Bienvenue à Vienna!

Le 20 octobre dernier, les élèves de 2nde 9 et les élèves de 2nde Histoire des Arts se sont rendus à Vienne en Isère. Après une visite du théâtre antique, du temple d’Auguste et Livie et des ruelles de la vieille ville, ils ont pu déambuler dans le Musée archéologique de Saint Romain en Gal.

On leur laisse la parole !

D’après le texte de Mélysse P

Au cours de l’histoire la ville de Vienne a connu de nombreux changements qui peuvent brouiller la lecture du paysage urbain mais le travail des archéologues et des historiens a permis de mieux comprendre ces évolutions. Insistons sur le rôle des Romains qui ont conquis le territoire de ce qui allait devenir Vienna avant de l’agrandir et de l’embellir en y construisant de nombreux bâtiments. En effet, dans l’Antiquité, on trouvait à Vienne les équipements caractéristiques d’une cité romaine : un théâtre (que nous avons visité !) édifié pour rendre hommage à Dionysos le dieu de la vigne et du vin, un odéon, un forum, des temples, mais aussi des infrastructures portuaires qui témoigne de la place que Vienne occupait dans le commerce gallo-romain.

Revenons peut-être sur le théâtre dont les vestiges impressionnent encore aujourd’hui ! Il pouvait accueillir 18000 spectateurs (7000 aujourd’hui), soit l’essentiel de la population de la ville qui rassemblait régulièrement selon une organisation bien précise : Les plus riches et les puissants étaient au premier rang, les esclaves au dernier… Rappelons peut-être que les spectacles qui y étaient donnés étaient gratuits.

Les spectacles, justement… Il s’agissait de tragédies dans lesquelles les dieux romains avaient toute leur place ; leur portée didactique a souvent été soulignée. Les acteurs étaient des esclaves appartenant à de riches citoyens qui finançaient donc la vie du théâtre.

Avec la christianisation de l’empire et la fin du polythéisme, le théâtre a été interdit car il n’était plus licite d’honorer les dieux romains. L’édifice a donc été abandonné et a servi de carrière pour la construction d’autres bâtiments (églises, cathédrale de la ville…) ; les blocs de calcaire et de marbre qui servaient au parement du théâtre se retrouvent un peu partout dans la Vienne moderne. Le site lui-même évolue et les Viennois construisent des habitations dans le théâtre pour héberger une population en augmentation.

De nos jours, le théâtre n’a plus son fond de scène et il manque les décorations et une partie importante des gradins. Mais il n’a pas manqué de nous impressionner… malgré la pluie et la grisaille de cette fin octobre !

D’après le texte de Manel A.

Après le théâtre, nous avons pu découvrir le Temple d’Auguste et de Livie, situé dans l’actuel centre-ville de Vienne. Ce temple romain construit au début du Ier siècle était dédié au culte impérial et permettait d’honorer l’empereur Auguste et son épouse Livie ; et cela jusqu’à la christianisation de l’Empire romain. En effet, le temple devient alors une église chrétienne.

Le temple a été construit entre 27 et 10 avant JC ; il est en calcaire et en marbre. Il connaît de nombreuses modifications par la suite. Il mesure 24 mètres de hauteur et 14,25 de largeur ; il présente 12 colonnes sur la façade et les côtés ainsi qu’une frise. Sur les chapiteaux des colonnes, il y a des feuilles d’acanthe qui le rattachent au style corinthien. À l’intérieur se trouvait, à l’origine, une statue d’Auguste qui a depuis disparu.

Avec la christianisation et le déclin de l’empire, de nombreux temples ont été détruits mais celui de Vienne a, lui, était converti en église au début du VIème siècle et prendre le nom de de Sainte-Marie-la-Vieille, Notre-Dame-de-la-Vieille et Notre-Dame-de-la-Vie.

Aujourd’hui il est classé au titre des monuments historiques et figure sur la liste de 1840. Il est considéré comme l’un des plus beaux monuments de la Vienne antique. 

J’ai pour ma part trouvé l’histoire de ce bâtiment très intéressante ; en le regardant on s’imagine mieux Vienne à cette époque.

