On devient une machine

Sans titre

L’Excès-l’Usine écrit par Leslie Kaplan a été publié en 1982 par les éditions P.O.L. C’est un écrivain français né à New York mais elle a grandi en France et participé au mouvement de Mai 1968.
L’histoire se passe dans différentes usines situées près des grandes villes. Leslie Kaplan veut nous raconter la vie à l’usine. Elle se met dans la peau du personnage, une ouvrière travaillant à la chaîne. On comprend que l’usine nous fait perdre la notion du temps, qu’on vit et qu’on meurt avec l’usine. On en devient même une machine, on ne se pose pas de questions, on survit.
Bolzan Sonny

Une histoire de trahison

J’ai eu du mal à le lire et à le comprendre, à cause de très longues phrases: “Et elle me disait de me taire maintenant, de me calmer, parce que c’était juste une histoire de semaines désormais, une histoire de patience désormais, et que maintenant de toute façon, maintenant Sam on ne peut plus reculer.”
J’ai bien aimé la combine des amoureux, le frère et la soeur comme ils se font appeler. Sam et Lise ne veulent que de l’argent. D’ailleurs ils le font passer avant leur amour! On voit que Sam en a assez: “ le prix du luxe, ai-je repensé, mais que ce luxe comprenait une âme et que cette âme se prénommait Lise; et que Lise c’est pas n’importe qui, que Lise c’est quand même ma soeur, lui disais-je encore à elle ce soir-là, saoul comme j’étais, et que je vais aller lui dire que tu n’es pas ma soeur.”
Sam ne sait plus qui il est ; son frère ou son amant. Il est déçu que son plan n’ait pas fonctionné: “seulement sentir l’échec monter en moi comme un sentiment-frère.” Sam a peur que Edouard emmène celle qu’il aime, Lise. “Ils sont sortis, Lise à côté d’Edouard et il l’a prise par la main, de cette poignée ferme et close comme un cadenas, il l’a emmenait de force.”
J’ai aimé les passages descriptifs de Tanguy Viel. Dans ces moments on pouvait s’imaginer y être. C’est triste pour Henri que celle dont il était tombé amoureux soit une fille attirée seulement par son argent. J’ai aimé ce livre et son histoire de TRAHISON.

Léna Benne

J’explique

J’ai trouvé ce livre intéressant à lire pour plusieurs raisons.Tout d’abord , c’est une histoire simple qui raconte la vie d’une jeune fille de son point de vue. «Un monde où il faut trouver sa place, devant derrière , seul ou ensemble. S’asseoir à sa place, rester à sa place , rester en place. Debout, je récite ma poésie. Au milieu des autres, je récite, j’apprends le regard des autres. Les yeux qui s’agrippent à ma blouse , à ma robe qui dépasse de ma blouse. Dire ma poésie sans hésitation , long tunnel sans respirer , avancer jusqu’au bout , puis m’asseoir enfin , oubliée pour un temps. Provisoirement sauvée.Un monde où le danger existe. Je pressens, malgré la voix rassurante de ma première institutrice, que le groupe est une menace, une force aussi, une bête qui bouge, jamais assoupie. »Mais aussi pour toutes les descriptions d’objets que l’auteur fait sans oublier que son personnage est une jeune fille.«Ma poupée préférée s’appelle Martine. Elle marche quand on lui tient la main. Elle prononce aussi plusieurs phrases: «Oh , je t’aime maman!» , «Viens jouer à la classe!», «Change-moi de robe» , «Peigne mes cheveux s’il te plaît», d’une voix mécanique légèrement désespérée. »Mais surtout car dans ce livre , il y a une vraie évolution du personnage principal.Au début elle apprend des choses «simples» «J’apprends l’alphabet. Je le récite en marchant, en mangeant, en me déshabillant.Ce que je préfère est la chute , l’énumération des curiosités que sont W,X,Y,Z.» Et à la fin des choses plus «dures» «J’apprends le nerf optique, la pupille et l’iris. J’apprends le carpe et le métacarpe , le bulbe rachidien,l’hypothalamus. »

Romain knudsen

« Celle qui n’est pas ma mère »

