« Refuges » de Annelise Heurtier

refuges Été 2006. Mila, une jeune italienne, revient avec ses parents sur l’île paradisiaque de son enfance, Lampedusa. Malgré un drame familial, va-t-elle réussir à renouer avec le cours de sa vie ? Depuis le continent africain, les voix de Amir, Saafiya, Amanuel, Meron, Pietros, Meloata, Gebriel, Awat se font entendre. Ils sont jeunes, Erythréens, fugitifs et en quête d’une terre où ils auront la vie sauve. Arriveront-ils tous à quitter l’enfer et rejoindre, vivants, le paradis ? Lampedusa sera-t-elle l’île de tous les refuges ?

Cette fiction donne un nom et une voix à ceux qui traversent au péril de leurs vies terres et mer. Donner une identité à ceux que l’actualité traite en masses anonymes, c’est rappeler qu’il s’agit d’êtres humains. Les destins croisés de Mila et des jeunes Africains mettent en perspective la vie de chaque côté de la Méditerranée. Ile de paradoxes, au carrefour des deux mondes, Lampedusa devient le territoire magnifié des refuges et de l’espoir.

C’est un livre émouvant, redonnant de l’humanité à un sujet traité quotidiennement par les informations.

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« Des grains en or » d’Isabelle Peltier Mignot

Au début du XXe siècle, au Brésil, vingt années après l’abolition de l’esclavage, alors que la production de café est à son apogée, un grand besoin de mains-d’œuvre favorise l’immigration vers cette terre promise où l’or se cueille à la main. Après 52 jours de voyage depuis le Japon, le navire Kasatu-Maru accoste au port de Santos au Brésil en 1908. Pour Uta et ses compagnons, l’espoir est grand mais l’avenir incertain. Avec leur famille fuyant la misère du Japon à la fin de l’ère Meiji, ils sont venus récolter le café, promesse de fortune. Ils ne savent pas encore quelles difficultés ni quel avenir les attendent dans ce pays où tout est si différent, la langue, les coutumes, le climat. Leur volonté, leur courage et leur sens de l’honneur les aideront à affronter les périodes de crises économiques, de guerre puis de rejet ethnique afin de conquérir ce monde en contribuant à son développement agraire et tertiaire.

Cette histoire rappelle le livre de Julie Otsuka « Certaines n’avaient jamais vu la mer ».

« Certaines n’avaient jamais vu la mer » de Julie Otsuka

Elles avaient entre 13 et 20 ans, étaient presque toutes vierges, se trouvaient sur un bateau qui les amène vers les États-Unis, la plupart rêvent encore. Elles vont rejoindre le mari qu’on leur a imposé dont elles ne connaissent que les lettres et quelques photos. A l’arrivée, la réalité est très loin de leurs rêves.Ces jeunes Japonaises subiront une double peine : celle des femmes attachées à un labeur pénible et à des maris pas toujours compréhensifs ; elles subiront aussi l’indifférence des Américains, l’éloignement de leurs enfants qui ne partagent pas la même culture, puis l’humiliation et le rejet des Blancs et enfin l’angoisse des enlèvements à l’entrée en guerre des Américains contre leur pays.À la façon d’un choeur antique, fort de leurs multiples voix, elles racontent leurs vies. Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre, et l’oubli.

Le talent de Julie Otsuka vient de son écriture poétique, incantatoire qui arrive à nous transporter en mille lieux dans cette Amérique du début du XXè siècle. Son mérite est aussi de faire remonter de l’oubli la tragédie vécue par des milliers de femmes. Ce livre mérite complètement le Prix Femina 2012. A lire absolument ! L’an dernier, j’ai lu un autre livre sur la triste condition de ces immigrés Japonais du début du siècle mais au Brésil cette fois.

« Des grains en or » d’Isabelle Peltier-Mignot.

Mariannick, doc.