D’après le texte de Camille M

Dès le XVIe siècle, érudits et chercheurs se passionnent pour les antiquités qui apparaissent partout sur le territoire de l’ancienne cité. Sur la rive droite, les vestiges des grands thermes publics restés en élévation, et connus sous le nom de Palais du Miroir, attestent de la splendeur passée de la ville romaine. Depuis son ouverture en 1996, le musée livre au sein d’une architecture résolument contemporaine un panorama complet de la vie quotidienne au cours des premiers siècles de notre ère. Portant l’appellation « musée de France », le musée appartient à la catégorie des rares musées de sites français.

La collection est issue de découvertes faites sur place, puis issues de campagnes de fouilles programmées conduites régulièrement depuis 1981.

La visite que nous avons suivie a débuté à l’intérieur du musée ; la médiatrice nous a présenté une plan-relief de Saint-Romain en Gal pour mieux nous situer. Ensuite, elle nous a montré des objets fabriqués et/ou utilisés à l’époque romain pour nous plonger dans l’univers des Viennois. Elle a insisté sur les nombreuses mosaïques présentes dans les maisons. Enfin nous nous sommes rendus à l’extérieur pour découvrir le site archéologique et voir comment s’organisait le quartier : thermes, maisons, échoppes, rues pavées…

J’ai trouvé les explications de notre médiatrice claires et détaillées ; la visite (quoiqu’un peu longue à mon goût !) du site a facilité l’immersion dans l’Antiquité.

D’après le texte de Fantine B.

Au terme de nos visites, nous avons eu la chance d’échanger avec un archéologue su site de Saint Romain. Il s’agit de Jérôme Fage qui nous a expliqué en quoi consistait son métier et quel était son parcours. Retour sur ce temps de partage.

L’archéologie correspond à l’étude de ce qui est ancien ; c’est l’analyse des sources du passé. Une fois cela posé, il convient de préciser que les archéologues peuvent se spécialiser, soit sur une période, soit sur un domaine ; il y a ainsi des archéologues spécialisés dans les fouilles sous-marines, des archéologues spécialistes de la botanique, des animaux, du métal… Certains sont spécialisés dans la reconstitution de paysages en s’appuyant sur la topographie actuelle. D’autres en revanche sont « généralistes ». Il y en a pour tous les goûts !

Pour devenir archéologue, il faut suivre un certain parcours, l’archéologue que nous avons rencontré a passé un bac littéraire avec l’option histoire des arts avant de faire une Licence puis un Master et un Doctorat.

 En France, il n’y a que 3000 archéologues ; c’est peu, surtout si l’on compare avec le nombre de professeurs (850 000 !). Peut-être le salaire assez faible explique-t-il cela ? En effet, il est assez proche du SMIC. Et puis, les conditions de travail ne sont pas toujours très bonnes : dans la boue ou sous un soleil de plomb… et la découverte de trésor est rare !

Pourtant, ce travail peu être très enrichissant ; il permet de se pencher sur les vestiges du passé humain… et pas seulement du passé ancien ! Au jour d’aujourd’hui, beaucoup d’archéologues se penchent en effet sur des vestiges plus récents, comme les tranchées de la Première Guerre mondiale, les bâtiments ou vivaient les esclaves…

Le métier d’archéologue permet aussi de voyager si l’on sait saisir les opportunités. Ainsi, Jérôme Fage est allé sur un site de fouilles en Egypte où il a pu aborder un nouveau terrain sur lequel les conditions de conservation des vestiges diffèrent. Dans le désert, le sol, plus sableux et instable laisse affleurer les vestiges de manière plus évidentes. Lors de ses fouilles en Egypte, Jérôme Fage et ses collègues ont découvert une sorte de grotte qui servait de carrière de pierres pour la construction des pyramides dont la construction durait entre 9 à 10 ans.

Beaucoup d’archéologues disent qu’il faut « faire pour comprendre » (c’est le principe de l’archéologie expérimentale). Par exemple, certains archéologues ont fait une expérience avec une statue moaï afin de mieux comprendre comment ces énormes blocs ont pu être transportés aussi loin des carrières d’où la pierre était extraite. Ils ont pris en compte la forme arrondie de la base de la statue et ont émis l’hypothèse qu’elle pouvait avancer seule si on lui donnait une impulsion. Ils l’ont donc fait se balancer de droite à gauche puis d’avant en arrière et la statue s’est mise à « marcher ». Leur hypothèse semblait donc confirmée !

