« Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal

reparer vivantsRéparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

A chaque chapitre, un  nouveau coeur bat, une tête pense. Chaque être est unique et joue sa partition dans une symphonie universelle, celle des vivants.

Malgré la tragédie qui ouvre le roman, ce livre est un appel à la vie. Mais sans oublier le difficile travail du choix des parents alors que le deuil n’est pas encore consumé.

Le lecteur est amené aussi à revenir sur les fondements de la vie. Autre argument pour désigner ce livre comme un livre à lire ABSOLUMENT !

Mariannick, doc.

« L’enfer au collège » de Arthur Ténor

enferGaspard fait sa rentrée en sixième dans un nouveau collège et très rapidement il devient la tête de turc d’Anthony. Chaque jour les moqueries et les mauvais coups se multiplient mais jusqu’où peut-on aller sans le regretter ensuite amèrement ?

Un livre qui analyse l’engrenage du harcèlement au collège. Un élève pris au piège, qui ne se défend pas, qui perd pied face à la violence. Il a l’intérêt aussi de mettre face à face la victime et le principal coupable. Une rencontre salutaire pour l’un comme pour l’autre.

Mariannick, doc.

 

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« De la rage dans mon cartable » de Noémya Grohan

rage« Je crois que c’est après cet épisode que j’ai commencé à mettre un mot sur ce qui m’arrivait. La solitude, le sentiment de décalage, dès le début, je les avais déjà ressentis. Le harcèlement scolaire, c’était un mot plus grave. Mais plus les jours passaient, plus l’évidence était là, sous mes yeux. Je n’étais pas qu’une élève chahutée par quelques meneurs. Beaucoup d’autres les avaient imités et me traquaient en permanence.  J’étais devenue une cible ».

Un témoignage bouleversant qui nous fait prendre conscience des séquelles laissées par le harcèlement mais aussi du ressort de la résilience  qui permet à la victime de trouver des capacités à me rebondir dans la vie.

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« Ma réputation » de Gaël Aymon

ma reputLaura, 15 ans, préfère la compagnie des garçons, celle de Jimmy, Sofiane et Théo. Les mimiques travaillées, les soirées filles, c’est pas trop son truc. Mais lorsqu’elle repousse les avances de Sofiane, ses amis lui tournent le dos et Laura se retrouve isolée et vulnérable. Seule en cours, seule au self, seule dans les couloirs. Les pires ragots circulent à son sujet sur les réseaux sociaux, la rumeur enfle et l’isolement de Laura grandit. Jusqu’à sa rencontre avec Joséphine, élève solitaire et marginale comme elle, qui va l’aider à relever la tête et à dénoncer le harcèlement dont elle est victime.

Comment une élève sans problème, bien dans sa peau, bascule du jour au lendemain dans le cauchemar le plus absolu. Il a suffi d’une seule image postée par on ne sait qui sur Internet pour que le regard des autres se fasse cruel. Peu à peu, celui-ci s’immisce dans l’âme de la victime et la démolit peu à peu. Seule, une aide extérieure peut aider. Ce livre au ton vrai peut aider aujourd’hui de nombreux ados affrontés à ce problème. A lire donc !

Mariannick, doc.

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« N’aie pas peur si je t’enlace » de Fulvio Ervas

autisme ervasUn voyage de trente-huit mille kilomètres, qui commencera par la traversée des Etats-Unis en Harley Davidson. C’est cela que Franco Antonello souhaite pour le dix-huitième anniversaire de son fils, diagnostiqué autiste à l’âge de trois ans. Andrea est un ouragan imprévisible. Lorsqu’il marche, c’est sur la pointe des pieds. Les objets, il les aime rangés dans un ordre méticuleux. Quand il veut savoir qui il a en face de lui, il l’enlace afin de sentir ce que l’autre a dans le ventre et pour cette raison ses parents ont inscrit sur ses T-shirts : N’aie pas peur si je t’enlace. Pourtant ce voyage se fera, à travers les Etats-Unis et jusqu’en Amérique latine, mille fois plus inattendu que prévu.

