« La ferme idéale »

Dans son livre «  Petites natures mortes au travail » Yves Pages écrit de nombreuses nouvelles différentes. Et il y en a une en particulier dont j’aimerais parler qui s’appelle « Chaines alimentaires » .Ce court récit raconte l’histoire d’une jeune femme, Alice qui décide d’aller découvrir la campagne pour se changer les idées de son quotidien qui se résume a un poste de caissière. Elle pensait découvrir une « ferme idéale » (l3). Or elle découvre vite que la ferme où elle est, contient juste un grand hangar préfabriqué avec à l’intérieur un nombre inimaginable de poussins. Mais ce n’est pas la seule découverte qu’elle va faire. Elle réalise que ces poussins vont se retrouver dans quelques semaines, entre ses mains pour finir dans un rayon bien défini…

J’ai trouvé important de porter attention à cette nouvelle en particulier, et j’ai choisi de parler d’elle pour différentes raisons. La première c’est que je suis contre le fait de faire reproduire en quantité impensable des animaux pour les tuer dès leur plus jeune âge pour pouvoir nourrir la race humaine. Car je pense qu’il existe d’autre solutions pour laisser vivre les animaux le temps qu’ils devraient.
Puis dans cette nouvelle on voit bien la réalité, l’atrocité de ces élevages ( « 28OOO poussins […] sur l’immense paillasse de 1400m² » ce qui signifie même pas 1m² pour chacun d’entre eux). Je pense que cette nouvelle est une très belle image de l’élevage intensif, et montre parfaitement que la ferme n’est pas toujours ce qu’on pense (« un coq bien gaulois régnant sur un aréopage de poules caqueteuses, d’oies blanches, de dindons… » l4.5). En effet l’auteur a mis des arguments assez forts pour « dénoncer » la production intensive comme le manque de place, le fait qu’il ne verront jamais le jour («  ils n’auront donc jamais vu le jour »)…
De plus cette nouvelle est attirante du fait que elle évoque un sujet qui concerne la plupart des citoyens. C’est à dire que beaucoup de personnes achètent leur nourriture sans savoir forcement d’où elle provient, et comment elle a été conçue, comment les animaux ont été  élevés avant d’être mis à la vente. Donc je pense que cette nouvelle peut faire réagir au moins quelques bon citoyens..

Pour conclure, j’ai apprécié cette nouvelle car elle dit vrai sur la production massive. L’auteur nous ouvre les yeux en nous montrant que la « ferme idéale » n’existe pas et que les conditions de vie, si on peut appeler ça une vie, des animaux, sont terribles.

énumération

L’introduction de Petites Natures mortes au travail s’appelle  « pseudo pseudo ».
C’est écrit d’une manière peu habituelle. C’est une succession délirante de noms… remettant en cause la règle élémentaire d’une bonne communication : une phrase simple et directe incluant un sujet, un verbe et un (ou plusieurs) complément(s). J’avoue avoir été surpris, voire étonné qu’il soit possible d’écrire autant de chose sans qu’en tant que lecteur, je me sente totalement perdu. Je suis resté concentré ne voulant rien perdre de cette longue tirade énumérant une série de professions auxquelles je n’aurai jamais pensé ni même imaginé l’ existence, tels que « titulaire suppléant perpétuel » ou « emballeuse de marron glacé ». Certains de ces groupes nominaux nous dévoilent toute sorte de travaux  hors de commun, hallucinants et/ou franchement inintéressants.
Il n’y a aucune action (il n’y a pas de verbe), ainsi elle trouve toute sa place tant elle illustre à la perfection le titre du recueil «Petites natures mortes au travail».