Tout le monde peut retrouver des vestiges, si quelqu’un trouve un vestige chez lui, il doit le signaler après coup, si cette découverte est fortuite, la personne qui l’a découverte gagne la moitié de la valeur de l’objet ; dans certains cas, elle peut même la conserver. En cas de travaux sur un terrain, des « fouilles préventives » peuvent être réalisées. Dans certains cas, le propriétaire peut obtenir des compensations financières si les vestiges découverts nécessitent une mise en protection.

Jérôme Fage nous a rappelé que le commerce illégal de vestiges archéologiques est sévèrement puni par la loi car l’on considère qu’il nuit à l’intérêt public.

D’après le texte d’Eponine R.

Pour ma part, j’ai été particulièrement intéressée par les mosaïques présentées dans le musée. Notre médiatrice nous a rappelé que les Romains voyaient dans les mosaïques qui décoraient leurs maisons le moyen d’impressionner leurs invités, de leur offrir une sorte de spectacle visuel. Ces mosaïques, situées au sol des salles de réception, dialoguaient avec les fresques murales. Il y avait généralement un thème qui pouvait servir de base à la discussion avec les invités. La finesse et la richesse de ces décorations en disaient long sur le statut social de l’hôte.

La mosaïque est un art assez technique puisqu’il s’agit d’un assemblage de tessons de céramiques ou en pâte de verre. Ces tessons sont colorés grâce à l’ajout de pigments plus ou moins éclatants permettant de composer de véritables puzzles. Leur fragilité explique que beaucoup aient disparu et que les ensembles présentés à Saint Romain soient conservés avec le plus grand soin après avoir été extraits des sites où ils ont été découverts.

D’après le texte de Charles B.

Après notre petite balade à l’intérieur du musée, nous avons visité le site archéologique du musée. Il s’étend sur 7 hectares. Dans cette petite ville, on trouve des rues qui organisent l’espace. Elles sont pavées de granite et ponctuées de bouches d’égout qui permettent d’évaluer les eaux de pluies et les eaux usées.

Parmi les édifices dont on a retrouvé les fondations, il y a les thermesdont notre guide nous a rappelé l’importance en terme d’hygiène et de sociabilité avant de nous préciser l’organisation en trois parties distinctes :  

?  Caldarium (salle chaude)

?  Tepidarium (salle tiède)

?  Frigidarium (salle froide)

Qui dit Caldarium, dit chauffage ! Les Romains avaient conçu tout un système ingénieux de chauffage au sol. Les esclaves alimentaient le feu pour chauffer l’eau des bassins mais aussi celle des douches. La chaleur était véhiculée grâce à un système de piliers en briques creuses dont nous avons pu observer les vestiges. Cette méthode est vraiment très ingénieuse pour l’époque.

À proximité, nous avons pu voir les latrines (toilettes) dont le fonctionnement témoigne là encore de l’ingéniosité des Romains. Les eaux usées étaient évacuées vers les égouts qui se déversaient dans le Rhône, l’eau potable venant, elle, des montagnes alentours via des aqueducs. Si ces latrines étaient collectives et étaient un lieu de sociabilité de premier ordre, rappelons tout de même que les femmes et les hommes étaient toujours séparés !

Tout autour des thermes où nous avons passé un bon moment, il y a des maisons romaines dont certaines étaient luxueuses. On retrouve le péristyle entouré de colonnes au milieu de la maison avec un bassin. Certaines disposaient d’une salle de bain privée, à proximité de la chambre se nommant cubiculum en latin.

Le triclinium était la salle à manger, une pièce conviviale organisée pour accueillir les hôtes de la famille pour un banquet que l’on prenait allongés sur des banquettes. On nous a rappelé que les Romains mangeaient de la main droite, la gauche (sinistra) portant malheur. Nous pouvons faire le lien avec les mosaïques présentées par Eponine qui servaient de décor à ces banquets pris le soir et où on dégustait le garum importé grâce aux navires qui sillonnaient le Rhône…

Pour terminer, rappelons que le site de Saint Romain n’a pas encore livré tous ses secrets et qu’il devrait être de nouveau fouillé dans les années à venir…

En passant par… la Bourgogne!

