Communiquer du sens par la composition – l’exemple des composit!ons sonores
Le rythme est une composante commune des oeuvres musicales et plastiques figuratives comme abstraites. Dans la Ronde de nuit de Rembrandt (1642), on imagine derrière le battement du tambour, et les conversations, le brouhaha de fond, et les lances qui s’entrechoquent.
Les avant-garde de l’entre-deux guerres
Kandinsky – l’abstraction
Pour un salon de musique (ci-dessous), Kandinsky, représente la simultanéité des phrases musicales, par des formes, des lignes colorées, se déployant rythmiquement sur l’espace des murs dans une composition dynamique.
Avec Point, ligne, plan, publié en 1926, Kandinsky élabore méthodiquement une théorie de l’abstraction où les éléments géométriques élémentaires, le point, la ligne, le plan, sont mis en relation. Tous ces éléments formels de l’œuvre évoquent chez le spectateur des sentiments différents que l’artiste veut ici analyser de manière presque scientifique. Si le point, « élément premier de la peinture », peut prendre plusieurs formes et « résonner » différemment dans le plan, la ligne a deux qualités substantielles : la « tension » et la « direction ». Il en va de même pour les formes et les couleurs qui, après un test mené auprès de ses étudiants pour vérifier le caractère scientifique de l’expérience, se trouvent associées dans cet ordre : le cercle au bleu, le carré au rouge, le triangle au jaune
Extrait du dossier pédagogique du Centre Pompidou
Le Constructivisme russe
Pour la voix (ci-dessous), est un recueil de poèmes de Vladimir Maïakovski (1893–1930), publié à Berlin en 1923 en collaboration avec l’artiste El Lissitzky. Les poèmes, destinés à être lus à voix haute, abordaient des thèmes chers à Maïakovski durant la période suivant la Révolution russe de 1917, tels que la colère à l’encontre de la bourgeoisie oisive et blasée, la compassion pour la lutte des gens du peuple et l’appel à une « armée des arts » pour combattre l’ordre ancien.
Chaque poème est accompagné d’une composition visuelle dynamique dans laquelle les éléments géométriques sont imprégnés d’une signification symbolique. Les lettres imprimées en tons rouge et noir deviennent des signes graphiques, contribuant à l’identité de chaque poème.
Extrait de https://www.wdl.org/fr/item/9609/
L’esthétique fonctionnaliste des années 50
Le graphisme suisse des années 50
Josef Müller-Brockmann travaille ses compositions à partir d’un tracé régulateur. Ses affiches pour le Zürich Tonhalle, mettent en évidence le rythme des compositions musicales qui ont aussi à voir avec les mathématiques (voir l’analyse de l’affiche Beethoven ci-dessous).
L’évocation de l’espace dans lequel se déploient les thèmes musicaux est lié à la structure de la composition dans un tracé régulateur, qui même si il n’est pas visible est compréhensible. Les 2 animations récentes ci-dessous, dé-montrent le dynamisme de ces constructions.
Josef Müller-Brockmann / 1955
Un exemple aujourd’hui
L’agence Graphéine, pour le logo des Frivolités Parisiennes, communique visuellement à la fois la légèreté du répertoire de L’Opéra comique, mais aussi sa technicité, le sérieux au service du divertissement. Tout semble « F » comme facile, mais tout est pensé et construit.