Un road movie à travers des Amériques très différentes, auréolé par cet amour partagé entre père et fils. Découverte de nouveaux décors mais aussi découverte de soi-même. Franco va au contact de la souffrance de son fils Antonello mais loin de plomber l’ambiance, il choisit toujours de laisser son fils décider pour eux deux, de laisser sa part au hasard avec un optimisme invincible. A lire pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’autisme, les autistes et leur capacité à déplacer des montagnes…

Mariannick, doc.

« Dommage de guerre » d’Anne Guillou

dommage guerrePour écrire ce livre, Anne Guillou s’est inspirée d’un fait divers tragique qui s’est déroulé à Guiclan, une commune du Nord-Finistère, au mois d’août 1944. Bien que les anciens en aient été témoins, la mémoire locale a occulté cet événement dramatique. S’appuyant sur des documents historiques, tant français, bretons qu’américains, l’auteur a traité avec tendresse et humanité, dans le style dépouillé qui lui est propre, cet épisode vieux de presque 70 ans. Plus qu’un document historique, c’est un ouvrage mêlant fiction et réalité, propre à émouvoir autant qu’à informer.

Après avoir débarqué en Normandie, les troupes alliées de libération se dirigent vers Brest. Tout au long de leur progression, des échanges se font entre la population locale et les libérateurs (café, essence contre de l’eau-de-vie et autres denrées alimentaires). Un détachement de soldats noirs américains du service de l’Intendance campe dans un bois, ausud de Guiclan. C’est alors qu’une jeune mère de famille est assassinée.

L’auteur décrit avec finesse le microcosme paysan, la mentalité léonarde, les réactions face au drame insupportable. La libération de Morlaix fait l’objet de plusieurs pages colorées et documentées où la joie de la liberté retrouvée ne fait pas oublier la gravité du climat ambiant dans une ville qui abrite la Cour martiale.

« J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » de Béatrice de Toulouse Lautrec

20 ans ravensbruckBéatrix de Toulouse-Lautrec et sa mère ont été arrêtées par la Gestapo de Lyon en juin 1944, internées au fort de Montluc, puis déportées à Ravensbrück en août et libérées en avril 1945.  L’auteur, qui avait vingt ans en 1944 et était alors Mlle de Gontaut-Biron, a raconté son épreuve dès 1946, sans intention de publication, pour se libérer de ce qu’elle venait de vivre. Mais le manuscrit a circulé anonymement, signé « matricule 75 537 »; dès 1948, trente-trois ans avant sa première édition en 1981. On ne saurait mieux définir ce document très différent des ouvrages postérieurs sur la déportation que par ce jugement de Martin du Gard : « Peu de ces rescapés ont su rendre si fidèlement, si humblement, avec une telle absence de cabotinage et de tricherie, ce qu’a été leur vie de tous les jours, ses grandes angoisses, ses dangers, ses petites peines, ses petites joies. » Et par celui d’Albert Camus qui le reçut lui aussi sans nom d’auteur: « On ne peut pas ne pas être profondément touché par le ton même du récit. Garder l’amour de la vie, la confiance, l’humour quelquefois, la tendresse toujours au milieu des charniers, c’est un tour de force ou une grâce, je ne sais pas. »

Procédant par une succession de scènes et de dialogues qui forment un tableau riche de spontanéité, d’émotion, d’amour et de simplicité, Béatrix de Toulouse-Lautrec fait surgir, sans chercher à philosopher, les mille misères de la vie carcérale, l’angoisse de la mort, mais aussi l’espoir et les petites joies qu’un rien suffisait à faire jaillir dans le malheur.

Ce que je retiens de ce livre : de vrais fous rires lancés à la barbe des tortionnaires !

A lire aussi un livre fort : « Kinderzimmer » de Valentine Goby

Mariannick, doc.