L’an passé, nos élèves de 2nde option Histoire des Arts ont travaillé sur la notion de patrimoine. Ils ont ainsi réfléchi à ce qui « fait patrimoine », à la manière dont on le restaure et le valorise. Ici et ailleurs. Ils ont ainsi pu échanger avec Mésopotamia qui s’occupe du patrimoine irakien ; avec Ville d’Art et d’Histoire, qui, ici, à Saint-Étienne, s’attelle à la tâche difficile de mettre en avant les traces de la ville d’antan ; avec les élèves du lycée Pierre Coton de Néronde dont la spécialité est la restauration du patrimoine bâti.

Pour conclure ce projet, nous sommes partis trois jours en Bourgogne, à Vézelay, à Guédelon et à Auxerre… Retour sur ce voyage inter-établissement financé par le dispositif « Les Cordées de la réussite ».

Louise, Margot, Ninon et Pauline ont accepté de rendre compte de ces trois jours… Merci à elles ! Bonne lecture !

Premier jour de notre voyage. Après de longues heures de car, nous voilà arrivés à Vézelay, une ville fortifiée datant du Moyen Âge. Vézelay, rappelons-le, est une des quatre portes des chemins de Saint-Jacques et, à ce titre, accueille énormément de monde chaque année… et cela depuis des siècles !

A peine arrivés, nous sommes accueillis par des médiateurs de la Maison du Visiteur qui nous font découvrir le village, mais aussi (et surtout !) la Basilique Sainte Marie-Madeleine qui tire son nom d’une femme particulièrement honorée dans la religion catholique. Une femme connue pour avoir aidé Jésus sur son chemin de croix et pour avoir été la première à découvrir sa résurrection après la Passion…

A la Maison du Visiteur donc, nous commençons par descendre dans une pièce voutée située dans le sous-sol. La pièce était sombre… elle était parfaite pour parler des jeux de lumières qui opèrent dans la basilique représentée ici par une petite maquette en bois. Mais nous prenons pleinement conscience de ce « chemin de lumière » qui apparaît sur le sol et irradie les chapiteaux historiés lorsque nous visitons le monument quelques minutes plus tard.

A cette symbolique lumineuse s’ajoute celle des formes. Et dans cette basilique, la forme que nous percevons très vite est la spirale dont les interprétations sont multiples ; certains y voient une évocation de l’espace et des constellation, d’autres y voient une référence à la nature (coquille d’escargot)… cette spirale, nous avons pu la voir sur le vêtement du Christ qui se situait sur le tympan de l’entrée encadré des signes astrologiques et présidant au Jugement Dernier.

Puisque nous parlons de formes… Comme toute église occidentale, celle de Vézelay aurait dû reprendre la forme d’une croix latine avec sa nef et son transept. Mais en raison de la topographie et de la présence d’une abbaye, elle est amputée d’un bras !

Enfin, sous le sol, une crypte a été aménagée pour accueillir les reliques supposées de Marie-Madeleine…

En visitant cette abbatiale, nous sommes donc littéralement plongés dans l’univers des pèlerins qui, depuis le Moyen-Âge, partent de Vézelay pour Saint Jacques de Compostelle.

C’était très surprenant car rares sont les fois où j’ai pu voir des reliques.

D’après le texte de Margot G

Le jeudi 28 septembre, soit le deuxième jour de notre voyage d’étude en Bourgogne, nous avons eu l’occasion de visiter Guédelon.

Guédelon est un chantier-école situé à Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe ; débuté en 1997, ce chantier a la particularité d’être réalisé uniquement avec des techniques médiévales. Il s’agit de comprendre et de réinvestir les savoir-faire de l’époque de Philippe-Auguste en recourant à l’archéologie expérimentale. Il devrait être terminé aux alentours de 2029.

Le site a été choisi pour sa capacité à fournir les ressources nécessaires au chantier : argile, eau, bois, etc. Comme au Moyen-Âge !

Ce chantier mobilise de nombreux artisans, dont les productions (outils, tuiles, etc) sont utilisées pour la création du château et du village qui l’entoure.

