Samantha N.)

Un poème sur la pluie :

Pluie

Bruine, jolie bruine

coule sur la fenêtre

court là devant nous

laisse sur le chemin

l’humidité de ses gouttes

***

Pluie, rapide pluie

descend sur la montagne

couvre le toit

laisse dans nos mains

ta divine mélodie

***

canard, beau canard

ne connaît de la pluie

que l’étang du champ

qui lui prend son eau

pour de très longs chemins

(Emma J.)

Deux autres sur la lune…

La lune

Ange, joli ange

dort sur un nuage

aime la nuit

laisse dans le ciel

la trace de ses passages

***

Lumière, forte lumière

illumine le ciel

raconte sa vie

laisse dans le ciel 

une lueur gaie

***

Chouette, belle chouette

ne connaît du soleil

que la tristesse du vide

qui lui prend sa beauté

pour de très longues journées

(Melen F.)

La lune

Lumière, blanche lumière,

passe par la fenêtre

glisse sur mon visage

laisse dans mon arbre

quelques étoiles

***

Dame, grande dame

enveloppe la Terre

de ta robe de soirée

laisse dans nos mains

une lumière d’espoir

***

Panthère, blanche panthère

ne connaît du jour

que son réveil

qui lui prend sa fourrure

pour de très grandes clartés

(Sylvain D.)

Quelques poèmes en hommage à Jean-Pierre Siméon

En janvier, mes élèves de 6 A et de 6 E ont rédigé des poèmes inspirés par celui de Jean Pierre Siméon : « Neige », extrait du recueil A l’aube du buisson, publié en 1985. Un poème d’actualité (!) que je vous propose de découvrir :

Neige

Fantôme léger fantôme

court sur le toit

danse à la fenêtre

laisse dans le jardin 

la blancheur de ses pas

***

Dormeuse, lente dormeuse

couve le paysage

endort sa mémoire

laisse dans nos mains

une lumière froide

***

Ourse belle ourse blanche

ne connaît du printemps

que l’élan du ruisseau

qui lui prend sa fourrure

pour de très longs voyages

Les élèves devaient simplement remplacer certains mots que j’avais soulignés dans ce texte pour inventer un poème de leur choix évoquant autre chose que la neige : par exemple, la pluie, la nuit, la lune, le soleil, la joie, la tristesse… Ils avaient aussi le droit de choisir leur thème et devaient conserver la structure du poème, c’est-à-dire les trois strophes, mais aussi la structure syntaxique et les classes de mots, dans la mesure du possible. Ils devaient aussi respecter l’organisation sémantique du poème, qui associe la neige à une personne, dans les premières strophes (« fantôme », « dormeuse »), puis à un animal (« ourse »), dans la troisième strophe.

Bien sûr, nous avions préparé ce travail par de petits exercices d’écriture et toutes les leçons précédentes, mais ce n’était pas si simple, à mon avis. Ils ont plutôt bien réussi, dans l’ensemble, et je les félicite. Voici certains de leurs écrits et vous verrez que le thème préféré a été le soleil, qui nous manque tant en Seine et Marne !

Le soleil

Lumière, puissante lumière

traverse les planètes

éclaire nos vies

laisse dans l’univers

ta magnifique valeur

***

Envoûteur, brillant envoûteur

réchauffe nos cœurs

fais-les scintiller

laisse dans nos mains

l’avenir de demain

***

Tigre, vaillant tigre,

ne connaît de la lune

que sa blancheur écarlate

qui lui prend sa chaleur,

pour de très froides nuits…

(Nicolas C.)

Encore le soleil…

Le soleil

Créateur, puissant créateur

monte sur la voix

rayonne sur la colline

laisse dans le village 

 la chaleur de ses âmes

*** 

Lumière, douce lumière

éveille le paysage

réveille sa splendeur

laisse dans nos mains

un rayon lumineux

*** 

Lion, beau lion orange

Ne connaît du paradis

que la force de la lumière

qui lui prend sa couleur

pour de très longs voyages

(Quentin D.)

Et toujours le soleil !

Soleil

Soleil chaud, chaud soleil

éclaire la terre

illumine la vie

laisse dans le ciel

un rayon de lumière

***

Soleil, soleil si chaud

éclaire le jour

offre-nous ta lumière

laisse dans nos mains

des gouttes de lumière

 ***

Dragon, crache du feu

ne connaît du froid

que la chaleur de la lave

qui lui prend sa beauté

pour de très longs moments

(Maxime B.)

Le vent, la pluie, la nuit, la lune et la guerre ont aussi été représentés. Voici le vent :

Le vent 

Ange, merveilleux ange

galope sur les feuilles

joue dans la forêt

laisse dans la montagne

le froid de sa mélodie

***

Danseur, beau danseur

Apporte la tristesse

réveille sa beauté

laisse dans nos mains

un papillon glacé

*** 

Lapin, gentil lapin

ne connaît de l’hiver

que la beauté de la neige

qui lui prend sa grâce

pour de très longues années

(Manon G.)

  Voici la nuit, par l’auteur du premier « Soleil », qui a été plébiscité par les élèves pour la qualité de ses textes :

La nuit 

Gentleman, galant gentleman

voyage dans la galaxie

tangue dans le ciel

laisse dans l’infini

tes brillantes étoiles

***

Rêveuse, profonde rêveuse,

endort le monde

fais le rêver

laisse dans nos mains

notre belle vie

***

Panthère noire, timide panthère noire,

ne connaît de la journée

que le soleil levant,

qui lui prend sa chaleur,

pour de très courtes existences…

(Nicolas C.)

J’ajouterai d’autres poèmes dès que j’aurai un peu plus de temps pour constituer une petite anthologie qui fera honneur, je l’espère, à Jean Pierre Siméon…