ClickHandler-1En trois chapitres et 150 pages, Brigitte Giraud présente une histoire simple et douce, une leçon de choses vécues par une jeune fille qui raconte son monde, ses univers. Nadia a six ans, une grande sœur qui a peur de tout et finira chez les fous, un jeune demi-frère qui n’a peur de rien. Elle vit sous la responsabilité de celle « qui n’est pas sa mère » (qu’elle n’apprécie guère) et d’un père qui fait ce qui peut comme il peut, souvent mal. Enfant puis adolescente, elle découvre le monde en baignant dans deux univers étanches : celui de l’école et celui de la maison. Nadia vit à Lyon dans une Zone à Urbaniser en Priorité au lendemain de la guerre d’Algérie. Comment expliquer que cette dernière ne figure dans aucun livre ? Ce n’est pas à l’école qu’elle entend parler des Pieds-Noirs, des Harkis, des Fellaghas et des ratonnades, mais dans l’escalier de son immeuble. Ce n’est pas à l’école qu’elle apprend qu’elle est une fille d’appelé. Elle apprend pourtant beaucoup de choses à l’école : un autre monde et aussi qu’on ne peut pas tout dire, surtout aux adultes.

Douloureux

thDans une semaine, un homme va sortir de prison après avoir purgé une peine de douze ans pour parricide. Il va enfin sortir et l’angoisse point. Où aller ? « Une chose était encore possible : m’en revenir auprès de ma mère vieillissante, usée par la vie et le chagrin. On n’échappe pas au passé. Ma mère, le seul être au monde qui m’ouvrira encore sa porte parce qu’elle sait pourquoi j’ai tué Papa. »Le lecteur va apprendre au fil des pages ce qui l’a construit ou plutôt  « déconstruit », ce qui l’a acculé dans cette situation désespérée. La vérité éclatera dans les toutes dernières pages de ce huis clos maîtrisé, terrible et magnifiquement humain.

Kidnapping

ClickHandler-2Le livre débute sur un mariage, celui de Lise. c’est son frère Sam qui raconte avec dans la voix comme une douleur. C’est que Sam n’est pas vraiment le frère de Lise… Ils rêvaient tous deux d’Amérique, de dollards mais Lise n’était que call-girl pour riches hommes désoeuvrés. Ce mariage , c’est celui de Lise avec Henri un commissaire-priseur de cinquante, veuf et riche. Tout d’un coup, les « states » deviennent visibles et Henri le pigeon rêvé. Mais tout ne se passera pas comme prévu… Tanguy Viel touche encore là à des sujets sensibles , les faux-frères, le mari, l’amant , les codes sociaux. Ses phrases, pleines de douleur et d’ironie possèdent une beauté qui fait mal: c’est le roman fatal de la perte irrémédiable. Magistral derrière cette apparente banale histoire policière.

« Je me suis demandé si c’était à cause de Chostakovitch, à cause de la même valse épuisée,mais quand j’ai compris qu’il y avait du chagrin là-dedans, quand j’ai compris ton visage qui s’inscrivait maintenant en surimpression sur le pare-brise, je me suis effondré. Avec la télécommande au volant, par quelle pulsion de haine j’ai mis le volume à fond. Le luxe absolu, j’ai pensé. Je crois que j’ai chantonné sur l’air de la valse. Et je te voyais encore, Lise, dans la nuit bleue, je te voyais mais dans ma tête il n’y avait plus rien. La valse épuisée peut-être. Le mot dollar. Le mot nuit. Le mot soeur peut-être. »

 

 

Un regard acerbe sur notre société

thRecueil aux multiples facettes, on retrouve à de nombreuses reprises le genre policier à visée historique dans ces nouvelles. Par le détour d’une anecdote ou d’une enquête policière, Daeninckx revisite des zones parfois obscures, voire peu glorieuses de notre histoire nationale. Son oeuvre questionne aussi le passé colonial de la France, le rôle des partisans ou acteurs de la Résistance et de la Collaboration durant la Seconde Guerre mondiale ou les agissements des représentants des institutions politiques françaises lors de la guerre d’Algérie.

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