Une centaine de personnes travaillent à Guédelon avec, parmi eux, une cinquantaine d’ouvriers dont les métiers sont nombreux et, pour certains, peu connus (car ils datent du Moyen-Âge). On trouve notamment les métiers suivants : vanneur, menuisier, charpentier, tavaillonneur, tuilier, tailleur de pierres, herboriste, cordier, chartrier et tant d’autres. 

La principale qualité de ce chantier est qu’il est collaboratif. En effet, il est possible, pour des étudiants par exemple, de venir travailler à la construction du château, pendant une certaine période, et en compagnie de professionnels. Un de ses objectifs principaux est donc l’apprentissage, entraînant le partage de connaissances et la transmission des savoir-faire du Moyen-Âge, permettant que ceux-ci ne meurent pas avec le temps.

C’est grâce aux élèves du Lycée de Néronde que nous avons pu visiter ce lieu. Le lycée Pierre Coton de Néronde est un lycée professionnel formant ses élèves à la restauration du patrimoine bâti, à la maçonnerie… Nous avions travaillé avec eux l’année précédant ce voyage, alors que nous étions en classe de seconde option Histoire des Arts, dans le cadre d’un projet partenarial entre nos deux lycées. Ce projet étant axé sur le patrimoine et sa restauration, ce lycée était le partenaire parfait. Chaque année, les élèves nérondois de terminale se rendent, pendant deux semaines, à Guédelon pour y mettre en œuvre leurs techniques.

Leur professeur, M. Lachize, connaît très bien ce lieu et nous en fait une visite détaillée, avec l’enthousiasme et l’amour qu’il a pour Guédelon. Il nous a montré les différentes pièces du château : chambre du seigneur, cuisine, salle de tir…, et nous a décrit les différents matériaux, la pierre notamment, dont trois types sont prélevés dans la carrière : les boutisses, les moellons et les pierres de remplissage.

Dans la seconde partie de la journée, nous avons vu le moulin hydraulique de Guédelon et son prieuré (habituellement fermé au public, mais pas à nous ? ). Le moulin hydraulique s’inspire d’un modèle du XIIème siècle sont certaines des pièces ont été retrouvées à Thervay, dans le Jura, en 2007-2008. Il a donc été reconstruit à Guédelon. Il se marie parfaitement au projet et sa proximité avec le château est représentative du Moyen-Âge car, à cette époque, les moulins ne se situaient jamais loin du château, servant à l’économie du fief. L’eau qui l’alimente lors de son fonctionnement provient de l’étang de Guédelon. La farine qu’il produit sert à faire du pain.

Le prieuré, quant à lui, a été construit en 2012 avec les techniques des des moines bâtisseurs du Moyen-Âge. N’étant pas des professionnels de la maçonnerie, on remarque bien que la technique n’est pas du tout similaire à celle du château. Là encore, il s’agit de faire comme si… pour retrouver les gestes ! Pari réussi ! Car on s’y croirait ! Au Moyen-Âge !

Enfin, nous avons été amenés à interviewer différents artisans. Cet échange nous a permis de prendre conscience de l’ampleur de leur investissement et de leur passion mais aussi des difficultés qui les accompagnent.

Cette journée à Guédelon était hors du temps, tout y est pensé pour que les visiteurs et les ouvriers aient l’impression d’être au Moyen-Âge, ce qui est réussi !

Louise M.

Le dernier jour, nous sommes allés à Auxerre où nous avons été divisés en différents groupes. Certains ont fait une visite de la ville ancienne quand d’autres se sont concentrés sur l’abbaye Saint-Germain, aujourd’hui convertie en musée.

Commençons par la ville d’Auxerre ! C’est une ville à l’architecture assez ancienne ; la plupart des bâtiments en centre-ville sont à colombages (ou à pans de bois) et avec des devantures que l’on ne trouve plus beaucoup de nos jours. Ils témoignent de l’importance de la ville au Moyen-Âge et de l’importance à préserver/restaurer ce patrimoine historique.