« Kinderzimmer » de Valentine Goby

kinderzimmerAu printemps 1944, Mila entre au camp de concentration de Ravensbrück. Elle est plongée alors dans un monde infernal où l’horreur prend toutes les formes : le froid, la maladie, les expériences médicales, la faim, les poux, les coups. Et cette horreur pénètre par tous les sens : les yeux, les oreilles, le nez,… Mais, dans cette horreur absolue, il reste encore la vie, l’amitié, l’amour, l’attention quotidienne aux autres. Comme Mila ou Teresa, chacun décide de vivre ou non.  Pour Mila, enceinte, le risque de vivre est encore plus grand, mais plus miraculeux encore, le risque d’aimer un enfant qui est voué à la mort, le risque d’aimer l’enfant d’une autre. Jusqu’au bout, l’on se demande si cette opiniâtreté à défier la mort sera gagnante.

C’est un livre grave, bouleversant qui rappelle l’existence, souvent ignorée, d’une « kinderzimmer » , une pièce dévolue aux nourrissons dans un camp de la mort.

En rappel, le très beau livre de Béatrice de Toulouse-Lautrec « J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » où elle témoigne de son internement dans ce camp.

Deux livres à lire absolument !

Mariannick, doc.

Anne Bihan

anne bihanNée en Bretagne, Anne Bihan s’envole pour la Nouvelle Calédonie un jour de mai 1989. Sa vie et son oeuvre sont depuis profondément traversées par cet archipel d’Océanie dont elle partage durablement le destin.

 Poète et dramaturge, auteure d’un court roman Miroirs d’îlesde nouvelles et d’essais divers, notamment sur les écritures océaniennes et les questions de genre, elle a été lauréate en 2003 d’une bourse du Centre National du Livre pour son parcours d’écriture théâtrale, et invitée de la Comédie Française en 2006 dans le cadre de la semaine de l’Océanie. Une dizaine de ses pièces ont été crées en scène, en Bretagne et en Océanie.

Invitée du Festival franco-anglais de poésie à Melbourne (Australie) en 2008, elle est régulièrement publiée en revue (La Traductière ; Sillages d’Océanie ; l’Archipel des lettres ; Episodes Nouvelle-Calédonie ; Litterama’ohi ; Le Mâche-Laurier ; Carnavalesques ; etc..).

En 2009, sa nouvelle Trois fragments d’épiphanie a paru dans Au nom de la fragilité : des mots d’écrivains, recueil collectif publié aux Éditions Érès sous la direction de Charles Gardou, avec le soutien de Tahar Ben Jelloun.

Les Éditions Bruno Doucey ont publié d’elle fin 2011 un recueil, Ton ventre est l’océan qui lui a valu d’être lauréate du prix de poésie Camille Lemercier d’Erm ; elle est également présente dans Nouvelles calédoniennes, aux éditions Vents d’ailleurs.

De janvier à avril 2013, elle a été accueillie en résidence d’écriture au sémaphore du Créac’h sur l’île d’Ouessant.

« Cher cousin caché… » de Dominique Brisson

cher cousinAlors qu’il est en vacances dans le chalet familial, Emile Hadrien trouve, dans sa doudoune de ski, le forfait d’une certaine Mathilde Hadrien, née la même année que lui, « une cousine cachée ». Fâchés de longue date, les parents des deux enfants viennent en effet à tour de rôle dans le chalet familial en prenant soin de s’éviter. Mais Emile ne veut pas en rester là et décide de contacter sa cousine en glissant dans sa doudoune un pli « confidentiel-secret ». C’est le début d’un véritable jeu de piste à l’intérieur du chalet…

 

Roman épistolaire qui l’on parcourt avec plaisir. Emile et Mathilde nous font aller de surprise en surprise jusqu’au bon tour qu’ils s’apprêtent à jouer à leurs parents respectifs.

Mariannick, doc.