Par la suite nous sommes allés visiter la cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre. Nous avons d’abord admiré l’extérieur avec son imposante façade gothique ornée de sculptures avant de pénétrer à l’intérieur de l’édifice. Nous avons été subjugués par la beauté de l’architecture et la grandeur du lieu. Là encore les contrastes entre l’ombre et la lumière sont flagrants. Les grandes verrières aux couleurs éclatantes font forte impression. Ce fut une très belle visite malgré notre guide quelque peu . . . spéciale !

L’autre groupe visitait donc en parallèle l’abbaye Saint-Germain construite au XIIème siècle à l’emplacement d’une église plus ancienne datant du IXème siècle. Cette abbaye est consacrée à Saint-Germain dont les reliques ont longtemps été conservées dans la crypte que nous avons eu la chance de visiter.

Cette abbaye a donc été édifiée pour accueillir des moines dont nous avons pu reconstituer la vie quotidienne en parcourant les lieux, passant du cellier où ils stockaient la nourriture au réfectoire où ils se restauraient… en silence ! Car, oui, tous les moines faisaient vœu de silence ; ils ne parlaient qu’une heure par jour (dans la salle dite du chapitre) pour discuter de religion et de la vie communautaire au sein du monastère. Ils ont aussi fait vœu de pauvreté ; on conséquence, ils n’avaient que deux tenues pour l’année, une Bible et un crucifix. Ils étaient aussi tenus à l’isolement (vœu de clôture) et n’avaient donc pas le droit de sortir du monastère.

Mais reprenons notre parcours… Nous avons vu le scriptorium, la pièce où les moines, qui savaient lire et écrire, recopiaient les textes sacrés qu’ils enluminaient. C’était la seule pièce chauffée du monastère car il ne fallait pas que l’encre gèle et que les doigts s’engourdissent ! Rappelons ici que  les moines étaient des lettrés qui se chargeaient de l’instruction des nouvelles recrues données au monastères par des familles nobles ou bourgeoises (ce sont les oblats).

Les lieux ont connu de nombreuses transformations au cours des siècles. Après un temps d’apogée, le monastère connaît le déclin et est réformé par la communauté de Saint-Maur qui entend revenir à la rigueur originelle de la Règle. Dans les années 1970, lors de restaurations et de fouilles, on a ainsi pu retrouver d’anciennes colonnes romanes richement sculptées qui avaient été recouvertes au XVIIème siècle car jugées trop ostentatoires. Par la suite, cette abbaye a été transformée en hôpital pour soldats et civils pendant la Révolution, ce qui a permis d’éviter sa destruction mais au prix de lourdes amputations, dont celle d’une partie de la nef.

L’église abbatiale justement… nous la visitons à la fin du parcours. Les moines y passaient en moyenne six heures par jour. C’était le cœur de leur activité. De style gothique pour l’essentiel, elle a subi de nombreuses transformations comme en témoignent les vestiges archéologiques découverts sous la place, près du beffroi.

Ninon A. & Pauline B-V

Bienvenue chez Nicéphore!

Billet de blog rédigé à 8 mains à l’issue de la visite du Musée de la Photographie Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. Merci à Melvil, Juliette & Juliette (!) et Martin!

Le vendredi 21 février 2020, nous avons participé à une sortie au musée de la photographie, à Chalon-sur-Saône. Celui-ci est situé dans cette ville car l’inventeur de la photographie en est originaire. Il se compose de huit salles d’exposition permanente, ainsi que d’une salle dédiée à Niépce et propose six expositions temporaires par an. Le musée possède plus de 3 millions d’images et environ 6000 appareils photos.

Portrait de Nicéphore Niépce (1765-1833), huile sur toile, Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône

Nicéphore Niepce, né en 1765, est issu d’une famille plutôt aisée. Joseph est son vrai nom, mais il décide de se rebaptiser Nicéphore. Ce nom n’est pas choisi au hasard, loin s’en faut! Joseph étant le cadet de la famille il avait en effet pour « destin » de devenir religieux. Lors de ses études de théologie, il va entendre parler d’un patriarche du nom de Nicéphore qui était le chef de file d’un mouvement qui défendait, au Moyen-Âge, la vénération des icônes religieuses (iconodoulie), des images en somme! C’est en référence à ce patriarche que l’inventeur de la photographie que Joseph décide de se renommer Nicéphore. Il avait pour idée que les images ne devaient pas être faites à la main, mais automatiquement. Il lui faudra néanmoins attendre ses 51 ans pour se plonger vraiment dans la « photographie ».

Lors de cette visite on nous a expliqué l’histoire de la photographie en insistant sur ses évolutions. Premièrement, les photographies étaient créées grâce à des chambres noires. On perçait dans ces boites un trou qui laissait passer la lumière, laissant ainsi apparaitre une image inversée et renversée de l’extérieur sur la paroi opposée.

Ensuite vient l’invention de Niepce, la photographie, inspirée de la gravure. Il étale sur des plaques de métal (souvent faites d’étain) de la poudre de bitume (car le bitume change de couleur au soleil) dissoute dans de l’essence de lavande et une fois sèche il la place dans son « appareil » devant une fenêtre ; ainsi en fonction de la luminosité, on obtient une vision positive du sujet photographié. Cependant ce procédé est très long (8h minimum avec une très bonne exposition). Puis, Niepce nomme son invention « héliographie », sous le même nom il a inventé la photographie et la photogravure.

Point de vue du Gras, depuis la fenêtre de la maison de Nicéphore Niépce de Saint-Loup-de-Varennes, 1826 ou 1827

Niepce se procure également des dessins issus de la gravure recouverts de vernis afin que la lumière puisse bien passer sur le dessin ; puis il les placent sur sa plaque recouverte de bitume avant de les exposer au soleil afin de reproduire le dessin. Celui-ci apparait sous la forme d’un négatif, c’est pourquoi il la place ensuite dans de l’acide afin de faire apparaitre le positif. Celui-ci apparait en creux dans le métal. Cette technique a permis d’obtenir des photos dans des livres, des journaux et magazines.

Plus tard, en 1839 va naître un nouveau procédé photographique inventé par Daguerre : les daguerréotypes. C’est le premier procédé à avoir été connu dans le monde entier. Celui-ci est plus rapide, avec un temps de pose de 2 à 3 minutes. Ce procédé est plus rapide car on utilise une plaque d’argent et non plus de l’étain. Cependant, ces techniques inversaient les images, c’est pourquoi on améliore cette technique à l’aide de miroirs disposés dans les appareils dans des « chambres à miroirs redresseurs ».

A la même période, en 1835 va naître le calotype : le négatif sur papier. Cette technique, inventée par l’anglais William Henry Fox Talbot, permet la reproduction d’une image en positif à l’infini. Grâce à lui nait le binôme négatif-positif qui caractérisera la photographie jusqu’à l’ère numérique.

Pour finir la photographie en couleur va apparaitre, la méthode la plus simple est, pendant longtemps, de peindre sur des photos en noir et blanc. Mais par la suite, on invente la photographie en couleur grâce à une technique nommée la trichromie, c’est la superposition de trois images, chacune se composant d’une couleur primaire.

Présentation de quatre photographies…

Lors la visite du musée nous avons pu voir différentes photographies même si nous ne nous sommes pas attardés dessus.

Nous allons tout d’abord parler de la première photographie qui a été réalisée par Nicéphore Niépce en 1827. Elle a disparu jusqu’en 1952. Cette photographie n’est pas au musée car elle est conservée aujourd’hui dans une institution américaine, l’université d’Austin au Texas.

Nicéphore Niépce, appelle ses travaux «Héliographie ». Il réussit à obtenir des images par l’action de la lumière et à les rendre visibles en permanence. Il réalise une image sur métal qu’il va appeler « point de vue ».

Nicépore Niépce, première expérience réussie de fixation d’une image sur une plaque, 1826

Cette image représente une vue prise à l’aide d’une chambre noire depuis la fenêtre de la maison de Nicéphore Niépce. Le support est une plaque d’étain poli qui a été enduite de bitume de Judée. On peut y distinguer si on regarde bien des bâtiments avec un pigeonnier à gauche et un toit au milieu. Cette photographie peut être étonnante car elle ne représente pas quelque chose de spécialement beau ; elle a une valeur patrimoniale, une valeur mémorielle car elle marque le début de quelque chose…d’une aventure, celle de la photographie!

La découverte de la couleur par Louis Ducos du Hauron

Louis Ducos du Hauron (1837-1920), Feuilles et pétales de fleurs, reproduction collographique, d’après un trio de négatifs dont le tirage en gélatine fut produit sous forme de diaphanie lors d’une séance de la Société française de photographie (février 1870), tirage héliochromique collographique, 9,2 x 11,2 cm. Collection musée Nicéphore-Niépce

Louis Ducos du Hauron n’est pas connu du public alors qu’il a consacré sa vie de physicien à l’étude des processus physico-chimiques de la photographie en couleurs. Pour réaliser cette image, il utilise trois couleurs qui sont le rouge, le bleu et le jaune qui sont mélangées. Cela va produire énormément de nuances de couleurs. Le tableau de la nature peut donc se décomposer en trois tableaux qui sont superposés, l’un rouge, l’autre jaune, le troisième bleu. Nous avons pu voir les plaques de couleur séparées et nous amuser à les assembler.

Les copies de gravures

Le cardinal d’Amboise, gravure de 1836, collection du Musée Nicéphore Niepce

Une gravure originale sert à produire une plaque d’impression qui en reproduit exactement le dessin. C’est donc le principe de l’héliographie. La gravure originale est rendue translucide par un vernis avant d’être placée sur une plaque de métal (photosensible). Après insolation, la plaque est gravée à l’acide, selon la technique de l’eau-forte (acide nitrique sur plaque de cuivre). La plaque gravée est par la suite encrée de manière à reproduire à l’identique la gravure originale sur du papier. Toutes les gravures de Nicéphore Niépce ont été vernies, placées sur une plaque photosensible puis exposées à la lumière. On peut voir sur cette gravure le portrait du cardinal d’Amboise, représenté de profil.

3 objets phares de la photographie

Le Flash

Pour commencer, voici le flash. Un dispositif simple, mais des plus utiles et indispensables en photographie. Il consiste en un dispositif d’éclairage particulièrement puissant, produisant une lumière vive et intense, utilisée pour éclairer un sujet.

Attention cependant : cette lumière était produite pendant un laps de temps très restreint (environ 1/1000 de seconde). Etant utilisé séparément de l’appareil photo, il fallait donc savoir activer les deux au bon moment, en toute coordination, ce qui, évidemment, nécessite un peu d’entraînement!

La pellicule

La pellicule est l’ancêtre de la carte SD, ou de la mémoire du téléphone. C’est un support souple, et non solide, stocké dans des bobines ensuite placée dans un appareil photo. Lorsque une photographie est prise, elle est « imprimée » sur la bobine, et il faut ensuite utiliser des procédés chimiques complexes pour révéler l’image.

Il existe plusieurs types de pellicules: des films noir et blanc (monochromatique) et des films couleurs.

Le boitier

Evidemment, pas de photographie sans boitier ! Le boitier, généralement muni de plusieurs autres dispositifs plus ou moins indispensables (ex: l’objectif ou le flash), est la partie de l’appareil qui reçoit la lumière. C’est lui qui « l’immortalise » ou « l’imprime », suivant le type d’appareil (numérique, argentique, etc). En général, ces boitiers bénéficient de plusieurs systèmes pour faire varier la lumière entrant dans l’objectif : le zoom, le focus, (sur les objectifs), la taille de l’ouverture, l’obturation, etc.

Pour terminer cette visite du musée nous avons eu la chance de faire un travail pratique. Pour commencer nous devions nous mettre en binôme. Puis, on nous a prêté un appareil photo. Le but était que nous sortions dehors pour que l’on prenne des photos de n’importe quel objet ; mais il fallait adopter différents points de vue. Voici quelques exemples…

Voici quelques exemples de prises de vue… avec différents points de vue… Saurez-vous les caractériser ?

Je vous ai donné quelques exemples mais il y en a plein d’autres possibilités et ce quel que soit le sujet choisi. Vous êtes vraiment libres de choisir de faire ce que vous voulez. L’objectif de cet atelier était de nous faire réfléchir à la relation entre le photographe et son son sujet, de nous faire prendre conscience que faire de la photographie, c’est faire des choix, chois qui peuvent être très personnels. Bref, nous avons pu découvrir la photographie de manière concrète après l’avoir appréhendée de manière plus abstraite/historique/artistique!